Majoritairement, il est avéré que les groupes faisant partie de cette vague « heavy/rock revival », nous viennent des pays nordiques (en particulier la Suède) et sont un peu plus rares outre-Atlantique. Cependant, quelques exceptions sont toujours à prendre en compte, à l'instar de Corsair, jeune quatuor en provenance de Charlottesville (Virginie). Mettons de suite les influences principales sur la table, histoire que chacun puisse avoir un petit aperçu de ce hard rock qui respire le rock prog' et le heavy british ; en premier lieu Thin Lizzy, l'aura de Phil Lynott plane sans conteste sur la manière dont sonnent les guitares, la section rythmique, certaines intonations vocales et mélodies instrumentales. Il y a aussi un peu du Maiden des début (pour la teneur de certains leads notamment), du Black Sabbath (les tempos plus 'massifs') et quelques relents progressifs qui viennent apporter un peu de piment à l'ensemble.

La production est clairement 'vintage', aucun instrument n'est trop mis en avant ou aidé par des effets technologiques, la batterie sonne exactement façon 70's, la basse caresse et parfois 'allume' nos conduits auditifs, bref, Corsair ne fait pas dans le moderne et ne se contente pas non plus de proposer des titres faciles à retenir. Je constate notamment que certains plans sont étirés en longueur, jouant davantage sur les atmosphères (le final assez planant constitué par « The Desert », et chanté par Marie Landragin, qui tient une des 2 guitares du groupe). Je prendrai aussi en exemple l'excellent « Path of the Chosen Arrow » pas facile à assimiler de suite ; mais avec son refrain entraînant et tout en finesse, ces quelques 'accélérations' apportant vigueur et énergie, le tout couronné par un somptueux break à 3min25 (où soli et arpèges font des petites merveilles), Corsair ne peut que nous inciter à écouter encore et encore ce titre ! Juste avant, « Gryphon Wing », même si il a moins mes faveurs, n'est pas à occulter non plus (quel travail sur les guitares encore, même si pour le coup les plans se répètent un peu trop).

Petite précision que je tenais à apporter, les vocaux ne sont pas toujours tenus par la même personne. Si Marie chante sur la piste finale, l'autre guitariste, Paul Sebring, tient le micro sur 3 titres, et le bassiste Jordan Brunk, sur 2 autres (plutôt situés en début d'album). Un peu perturbant au début, mais après quelques écoutes, on s'y fait parfaitement ! L'album comportant 8 titres, vous aurez deviné que 2 d'entre eux sont instrumentaux, en l'occurrence celui d'ouverture, « Agahyrsi » et « Mach » placé un peu plus loin. Encore une fois, plutôt déroutant d'avoir 2 morceaux sans paroles. Si bien sûr le travail sur les harmonies, les duels de guitare ou la complémentarité basse/batterie est accentué, ces 2 pistes ne sont pas très faciles d'accès et demandent un peu de concentration pour en capter toutes les subtilités.

Plus aisé reste l'écoute du court « Of Kings and Cowards », délicieux moment de 2min35, aux arpèges exquises, sorte de croisement entre Maiden et Thin Lizzy. Les directs « Chaemera » et « Falconer », très Phil Lynott vocalement, plaisent aussi au fan de heavy rock que je suis, grâce à leur tempo dynamique et enjoué, qui contrastent un peu avec le titre d'ouverture légèrement déroutant et cité un peu plus haut. En définitive, ce 1er effort longue durée de Corsair, bien que pas toujours 'facile' d'accès, regorge de bons moments et montre un groupe déjà bien au point. Nul doute qu'à l'avenir ils pourront faire encore mieux et proposer des titres un peu plus marquants.




Rédigé par : gardian666 | 14,5/20 | Nb de lectures : 12883