FAXE est un nom bien connu des amateurs de l’underground parisien, eux qui ont sué dans toutes les petites salles que compte la capitale et ses alentours. Pour ne pas les avoir vus au moins une fois, il faut l’avoir fait exprès. Le groupe convainc souvent sur scène grâce à un bon esprit éthylique, un second degré, une ambiance festive, une immédiateté et un groove de folie. Maintenant est-ce que le D-beat bordélique des Parisiens parviendra-t-il à se montrer aussi efficace dans le cadre restreint d’une platine que sur scène ? Si on était à « La Nouvelle Star » je leur donnerais un Bleu et un Grand Oui car « The Hangover » donne autant envie de faire bravo avec ses fesses que de secouer sa graisse façon « Bouffi Bouffon ». FAXE offre les mêmes sensations que la vision de Transformers II. Ca réveille, ça stimule, on ne comprend pas toujours tout, ça pique un peu mais putain ça fait plaisir.

Thématiquement, FAXE possède deux grandes influences : l’alcool sous toutes ses formes et les films de séries B et Z avec une prédilection pour les zombies comme le prouve les titres « Zombie On Beer », « Motorbeer », « Cerveza in Vitro » ou « Orgasmalcohol ». La profondeur thématique n’est pas la qualité première du groupe. Non, le point fort de FAXE c’est l’énergie, le groove et une sacrée vibe rock’n’roll couplée à un punk ravageur et une vitesse d'exécution issue du grind old school. Si le groupe se vautre avec plaisir dans la gaudriole en balançant des morceaux dont la durée est plus courte que le temps qu’il faut pour lire le titre ( « Stretchin’ your anus with a can between friends doesn’t make you gay »), FAXE est avant tout un groupe de D-Beat et de punk. Les morceaux sont courts, vifs, enlevés, grassouillets et envoient le bois, l’esprit est bon enfant, joyeux, propice à la déconne et fêtard. C’est cet état d’esprit qui rend le groupe immédiatement attachant et leur LP addictif. Réussir à m’intéresser avec une marque de bière en guise de blaze et l’alcool comme inspiration première, n’était pas gagné d’avance. Pourtant là, ça marche. Ça court même.

Les hostilités débutent avec un riff de basse bondissant sur lequel vient se greffer un sample tiré du chef-d’œuvre de débilité qu’est « Beerfest ». D’entrée de jeu le ton est donné. Ce sera groovy à mort et pas malin pour un sou. « Motorbeer » est un pur titre de rock’n’roll. Si Lemmy était fan de grind, c’est le genre de chansons qu’il pondrait. Et le mini passage avec le « Woohoo » sur le refrain est parfait. Les deux titres suivants sont du même tonneau et mettent bien la pression. Ça frétille, ça sent le houblon et ça brasse tous les styles affectionnés par le groupe, un riff punk, une rythmique D-Beat, un braillement grind et le tour est joué. La saveur ambrée dégagée par les compos font effet immédiatement et on a vite la tête qui tourne. FAXE ne se prend pas spécialement au sérieux mais fait les choses bien. Les compositions sont bonnes et toutes tournées vers le fun et les good vibes même si tout ça est parfois approximatif, le groupe ne s’en cache pas, pas calé à la milliseconde près (j’entends déjà les géomètres musicaux geindre au loin…) et pas foncièrement original musicalement parlant. Certains riffs sentent un peu la mauvaise pils et râpent la gorge mais c’est aussi ça le rock’n’roll. La prod est bien crusty, elle aussi, avec un son de batterie bien sourd, presque étouffé, un peu trop d’ailleurs même si la part belle est faite à la basse bien rondelette et au duo de brailleurs.

Si le groupe se présente comme une bande de joyeux soulographes, ils sont aussi capables d’écrire des titres plus « sérieux ». Je parle surtout pour la musique parce que pour la thématique, on reste à 100% dans le ton. Les titres « Orgasmalcohol » et « Zombie On Beer » dégagent un petit parfum de grind plus « respectable » avec un petit arôme de Nasum qui reste en bouche et qui amène un peu d’amertume au breuvage houblonné des Parigots. On va pas se tailler des pipes plus longtemps, bien qu’imparfait techniquement parlant, « The Hangover » déborde de feeling, fait mousser un bel esprit rock’n’roll et sert un breuvage désaltérant ou gouleyant, qui pique un peu et n’est pas de toute première fraîcheur certes, mais qui fait du bien par où il passe. Un peu comme du Coca de chez Aldi ou la bibine frelatée de « Street Trash », le Viper. Ça ne paye pas de mine comme ça, mais les effets sont dévastateurs, ça décape les tripes et on en devient vite accroc. Des gueules de bois pareilles, perso j’en redemande.

Petite précision qui a son importance. « The Hangover » n’est disponible qu’en LP mais cette chronique est basée sur un CD promo, il se peut donc que le son soit un peu différent suivant le format.


Rédigé par : Seb On Fire | Alc.10% Vol./ | Nb de lectures : 13567