Matt et Frank. - ANANTA par VSGREG - 1904 lectures
Track by track interview


Titre de l'album
« In Media Res » en latin signifie «Au milieu des choses» et il est vrai que pour cette création, compte tenu du temps que nous y avons consacré, nous étions vraiment « au milieu des choses » autant sur le plan humain qu'artistique mais aussi et surtout au niveau de l'apprentissage, un album ne se fabrique pas sur un coup de tête. Il y a aussi beaucoup d'éléments qui ont plus ou moins chamboulées nos vies, de la création du studio jusqu'au mastering final, il nous a fallu faire des choix qui ont pas mal secoués nos vies personnelles.
Pour résumer, nous avons choisi ce titre par rapport à la façon dont les choses se sont succédées en musique et dans la vie de tous les jours. Tout ceci a été très enrichissant pour nous et nous a surtout aidé a dépassé nos limites au niveau artistique jusqu'à nous pousser dans nos derniers retranchements.


Artwork
La pochette de « In Media Res » est une création de Lole, ancien batteur de Bullshit Inc, groupe originaire du Sud de la France. La chose qui nous tenait à cœur était d'avoir un visuel plutôt clair pour contraster avec la plupart des pochettes dans le metal qui ont vraiment tendance à être sombres, nous avons donc opté pour le blanc qui a sûrement un impact visuel plus important. Cette pochette a été surtout un choix visuel, elle ne reflète en rien les paroles du disque malgré une certaine cohérence entre nos textes et nos instrus. Nous aimons beaucoup cultiver le contraste dans Ananta, notre musique est chargée et sombre, nous avons donc décidé d'adopté un visuel épuré pour qu'au final aucun indice ne soit donné sur la musique.
Nous avons aussi travaillé en collaboration avec le photographe Andy Metal qui a fait les portraits et Sicksnot (qui s'est occupé de notre myspace) par le biais d'internet pour finaliser l'illustration de l'album « In Media Res ».


Production / Studio
Au niveau de la production nous avons décidé de tout faire nous-mêmes, nous avions déjà une idée assez précise du son que nous voulions. Ce fut une expérience extrêmement longue car il nous a fallu apprendre à maîtriser les machines et surtout rester les plus objectifs possible, chose très compliquée, car parfois l'implication était telle qu'il a été difficile de garder le recul nécessaire à la production d'un album.
Les prises de sons nous ont demandé aussi pas mal de temps, mais ce qui restera le plus long et le plus compliqué est le mixage car certains morceaux dépassaient parfois les 50 pistes. Il est très dur en studio, quand on a décidé de se produire soi-même de se freiner, il y a toujours cette manie et cette envie de vouloir rajouter le détail qui fera que...
Le rôle de «producteur» que nous nous sommes prêtés nous a permis de se reposer les uns sur les autres, de nous épauler. L'ambiance était donc d'une manière générale assez détendue malgré quelques divergences d'opinions totalement normales en studio.


Musique, cinéma, livre, jeux
Musicalement nous essayons d'écouter autre chose que du metal et d'élargir le plus possible nos influences afin d'affiner notre style, particulièrement pendant les sessions studio.
Cinématographiquement parlant, c'est assez éclectique dans le groupe, bien que nous ayons pas mal de goûts en commun : David Lynch, David Cronenberg, Terry Guiliam, Coppola ... Les séries comme H, The Shield ou Oz sont assez appréciées dans le groupe, mais la prédominance est aux jeux vidéos, PES nous a donné quelques parties des plus endiablées durant nos pauses en studio.
Pour ce qui est de la littérature, l'attirance est plus dans les délires psychologiques, romans noires, fantastiques… : Will Self, Maurice G.Dantec, Stephen King, Patrice Suskind…


Track by track In Media Res AnantA
1-Intro

Intro assez chaotique dans son ambiance faite de samples et de bruitages créés par nos soins. L'histoire de cette intro raconte le mal-être de «l'homme éponge» qui s'autodétruit dès son réveil (alcool, fumée et drogue) en écoutant la radio, il tombe sur AnantA ce qui introduit la première chanson de l'album. L'intro image complètement le premier couplet du texte de la chanson.

2-Soaked Man
Premier morceau de l'album, grosse entrée en matière avec un premier riff très axé double pédale. Les couplets de ce morceau sont assez «rouleau compresseur» et brutaux à la fois. Ce titre intronise aussi le premier refrain mélodique de l'album. Ce dernier reprend le thème mélodique de la chanson sur une rythmique très lourde. Une bonne entrée en matière qui pose le ton sur la couleur de l'album. C'est aussi le premier morceau composé dans l'histoire d'AnantA. Le texte, comme l'indique le titre, parle d'un homme à la dérive qui a perdu son travail il y a un an jour pour jour, d'où les paroles du refrain « Fucking first birthday ». Ce jour pour lui est très important, c'est le jour de sa vengeance.

