C'est avec leur premier album "Fast Loud Death" que les jeunes finlandais de LOST SOCIETY ont explosé à la face du monde. Aidés par des morceaux incisifs, très facilement mémorisables et percutants, les jeunes Thrashers ont réussi une entrée impressionnante sur la scène metal mondiale. Remarqués par le public et par plusieurs darons du Thrash (Kisser et Petrozza en tête), les jeunes musiciens ont certainement du avoir une pression importante à la veille de la composition de ce second album... transformer un premier essai convaincant en confirmation n'étant pas la tâche la plus aisée.
Et c’est peut être cette pression qui a fait que LOST SOCIETY a peut être confondu vitesse et précipitation en proposant si vite (à peine un an après "Fast...") son nouvel opus. Car en dépit de nombreuses qualités, "Terror Hungry" n'est pas le disque que j'attendais. Trop de longueurs, trop de redites et pas assez de ce qui faisait de "Fast Loud Death" un album que tu avais envie d'écouter encore et encore... fuck !

Mais ne peignons tout de même pas tout en noir car il est bel et bien là ce deuxième album… un peu caché derrière quelques morceaux dispensables mais fort de quelques qualités sacrément encourageantes (et d'une poignée de morceaux sacrément jouissifs). LOST SOCIETY a en effet poussé avec ce "Terror hungry" tous les boutons dans le rouge : Plus de vitesse, plus de brutalité et plus de technique.

Dès l'introduction "Spurgatory", le groupe annonce la couleur : la musique va être largement "Crossover" dans l'esprit (avec de gros bout de Suicidal dedans) et les tempos vont être poussés à leurs limites... histoire de bien montrer que LOST SOCIETY n'est pas venu pour rigoler.
Impressionnants de vélocité sur les cinq premiers morceaux, cette dynamique de rapidité jusqu'au boutiste finit par nuire un peu au groupe et à étouffer ses compositions dans une sorte de bloc monolithique survitaminé, mais manquant un peu de relief. Du coup, les failles au niveau de la composition apparaissent et les riffs et structures « redites » prennent au fur et à mesure des minutes, une place de plus en plus manifeste.
Visiblement toujours peu concernés par l'originalité, le groupe continue de laisser apparaître au grand jour ses influences, s'autorisant aux passage beaucoup plus de solos véloces (on pense d'ailleurs à de nombreuses reprises aux plans du Kirk Hammet de la grande époque) et quelques accentuations plus sombres dans les tonalités des riffs. La paire de gratteux proposent d'ailleurs une sacré orgie de power chords et d'accélérations furibondes sur les excellents "Game Over"et "Toxic terror" démontrant ainsi leur capacité à proposer des thèmes rapides et efficaces faisant très mal. Difficile de résister du coup au formidable "Game Over" (certains passages me font penser à "Trapped under Ice" des Four Horsemens), le génial et brutal "Attaxic", le groovy "Lethal Pleasure" et le pétaradant "Brewtal Awakening". Une grosse moitié de l'album est donc largement satisfaisante quand la suivante est moins puissante, deux trois morceaux étant même assez anecdotiques.

Moins fun que "Fast loud death", le groupe retrouve un peu de son insouciance sur la bonne reprise finale de TWISTED SISTER "You can't stop rock n'roll" et sur quelques lyrics, toujours aussi empreints de cinéma gore et de considérations de Thrasheurs juvéniles. Moins évident, moins immédiat et peut être plus proche du Thrash « dur » que "Fast Loud Death", LOST SOCIETY n’a pas encore affirmé son identité de manière forte. Je ne boude néanmoins pas mon plaisir lors des bons moments et croit encore que le groupe a de bonnes capacités de composition, ses points forts étant quoi qu'il en soit beaucoup plus explosifs que leurs points faibles.

Reste donc un album qui s’écoute agréablement et qui, si il n’est pas la compilation de bombes attendues, propose une musique énergique et bien exécutée.




Rédigé par : Pamalach | 14/20 | Nb de lectures : 12114