THE NEGATION existe depuis janvier 2012, créé par Thanatoath et Agarash (CARGAL, FENGUEROUS), et rejoints par A.S.A. et Nesh (AZZIARD) au chant et à la seconde guitare, et Anderswo (SENTENCE) derrière les fûts. Le groupe a rapidement mûri sa musique et son concept en sortant son premier album, Paths of Obedience, dès 2013 sur Mortis Humanae Productions, au format digipack. Armé d’un concept clair (rétablir la vérité, la lucidité, la lutte contre toute forme de soumission) et d’un black metal trempé, THE NEGATION risque de frapper fort.

Car oui, au cas où vous aviez vu venir le truc, THE NEGATION fait bien du black metal. Bon, c’est vrai que le nom ne portait pas à confusion. D’ailleurs, sur scène, c’est corpse-paint, perfectos et cartouchières. Et musicalement, c’est sombre. Très sombre. Mais pas que. Puisant dans de nombreuses influences, THE NEGATION propose un black metal racé et varié, teinté de quelques éléments death metal. On retrouve la brutalité de la scène suédoise, MARDUK en tête, mais avec des variations que ne renieraient pas DISSECTION ou WATAIN. Les franciliens vont au-delà de la simple resucée, et surtout au-delà du bastonnage pur et dur. Alors certes, ça tabasse velu régulièrement, mais le groupe sait aussi poser des ambiances poisseuses. Le titre "One God" est rampant, avec ses variations de rythmes et de riffs, insinuant le malaise à l’écoute. Le titre suivant, "Lost for Ever", joue lui la carte de l’assaut rangé.

Les mecs manient avec subtilité les changements de tempo et d’ambiances pour faire de Paths of Obedience un album brutal mais subtil, avec une certaine élégance dans la noirceur. Les riffs sont soit tranchants, soit mélodiques, voire dissonants par moments. Le chant d’A.S.A. est très sombre, rageur et haineux, et contribue à la réussite de l’album. Car il faut parler de réussite. En général, je suis toujours soupçonneux des groupes qui sortent un premier album sans s’être fait la main avant sur des formats plus courts, le temps de laisser mûrir leur musique. Ici, THE NEGATION évite le piège du premier album maladroit, avec une œuvre complète, à la fois classique dans l’exécution mais également qui a sa personnalité propre. Les influences sont digérées, et le groupe se détache des autres formations de ses musiciens. On sent effectivement une certaine expérience dans l’écriture des morceaux, fruit de mecs qui ont roulés leur bosse depuis des années dans les bas-fonds de la scène metal.

Paths of Obedience est une excellente surprise, un premier album abouti qui ne souffre que d’une production que je qualifierais d’un poil trop propre à mon goût (il faut dire que le Hybreed connait son affaire). J’aurais aimé un peu plus de grain, de poil à gratter dans la prod, pour rendre le tout encore plus poisseux et compact. Mais on tient ici un futur grand de la scène black française.




Rédigé par : Skay | 17/20 | Nb de lectures : 16243