Le groupe - DUSTBOWL par MATTHIEU - 1729 lectures
Les parisiens de DUSTBOWL sont de retour avec un second album, “In Recoil” sorti au mois d’avril chez Gofannon Records. C’était l’occasion pour VS de poser quelques questions à ce groupe souvent mis en avant dans nos pages avec de multiples news.


Salut DUSTBOWL. Nous vous connaissons déjà, alors je me permets de passer les présentations. Quel a été votre chemin depuis « Drops of Chaos », votre premier album ?
Julien : Salut VS. On a fait pas mal de concerts, surtout sur Paris, et on a tout de suite voulu enchaîner avec le deuxième album. On avait pas mal de maquettes déjà, et les bons retours de l'album nous ont encouragés à faire vite, à prendre tout le monde de vitesse… Il faut savoir que quand notre premier album est sorti, on l'avait enregistré 1 an et demi avant, et donc on avait vraiment les crocs pour faire un album, plein d'idées, plein d'énergie. On s'est donné 1 an pour composer, enregistrer, mixer, masteriser et sortir l'album, on voulait avoir le feu au cul, pour que cette urgence nous pousse dans certains retranchements et aller à contre-courant de notre nature qui nous pousse à en faire trop, à surproduire les titres. Donc voilà, l'album a été préproduit pendant 6 mois, puis on a enregistré en 10 jours d'affilée, histoire que ça sente un peu le rock n'roll. Et nous revoilà !


Présentez-nous « In Recoil ». Que signifie ce titre ?
Guillaume : « Recoil » est le terme anglais définissant le recul d'une arme à feu au moment du tir. On aime bien l'image, ça évoque un peu le durcissement de notre musique. « In Recoil » c'est le moment juste après le tir, l'intervalle de temps entre l'action de tirer et sa conséquence, souvent ce moment est mis au ralenti au cinéma. Au sens large, ça représente le moment entre un acte et sa conséquence, ça peut durer 1 millième de seconde, ou une vie entière, et c'est toujours inéluctable.


L’ambiance générale de « In Recoil » n’est pas des plus gaies. De quoi traitent les textes ?
Guillaume : Essentiellement d'expériences de la vie, pas toujours très gaies il est vrai. Pour « In Recoil », l'inspiration pour les trois quarts des textes traitent de la mort et de ses conséquences, ensuite de désillusion. La tristesse, la mélancolie est l'émotion principale dont nous aimons nous nourrir à travers la musique.

Julien : Et ce n'est pas pour racoler tous les ados dépressifs gothiques que nous parlons de ça. La mort est un thème assez universel, central dans bien des tragédies du théâtre classique. L'appréhension que l'on a envers la mort nous mène souvent à croire en quelque chose de plus fort, que ce soit d'ordre spirituel ou affectif.


Après l’élément eau, l’élément bois. Quelles idées et émotions la pochette véhicule-t-elle ? Qui en est auteur ?
Stéphane : Le visuel de la pochette de "In Recoil" est un cliché de notre photographe, Ravi James Horner. C'est lui qui nous propose des visuels après avoir été inspiré par notre musique. Ses macros sont finalement assez abstraites dans le sens où chacun peut y voir ce qu'il ressent, un peu comme notre musique. Nous avons voulu nous écarter des couleurs du visuel de "Drops of Chaos" tout en restant dans une atmosphère naturelle. Nous sommes là dans le moment où un bourgeon est en éclosion, c'est le "In Recoil" de cette étape de la vie d'une fleur si l'on veut. Le choix du blanc prédominant est important, nous voulions quelque chose de fort et qui ne fasse pas connoté couleur classique « Metal ».

Guillaume : Malgré son aspect naturel, j'adore ce visuel qui me fait penser paradoxalement à quelque chose de très moderne, mélancolique et industriel malgré tout. Grâce à l'œil de Ravi James, ce visuel possède également un côté légèrement sale, un peu malsain tout en restant clean qui nous a tous rapidement conquis. C'est beau, direct, puissant, évocateur, nous voulions que tous ces mots soient synonymes de ce deuxième album.


