Valeur montante du métal franc-comtois, élèves doués pour assimiler les ficelles et mécanismes du métal extrême tout en ayant gardé les pieds sur terre. DULIVIAN n'a sans doute pas fini de nous surprendre...

VS- La question qui me vient illico concerne le parcours des membres de DILUVIAN. Au premier abord, on a un peu le sentiment que vous sortez de nulle part. Est-ce vraiment le cas ?
Trivette - Hé bien, presque ! On est originaire de Besançon qui est une ville très active musicalement parlant, mais qui reste très locale. Donc tout le monde a de l'expérience. Je pense par exemple à Anto et Bubu, qui joue dans SMETI DUCHU depuis pas mal d'années, ou encore Jeanfi qui a quitté RECUEIL MORBIDE. Bref on s'est créé rapidement mais on avait déjà de sérieuses bases sur lesquelles s'appuyer ce qui nous a permis d'aller là où on le voulait, dans un temps relativement court.

VS- Relativement court mais j'imagine qu'il a fallu quand même pas mal de travail pour arriver au résultat du mini album...
Trivette - Oui, c'est sûr. On va dire qu'avant de mettre en place DILUVIAN, Dut's avait déjà énormément travaillé sur certaines compos. Ce qui a permis justement d'avoir quelque chose de concret et travaillé pour la recherche des musiciens, puis pour l'enregistrement du EP.

VS - Cette gestation couvait donc depuis quelques mois avant même que DILUVIAN n'existe... N'est-ce pas un peu frustrant pour les autres d'arriver sur un chantier aussi avancé ?
Trivette - Hé bien, les bases avaient été créées justement par Dut's et moi, dans le but de trouver des musiciens motivés et ça a d'ailleurs été dur à trouver. C'est justement après quelques recherches sans vrais résultats, qu'on a décidé de passer à l'action, donc l'enregistrement fait maison de quelques morceaux, pour "peut-être" faciliter la recherche de musiciens. Au final ça a porté ses fruits. Après c'est pas évident pour les nouveaux arrivants de se mettre dans le bain, et peut-être frustrant pour ce qui est des compositions. Mais pour le EP, Anto a commencé a mettre la main à la patte, et pour l'album, on essaye de tous s'y mettre dans chaque morceau pour arriver à un résultat bien plus avancé que le EP.

VS- pourtant on a l'impression que Besançon bénéficie d'une certaine dynamique sur le plan du métal. Quelques groupes se sont distingués ces derniers mois. Il y a d'abord eu CARCARIASS puis RECUEIL MORBIDE et puis maintenant il y
a tous ces groupes qui se réveillent comme DILIVIAN, DIERESIS ou dans un autre genre RUN OF LAVA…
Trivette - Mais totalement ! Besançon est une ville riche musicalement parlant avec une scène métal relativement importante. Pour les groupes qui sortent vraiment du lot, j'peux pas dire comme je suis du coin. Aucune idée de qui peut faire parler plus que d'autre. Les RUN OF LAVA ont bien tourné, pour ce qui est des DIERESIS, j'espère que ça parle d'eux en dehors de la région, j'vais pas faire mon chauvin mais c'est quand même un groupe référence du genre dans la région. Les CARCARIASS, quant à eux, devraient sortir un tout nouvel album (!!!!!). C'est un peu l'évènement qui se fait attendre pour ce qui est du reste, ça reste vraiment trop régional, et c'est bien souvent dommage quand on voit le potentiel. Ça doit être le cas dans beaucoup de villes malheureusement ...

