WINDHAND - Soma (Relapse) - 17/10/2013 @ 07h57
75 minutes. C’est la durée dont Windhand a besoin pour pleinement s’exprimer et nous délivrer ce pavé comme seul le doom sait nous en offrir. Adorateur de sonorités vintage des années 70’ et 80’, principalement provenant de nos voisins chéris anglais, cet album ensorcelant pourrait -ou aurait pu- être l’un des moments forts de cette année doom. Les américains nous exhibent cette messe noire qui, non exempte de reproches, est pratiquée comme autrefois. Pattes d’eph, bédo au bout des lèvres, cire dégoulinant le long de bougies incandescentes semblent de circonstance, et l’aura de ces 6 morceaux assemble tous ces artifices au contenu musical.

Tout au long de Soma, second album du combo de Richmond, état de Virginie, Windhand fera tourner ces riffs entêtants –une copieuse proportion du contingent de riff est plutôt de qualité-, et y apposera la voix de Dorthia Cottrell, prêtresse des réjouissances. Son chant féminin, pas évident à reconnaître de prime abord mais maîtrisé de bout en bout, est finalement assez ordinaire. J’aurai davantage apprécié que l’on puisse distinguer que le chant soit féminin, même si celui-ci est complètement noyé dans le mix. La basse et la batterie tchack-boom font le boulot ; la 4 cordes aurait pu être plus bourdonnante et davantage présente, mais ce n’est qu’un avis personnel. L’atmosphère dégagée est brumeuse, donnant l’impression d’être perdu en forêt anglaise, avec ce brouillard épais à la tombée de la nuit. La cover, pour une fois, répond aux idées développées et s’associe à merveille à l’univers musical décrit par Windhand.

Pour détailler ces 6 titres, je dirai que les 3 premiers, Orchard, Woodbine et Feral Bones, sont addictifs, semblables les uns aux autres mais franchement excellents ; ils respectent en quelque sorte ce que l’on attend d’eux. Chaque titre démarre par son intro fuzzy, puis ce son heavy accompagné par ce chant aérien et lointain prennent tout l’espace mais aussi tout le temps pour développer l’univers purement doom. Ce chant est quasi ininterrompu, il se marie parfaitement à la musique, mais est surtout un instrument en tant que tel puisque la production a choisi de le mettre en retrait. La 4ème piste, Evergreen, est une ballade triste avec un léger riff tout mou, grattouillé nonchalamment, où la voix bien plus en avant se dévoile enfin ; sa prod’ est beaucoup plus propre et organique. Je me surprend malheureusement à faire ce que je ne fais jamais : zapper. Celui-ci dépareille avec le reste de l’album, en décalage et franchement dispensable, mais ce n’est que mon sentiment, une fois de plus. La piste suivante Cassock, revient à quelque chose de plus grésillant et traditionnel, en accord avec le début d’album. Boleskine, 6ème et dernier morceau, s’étale sur 31 minutes, où seule la première moitié du morceau a un réel intérêt. Passée la 14ème minute, les américains répètent inlassablement ce qu’ils ont déjà raconté, sans valeur ajoutée, et insistent pour remplir leur contrat, mais malheureusement jusqu'à l’écœurement. Titre qui gâche cet opus tout à fait correct, où j’ai le sentiment que le groupe cherche à s’acheter une bonne conduite et appuyer son appartenance à la sphère doom, quitte à saouler avec une fin interminable.

Soma, seconde sortie de l’année après le split partagé avec Cough en avril, n’offre pas vraiment de surprise, mais semble sincère dans sa démarche, l’esprit d’autrefois étant présent. La prod’ est appropriée où chaque instrument résonne comme s’il avait été enregistré devant toi. Cette envoûtante sortie est sombre et sans une goutte de méchanceté. Tout n’y est pas parfait, avec un son qui pourrait être plus gras, d’avantage de riffs mémorables, une basse plus ronflante et un tiers de ses titres à retravailler. Et même si cette galette ne tient pas la comparaison face aux derniers opus d’Electric Wizard voire même de Cough, avec qui ils partagent les mêmes désirs de musique vaporeuse et fiévreuse, il faut tout de même compter sur ces 5 ricains pour cette année doom.

Soma offre une promenade sombre vers ces temps révolus, et même si cette pièce musicale automnale ne bouleverse pas la hiérarchie déjà établie, elle n’en reste pas moins attirante.


Rédigé par : Bras cassé | 15/20 | Nb de lectures : 13165




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Commentaire
Nico_Of_The_Dead
Membre enregistré
Posté le: 17/10/2013 à 15h48 - (109552)
Une vraie bombe pour ma part! Ce qui est con dans mon cas, c'est que j'écoute l'album depuis 2 semaines et ta critique m'a fait savoir que j'écoutais la voix d'une femme!



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