3-Fragile
Titre rapide et très agressif. La tournure du riff principal est assez folle et la rythmique est très orientée trash death. Les refrains sont posés sur un pattern très rentre-dedans avec un riff assez typé. Le moment fort de ce morceau reste le pont qui est très brutal avec une montée toute en tension. Un morceau court, direct et sans concession. Le texte parle de la fragilité d'un pseudo bonheur, un bonheur qui peut se transformer en cauchemar en un rien de temps et la solitude, le manque d'affection et la rage que tout cela entraîne.

4-Psylence
Un morceau assez spécial dans ses sonorités. C'est aussi le premier titre mid-tempo de l'album. Tout repose sur l'ambiance du premier riff qui est écrasant à souhait. Les couplets sont eux assez groovy et les riffs de ce dernier ont été composés de manière assez étrange, un fond de temps très pesant avec un chant au flow presque « rap » qui rajoute une certaine folie. Le travail des samples de ce titre lui confère une couleur assez atypique dans le son d'AnantA. Le texte de cette chanson est très particulier et difficile à décrire. C'est un texte presque poétique et un peu abstrait à la limite du délire psychologique, une crise d'introversion, d'où son titre « Psylence ».

5-Always Behind
Une courte intro assez basique et une entrée très directe avec un tapis de double pédale sans fioriture. Ce morceau est aussi le seul qui nous a demandé un accordage différent, plus bas et donc beaucoup plus gras. Les couplets de celui-ci sont alambiqués sur une rythmique saccadée et entraînante appuyée par un chant assez émotif. Le point fort de ce titre est incontestablement le refrain qui reste dans la tête dès la première écoute avec un chant mélodique harmonisé de plusieurs couches de voix, celui-ci amène une des premières montées de l'album qui devrait faire des ravages en concert. Le texte parle du passé, il est personnifié voire humanisé comme si une personne était derrière nous à nous rappeler les erreurs et les mauvaises aventures du passé. Le texte parle du fait qu'on ne peut jamais vraiment oublier son passé, il fait partie de nous, de notre histoire. Il nous rattrape toujours.

6-Color
Cette chanson est sans doute la plus accessible et la plus «FM» de l'album. Les sonorités quant à elles sont typées «scandinaves». C'est aussi le titre le moins noir de l'album dans son ambiance mais ne perd en rien sur l'énergie et la tension de ces prédécesseurs. Les refrains sont très fédérateurs et plus «rock» dans leur approche. "Color" introduit aussi le premier solo de guitare de l'album qui est joué sur une rythmique saccadée et qui se finit sur un plan très «prog». La chanson se termine sur le refrain, un des titres phare de l'album. Un texte assez léger par rapport aux autres textes de l'album, il image en couleur les différentes nuances de sentiments que l'on peut rencontrer au fil de la vie. Folie, rage et tristesse sont quand même assez présentes dans ce texte aussi.


7-Interlude
Petite respiration de moins d'une minute. Celle-ci pose une ambiance qui pourrait nous rappeler volontiers Pink Floyd ou Tool. La couleur de cet interlude est assez triste et sombre. Elle s'articule autour d'une ligne de basse saturée ou piano et guitares se répondent de façon mélancolique.

8-A Strange Day
Peut-être le titre le plus «hardcore» de l'album. L'intro de ce morceau est fondu sur l'outro de l'interlude. Le premier riff rentre de façon «coup de poing» et installe une ambiance particulièrement violente et déstructurée. L'ossature de ce morceau est assez complexe mais largement abordable. Les prérefrains sont très «hardcore» où accords lâchés et double pédale font bon ménage. Les couplets sont posés sur un riff assez typé et très groovy. Le point fort de « A Strange Day » reste le pont mélodique qui est construit sur une montée assez prenante et rythmée de breaks percutants. Le chant mélodique est quant à lui posé sur une rythmique assez décousue nappée de quelques samples et overdub atmosphériques. Le final reprend le refrain de façon rageuse, un très bon titre «live». Le texte est inspiré de l'univers de David Lynch, en particulier l'ambiance lourde et dérangeante du film « Eraserhead ». C'est l'histoire d'un homme ou d'une femme (aucune importance) qui ce réveil un matin, seul au monde dans un endroit inconnu et complètement malsain et étrange. Tous sentiments, envies et sensations disparaissent aussi petit à petit.

9-Bitter
Bitter est une des chansons les plus violentes et techniques de l'album. Une entrée directe sur un riff très heavy, suivie de partie saccadée assez compliquée et presque chirurgicale. Les prérefrains sont très noirs dans leurs sonorités. Le travail des samples donne toute son ampleur au morceau, ils donnent à « Bitter » une couleur plus sombre et compact. Le pont de cette chanson est très typé death metal, accélérations de double pédale, ralentissements, se font sur des guitares jouées de façon agressive. Le final est soutenu sur une rythmique saccadée très martiale et c'est les samples qui donnent le ton de cette fin très apocalyptique. Un sentiment de mal être s'installe progressivement sur cette fin faite de sons en tout genre, de nappes et de cris de douleur, une fin de morceau très pesante et très sombre. Le texte est très noir et dénués d'espoir, il parle de l'amertume rencontré dans une vie, des mauvaises choses que l'on fait et des mauvaises personnes que l'on peut devenir.

