A la fin de sa kronik remember de "Contamination Rises" en 2007, Elsass Chris appelait de ses vœux une réédition de cet album désormais introuvable à un prix raisonnable (et je ne parle même pas de "Psychological Torment", le premier album du groupe qui lui atteint carrément des sommes faramineuses, je viens de me rendre compte que je suis riche dites donc...). Il aura fallu le temps mais il aura été entendu par le label lillois Great Dane Records qui a fait d'une pierre deux coups et nous propose donc les deux albums dans une chouette édition digipack très finaudement intitulée "Psychological Contamination". Les choses n'ont bien sûr pas été faites à moitié et cette réédition s'accompagne d'une remasterisation et de quelques bonus tracks.

Mine de rien ça fait maintenant un quart de siècle que NO RETURN existe et même encore plus si on compte les années où le groupe s'appelait EVIL POWER. Avec une discographie de 8 albums le groupe peut vraiment être fier de ce qu'il a accompli jusque là et ce en dépit d'incessants changements de line-up qui ont sans doute empêché Alain et sa bande d'atteindre une notoriété encore plus grande, mais peu importe l'heure n'est pas aux regrets, ni même au passéisme. Au lieu de nous fourguer ce bel objet pour les 25 ans du groupe qui seront fêtés l'an prochain, le groupe a préféré nous le livrer de suite et célébrera son jubilé avec un nouvel album, preuve s'il en était besoin que le groupe a les yeux tournés vers l'avenir et non pas dans le rétroviseur. Non cette réédition, c'est juste pour lutter contre la spéculation et donner l'occasion à chacun de découvrir ou redécouvrir les débuts du groupe.

Le remastering a été confié à DJP du studio No Way Out qui avait déjà effectué le même boulot pour l'album de CARCARIASS et qui cette fois encore a effectué un excellent boulot. J'ai pour l'occasion ressorti mon CD de "Psychological Torment" afin de pouvoir établir une comparaison et j'étais étonné d'entendre à quel point le son avait bien vieilli et combien cet album restait encore aujourd'hui des plus plaisants a écouter. Ce premier skeud nous montre un groupe de thrash encore un peu jeune mais l'efficacité est déjà bien présente et les compos sont déjà bien inspirées. On sent vaguement les influences de SLAYER, SEPULTURA ou encore KREATOR mais aucune de ces influences n'est ici vraiment flagrante. Le remastering rend une seconde jeunesse à cet album sans en dénaturer l'esprit originel. Le CD est complété par une version live du titre "Fanatic Mind", titre qui se trouvait à l'origine sur l'album "Self Mutilation" (2001) et qui a été enregistré à Paris en 2013. Mine de rien, on se rend tout à coup compte que NO RETURN qui est tout de même une sacrée machine de guerre sur scène n'a jamais sorti d'album live ou de DVD et on se dit que ça manque vraiment et qu'une telle sortie ne serait vraiment pas une mauvaise idée.

"Contamination Rises" est sorti en 1992, soit deux ans après "Psychological Torment" mais le groupe n'a pas chômé durant ces deux années et ce nouvel album montre un groupe encore plus puissant et déterminé qui a rajouté une louchée supplémentaire de death metal à sa musique. Je ne m'étendrais pas sur l'album lui-même, mais vous renverrais vers la kronik remember d'Elsass Chris qui pourra elle aussi connaître une seconde jeunesse par la même occasion. Le remastering est là aussi très bon, il dépoussière un peu la production de Tom Morris dont le nom ne vous dira peut-être rien mais qui est loin d'être le premier venu puisqu'il est le co-fondateur des studios Morrisound avec son frangin Jim, studios dont le pensionnaire le plus connu est bien sûr Scott Burns. Niveau bonus tracks, on a également droit sur cette seconde galette a du live avec "Civil War" et "Vision of Deacadence", titres extraits des deux albums dont on cause en ce moment et dont la présence ici prouve (si besoin était) que même 25 ans après, ils sont encore assez bons pour faire partie de la set-list du groupe.

Bref vous l'aurez compris, ce "Psychological Contamination" est une belle réussite, pour certains ça sera une très bonne occasion de se remettre dans les oreilles du bon vieux thrash death tel que la scène française était capable d'en fournir il y a une bonne vingtaine d'années, pour d'autres peut être l'occasion de se pencher sur les débuts d'un groupe qui a fait un sacré bout de chemin mais qui n'a pas tant changé que ça et qui est en tout cas toujours resté fidèle aux valeurs qui étaient les siennes, tout le monde ne peut pas en dire autant...


Rédigé par : Sheb | Réédition/ | Nb de lectures : 13685