Dans le monde du metal polonais il y’a de la concurrence, beaucoup de groupes sont en compétition et la plupart ont un haut niveau technique et de brutalité, pourtant malgré les années Trauma est plus ou moins resté dans l’ombre et on ne sait trop comment l’expliquer.

Personnellement je pense que la mauvaise distribution de leurs albums a du grandement y contribuer.

C’est dommage car le trio (quartet et même quintet à une époque) s’accroche contre vents et marées et nous livre aujourd’hui leur 8ème opus, 3 ans après un Archetype of Chaos qui était bon mais loin cependant de leurs précédentes sorties qui étaient bien meilleures.

La formule en trio est toujours là mais un changement de taille est à noter puisqu’au micro Kopec (qui n’en valait pas un) a été remplacé par Chudy qui était le braillard en chef sur les deux meilleurs albums du groupe, à savoir Determination et Imperfect like a god.

D’ailleurs on retrouve d’entrée la puissance de ces 2 disques, avec cependant un son plus naturel et moins synthétique, et bien entendu tout cela a été mis en boîte aux Hertz Studios, comme tout bon groupe du pays de Jean-Paul II.

Musicalement c’est sans surprise, certes le chant de Chudy est bien meilleur que son prédécesseur (et ex-remplaçant), et pour le reste on a toujours droit à du bon gros death old-school bien rentre-dedans et efficace, même si l’on peut remarquer qu’une touche plus mélodique est présente sur les solos et cela rend très bien.

Le disque s’ouvre sur « Renewal through collapse » qui est une très bonne entrée en matière avec ce refrain entêtant et efficace.

« The nightmare of your god » est excellente avec un côté Vader (qui transparait depuis toujours chez le groupe) des derniers albums assez flagrant.

« After death » ce morceau très lent et lourd comme un 38 tonnes est une vraie tuerie, il va faire mal à s’en déboîter les vertèbres.

« Spiral of the extinction » est marqué par des solos justes sublimes avec un côté hyper mélancolique, le tout appuyé toujours par une batterie implacable.

Comme à chacun de leurs albums on a droit à un morceau à rallonge bourré d'influences extérieures (piano, percussions), et là c'est « The edge of depravity » qui tient ce rôle. A la fois puissant et envoûtant il montre un trio en pleine possession de ses moyens.

Cependant une certaine monotonie se dégage par moments, et j’avoue avoir été un peu déçu car on sent bien que le groupe pourrait faire beaucoup mieux que de tourner un peu en roue libre comme c'est le cas par moments, et de là à penser que l’ajout d’un ou deux nouveaux membres ferait du bien il n’y a qu’un pas.

Peut-être que Mister (guitariste soliste co-fondateur du groupe, avec Maly le batteur) qui compose pratiquement tout de A à Z devrait laisser les autres membres s’investir un peu plus car ça n’est pas encore avec cette sortie que le combo décrochera le saint-graal et une montée dans la première division mondiale du metal aux côtés de ses compatriotes Vader et Behemoth notamment.

Même sans atteindre la puissance et brutalité des précédentes réalisations avec Chudy, le groupe nous sort quand même un excellent album de pur death-metal brut et sans concessions, à la fois direct et technique et c’est bien là le principal.


Rédigé par : GabinEastwood | 15/20 | Nb de lectures : 12230