VS – Raconte-moi maintenant comment un tout nouveau groupe comme le vôtre s'est retrouvé signé sur un label US. C'était pas gagné d'avance. Cela veut-il dire qu'il n'y a pas de place pour un groupe comme DILUVIAN sur les labels français ou européens ?
Trivette - Non, non, plus simplement, on ne s'était absolument pas posé la question de se faire signer par un label, c'est carrément DEEPSEND qui nous a demandé si on cherchait un label. Après lui avoir répondu "non", on a reconsidéré la chance que ça pouvait être pour nous, et on lui a donc demandé les conditions, etc., etc., la paperasse quoi !?! (rire) on avait déjà eu quelques propositions pas vraiment sérieuses et surtout bien moins intéressantes que celle de DEEPSEND. On a également pu profiter de l'expérience de Jeanfi pour juger cette dernière offre, étant donné que nous autres étions des jeunots d'la zic, on était mal placé pour juger. Pour ce qui est des labels français, c'est justement le côté communicatif/pratique qui aurait pu nous faire refuser l'offre de DEEPSEND, mais quelques échos étaient arrivés jusqu'à nos oreilles et parlaient de signatures sur plusieurs années (même si nous n'avions aucune offre de label français, étant donné que nous n'avions fait aucune demande), et comme on voulait garder un minimum de liberté, on préféré ne pas s'attarder là-dessus (à savoir que le contrat avec DEEPSEND, ne comprend que le EP et l'album).

VS - Quelques mois après la sortie du mini, vous en êtes où au juste ?
Trivette - Hé bien on en est pas beaucoup plus loin, dans le sein du groupe en tout cas. Le EP, nous a servi de premier contact avec les critiques, et auditeurs en général. Les retours sont assez bons mais ils restent trop gentils. Sans doute parce que beaucoup viennent de France. La réaction à l'étranger est beaucoup plus "réaliste" à nos yeux. Certaines chroniques restent très bonnes, mais on se prend aussi de belles gamelles, et ça, ça remet les idées en place. C'est une bonne chose. On est en pleine préparation de l'album, donc l'envie de faire changer d'avis les auditeurs est là. C'est un défi pour nous justement quand on nous parle du manque d'originalité (ce qui est justifié). On essaye principalement de créer une identité à DILUVIAN. C'est une grosse mission et c'est pas dit qu'on y arrive. Mais c'est en tout cas, ce que l'on souhaite le plus.

VS - Le principal n'est-il pas de composer de bonnes chansons dans un premier temps. Après tout, le nombre de groupes ayant une véritable identité n'est pas énorme, peut-on dire que vous êtes un peu victime d'un chauvinisme exacerbé ?
Trivette - Je ne peux pas vraiment dire. On est en premier lieu, des fans de métal en tout genre, et donc on est forcément inspiré par des « maîtres ». De voir des chroniqueurs mettre des notes très élevés (sans être prétentieux, loin de là !) alors qu'on est en fait que des novices, ça laisse assez perplexes. Après, je ne dis pas que ces personnes ne jugent que par notre nationalité. On se demande toujours "si on était ricain, ou allemand, est-ce qu'on nous aurait pas vite catalogué comme un banal groupe de DeathCore et mis aux oubliettes ?", d'ailleurs, le mot Deathcore revient très souvent dans ce qu'on écrit sur nous. Ca ne nous vexe pas. On aime beaucoup cette musique. On assume pleinement le fait que certains passages peuvent appartenir au genre. Malheureusement, les gens font une fixation là-dessus. Pourtant on essaye de mélanger toutes nos influences du death technique au grind pur en passant évidemment par le deathcore.

VS - Ouais, j'avoue une certaine incompréhension de ce côté-là car le côté deathcore est quand même très nettement dilué dans le brutal death. En attendant l'album, que peut-on vous souhaiter de mieux ?
Trivette - Question existentielle : de l'argent pour éviter d'enregistrer encore une fois au Studio PE et plein d'concerts aussi. (rire) Non mais j'vois pas ce qu'on peut nous souhaiter. C'est à nous de faire nos preuves maintenant. Espérons juste que l'album sera à la hauteur de certaines attentes.

VS - Compte sur moi pour y porter une oreille la plus critique possible
Trivette - J'ai l'impression que je regrette déjà ce que je viens de dire. VIVE LE CHAUVINISME !!! (rire). Plus sérieusement, il faut supporter la scène métal française. J'pense pas que ce soit du luxe. On a un sacré potentiel, des groupes comme SURGERY, AN[OM]ALY, DIERESIS, IMPUREZA, pour ne citer qu'eux dans le brutal death, la liste est bien trop longue donc quoi qu'il arrive : STAY METAL !!!

Liens relatifs
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