VsGreg - DARKNESS DYNAMITE par - 4744 lectures
Dossier special Deathcore !


Pouvez-vous brièvement présenter votre groupe avec une courte bio afin que nos lecteurs vous découvrent un peu mieux ?
Alex : Darkness Dynamite a vu le jour en mai 2006 avec Zack (guitare), Eddie (Chant), Bruno (Basse), Conix (Guitare) et moi-même (Batterie). Après des mois de répétition, le line-up s'est modifié : en janvier 2007, Bruno et Conix sont partis au profit de l'arrivée de Nelson à la guitare et Cris à la basse. Jusqu'en juin le groupe a enchaîné les dates françaises et s'est penché sur la composition du premier EP, " Through The Ashes Of The Wolves", qui reçut un bon accueil auprès du public français et étranger à sa sortie en novembre. Une tournée sold out s'en est suivi en février dans le sud de la France. Pour des divergences musicales, le groupe s'est séparé d'Eddie. Nous avons ensuite accueilli Junior au chant. Le groupe est alors entré en phase de composition, préparant l'enregistrement prévu pour septembre. Finalement en janvier 2009, Darkness Dynamite signe avec le label mythique Metal Blade records qui sortira notre premier album début juin.


Quelles sont les formations qui ont marqué votre évolution musicale personnelle ?
Zack : L'une des formations qui nous aura tous marqués c'est bel et bien Pantera !
Des albums comme "Cowboys From Hell" ou encore "Vulgar Display of Power" nous ont énormément inspirés. D'autres groupes comme Metallica, Exodus, Slayer ou encore Machine Head nous ont laissé une trace évidente ! L'arrivée d'"Undertow" et d'"Aenima" de Tool a été aussi un grand moment !


Le style musical associé à votre formation est le deathcore, pensez-vous que cette association soit justifiée ?
Nelson: Darkness Dynamite a depuis le début toujours été un groupe avec une image forte
et c'est le plus souvent cette image qui a été prise en compte, bien avant la musique.
Je pense que la plupart des gens ont volontairement voulu dissocier le deathcore
du death metal pour cette raison. Un groupe avec une image plus travaillée et plus actuelle apparaît le plus souvent comme très négative aux yeux de certains, qui considèrent le métal (et le death plus particulièrement) comme un genre underground, totalement affranchi d'un quelconque travail d'image.
Si on suit cette logique, alors oui, Darkness Dynamite a pu être associé au Deathcore pour de bonnes raisons.
Le premier album marque une rupture avec la "période deathcore" de Darkness Dynamite.
Le groupe commence à trouver une véritable identité, son identité, et sort peu à peu de lui-même d'un genre qu'il a contribué à développer en France. Le projet gagne en maturité, et la signature avec Metal Blade, label emblématique dans l'histoire du métal en est l'exemple le plus flagrant.


Pouvez-vous me donner votre définition du Deathcore et ses caractéristiques ?
Junior: Pour moi donner une définition du deathcore me force à revenir à mon enfance, à l'époque où je débutais avec Inhatred et qu'on avait encore notre collectif avec Fate (actuellement Every Reason to...) qui s'appelait Le Commando. Aux alentours de 96 des mecs débarquent de New York avec une musique qui se permet de mélanger du gros Death Metal lourd et qui blaste avec un chant guttural mais hip hop dans ses phrasés et une touche Hardcore. Ça a été une bonne petite révolution à l'époque dans la scène death metal, qui alors, était plutôt axée sur la scène floridienne et des groupes comme Morbid Angel, Cannibal Corpse et Malevolent Creation. C'était assez étrange parce qu'on ne savait pas trop comment qualifier ça. Puis finalement la logique est là : ce sont des groupes qui débarquent de New York et Boston pour la plupart, qui sont des régions dominées à la base par le Hardcore. Donc en fait ce n'est qu'une évolution de la culture metal new yorkaise, qui dans ces années-là a décidé de métisser son métal. C'était du gros death metal avec des moshpart et même les paroles étaient très hip hop dans le fond. Suffocation avaient déjà bien amorcé le truc.
Quand tu prends le titre "Killing on adrenaline" de Dying Fetus, tu peux voir la façon d'écrire et surtout la façon de chanter entre Gallager et Netherton, comme un clash hip hop: ''and I won't stop until your dead now I take it back to 93 when the shit went down between you and me' . Après on a découvert toute la scène qui tournait autour de ça avec des groupes comme: Skinless, Internal bleeding, Ton et surtout devourment qui ont poussé le truc plus loin et plus gras en venant du Texas ! Maintenant le deathcore actuel a évolué, c'est marrant, c'est encore une nouvelle version, la 2.0 quoi...
Où maintenant ce sont des kids, qui, il y a encore 3 ans, écoutaient Linkin Park qui écoutent la musique la plus brutale possible. C'est une simple évolution du genre. Maintenant le mélange ne se fait plus entre le death metal et le hip hop ou le hardcore, mais entre le Death metal, le Death metal suédois et le Hardcore. C'est un peu comme si Devourement avait copulé avec At The Gates et Pro Pain. Mais contrairement aux années 96 je n'aime pas vraiment le "deathcore" actuel. Je préfère m'écouter un bon vieux At The Gates, un "138" de Devourement qui pour moi restera LA référence Deathcore.


