Continuons notre exploration des rééditions de la discographie de ILDJARN avec "Strength and Anger", le deuxième album du groupe, sorti en 1996, soit quelques mois après le premier album éponyme, toujours chez Norse League Productions, le label de Vidar Våer, tête pensante et unique membre (la plupart du temps) de ILDJARN. Si vous ne connaissez pas du tout la musique de ILDJARN et si vous n'avez pas lu ma kronik de la réédition du premier album, je ne peux que fortement vous conseiller de le faire, cette saine lecture ne pourra que vous éclairer sur l'essence de ce projet qui ne laisse personne indifférent.

Ce second album reprend les choses là où le premier les avait laissées en proposant une fois de plus un black metal brut et minimaliste. Au niveau de la quantité, on est au même niveau que sur le premier album avec largement plus d'une heure de musique mais moins de pistes (18 contre 27 pour le précédent). Les morceaux sont toujours assez courts, généralement moins de trois minutes et bien souvent coupés de façon abrupte. L'auditeur attentif remarquera cependant sur ce skeud un net progrès au niveau de la production. La batterie surtout ne sonne plus comme une paire de castagnettes ou comme une boite remplie de clous que l'on secoue énergiquement mais a ici enfin un son qui ressemble à peu près à une batterie. La guitare sonne également un peu mieux, ce qui fait que dans l'ensemble il est un peu plus aisé - mais cela reste tout de même très relatif - d'apprécier les morceaux. Une autre différence majeure sur cet album, c'est la présence - un peu saugrenue - de deux plages ambients "Black Anger (Hate Meditation 1)" et "Midnight Strength, Black Anger (Hate Meditation 2)" qui, à elles deux, dépassent la demi-heure de "musique". Sans cette demi-heure de musique atmosphérique l'album aurait tout de même allègrement dépassé les 40 minutes soit une durée des plus honorables et aurait été largement plus cohérent car je doute que les amateurs de true black metal primitif soient sensibles à la musique ambient. D'autant que ILDJARN conçoit sa musique atmosphérique de la même manière que son black metal: de façon très épurée et minimaliste. Les deux titres montrent très peu de variations ou d'aspérités auxquelles se raccrocher. On pourrait résumer ces morceaux à un espèce de bourdonnement cyclique que pourrait parfaitement faire une chaufferie.

Moins "indispensable" que le premier album car moins cohérent et surtout moins raw et mieux produit donc moins culte.




Rédigé par : Sheb | Réédition/ | Nb de lectures : 12332