Pour cet album, vous vous êtes de nouveau autoproduit. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ? Parlez-nous un peu cette seconde expérience studio (avec le recul).
Julien : Je vois que tu as saisi le sens de l'album^^. En fait on peut présenter les choses de 2 manières. On pourrait dire que ce serait pour garder une totale liberté artistique, et maîtriser l'album de A à Z, gérer notre truc sous contrôle, etc. Mais honnêtement, la vérité, c'est qu'on n'a pas le choix. Le fait d'enregistrer très vite obéissait aussi à des impératifs de budget d'ailleurs. Vu le business du disque aujourd'hui, personne ne veut plus financer un album d'un groupe pas "bankable", c'est trop risqué, donc les groupes s'autoproduisent. On n'a peut-être pas bien cherché, et si un autre label nous propose de nous aider pour le prochain, on est preneurs ! En même temps, on peut vraiment faire beaucoup de choses dans notre home studio, la technologie permet aujourd'hui de faire des choses magnifiques en autoprod. Le dernier HACRIDE a été fait à la maison pour les guitares et basses je crois, et le résultat est vraiment terrifiant. Pour nous l'expérience au studio de la tour fine a été super agréable, on connaît Vincent, le boss des lieux, depuis nos premières démos, et il a construit un studio vraiment incroyable au nord de Paris. On a été super détendus tout en étant speed, on a pris notre pied 10 jours durant à donner vie à "In Recoil". En plus il y a Guitar Hero qui est toujours dispo pour se relâcher entre 2 prises ! Le mastering de Jacob Hansen a magnifié le tout, on est vraiment content du son de l'album.


Il y a 3 morceaux avec des duos vocaux. Un avec Manuel Munoz, deux autres avec une demoiselle inconnue (qui a déjà participé au précédent, me semble-t-il).
L'apparition du chanteur de TODT n'est-il pas un pied de nez aux comparaisons souvent faites entre vos deux groupes ? Comment s'est passée la rencontre ?

Stéphane : Pour info il y a 2 chanteuses apparaissant dans "In Recoil" dont Barbara, une amie qui a effectivement chanté sur "Drops of Chaos".

Nicolas : C'est est une bonne amie à nous et en plus, elle chante très bien!! Nathalie a aussi participé, et je crois que la raison est simplement qu'on en a envie, les chansons s'y prêtent, donc on le fait sans se poser de questions. Dans DustBowl, nous n'avons pas de vraiment de limites donc on fait beaucoup d'essais. Pour le duo avec Manuel, on voulait vraiment des growls sur l'album, et on lui a proposé. Le résultat dépasse nos espérances, il a apporté beaucoup aux harmonies de voix et a réellement créé un bout de chanson avec nous. C'est vrai que c'est un pied de nez aux comparaisons qui ont été faites et que ça nous plaît pas mal comme ça.

Stéphane : La collaboration avec Manuel Munoz a été très plaisante, c'est quelqu'un d'ouvert et agréable avec qui la composition du chant s'est faite naturellement avec Guillaume. C'est vrai que nos influences sont plutôt communes et la comparaison de nos deux groupes est parfois évidente.


Selon vous, qu’apporte le chant féminin dans la musique de DB ?
Stéphane : Le chant féminin apporte une autre facette à notre musique et je pense que sur certains morceaux, leur présence a apporté une touche magique, un petit plus qui renforce l'ambiance se dégageant des compos. Il y a une certaine douceur qui permet de jouer avec le côté brut que G.Host et Manuel Munoz ont donné avec les growls.

Nicolas : Une respiration. On est de très gros fans de The Gathering et c'est naturel pour nous.

Guillaume : Toutefois, ce ne sera pas forcément une marque du groupe. Il est clair qu'on a envie de s'éclater en faisant de la musique et surtout ne pas se répéter, encore moins être prévisible. Le chant féminin est quelque chose que nous avons voulu tenté et réussi. Aujourd'hui, même nous ne pouvons prédire la forme que prendra notre musique dans nos prochaines compositions, même si nous commençons doucement à en voir la direction.


Cet album est un peu plus sombre que le précédent, avec notamment l’apparition de voix saturées, que ce soit celle de G.Host (une première, et bravo) ou le duo avec Manuel Munoz. Pourquoi cette évolution ?
Julien : Depuis le premier album, on écoute de plus en plus de Death Metal, et maintenant je vois de la double pédale et des growls à tous les coins de rue ! Et plus ça va, plus j'ai envie de trucs complètement sombres et glauques. Donc, naturellement ça se ressent dans la musique.

Stéphane : Cette évolution a été assez naturelle pour nous tous, on découvre perpétuellement de nouveaux groupes, nos idées sont de plus en plus fournies, on a envie de plein de choses, et nos goût musicaux se sont durcis comme le précise Julien.

Guillaume : j'ai toujours été bercé entre autres dans le black metal avec des groupes comme Emperor (je vénère "Anthems to the welkin at dusk"), Mayhem, etc., c'est donc tout naturellement que cela prend place et s'insinue lentement mais sûrement dans les ambiances que DustBowl aime dégager. Une personne de mon entourage m'avait fait remarquer une fois que beaucoup des riffs de « Drops of Chaos » pouvaient facilement être adaptés en black metal, c'est surprenant mais très vrai.


