VIOLATOR connaît à peu près la même trajectoire que les américains de FUELED BY FIRE : formé il y a environ 10 ans, un premier album en 2006, un deuxième en 2010 (qui est plus un EP pour VIOLATOR) et le petit dernier, donc troisième, paru en juillet 2013. Ces 2 groupes sont des fervents pratiquants d'un thrash à la sauce oldschool. Et si FUELED BY FIRE connaît une meilleure exposition (grâce au label NoiseArt Records), il ne faut surtout pas oublier nos petits brésiliens furieux, d'autant plus que ces derniers (et ceci est un avis purement personnel) sortent avec "Scenarios of brutality", un (bien) meilleur album que celui des FUELED BY FIRE.

Je ne pense pas que tout le monde sera du même avis que moi (là n'est pas l'intérêt), mais il faut bien reconnaître que ce nouveau VIOLATOR tape fort, certes sans aucune surprise, mais de bien meilleure manière que le "Trapped in perdition" moyen, qui a été pondu par les Américains. Des Américains qui semblent avoir perdu de la fougue et de la violence, au contraire de Pedro Arcanjo et ses acolytes. Moins fun et MUNICIPAL WAST(E)-ien que l'EP "Annihilation process", ce "Scenarios of brutality" a tous les arguments en sa faveur pour être un album de thrash facile à assimiler et qui laisse difficilement indifférent. Bon je ne cache pas que le groupe se répète parfois, notamment en fin de parcours, comme pour ce "No place for the cross" qui fait office de remplissage.

De l'agressivité, des compos survoltées, un Pedro à la voix féroce et sans répit, enchaînant les phrasés vocaux comme les guitaristes enchaînent les riffs impitoyables. Dès les premières notes de 'Echoes of silence', on se met à headbanguer frénétiquement, la formule est archi-connue mais bougrement bien utilisée. Rien de nouveau donc, mais cette efficacité bah ça donne la banane et ça fait un bien fou. Et avec l'instrumental 'Death descends (upon this world)', VIOLATOR se démerde pour changer (légèrement) la donne, nous éviter un semblant d'ennui, faire respirer Pedro et mettre en lumière des zicos sans complexe qui balancent comme ils savent si bien le faire. Un peu comme sur le premier opus du groupe, "Chemical assault" qui plaçait aussi un instru en 6ème position.

En bossant avec Andy Classen (ex-guitariste d'HOLY MOSES et qui a produit/mixé des albums de BELPHEGOR, DEW-SCENTED, DISBELIEF, KRISIUN et bien d'autres), VIOLATOR obtient un son un peu moins "amateur" et à l'ancienne que ses précédentes prod's, sans se voir gratifier d'un énième traitement faisant la course au gros son. Les riffs sont parfaitement distincts, exécutés sans pitié quitte à donner le tournis, voilà du tabassage "propre", porté comme il se doit par un batteur en extase qui s'en donne à cœur joie, matraquant fûts, double pédale et caisse claire comme un possédé, sans que ça vire à l'overdose de violence ou du trop plein de vitesse.

Les refrains eux aussi se logent vite dans les mémoires ('Endless tyrannies' qui de très loin ressemble à un clin d’œil à 'Circle of the tyrants' ou encore le très bon 'Respect existence or expect resistance'). 'Colors of hate' croisement entre du SODOM et du SEPULTURA ne change pas la sauce du groupe d'un iota, ce qui fait qu'arrivé aux derniers titres, le soufflé retombe un peu. Je m'attendais à ce que la piste finale, 'Unstoppable slaughter', à la vue de sa durée un peu plus élevée et de son intro moins "féroce", soit une conclusion plus portée sur l'ambiance. Que nenni, après 2 minutes instrumentales où l'intensité musicale va crescendo, VIOLATOR reprend sa bonne recette de thrash sans fioritures.

A l'arrivée, "Scenarios of brutality", album hargneux et sans pitié, n'est peut-être pas un must dans le genre, il lui manque un souffle de "diversité" et il souffre par moments de trop de facilité. Mais une fois ces 2 défauts cités, il faut quand même bien admettre que VIOLATOR... ça tache fort !




Rédigé par : gardian666 | 15/20 | Nb de lectures : 12921