ALCATRAZZ - No Parole From Rock'n'Roll + Live Sentence + Disturbing the Peace + Dangerous Games (Metal Mind) - 17/02/2014 @ 09h44
Alcatrazz... certainement en hommage à l'île d'Alcatraz, est un groupe de hard/heavy américain ayant publié 3 albums studio au cours des années 80, ainsi qu'un album live. L'occasion à travers cette chronique de replonger dans ce groupe qui a notamment vu passer Yngwie Malmsteen, Steve Vai, qui était et est toujours dirigé par le chanteur Graham Bonnet (ex-Rainbow, ex-Impelitteri, etc.). Chanteur certes talentueux mais dont j'ai toujours du mal à apprécier pleinement sa voix, peut-être trop mélodique ou bien à cause de son timbre global ?

« No Parole From Rock'n'Roll » (1984) :

Le premier opus d'Alcatrazz est pour moi leur meilleur, de par la qualité des compositions, la plupart étant de sacrés tubes, la présence d'un Malmsteen excellent (sa carrière solo a commencé quelques mois plus tôt et le bonhomme est de plus en plus remarqué), et ses notes de clavier souvent kitsch, mais qui mine de rien donnent bien du charme à l’ensemble. D’autant que la production globale est fort satisfaisante, donnant bien de l’espace à la basse, tout en nous mettant en condition idéale pour profiter pleinement du jeu du père Yngwie, qui tricote avec brio ses riffs et ses soli.

Je ne suis peut être pleinement fan de Mr. Bonnet, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas un grand chanteur, au contraire sa voix impacte grandement certains titres, comme les refrains de « General Hospital », « Jet to Jet » ou encore « Starcarre Lane » emplis de conviction et d’envolées vocales somptueuses. Il me donne l’impression d’un peu forcer sur « Hiroshima mon Amour », ça reste de l’ordre du détail, c’est vraiment ses lignes vocales sur « Big Foot » - où on le croirait sous médicaments – qui sont rapidement pénibles. Heureusement entre temps, il y’ a ce « Kree Nakoorie » aux descentes de manche virtuoses et pleines de classe, sans que cela ne vire à une démonstration musicale ennuyeuse.

Peu de choses sont à oublier sur cet opus, un très bon condensé de hard rock mélodique incorporant du clavier, tantôt sous forme de nappes, parfois dans une veine plus hard fm et à d’autres moments très complémentaires des plans de guitare (« Too Young to Die, Too Drunk to Live »). Il y’ avait plus ‘couillu’ à l’époque et également quelques sorties plus marquantes, mais ce « No Parole From Rock’n’Roll » a bien des qualités et mérite que l’on en parle encore près de 30 ans après sa sortie.

« Live Sentence - No Parole From Rock’n’Roll (1984) » :

Enregistré le 28 janvier 1984 au Nakano Sun Plaza de Tokyo, ce live 9 pistes est une excellente preuve du rendu live de Alcatrazz à cette époque : rock’n’roll, une communion idéale avec le public et un rendu sonore très naturel. Le set est court mais intense, incluant en plus de titres d’Alcatrazz, une courte reprise instrumentale reprenant un thème de Jean-Sebastian Bach, 2 titres écrits sous l’ère Rainbow et parus sur l’album « Down to Earth » (1978), dont une reprise de Russ Ballard, ainsi qu’un titre instrumental composé par Yngwie Malmsteen, « Evil Eye », présent sur son 1er effort solo, petite pépite de néoclassique.

Graham est étincelant vocalement, Yngwie surnage, les claviers tirent leur épingle du jeu, tout comme la section rythmique au rendu parfaitement organique. « Too Young to Die, Too Drunk to Love », « Hiroshima Mon Amour », « Island in the Sun », « Kree Nakoorie », un peu moins « Night Games », autant de classiques ou tubes (comme vous voulez), qui mine de rien n’ont pas vraiment vieilli à l’écoute.

« Disturbing the Peace » (1985) :

Le 2ème album d’Alcatrazz est marqué par le changement au poste de guitariste, un virtuose en remplaçant un autre, out Mr. Malmsteen, in un certain Steve Vai. Lui qui a joué à l’âge de 20 ans avec Frank Zappa et a lancé sa carrière solo en 1983 est déjà bien aguerri dans le milieu. Malheureusement son talent ne suffit pas pour faire de « Disturbing the Peace », un album au moins aussi bon que son prédécesseur, qui paraît bien indétrônable (et qui le restera).

