Ian (guitare solo) - RAZOR OF OCCAM par OLIVIER 'ZOLTAR' BADIN - 2264 lectures
Non, le 'war-metal' australien ne s'est pas arrêté de dégoupiller sa haine sur les pompes des bien-pensants le jour où BESTIAL WARLUST a raccroché sa hache à deux mains, tout comme il ne se limite pas aujourd'hui à DESTRÖYER 666, bien que ces derniers aient leur part de responsabilité dans la réussite de RAZOR OF OCCAM, groupe un peu sorti de nulle part (de Londres pour être exact, après un détour par l'Australie) avec lequel ils partagent deux musiciens. Or justement, le premier album de ROO, 'Homage to Martyrs', est l'une des grosses baffes de ce printemps, forgé dans les chaudrons du black/thrash, blindé par le 'war-metal' et rendu quasi-invincible par la grâce des studios Necromorbus. Leur guitariste soliste, Ian, aussi responsable du carnage dans D666 mais aussi ADORIOR, a bien voulu donner à VS quelques raisons à ce carnage...


Lorsque vous avez formé RAZOR OF OCCAM en 1998, tu faisais déjà partie de DESTRÖYER 666. Alors pourquoi as-tu ressenti le besoin de former un second groupe dans la même veine ?
En fait, je ne faisais pas partie du groupe au tout début, c'était alors avant tout une idée de Matt, notre chanteur et second guitariste, lorsqu'il vivait encore en Australie. Initialement, c'était juste lui plus un batteur nommé Brad, qui est parti ensuite jouer dans VOMITOR. Peu de temps après, il a émigré pour l'Europe où il a travaillé successivement en France et Belgique avant de finalement se poser à Londres. Personnellement, j'avais aussi quitté l'Australie pour l'Europe, mais j'ai d'abord vécu en Hollande. Ce n'est que lorsque j'ai moi aussi fini par bouger sur Londres que j'ai intégré le groupe durant l'hiver 2003/04. A l'époque, les membres de DESTRÖYER 666 étaient éparpillés dans trois pays différents donc nous ne répétions pas très souvent et rejoindre ROO fut d'abord pour moi une occasion de jouer beaucoup plus souvent. Quant à la pseudo-similitude entre les deux groupes, je ne la vois pas trop car selon moi, ROO a des tempos plus rapides et est plus frénétiquement thrash alors que D666 est plus branché morceaux épiques à la BATHORY. D'ailleurs, au passage, tous les titres de ROO sont composés par Matt.


Peut-on d’ailleurs dire qu’il y a eu un avant et un après, entre le moment où le groupe opérait à Adélaïde et celui où vous avez commencé à être basés en Angleterre ?
Clairement. Il y a eu pas mal de changements de line-up et c'est devenu progressivement un groupe ''sérieux', même s'il nous a fallu un paquet de boulot et de répétitions pour aboutir à ''Homage to Martyrs'.


Peut-on revenir sur les raisons pour lesquelles vous avez quitté votre pays natal, l’Australie ? Pour la musique ou le boulot ?
Les deux. Dans le cas de Matt, c'est un scientifique de haut vol et il peut en gros bosser où il veut. A la base, il a grandi dans une petite ville morne du sud du pays nommée Whyalla. Pour une raison inexpliquée, beaucoup de groupes ''cultes' comme VOMITOR, GOSPELS OF THE HORNS ou CORPSE MOLESTATION/BESTIAL WARLUST sont originaires de ce coin-là, mais tous ont à un moment ou à un autre déménagé pour aller vivre dans une plus grosse ville comme Melbourne ou Brisbane, histoire d'être moins isolés et de voir plus de concerts par exemple. Matt a lui bougé sur Adélaïde. Personnellement, j'étais surtout à Melbourne mais le peu de temps que j'ai passé à Adélaïde ne m'a pas trop donné envie d'y rester car à part se battre dans les bars et fumer, je ne vois pas trop ce qu'il y a d'autre à faire là-bas… ? Or le problème avec l'Australie est que le pays est si vaste et si peu peuplé qu'il est difficile pour un groupe d'y faire ne serait-ce qu'une petite tournée ou pour les fans d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent, à moins de faire dix heures de route. Et puis le fait que nous soyons à l'autre bout du globe signifie aussi que pendant longtemps, peu de groupes internationaux venaient jouer ici. Et pendant tout ce temps-là, nous lisions tous ces fanzines européens où ils parlaient des tonnes de concerts ou même de festivals qu'il y avait de par chez vous, de tous ces scènes différentes, etc. Un jour, on en a eu marre de fantasmer et on s'est dit ''fuck, allons-y !'.


