KAULA - Avadhuta Gita Chapter 1 (Doomentia) - 13/03/2012 @ 08h01
Pietro Riparbelli, vous connaissez ? Si oui, c’est que vous traînez votre sale museau avide d’expériences dans d’autres sphères que le Mitôl ! J’avais furtivement croisé cet Italien car le monsieur traînait dans des labels que je fréquentais et que je fréquente toujours comme Old Europa Café, Aurora Borealis, Actual Noise ou 20 Buck Spin. Il s’avère que le maître des lieux est plus considéré comme un plasticien du son et ce dernier œuvre d’ordinaire sous le sobriquet de K11 dans un Ambient/Noise expérimental fondé sur les signaux radios et autres phénomènes invisibles. Et là vous allez me dire mais qu’est-ce que ce truc fout sur VS !? C’est que je vous connais jeunes chenapans ! C’est bien simple, Pietro a décidé de s’intéresser à notre musique chérie sous ce nouvel avatar où pour l’occasion, il fit appel à une bonne partie d’un groupe de Death oldschool italien baptisé PROFANAL. Attention, je vois déjà des vieux grigous se rapprocher de cette chronique à la lecture de ces quelques mots. Or, il ne sera absolument pas question de Death oldschool, ni de Death tout court ! Tonton, Zozo, vous pouvez rentrer dans notre hospice pour vioques, il y a rien pour nous ici !

Non, l’ami Pietro a décidé de nous offrir sa vision du « Black ». Oui, je préfère mettre des guillemets ce qui évitera de tristes déconvenues aux pandas cloutés de passage dans le coin. Mais avant de parler musique, évoquons rapidement l’idée qui préside à cette œuvre car il s’agit bel et bien d’un album conceptuel. En effet, Pietro nous immerge dans les croyances de l’Hindouisme et le culte de Kali en particulier. Le nom du groupe représente dans certains cas la voie de la main gauche, celle de la magie noire. D’autre part, tous les textes sont issus de l’Avadhuta Gita datant du 9ème siècle et considéré comme le précurseur de la littérature tantrique.

Les Thugs sont satisfaits, j’ai planté le décor. Maintenant musicalement, si je vous dis que cette aventure ésotérique fut masterisée par Mell Dettmer dont certains faits d’armes l’amenèrent à côtoyer SunnO))) et EARTH, vous comprenez aisément vers quel type de sonorités nous allons nous enfoncer. En effet, notre démiurge propose un rituel Black aux très forts relents de Drone. Les accords plaqués incroyablement lourds grondent tellement bas que tous vos organes se mettent à trembler. C’est lent, ça fait du larsen, ça bave et la voix rugueuse de Rosy finit de vous arracher le marteau et l’enclume de votre oreille. Parfois, ça accélère avec des trémolos assez proches d’un Black classique mais nous restons dans un tempo largement medium. D’autre fois, les riffs se font plus Doom et groovys à la manière d’un ELECTRIC WIZARD. A titre d’exemple, j’évoquerai l’excellent deuxième titre qui réunit ces deux caractéristiques et qui se dévoile hypnotisant à souhait. Mais notre maître de cérémonie ne pourra s’empêcher de renouer avec son passé musical en achevant son œuvre par un titre purement Ambient où une voix féminine psalmodie sur des orgues et un grésillement bruitiste.

On est finalement pas si éloigné des expérimentations récentes d’un SKITLIV ou de NUNFUCKRITUAL excepté que notre artiste sonore offre une expérience infiniment plus radicale. L’ambiance est incroyablement âpre, c’est rugueux, sans fioritures et extrêmement dépouillé. C’est certain cette ambiance décharnée nous prend à la gorge telle l’odeur fétide d’une vieille tombe et ce malgré quelques étranges passages planants qui m’ont étrangement et vaguement évoqués PINK FLOYD. Malheureusement, il n’y a rien de plus difficile que de faire simple. Or, il suffit d’un riff moins inspiré ou d’une ligne un peu trop répétitive pour que notre esprit fasse une légère promenade dans d’autres sphères afin d’y trouver des aventures plus fascinantes. Hélas, je dois bien avouer que cela se produit régulièrement durant cette cérémonie hindouiste. J’aurais apprécié un peu plus de variations dans certains morceaux à l’image de ce deuxième titre. Certes l’hypnose fonctionne mais parfois il faut bien avouer qu’on s’emmerde un peu.

Maintenant, si j’apprécie assez cette musique tantrique outre cette ambiance prenante c’est à cause du cinéphile qui sommeille en moi. Je ne sais trop pourquoi mais à chaque écoute je pense à Suspiria. Il suffit que j’entende cette voix féminine chuchoter telle la mère des soupirs couplée à certaines sonorités pour que des instantanés du film apparaissent devant mes yeux rougis par les excès en tout genre. Je ne sais si cela est dû à l’origine du combo mais je ne peux m’empêcher de faire systématiquement le lien avec la filmographie magique de cette époque.

Clairement loin d’être une franche réussite sur toute la durée, mais l’album me happe assez régulièrement par son ambiance mortifère et par sa radicalité. Mais ça c’est parce que je suis un Thug !

http://www.myspace.com/kaula7 - 120 visite(s)

Kaliiiii - 134 téléchargements


Rédigé par : Dark Rabbit | 13/20 | Nb de lectures : 12577




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Commentaire
Arnahud
Membre enregistré
Posté le: 13/03/2012 à 11h06 - (100973)
Tu n'as raison avec les rapprochements sonores avec le-dit film, je suis fan absolu des travaux de Argento même si maintenant il fait de la merde mais la n'est pas le sujet ;).
Sinon musiacalement ca poutre à entendre les 2 tracks sur youteub. Merci pour la découverte!!!



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