Comme je le souligne dans la chronique, vous avez deux facettes jumelles qui ressortent tour à tour, un côté « lover »
(vous êtes encore loin de THE69EYES, mais je trouve que parfois la sincérité du propos en pâti) et un côté très à fleur de peau et sincère (proche de ce que faisait KEMET, et du coup beaucoup plus attrayant). En êtes-vous conscients ? En jouez-vous ?

Julien : Honnêtement, on n'en est pas conscients. On ne calcule pas ces trucs-là, on cherche à explorer tous nos champs d'action, tout ce qui nous vient. Après, on essaye juste d'être cohérents et de proposer un album équilibré. Alors oui, on a un côté "lover" parfois, certains y verrons des moments poignants, d'autre du miel dégoulinant. Mais on assume, et on fait le truc à fond, en restant sincères dans notre démarche. En tout cas il n'y a pas de tentatives d'accrocher tel ou tel public, on fait de la musique pour tout le monde et on aime beaucoup de choses, du coup ça brasse large.

Guillaume : Pour ma part, j'assume complètement ce côté mais je pense qu'il vient surtout du fait qu'on aime bien les prods léchés avec des arrangements travaillés que ce soit pour les claviers/samples que pour les voix.
En tous les cas, pour ma part, j'en suis conscient et il m'arrive d'en jouer sur scène mais une chose est sûre : notre musique est la plus honnête possible.


Un clip a été produit pour le titre « Starblossom ». Pourquoi le choix de ce titre en particulier ? Que gardez-vous de cette expérience ?
Julien : On a fait écouter l'album à pas mal de connaissances, et ce titre semblait être le meilleur consensus : un gimmick accrocheur, un bon refrain, un bon mix d'énergie et d'arrangements électro... On ne pouvait pas proposer "Thou Shalt Suffer", car les gens ne nous connaissant pas aurait cru qu'on mélange tout le temps voix Death et mélodiques, ça aurait été trompeur. Ce fut une super expérience, avec pas mal d'improvisation, car là aussi tout est autoproduit avec un budget ultra limité. On a juste envie de refaire un clip avec un budget normal maintenant !

Stéphane : C'est vrai que ce titre a été particulièrement mis en avant dans les préférés de l'album, ce choix a donc été naturel, de plus la durée du morceau se prête totalement au jeu du "single" de l'album. Nous gardons une agréable expérience du tournage (un peu froid quand même... quoi de plus normal pour du Heavy Cold Rock, 5°C dans le sous-sol...). Nous avons tourné dans le même lieu que pour les prises de vue promos de "Drops of Chaos" : un parking en sous-sol qui avait été ravagé par les flammes à l'époque. Là nous l'avions plus propre mais toujours aussi lugubre car non remis en service.

Guillaume : "Starblossom" est sans doute la chanson de DustBowl pour laquelle j'ai écrit les lignes de chant les plus accrocheuses et agréables à chanter. Ca a donc été très logique de choisir ce titre pour notre premier clip. En tous les cas, l'expérience était géniale, on a juste (comme pour la musique) envie d'aller encore plus loin la prochaine fois.


Vous avez déjà pas mal tourné pour promouvoir cet opus et allez certainement continuer sur cette lancée à la rentrée. Comment est accueilli l’album ?
Julien : Effectivement, pour cet album on a pris les choses en main. On ne s'est pas reposé sur des pseudo-bookeur promettant des dates qui n'arrivent jamais. On a envoyé des 2 titres promo à pas mal de salles, et la plupart nous répondent par la positive. Du coup on a pas mal de dates, on a joué à Poitiers, St Etienne, Orléans, Troyes, Reims... et Paris évidemment ! L'album est super bien accueilli, on discute avec le public, on change souvent les set-lists, on vend pas mal de disques aux concerts, c'est cool ! On joue pas mal de sets acoustiques aussi, ce qui permet de rencontrer un autre public. On remet le couvert en première partie de Danny CAVANAGH, le 27 juin à Paris, puis on repart en septembre à Chateau-Thierry, St Pourçain, Lille, Grenoble, Toulouse... Sûrement en Allemagne également. On se bouge le derrière et ça paye, même dans des conditions un peu roots, on prend toujours du plaisir à jouer nos chansons.


Vous avez le dernier mot. Bonne chance pour la suite.
Stéphane : Merci à VS-Webzine et à ses lecteurs, nous vous donnons rendez-vous sur la route de notre tournée, n'hésitez pas à consulter les dates sur notre page Myspace ou notre site !

Julien : Merci à VS de faire preuve de toujours plus d'ouverture d'esprit, et SURTOUT de m'avoir fait découvrir STRIBORG, qui je crois sera notre plus grosse influence pour le 3ème album !


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