Fuzati du KLUB DES LOSERS écrivait ceci (ce qui résume bien mon impression générale) sur ce "Amen" : "Et puis quoi ? Tu es un mec sympa qui passe ses vacances à la Baule parce que c'est sympa avec des gens sympas dans une maison sympa, en short et en polo, les pieds nus dans tes bateaux, un pull noué autour du cou, cela te donne un style sympa." N'y voyez ni malice, ni méprise, j'ai bien aimé "Amen" mais j'ai du mal à le considérer autrement que comme un album "sympa" fait par un groupe "sympa" qui singe encore trop d'autres groupes encore plus "sympas" qu'eux. Par "sympa" j'entends "de qualité mais qui manque encore de personnalité". Hardcore sale, noise, postcore gras et sludgy, tout est là, tout ce qui fait le succès d'une scène en pleine ébullition. A eux maintenant d'y faire leur trou, leur place pour ne pas ressembler à tous les autres groupes "sympas" qui ont tous la même gueule et le même son. DEATH ENGINE est un groupe qui a du potentiel, qui a compris la musique qu'il veut faire, qui sait dans quelle direction aller mais à qui il manque le charme, le truc, la touche inexplicable qui différencie les albums "sympas" qu'on prend plaisir à écouter sur le moment de ceux qu'on aime vraiment et qui nous suivent toute une vie.

DEATH ENGINE livre "Amen" qui envoie quatre titres saturés, grésillants, noirs, lourds et sales mais dont on ne parvient pas encore à distinguer la personnalité réelle. On voit clairement les influences AMENRA, THIS GIFT IS A CURSE et tous les grands frères de chez Throatruiner. Le groupe souffre encore du syndrome "Petit frère" d'IAM pour rester dans le sillon hip-hop : "Petit frère n'a qu'un souhait devenir grand. C'est pourquoi il s'obstine à jouer les sauvages dès l'âge de 10 ans. Je ne crois pas que c'était volontaire, l'adulte c'est certain, indirectement a montré que faire le mal c'est bien." Le groupe veut exister et prend exemple sur les grands frères, apprend, se perfectionne et veut être le plus fort. Heureusement pour lui, à la différence du titre des rappeurs marseillais, ici, le petit frère est bien entouré, très bien entouré même. Throatruiner est le meilleur endroit possible pour qu'un groupe comme DEATH ENGINE puisse grandir et exploiter tout son potentiel qui est vraiment réel. Un potentiel qu'on aperçoit lors de furieuses parties lentes et lourdes qui respirent bien la destruction massive. Là on comprend qu'il y a quelque chose de très grand à faire. Le titre 'Gun' par exemple est vraiment très bon dans le style, on comprend tout de suite que les mec ne sont pas nés de la dernière pluie.

Il leur faut du temps, plus des 15 minutes du split, pour mettre en place leur musique, leur univers, leur son (made in Sauvé une fois de plus donc, de qualité.). Ils sont sur la bonne voie, mais encore trop "sympas", il leur faut s'affirmer, envoyer chier les grands frères, se rebeller et surtout suivre leur voie, ne pas chercher à changer de style ni voir ailleurs. Ils doivent faire ce qu'ils savent faire, rester dans leur sillon et continuer à creuser. Il ne doivent pas changer mais s'affirmer car comme le dit le Duc des Hauts-de-Seine : "Nique sa mère la réinsertion."


Rédigé par : Seb On Fire | 3/5 | Nb de lectures : 12223