Produit par Eddie Kramer (qui a entre autres travaillé avec Led Zeppelin, Kiss, David Bowie, The Rolling Stones, Anthrax, Loudness, etc.), cet album sans démériter, est un peu plus commun et moins jouissif que « No Parole From Rock’n’Roll », adoptant un virage plus rock et mélodieux. Malgré la présence de Steve Vai, les plans de guitare sont moins emballants, certains refrains assez pénibles (« Sons and Lovers », « Skyfyre) et l’ensemble sonne parfois trop léger (la basse est un peu moins valorisée notamment).

Cela ne vire pas à l’album moisi parce que d’entrée « God Blessed Video » et son tempo relevé a tous les atouts du bon tube : les ‘boucles’ de guitare, les lignes vocales enivrantes de Graham emmené par un rythme effréné. Un peu plus loin, le coriace « Wire and Wood » dépote pas mal, je trouve juste que les guitares manquent de mordant. « Will You be home Tonight » et ses faux airs de ballade, redonne de la place aux claviers et à la mélodie, en soutien d’une prestation vocale très forte émotionnellement. Oui cela sonne assez pop et kitsch, mais le talent des musiciens est avant tout le point essentiel à soulever.

Les titres mid. tempo sont corrects mais moins forts musicalement, comme ce « Mercy » un brin anecdotique (pas mauvais non plus), « Desert Diamond » et son introduction au sitar, dont on retiendra aussi le solo plein de pureté. Tel aussi celui constituant le court instrumental « Lighter Shade of Green », bon moment musical sans être ultime. Le final « Breaking the Heart of the City » pourrait faire penser à du Judas Priest en moins heavy, histoire de dire qu’Alcatrazz n’est pas devenu tout mou. Un bon album au final, avec quelques temps faibles mais encore de très bons moments de hard rock.

« Dangerous Games » (1986) :

Ce 3ème album d’Alcatrazz marque un nouveau changement au poste de guitariste, Steve Vai a quitté le groupe un peu plus tôt dans l’année, remplacé par Danny Johnson, qui avait joué avec Alice Cooper au début des années 1980. La conséquence directe est que ce « Dangerous Games » est un peu moins riche et brillant en termes de plans de guitare, et davantage hard fm que son prédécesseur.

Graham est toujours excellent vocalement mais les compositions ont encore pris un coup en terme d’énergie et d’efficacité. Déjà l’ouverture « It’s My Life » est correcte mais peu transcendante et les choses se gâtent assez rapidement par la suite (ce « Undercover » peu palpitant et répétitif, « That Ain’t Nothin », qui ressemble à du mauvais Def Leppard). Le son est encore plus synthétique (la batterie + les claviers en particulier) que sur la précédente production.

Il y’ a tout de même de bons moments comme le fun « Ohayo Tokyo », mini-tube bien fourni en chœurs, le titre éponyme bien kitsch que l’on se surprend à chanter après 2 écoutes, la ballade « Only One Woman » acceptable sans vraiment marquer les esprits, et les notes douces d’une autre power-ballade, la très belle « Witchwood ».

Voilà un album mi-figue mi-raisin, contenant quelques jolis passages et d’autres auxquels j’ai du mal à être réceptif, trop policés et rébarbatifs.




Rédigé par : gardian666 | Bonne rétrospective/ | Nb de lectures : 12645




Auteur
Commentaire
vincesnake
Membre enregistré
Posté le: 19/02/2014 à 22h50 - (111047)
Quelle bonne idée cette chronique sous forme de rétrospective. J'avais presque oublié l'existence de ce groupe d'où l'intérêt de ce genre de rééditions permettant de réhabiliter des œuvres du passé.

Merci d'en avoir parlé surtout qu'on dispose finalement que de peu d'infos concernant ces albums.

je sais ce qu'il me reste à faire maintenant par contre j'ai lu quelque pars que l'album avec S. Vai était une de ses
meilleures prestations info ou intox ?

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