Assurément l'album des britanniques était parmi les sorties brutales les plus attendues de ce début d'année, trois ans après "The calling depths" qui avait marqué les esprits par son ambiance sombre et occulte au possible, son successeur s'est fait désirer mais l'attente en valait la peine. Toujours menée par T.Kaos au chant et à la guitare et Menthor à la batterie (qui joue aussi sur le nouvel album d'Enthroned qui sort prochainement) la formation d'outre-manche nous livre ici une oeuvre qui fera date tout en alimentant les discussions de comptoir enflamées des deatheux et blackeux de tout poils.

Si leur premier opus était très influencé par le mythique "Liber Zax Zax" de Centurian, cette deuxième offrande n'a absolument rien à voir car on a droit à une oeuvre totalement dévouée au metal noir et aux ténèbres, bien aidée en cela par une production hyper froide et putride, à la fois crade et glaciale pour les instruments, et avec une voix maléfique et possédée tout en réverb' qui correspond totalement à l'environnement de ces 9 nouveaux titres où le niveau technique et de composition surpasse allégrement celui de son aîné.

On s'en rend tout de suite compte avec le phénoménal "Night sea sorcery" et ses 9 minutes incroyables ! C'est la pièce-maîtresse de ce nouvel album, et ce qui surprend sur ce titre ce sont les nombreux accents de messe noire et diabolique, car déjà rien qu'à l'introduction lancinante suivi d'une montée progressive des guitares sur un rythme lent (et où l'ombre du Black Sabbath des premiers albums ressort totalement) qui pénètre totalement l'auditeur. Par ce côté presque au ralenti (voire doom) au début et où tout s'accélère un peu sur la deuxième partie, il est totalement à part dans cette nouvelle galette mais est totalement osé et assumé, il faut dire que mettre en plage d'ouverture un titre pareil détonne car la plupart des groupes préfèrent ouvrir les débats avec du brutal et du rapide, or là c'est totalement l'inverse.

La suite est un déluge de fureur durant la demi-heure qui suit, entre "Chalice of doom" et "Nekuomanteion" qui sont directs, efficaces et contenant leur lot de riffs hypnotiques, tout comme "Liber Lilith" qui mélange intelligemment les blast, parties lentes et breaks. "Svn Eater" lui-aussi est hyper brutal et contient de nombreuses variations, tout comme "In fornication waters" absolument sans concessions et d'une vitesse hallucinante (et qui est presque semblable dans la construction avec l'épileptique "The fiery spheres of the seven"). On y trouve aussi une légère dose épique avec "Fyre made flesh" qui reste cependant là-aussi très bourrin et martial.

Enfin l'album se termine dans la même veine qu'il a débuté avec le bien nommé "The sinister calling", là encore l'ambiance est à la messe noire avec ces voix répétant SATANAS en boucle à la façon de psaumes sectaires. Là encore on démarre lentement puis de nombreuses variations, accélérations et cassures font leur apparition, agrémenté en plus d'un excellent solo tout en vibrato.

Un disque qui ne débande que très rarement et dont l'ambiance globale peut faire penser à l'excellentissime "Fuck-God Disease Process" d'Otargos en puissance 10 ! Il n'y a rien à jeter tant tout y est précis et parfait, le seul petit reproche serait un léger manque de solos mais ça ne nuit pas du tout à la cohésion donc c'est vraiment un point de détail. Les 50 minutes passent à une vitesse incroyable tant on est happé par l'aura maléfique qui se dégage de la galette et l'on peut se dire dès la première écoute et sans prendre de risque que l'on tient un des plus grands albums de l'année 2014 en matière de brutalité.


Le morceau-titre en écoute :




Rédigé par : GabinEastwood | 17/20 | Nb de lectures : 14867