Ils sont légion, les copycat du Wizard.

Rien ne sert d’en faire la liste, elle est connue de tous. Alors quand l’élève dépasse le maître sur son troisième album, forcément ça attire l’oreille. Formé en 2011 sur les terres enneigés de la Suède, Salem’s Pot est depuis ultra prolifique sur le rythme d’un album par an. Il faudrait mettre le terme album entre guillemets car ceux-ci ne dépassent jamais les trois morceaux. De dix à vingt minutes chacun certes, mais quand on aime, on n’a pas envie de compter et malheureusement avec leurs albums, on reste toujours sur notre faim. ...lurar ut dig på prärien ne déroge pas à la règle.

Trois morceaux, trente cinq minutes de musique qui elle s’écrit en majuscule. L’excellence du doom psyché, la quintessence du stoner sous acides. Depuis son premier album Sweeden, Salem’s Pot a toujours évolué en jam afin d’offrir un voyage musical quasi instrumental totalement enfumé. Si leur troisième LP démontre une évolution, c’est bien côté construction. Creep Purple, le premier morceau de l’album, nous promène comme à l’accoutumé à travers quatorze minutes d’une alchimie sous acide oscillant entre le doom le plus angoissant et de nombreux riffs garage fuzz. Le vrai plus est cette fois incarné par une réelle volonté de créer une chanson au sens propre du terme. Des couplets, un refrain, on s’y retrouve plus facilement et le groupe gagne en efficacité. L’improvisation ne disparaît pas pour autant.

Le groupe a réussi à se canaliser et réalise un bon en avant incroyable. Construction ne rimant pas avec simplicité, Salem’s Pot nous rappelle sa volonté de nous désarçonner à de nombreuses reprises avec des riffs certes basiques mais totalement inspirés.

Dr Death et Nothing Hill complètent l’album pour faire de cette nouvelle livraison un voyage à travers les psychotropes, les sorcières et autres muses lesbiennes forcément dénudées. Un fuzz sombre multi-facette orné de refrains entêtants n’est pas légion, Salem’s Pot nous dévoile le sien avec une facilité déconcertante et devient à ce titre déjà incontournable.




Rédigé par : Madrigal | 17/20 | Nb de lectures : 14187