La continuité dans la rupture...
Innover sans trop expérimenter, évoluer sans trop changer...
Le défi de nombreux groupes, au chemin parsemé d’embuches, et au résultat incertain.
PSYCHOBOLIA représente pleinement cette situation.

"Fisting you all" en 2008 avait marqué les esprits, car le groupe parisien avait alors sorti un premier album mature, à la fois intéressant et résolument brutal. Un album de Death Metal, brutal et old-school, mais surtout cohérent.

Depuis, le groupe a vécu quelques changements : le bassiste François est parti, remplacé par GautBill ; et Caroline, la chanteuse, a également quittée PSYCHOBOLIA. On ne change pas une formule qui gagne, et le groupe a recruté une nouvelle growleuse : la charmante Ginger.
Son timbre de voix est sensiblement le même que celui de Caro, à savoir un parfait enchainement de growls rauques (mais non porcins) et de hurlements plus aigus.

Perpétuant les qualités de "Fisting you all", ce second album se veut à la fois intéressant, et plus violent ; mais repousse les barrières et s’aventure encore plus loin dans ces deux aspects...

Plus intéressant que son prédécesseur, car le travail de composition sur les riffs mérite le détour. Le panel de riffs utilisé sur "Delightful Carnage" est assez impressionnant, et surtout intéressant. Certains morceaux mettent en avant l’aspect technique, via des leads et des ‘riffs/Soli’ irrésistibles. D’autres pistes révèlent la puissance de riffs Death/Thrash, avec cavalcade et mélodies accrocheuses. D’autres enfin expriment des ionfluences variées, évoquant tout à tour SENTENCED, VITAL REMAINS, GORGAMS ou KRISIUN.

Une richesse riffique, qui a surtout l’énorme avantage d’attirer l’attention de l’auditeur et de rendre ces 12 morceaux particulièrement et redoutablement accrocheurs.

"Delightful Carnage" est également encore plus brutal que "Fisting you all", sans pour autant sombrer dans une linéarité Death/Grind.
PSYCHOBOLIA a eu en effet la bonne idée (l’audace ?) de structurer ses titres sans les repères habituels couplets ou refrains, et surtout avec des enchainements permanents entre blast-beats et cassures rythmiques.
Résolument extrême, car il n’y a quasiment aucun mid-tempos. Mais parfaitement dosé, avec de fréquentes pauses rythmiques, enchainées d’accélérations fulgurantes qui permettent constamment de relancer la machine.

On ressort légèrement hébété de l’écoute de "Delightful Carnage", tant l’intensité est prenante.
Mais cette violence fractionnée est vraiment intéressante, bien gérée et surtout redoutablement accrocheuse.

Par-dessus cette diversité de riffs et cette brutalité saccadée, Ginger pose ses vocalises avec simplicité, et pertinence. L’alternance entre les deux types de hurlements est assez bien dosée. Ginger use majoritairement de growls rauques et très convaincants, et se sert des montées dans les cris aigus pour varier ce mode d’expression.

Je regrette que la basse ne soit pas trop audible, c’est un peu frustrant ; car je suis persuadé qu’une basse un peu jazzy, bien intégrée dans le mix, aurait été parfaite.
"Delightful Carnage" n’en demeure pas moins impressionnant, et addictif.

Rétrospectivement, j’admire vraiment cette parfaite gestion un peu atypique des rythmes, qui permet au groupe d’assurer 33 minutes de violence implacable, tout en se démarquant des poncifs du genre.

Furieux, intense, mélodieux et accrocheur : PSYCHOBOLIA est de retour avec un album décapant. J’attendais le groupe au tournant, après un bon premier album, et je ne suis vraiment pas déçu.
Contrairement aux préjugés véhiculés par tant d’individus, outre sa qualité de composition, PSYCHOBOLIA mise également sur les atouts de charme de sa chanteuse... Mais pas ceux que l’on croit...

N’hésitez surtout pas à vous laisser séduire par cette brutalité maitrisée, cette avalanche de blastbeats, ce tsunami de riffs accrocheurs, et ce chant gutturalement séduisant, vous ne le regretterez pas !


Rédigé par : ..::Ju::.. | 16/20 | Nb de lectures : 12809