Vous êtes en général catégorisés comme un groupe de black/thrash. Cela te convient-il ?
Je suppose que cela correspond plutôt bien à ce que nous sommes. Le chant très criard donne le côté black alors que la musique, elle, est thrash à fond donc… En même temps, je déteste être rangé dans une boîte, mais je suppose que les gens ont besoin de nous situer quelque part, donc pourquoi pas ?


Vos deux premiers EP – ‘Diabologue’ (1999) et ‘Pillars of Creation’ (2003) – ne sont sortis qu’en vinyl. Pourquoi ?
Nous adorons le format vinyl. D'ailleurs je n'ai personnellement même pas de lecteur CD ! J'adore la chaleur du son, ces grandes pochettes, le côté imparfait, etc. Et le fait que le tout ne puisse faire plus de 40/45 minutes et qu'il faille se lever pour changer de face affectent beaucoup la dynamique d'un album.


Il semble que l’arrivée à la batterie de Peter Hunt (ex-DRAGONHEART, la première monture de DRAGONFORCE !) ait beaucoup fait pour stabiliser le groupe…
C'est vrai. Non seulement il est très bon en terme de technique, mais en plus, il tape comme un taré ! Nous ne voulions pas de l'un de ses types qui ne bouge pas du tout et qui fait ses blasts sans que l'on se rende compte de rien. Pete, lui, en fout en partout et est très spectaculaire. En répét', je suis obligé de mettre mon ampli à fond pour que ma guitare ne soit pas couverte par sa caisse claire !


Il a fallu dix ans au groupe pour sortir son premier album. J’imagine que le déménagement en Europe n’a pas aidé…
Oui, ça plus le fait que ce n'est que lorsque Matt est arrivé à Londres que les choses ont vraiment démarré. Il avait pourtant essayé de faire quelque chose avec d'autres musiciens lorsqu'il vivait à Paris ou en Belgique mais cela n'a rien donné. En contrepartie, notre line-up actuel fonctionne tellement bien que je peux te garantir que le successeur de ''Homage to Martyrs' ne devrait pas trop tarder, surtout que nous avons déjà en stock un certain nombre d'idées.


Pourquoi avez-vous décidé d’aller à Stockholm aux studios Necromorbus (WATAIN, UNANIMATED, FUNERAL MIST etc.) pour ce disque ?
En fait, juste avant que je les rejoigne, le groupe avait tourné en Europe avec IN AETERNUM, un groupe de black/death suédois dont le batteur de session était alors Tore Stjerna, le propriétaire des studios Necromorbus. Depuis, ils étaient restés en contact et nous voulions bosser avec un ami qui nous connaît aussi bien qu'en tant que musicien qu'en tant qu'être humain et qui sache ce qui était bon pour RAZOR OF OCCAM. De plus, il a fait un travail phénoménal pour WATAIN, FUNERAL MIST ou ADORIOR et nous savions qu'il saurait nous obtenir un son au top, ce qu'il a d'ailleurs fait.


En gros, si j’ai bien tout lu Freud comme disait Coluche, le nom du groupe et cet album sont tous les deux tirés du même concept ?
En fait, le nom ''Razor of Occam' est une théorie du XIVème siècle, partant du principe qu'il ne faut compliquer les choses inutilement et que si quelque chose n'est pas prouvé par une série de preuves, c'est qu'en gros elle est fausse. C'est donc le genre de terrain sur lequel la religion et la science s'affrontent depuis des millénaires et ''Homage to Martyrs' met justement en exergue telle ou telle croyance face à l'explication scientifique correspondante. Lorsque Matt a écrit les paroles, il n'a pas forcément prévu qu'elles soient toutes liées par le même thème mais je ne te cache pas que cela nous fait plaisir de pouvoir ajouter ainsi un peu de substance à ROO.


Qui sont donc ces martyrs que vous saluez dans le titre de l’album ?
Cela désigne tous ces scientifiques qui ont donné leur vie aux cours des siècles à la recherche. Alors que certains ont été taxés d'hérétiques par l'Église et exécutés, d'autres sont tout simplement devenus fous à force de chercher.


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