En quoi ce style est-il différent des autres, autant au niveau musical que de l'attitude ou du look ?
Cris : Ce style se démarque par son éclectisme et son envie de mélanger les styles et les genres. Il y a une volonté de prendre le meilleur de chaque style, pour en créer un nouveau plus complet, mélangeant, du death avec de la mélodie et du hardcore. En ce qui concerne une pseudo "attitude deathcore", elle est surtout due au regard des gens. Et très souvent cette image est perçue négativement, les musiciens faisant partie de groupe de deathcore, ne sont pas plus différents de ceux qui font du metal ou du rock. Aujourd'hui le look est devenu l'élément qui permet d'associer un groupe à un style musical. Plusieurs groupes faisant une musique différente peuvent êtres assimilés au deathcore par le simple fait de porter un slim et d'avoir un t shirt près du corps.


Quels groupes sont selon vous les créateurs du deathcore et ses représentants incontournables ?
Zack: Dying Fetus, Suffocation et Devourment.


Quels sont les groupes qui vous ont influencés ?
Junior: C'est très vaste, je dirais donc: Metallica, Suffocation, Pantera, Dying Fetus, Underoath, Devourement, Deftones, Ton, Norma jean, Internal Bleeding, Botch, Infernal Torment, Coaelesce, Morbid Angel, Neurosis, Death, The mars volta, Cannibal Corpse, Refused, Asphyx, Envy, Massacre, Magyar Posse, Grave et Sigur ros... il y en a tellement...
Zack : mes influences principales sont Tool, Pantera, Iron Maiden , Neurosis, Behemoth, Motley Crue, Metallica et Kiss.
Cris : Metallica, Pantera, Slipknot, Machine Head, Gojira , Sigur Ros
Alex : J'ai découvert le "rock/metal" avec Marylin Manson en 1996 avec "Antichrist Superstar", ce qui m'a donné envie de jouer de la batterie. Je fais aussi partie de la génération " Slipknot" dès 1999, qui m'a donné envie d'aller encore plus loin dans la musique. Sinon les groupes qui me touchent vraiment sont Opeth pour la mélancolie, Meshuggah dans leur approche rythmique inégalée, Slayer pour l'efficacité de leurs compos intemporelles et Machine Head qui m'a forgé à la batterie. Sinon, Nostromo, Dillinger Escape Plan, Morbid Angel, Hate Eternal, A Perfect Circle, NIN, Satyricon, Metallica et tant d'autres...!!


Le deathcore est un style à cheval entre le metalcore et le death metal. Quelles sont les caractéristiques de votre public ? Vient-il du death ou du metalcore ou encore d'autres styles ?
Zack: Dans le public tout se mélange : des dignes représentants du hardcore, aux Death metalleux chevelus jusqu'au cul, on voit de tout ! Il y a aussi les kids à mèche rescapés du mouvement emo débarquant de cette scène new school avec en chefs de file des groupes comme : Black Dahlia Murder, Bring Me The Horizon et Job For A Cowboy...


Une partie du public métal vous rejette en masse souvent pour des raisons extramusicales comme le look ou alors la jeunesse. Quelle est votre réaction à ce niveau ?
Nelson: La plupart des groupes les plus emblématiques de l'histoire du métal ont été jeunes et avaient un look travaillé. Rappelons-nous des jeans slim de Metallica, du look Glam des débuts de Pantera, les costumes d'Ozzy dans Black Sabbath, du look extravagant des groupes de Black metal et bien d'autres.