10-Krakus
Le titre de cette chanson est une expression utilisée au sein du groupe dès que l'un d'entre nous craque un peu, nous lui disons «tu t'es fait un krakus là». C'est exactement ce qu'il s'est passé pour cette chanson, ce titre est un krakus, très saccadé dans son interprétation, il est aussi le plus étrange de l'album. Les couplets sont très débités au niveau du chant qui est posé sur des rythmiques assez mathématiques. Les prérefrains font rentrer les refrains de manière plus violente et moins atmosphérique. Les refrains s'articulent sur une ligne de guitare très arabisantes et le chant reste sans doute le point fort des refrains. « Krakus » contient aussi le deuxième solo de l'album. La fin de ce morceau se veut plus rock n roll, ce qui contraste avec sa rigueur rythmique. Le texte de ce morceau est lui aussi un méchant krakus, une crise de paranoïa aiguë. En effet, le personnage de ce texte fait une parano sur ce qu'il voit de lui dans le miroir, croyant que son image serait peut-être contrôlée par une entité inconnue ou une société secrète voulant contrôler les gens par leur image. Un texte vraiment particulier comme le morceau en lui-même.

11-Mortal Coil
Sans aucun doute la chanson la plus noire de l'album. L'intro faite de samples représentant par ces gros coups le bruit d'un défibrillateur en marche, intronise le riff principal de ce titre. L'instru rentre sur une double pédale qui déboule à toute vitesse. La rythmique du riff est reprise sur les caisses claires qui le martèlent sur cette double pédale incessante. L'attrait mélodique de cette chanson en est le fil conducteur, une mélodie récurrente qui est pesante et malsaine. Les refrains prennent une ampleur assez noire et chaotique grâce aux samples qui donnent cette froideur caractéristique du son d'AnantA. Un morceau brutal et très noir qui pose une atmosphère très particulière à ce moment de l'album. Le texte parle d'une personne malade à l'état végétatif et de ce qui se passe dans son esprit au fur et à mesure qu'il sombre, la perte des cinq sens l'un après l'autre, les souvenirs du passé qui remontent et l'envie de sortir de son corps immobile pour ne plus souffrir.

12-Ballad Of Violence
Ce titre se démarque par sa longueur et sa couleur par rapport au reste de l'album, son style est plus émotif et il est sûrement l'un des plus mélodiques. L'intro se veut très atmosphérique de par ses claviers et ses arpèges de guitares. Le chant quant à lui est doux et mélancolique. L'instru est intronisé par une montée en puissance des guitares, qui sont, dans les couplets, plus atmosphériques dans leur approche, elles sont mêlées d'arpège et de mélodie, le tout soutenu par une rythmique assez rock avant que la batterie ne s'enflamme pour rentrer dans le vif du sujet. Les refrains sont attrayants et haletants par leur chant mélodique rocailleux. Ce titre contient une partie solo de guitare composée en trois parties. La fin de ce morceau est une envolé de sample, d'arpège et de nappe. Un titre très progressif. Le texte raconte l'histoire d'une préadolescente victime de relations incestueuses avec son père. Un matin, la radio se bloque sur une station inconnue qui passe une mélodie spéciale réveillant en elle, rage et esprit de vengeance. Cette mélodie si spéciale la pousse au crime sans qu'elle puisse s'en empêcher la délivrant enfin de ce fardeau qu'elle porte depuis tant d'années, pour un futur peut-être plus serein.

13-All Meant To Be
Sans doute le titre le plus brutal de l'album. Sans concession, la mélodie n'a pas sa place dans cette chanson mis à part l'arpège aux couleurs malsaines que l'on peut entendre dans l'intro. Les couplets tournent sur des riffs guitares faits pour la double pédale, c'est d'ailleurs le principal axe de cette chanson qui a un tempo assez soutenu. Les refrains sont assez compliqués et se reposent sur des riffs à changement perpétuel. Le chant est très agressif et poussif par son flow, il se fond d'ailleurs assez bien dans ce maelstrom de violence et d'agressivité. La fin de ce titre contraste avec la rapidité d'exécution de cette composition avec une partie lourde et violente vraiment taillée pour le live. Le texte comme le morceau est sans concession, il parle tout simplement de notre société de consommation qui nous conditionne à travailler sans relâche au point d'en oublier les choses les plus belles de la vie qui sont sûrement les plus simples (passion, amour, amitié, famille… Sûrement le texte le plus simple de l'album mais assez efficace.

14-In A Fit Of Anger
Une chanson assez classique dans sa construction. Un titre à la fois agressif et mélodique. Les couplets se rapprochent du trash death alors que les refrains sont plus posés, un des refrains mélodiques des plus groovy de l'album. Les samples sont encore une fois indispensables dans l'ambiance générale du morceau. