HAND OF BLOOD est à la musique ce que le kouign aman est à la nourriture. C’est-à-dire un truc gras, lourd, épais, mais qu’on apprécie et qu’on se remet volontiers dans le gosier (pour le kouign aman). Évoluant dans un hardcore/metal bourru et velu, les vannetais d’HAND OF BLOOD sont de retour avec un second album idéal pour foutre la misère à nos chastes oreilles. Ici c’est pas ambiance fest noz et bigoudène, mais plutôt soirée à la Fistinière. Car nos quatre lascars ont sorti les poings, marcel sur le dos, et pour nous balancer 37 minutes de matière grasse sonore.

On est confronté à un style classique, certes, rappelant sans honte un LIONHEART, BORN FROM PAIN, ou même HATEBREED, mais faisant aussi mal qu’une rencontre entre une brigade de CRS et une manifestation de bonnets rouges. C’est puissant, massif, porté en plus de ça par un chant soigné aux graviers qui ne fait que renforcer le côté direct des compos et renforce la dose de testostérone déjà bien présente. On bouffe du titre façon rouleau-compresseur, sonnant un peu linéaire par instants, mais sans foutre le groove au placard. Avec des titres tels que « No Pain No Gain », « We Know Who We Are » ou « Lethal Injection » ça va droit au but tout du long, avec ce qui faut de mélodies par moments (histoire de ne pas trop sonner tapette). On n’oublie évidemment pas de faire danser les petits au passage, avec de bonnes mosh-parts des familles et quelques parties two-step bien appréciées. Au fil des écoutes on se rend compte que la tête bouge toujours, signe que c’est de la bonne quand même, et on imagine bien ce que ça doit rendre en concert.

Soigné par une production aussi massive qu’un menhir lancé par Obélix (mixé et masterisé par Sébastien Langle (DANFORTH, KOBAYES, RIGHT 4 LIFE, etc.), et avec un brin de crachin pour sonner un peu plus cru, « Last Call » représente très bien l’album « défouloir » par excellence. C'est pas aussi fin qu'un but à la Roberto Cabannas, mais efficace comme un dégagement raté de Bernard Mendy. On retrouve vraiment tout au long de l'album une véritable sensation de lourdeur métallique, que la meilleur digestion d'une bonne vielle galette-saucisse ne saurait égaler. Le son, et l'accordage, aussi gras que le pâté Hénaff, y est pour beaucoup dans tout cela et globalement le rendu sonne aussi frais qu'une bouteille de chouchen sortant du frigo. Si on ajoute à tout cela une bonne reprise du « Affected By Them » de THE EXPLOITED en fin de skeud et une pochette signée Slo de Metalmaniax (avec son superbe jeu de mot « PADBALL » sur l'un des personnages présent au premier rang), que demander de plus ? Un featuring de dingue avec Nolwen Leroy, ou un crossover avec MANAU? Non, l'ensemble de "Last Call" se suffit à lui même et offre là une bonne dose de Breizhardcore.

HAND OF BLOOD ne nous présente peut-être pas l’album du siècle, mais réussi à démouler un bon disque d’hardcore/metal frontal et direct, aussi épais qu'un dolmen et teigneux qu'un breton, qui ravira les amateurs de sons lourds et musclés.

"La Bretagne, c'est comme un fist dans l'Atlantique."



Big up à VS Greg, ZeSnake, Youpimatin et Seb On Fire pour leurs précieuses collaborations Bretonniques.


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 14/20 | Nb de lectures : 12706