JOHN BONHAM - Batteur du tonnerre (Camion Blanc) - 12/09/2013 @ 08h04
Depuis que j'ai mis les pieds (et les oreilles) dans l'univers du rock n'roll, j'ai toujours entendu dire que John Bonham (dit "Bonzo") était le meilleur et le plus influent des batteurs "rock" que le monde ait connu. En effet, de Carmine Appice à Dave Grohl, le spectre des cogneurs ayant été influencés par le barbu est certainement aussi impressionnant que ne l'était sa frappe colossale.

Limiter cependant le jeu de Bonham à de simples grooves pachydermiques serait oublier la finesse qu'il était capable de proposer à de nombreux moments, son incroyable inventivité, son audace et son "humilité musicale" qui savait le faire se mettre en retrait quand la musique l'exigeait. En bref, Bonham est un musicien comme il n'en a existé que très peu et si, comme le souligne le livre à plusieurs moments, le personnage a largement "dérapé" dans sa vie d'homme, le musicien peut se targuer d'un parcours exceptionnel et admirable.

Et ce n'est pas un ami musicien passionné de LED ZEP qui me contredira, puisqu'il m'a dit un jour à son propos : "Si Bonham est si respecté, c'est parce qu'avant lui il n'y avait rien (ou presque), et qu’après, il y a tout". Alors pourquoi Bonham est-il si extraordinaire ? C'est ce que ce livre nous propose de découvrir.

"John Bonham, batteur du tonnerre" se découpe en deux parties. La première se concentre autour de la vie de l'homme, de son enfance à Birmingham jusqu’à son héritage laissé après sa mort. Bien qu'on sente que les auteurs sont des inconditionnels du batteur, ils ne manquent pas de souligner ses écarts comportementaux et combien il pouvait être difficile à gérer, l'homme étant d'un tempérament sanguin et assez impulsif. Ils n'oublient pas cependant la facette "Gentleman farmer" de Bonham, homme de la terre profondément attaché à celle-ci et à des valeurs de travail et d’opiniâtreté.

Tour à tour terre-à-terre puis complexe et torturé, les auteurs explorent la vie de ce musicien hors du commun, comment il a construit son jeu incroyable et comment il l'a sans cesse remis en question, se lançant dans des challenges permanents comme lorsqu'il laissait sa folie créatrice s'exprimer dans "Moby Dick". Décrits comme moins glorieux, les moments de débauches et l'influence néfaste de l'alcool ne sont pas cachés mais ils ne sont pas tournées vers un sensationnalisme douteux comme cela arrive trop souvent dans certaines biographies ou autobiographies de rock stars. Sérieux, bien documenté grâce à de nombreuses interviews cette première partie se digère très bien et se lit très vite.

La deuxième partie s'axe plus particulièrement sur le jeu de Bonham en proposant de décortiquer album par album, certaines chansons de LED ZEPPELIN. Ces pages raviront nos amis batteurs mais laisseront les néophytes des baguettes un peu en retrait, les explications données étant parfois assez techniques. J'imagine tout de même que ce livre intéressera plus particulièrement les batteurs, les biographies leur étant consacrées restant tout de même (et malheureusement) plus rares que celles des guitaristes ou des chanteurs. Le seul bémol que l'on peut apporter au livre est sa faible longueur (à peine 300 pages) qui fait qu'on le lit très vite.

"John Bonham, batteur du tonnerre" est donc un bon bouquin plutôt bien écrit et bien documenté qui a, en plus de ses qualités de "fond", la délicatesse de mentionner les autres ouvrages de références sur Bonham (notamment celui entamé par son frère) en soulignant leur pertinence et leur qualité. Classe.


Titre : John Bonham, batteur du Tonnerre
Auteur : Chris Welch, Geoff Nicholls
Traduit par : Jean Marie Vandermissen
Nombre de pages : 299
Prix : 34 Euros
Collection : Camion Blanc


http://www.camionblanc.com/ - 105 visite(s)


Rédigé par : Pamalach | God of Thunder/ | Nb de lectures : 12731




Auteur
Commentaire
SvartNjord
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2013 à 09h19 - (109002)
Led zep ou l excellence faite musique, bonne chro en tout cas

GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2013 à 11h48 - (109004)
Excellente chronique !

John Bonham a réussi à prouver qu'on pouvait jouer fort tout en gardant une subtilité et du groove, le tout avec un kit rudimentaire.

Quand on voit son fils presque aussi bon que son père, on se dit que le don est parfois héréditaire !

LeMich
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2013 à 13h47 - (109007)
Led Zep, c'est vraiment un groupe que j'adore, qui a sorti une tonne de perles que je réécoute très souvent mais, rien à faire, il me reste toujours un goût amer en fond d'oreille à cause des emprunts (plagiats, disons le clairement) au vieux Blues de Jimmy Page pour les premiers albums.
Mais bon, le sujet de la chronique, c'est John Bonham et ce batteur, franchement, était juste génial...


LeMich
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2013 à 14h15 - (109008)
J'oubliais de préciser que la chronique est drôlement bien rédigée (mais un bouquin de 300 pages, c'est pas si court, non ? :-))

GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2013 à 14h29 - (109010)
LeMich < sur les deux premiers albums tu trouves des reprises de Bo Diddley et John Lee Hooker ... après Page a gardé ce style sur les balades du groupe, Since i've been loving you en est le meilleur exemple.



LeMich
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2013 à 14h48 - (109011)
Il y a certes des reprises officielles,mais certains emprunts ne sont pas crédités, c'est là le problème (par ex. Black Moutain side sur le I, totalement piqué à la version de Bert Jansch).
Mais bon, la suite de leur disco est quasi imparable (si on excepte, bien
sûr, l'immonde In through the outdoor)

Carcinos
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2013 à 18h37 - (109015)
@ LeMich : si on va dans ton sens, on peut s'en prendre à tous les groupes de l'époque, des rolling stones aux Creedence en passant par Elvis, qui se sont tous fait connaître avec des reprises... Faut juste se dire qu'à l'époque ils n'avaient pas internet, qu'il n'y avait de toute façon pas beaucoup de groupes et que c'était courant.

Lemmyke
IP:91.177.16.87
Invité
Posté le: 13/09/2013 à 07h53 - (109020)
Je pense que le problème du Mich ne réside pas tant dans les reprises officielles que dans les emprunts non crédités (autrement dit, quand on pique une mélodie, qu'on change 2 ou notes et qu'on s'attribue un titre ;-)

LeMich
Membre enregistré
Posté le: 13/09/2013 à 12h19 - (109023)
C'est exactement ça, Lemmyke...

Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 13/09/2013 à 18h06 - (109036)
@ LeMich, Comme les arpèges de Stairway qui viennent de là par exemple : www.youtube.com/watch?v=jJUdnTKlP1E
Sachant que Led Zep a fait les premières parties de Spirit avant de connaître le succès...

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