Jusqu’à présent, chaque sortie d'un album de DEMONICAL était toujours annonciatrice de constantes sécurisantes pour le fan de Death Metal Suédois "de base" : De furieuses chansons haineuses et démoniaques, un son HM 2 à l'ancienne, de petites nouveautés stylistiques discrètes (mais bien présentes) et bien sûr, l'assurance de passer un bon moment confortablement installé à coté des enceintes du "malin".
Avec les récents changements de line up (les arrivées en 2013 de Johan Haglund à la guitare, Amir Batar à la batterie et Daniel Gustavsson à la guitare depuis 2012) il ne reste plus que Martin Schulman à la basse du DEMONICAL "originel" (attention cependant, c'est bien Fredrik Widigs qui joue de la batterie sur cet album !).

Avec de tel mouvements de personnels et une carrière encore relativement jeune, comment DEMONICAL allait il conserver la "patte" de ses premiers essais (avec de gros guillemets puisque le groupe à un cahier des charges bien balisé et un terrain de composition assez référencé) ? On se rassure, « Darkness Unbound » ne sera pas l’album de la « chute » pour les Suédois… mais en dépit de ses indéniables qualités, il est tout de même moins pertinent et prenant que ses prédécesseurs.

Alors oui, cet album est, à mon goût, moins percutant que ses aïeux. La faute à quelques chansons moins inspirées et à quelques errances mélodiques pas toujours du meilleur goût. En effet, si dans le passé, DEMONICAL a expérimenté à plusieurs reprises les riffs mélodiques, on retrouve sur « Darkness Unbound » des ponts sans saveurs particulières tous ancrés dans d’étranges ambiances mélandico/dramatiques évoquant un incongru mariage stylistique entre PARADISE LOST des toutes premières heures et AMON AMARTH.
Si « King Of all » et « The great praise » sont les deux mid tempos assumés de l’album, je trouve le groupe beaucoup plus convaincant lorsqu’il s’attaque à un tempo death n’roll comme sur le pont de « Deathcrow » (bon, je vous l'accorde, à ce moment là, l'odeur d'ENTOMBED a quelque chose de particulièrement prégnant).

Mais c’est bien dès qu’il bourre la chaudière de bois massif que le groupe prend toute son ampleur. Mis en valeur par un son bien en phase avec le style pratiqué, DEMONICAL enquille ses riffs simples et incisifs sur des rythmes plutôt rapides donnant parfois lieu à des accélérations fulgurantes. Comme je le disais plus haut, malgré l'inscription d'Amir Batar dans le nouveau line up de DEMONICAL, c'est bien le très efficace Fredrik Widigs (parti depuis taper notamment chez OVERTORTURE) qui enquille les parties de cet album. Toujours très à l'aise, le batteur participe volontiers à la grosse pêche de l'album grâce à ses Blast rapides et à ses fameux breaks caisse claire/grosse caisse (au passage copieusement arrosés de cymbales). Il en fait d'ailleurs presque une signature, puisqu'il case le fameux break un peu partout dans cet album... comme si il était le Nigel Olsson du Death Metal Scandinave !

De la violence ravageuse de "Buried Alive" au brutal "Hellfire Empire", le groupe s'offre même une excellente reprise de KREATOR le temps d'un "World Beyond" joué avec fougue et passion. On n'est donc pas au niveau des meilleurs skeuds du groupe (notamment le notoire "Death Infernal" de 2011) puisqu’avec eux, on ne s'ennuyait pas une seule seconde. Je conçois par contre tout à fait que certains amateurs du groupe goûteront avec délectation les traces mélodiques des morceaux comme "King of all", le coté sombre du groupe apparaissant encore de manière particulièrement frappante à certains moments. Accompagné d'un digipack simple mais lui aussi en dessous de son prédécesseur, "Darkness Unbound" mérite que vous y posiez une petite oreille, ne serait ce que le temps de vous les faire exploser par "Buried alive".




Rédigé par : Pamalach | 14,5/20 | Nb de lectures : 12501