Dans un sketch depuis resté célèbre, et pas que pour les fidèles auditeurs de Rire & Chansons, Coluche se demandait en parlant du slogan d'une publicité pour marque de lessive : "Ils disent qu'elle lave plus blanc que blanc. Moi je ne sais pas quelle couleur c'est, cela doit être gris clair"... Vu que je n'ai peur de rien, je me permets donc de faire un pareil entre mon humoriste préféré et, euh, STATION DYSTHYMIA, un groupe qualifié par son label de "extreme funeral doom". Ce qui m'enquiquine, c'est que le funeral doom, c'est déjà par définition extrême. Donc un truc extrême puissance 2. Cela me faisait limite peur, du genre ces mecs sont maso et tapent un coup de caisse claire toutes les minut... Allez, toutes les trois, non toutes les dix minutes... Allez fuck, un coup de caisse claire PAR ALBUM. Ça, ce serait extrême (ou très con, au choix).

Mais non, l'honneur est, disons, sauf avec ce deuxième album qui est somme toute assez classique dans l'ensemble, même si le tout commence quand même nom de Diou par, accrochez vous les baskets, un titre de 34 minutes quand même (ouch !). Surtout qu'on reste entre copains quand même, deux musiciens d'ASBTRACT SPIRIT (confrères de label) font une apparition et que c'est Greg Chandler d'ESOTERIC qui s'est chargé du mixage et du mastering.

Cela tombe bien, "Overhead, Without Any Fuss, The Stars Were Going Out" est justement très, très influencé par ESOTERIC sur le plan musical bien que le tout soit la tête dans les étoiles, vu qu'apparemment ce titre interminable est en fait tiré d'un roman d'Arthur C. Clarke, l'auteur de "2001, L'Odyssée de L'Espace". Oui mais un ESOTERIC dépouillé de ses plans psychédéliques tournoyant dans tous les sens et de son trio de guitares s'enfilant dans tous les sens. Non, comme souvent d'ailleurs avec Solitude Productions, on reste ici dans un dépouillement certain, parfois à deux doigts de l'ambient. Doucement mais sûrement, ce quartet basé en Sibérie (ceci expliquant cela ?) soigne et fait mûrir sa dépression.

D'ailleurs c'est étonnant comme même lorsque des samples limite noise viennent (volontairement) parasiter cet impitoyable plongeon dans les abysses, derrière le groupe reste comme de marbre et continue de façon imperturbable de ramper de façon aérienne et pourtant sournoise, comme s'il avait accepté sa destinée funèbre depuis longtemps. Surtout qu'en plus de growls bien caverneux, une poignée de chants graves mais mélodiques rajoute dans le côté solennel sans jamais sonner pompeux. Non, cela ne renouvèle pas franchement le style, comme il faut l'avouer la bonne majorité de l'écurie de ce monument dédié aux hivers pluvieux sans électricité au fond d'une cave qu'est Solitude Productions, mais comme ABSTRACT SPIRIT ou EA, cela assume d'autant plus les clichés propres au "funeral doom" pour ne faire qu'un avec, histoire de réussir son coup avec la complicité du fan qui sait exactement ce qu'il vient chercher ici. Non ?


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 13/20 | Nb de lectures : 11865