PHOBONOID - Orbita (Dusktone) - 10/03/2014 @ 07h18
Hé, DARKSPACE, c’est quand vous voulez pour votre quatrième album. Dark Space III date de 2008, on commence à trouver le temps long. Et ce n’est pas sortir une version remixée de Dark Space -I ou une nouvelle démo de PAYSAGE D’HIVER qui va meubler notre attente. En attendant on ne peut guère se mettre sous la dent que des clones moisis qui balancent leur sous-DARKSPACE sur bandcamp ou en CD-R sur un micro-label et qui croient que plus on rend le tout inécoutable, plus ça sera trve. Fin 2013, un énième challenger apparaît : PHOBONOID. Déjà, il est italien, ce qui est du genre repoussant mais dans le domaine du Black, les transalpins arrivent à assurer. Ensuite, il est signé sur Dusktone, un label qui ne brille pas par la qualité de ses productions hormis quelques surprises. Mais double combo : PHOBONOID est l’exception qui confirme la règle et se pose comme un honnête challenger de DARKSPACE. Rien que ça.

Orbita, EP de 20 minutes est la première production de ce one-man band existant depuis 2012. Présenté sous le sobriquet de « Cinematic Black Metal » selon ma fiche promo et étiqueté « Industrial Black/Doom Metal » par Metal-Archives, cet EP conceptuel sur la planète Mars donne surtout dans un Black ambiant bien cru. La production est archi compressée et rien qu’à ce niveau, on retrouve déjà l’esprit d’un DARKSPACE dans ce mur constant de saturation où il faut avoir les oreilles façonnées au BM le plus raw pour bien distinguer quelque chose de ce bordel (écouter sur enceintes et au casque change tout !), même s’il y a déjà eu pire production. On est plus proche de Dark Space I que du son plus clair -tout est relatif- de Dark Space III. D’autres éléments sonores sont typiques du combo suisse, que ce soient les leads -ici moins présents et plus proches de la scène Post-Black Atmo, en témoigne "Ex" qui ouvre l’EP après l’intro de rigueur-, les rythmiques martiales et implacables (avec la BAR en sus), et bien sûr l’ambiance cosmique même si chez PHOBONOID elle est logiquement bien moins aboutie que chez DARKSPACE. Les différences au niveau des ambiances confèrent d’ailleurs un peu de personnalité au one-man band italien, certains passages ambiants et notamment l’intro "Phobos" conférant plus au drone/doom, tandis que l’on peut trouver des breaks acoustiques ("Lo Spettro Di Deimos"). Seule différence vraiment marquée, le chant, qui n’est pas du tout criard mais se résume plutôt à des vocalises étouffées et lointaines, qui font leur petit effet.

A ce niveau PHOBONOID n’est finalement qu’un vulgaire clone de DARKSPACE comme, prenons les deux premiers exemples qui me viennent à l’esprit, ASTRAL SILENCE ou CARCHAROTH, mais à vrai dire le projet italien se débrouille très bien et parvient aisément à convaincre grâce à Orbita, mieux encore il est possible que nous ayons avec ces sept morceaux une révélation. PHOBONOID maîtrise déjà la science DARKSPACienne qui nous coupe le souffle grâce à des parties Black apocalyptiques et une atmosphère cosmique très noire. "Vuoto", troisième morceau de l’EP, est d’ailleurs un modèle du genre, avec des riffs incisifs à souhait goupillés à la perfection à tout l’apparat leads/ambiances. "Lo Spettro Di Deimos" et "Omega" ne sont pas en reste grâce à des rythmiques plus ou moins doom majestueuses et écrasantes. Et après l’interlude résolument cosmique et sombre qu’est "Magnete", Orbita se termine comme il s’est commencé avec "Deimos" qui retrouve les trémolos plus « atmo » prenants de "Ex" pour un final très épique et magnifique. Tout ça pour au bout du compte 20 minutes finalement bien courtes car on aurait bien pris plus d’un Black ambiant de telle qualité, genre qui se distingue généralement par des sorties affolant le compteur de minutes de votre chaine hi-fi ou de votre Winamp.

20 minutes pour une aventure trop écourtée (certains morceaux s’arrêtent alors qu’on a l’impression qu’ils pourraient aisément se prolonger, "Omega" notamment), mais une belle aventure cosmique tout de même. Surtout que, concept oblige, l’ensemble est très cohérent et ne se résume pas à un enchaînement de morceaux, proposant une continuité dans les pistes sans posséder une présentation « piste unique mais quand même séparée en mouvements ». PHOBONOID nous montre juste ce qu’il sait faire mais prouve déjà qu’il est un des rejetons les plus intéressants de DARKSPACE, avec un embryon de personnalité qui penche vers d’autres sous-genres du BM atmo/ambiant. Ça reste à confirmer avec un full-length mais en termes de DARKSPACE-like, c’est ce que j’ai entendu de mieux ces dernières années et si vous cherchez un petit quelque chose en attendant Dark Space IV, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Enfin, il serait temps que ce Dark Space IV sorte quand même… presque 6 ans d’attente, putain quoi.




Rédigé par : ZeSnake | 8/10 | Nb de lectures : 12418




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Commentaire
Ennemie
IP:31.36.85.228
Invité
Posté le: 10/03/2014 à 14h03 - (111293)
Une tuerie! Merci pour la découverte, le Serpent!

Tetanos
Membre enregistré
Posté le: 12/03/2014 à 21h00 - (111346)
Merci oué.

Tetanos
Membre enregistré
Posté le: 15/03/2014 à 13h04 - (111383)
CD reçu c'est des rapide

mydrin
Membre enregistré
Posté le: 17/03/2014 à 12h56 - (111400)
Merci pour la découverte, çà ressemble aussi un peu à Locus Neminis

Tetanos
Membre enregistré
Posté le: 17/03/2014 à 17h33 - (111407)
Ha oué ça l'air plutôt pas mal Locus Neminis aussi. Merci Mydrin

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