Pour nous, ce rejet correspond typiquement à un blocage du public français.
On ne le remarque pas (ou peu) dans la plupart des autres pays.

Nous sommes assez détachés de ce type de critiques. Nous ne les avons connues qu'ici.
Nous savons qu'au final, les personnes qui apprécient Darkness Dynamite l'apprécient pour son tout.

Le métal reste le métal. Le look ne s'entend pas sur un disque.


On parle plus de votre groupe dans des magazines comme ROCK ONE, que dans des revues comme HARD ROCK MAGAZINE ou METALLIAN. Pourquoi ne figurez vous pas dans ces revues ?
Nelson: Rock One est un magazine généraliste de la musique rock. Ils se sont depuis le début intéressés au groupe pour des raisons évidentes, son image et son influence dans la montée du Deathcore français.
Un magazine quel qu'il soit est fait pour vendre de l'image, quelle qu'elle soit elle aussi.
La seule différence est l'image qu'ils décident de développer dans leurs pages. Nous ne nous sentons absolument pas en marge de la scène métal française, le fait même de répondre à cette interview en est une preuve. Nous serions évidemment très heureux que des magazines comme Metallian ou encore Hard Rock écrivent sur Darkness Dynamite. Nous sommes patients, ce jour arrivera peut-être...


Le deathcore est assimilé à une nouvelle mode, pensez-vous qu'il s'agit d'une mode ? Si oui va-t-elle tenir sur la durée, pensez-vous que le deathcore est un style qui pourra réellement s'établir comme le black ou le thrash metal ?
Junior: C'est marrant parce que à l'époque où Dying Fetus et sa bande sont apparus, on se posait la même question. Puis finalement tu peux voir qu'ils sont toujours là et qu'il y a un vrai public fidèle. Je pense que ça dépasse l'effet de mode. Car sinon cela signifierait qu'il y aurait 10 mecs qui se réuniraient autour d'une table pour dire: OK, à partir de janvier le death metal ça va être de telle forme, avec tel style vestimentaire blablabla. Là ce sont juste des mecs qui 10 ans après ont grandi avec leur style vestimentaire et leur façon de penser de leur époque qui ont fait ressurgir un style qui avait connu un gros succès, il y a 10 ans, donc forcément ça crée une nouvelle vision du style. Après je pense que la vraie question est: Le nouveau public deathcore actuel suivra-t-il le mouvement ? Mais dans tous les cas, le style est bel et bien implanté dans le métal. Histoire de ne pas avoir fait du "Tape trading - Send stamp back" pour rien héhéhé...


Existe-il une scène deathcore en France ? Si oui quels sont les meilleurs représentants ?
Cris : Il doit bien exister une scène deathcore française ! C'est regrettable que ces groupes ne soient pas mis sous les feux des projecteurs. Il devrait y avoir de vrais groupes de deathcore à la Devourment ou à la Internal Bleeding qui soient mis en avant en France.


Si je vous propose de partir en tournée française en première partie de GOJIRA, ETHS, BENIGHTED ou ULTRA VOMIT, lequel de ces groupes choisissez-vous, pour quelles raisons ?
Alex : En premier lieu nous choisirions Gojira, car nous sommes tous à l'unanimité dans le groupe, fan de leur musique à la fois riche et technique. Nous les respectons, tant dans le fait qu'ils sont d'excellents musiciens, que dans leur démarche de prise de conscience écologique qui nous concerne tous.
Nous aimerions partager la scène avec eux, car leur réputation sur la scène internationale est plus importante chaque année. Gojira devient un groupe majeur du métal mondial et il serait intéressant de voir la réponse de leur public à un concert de Darkness Dynamite.


Quel est votre programme pour 2009 ?
Nelson: Énorme ! L'année 2009 a démarré en grandes pompes pour Darkness Dynamite avec la signature chez Metal Blade, qui sortira notre premier album. Nous avons la chance d'être distribué dans le monde entier, nous allons donc bien évidemment en profiter ! Nous nous concentrons également avec notre équipe à la mise en place de la tournée qui accompagnera la sortie du disque. Nous allons dans un premier temps visiter l'Europe le plus possible, passer par quelques festivals et continuer d'avancer comme le groupe l'a toujours fait : VITE.


Avez-vous un message à passer aux lecteurs de VS-webzine ?
Merci à tous les fans qui nous ont permis d'arriver jusqu'à cette signature chez Metal Blade, ce n'est que le début, et nous espérons que l'album vous plaira !


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