J'avais « conseillé » en avril 2013 à Tobias Sammet de faire un petit break dans ses productions musicales, après la sortie de « The Mystery of Time » d'Avantasia, un album au contenu correct oscillant entre les compositions très bonnes et d'autres assez moyennes. Mais Tobias adorant créer et jouer, a eu rapidement en ligne de mire la composition du 10ème album d'Edguy, d'autant que « Age of the Joker » date de 2011.

Je dirais les choses franchement, « Space Police – Defenders of the Crown » est le meilleur album du groupe depuis 10 ans et le chouette « Hellfire Club » ; entre temps, 3 albums moyens à mon goût étaient parus, du Edguy un peu au rabais, moins power et inspiré, plus hard rock et moderne, la formule ne lui allait que moyennement.

A l'écoute du single catchy « Sabre and Torch » aux chœurs/backings vocaux 'évidents' mais adroitement efficaces, la comparaison avec les précédents singles du type « Robin Hood » ou « Ministry of Saints » fait vraiment du mal à ces derniers. Edguy n'effectue pas vraiment un retour en arrière mais se reprend et retrouve des couleurs à travers des morceaux vraiment bien ciselés comme « Space Police », « Defenders of the Crown », tous 2 proches des 6 minutes avec des breaks intéressants, tel le passage atmosphérique du premier (qui est enrichi de tout son long d'une nappe de clavier envoûtante) ou les guitares davantage travaillées en terme de leads et de soli sur le second. « The Realms of Baba Yaga » est dans une veine similaire, malgré un refrain un peu saoulant sur la durée, le riffing global y est par contre excellent.

Et même lorsqu'il sonne plus hard rock ou accessible, Edguy s'en sort avec réussite, pour preuve l'évident et 'tubesque' « Love Tyger » et le plus mélodique « Do me like a Caveman » ; l'entrain et les refrains pas désagréables à reprendre, leur donnent de jolis atouts. Bien sûr ce ne sont pas les titres les plus mémorables du groupe mais ils ont tous les ingrédients nécessaires pour se laisser écouter sans contrainte. Le moment bien décalé de l'album se nomme « Rock me Amadeus », Edguy étant un groupe qui aime bien jouer avec l'humour, cette reprise de Falco (qui a réussi à atteindre la première place des charts américains en 1986) ne constitue pas réellement une surprise pour les habitués aux quelques facéties des allemands. Légèrement irritante mais pas déplacée, elle finit par s'intégrer à l'album.

Un album se finissant sur « The Eternal Wayfarer », longue pièce de près de 9 minutes, contenant des 'relents' progressifs (sans pour autant que cela soit du metal prog), où les claviers sonnent à certains moments un peu comme une copie d'orgue hammond et sur d'autres de façon ultra cheap (l'intro et le final notamment) ; à noter là aussi de nouveaux chœurs 'bombastics' et même des 'couches' vocales qui se croisent et se mélangent aux alentours des 6'00, pour un rendu assez bordélique.

En 2014, Edguy redresse la barre en publiant un album franchement intéressant à écouter, varié et relativement inspiré pour le genre. Une bonne surprise d'un groupe que je croyais au point mort en terme de création musicale. Par contre, la pochette c'est vraiment pas ça.




Rédigé par : gardian666 | 15,5/20 | Nb de lectures : 12881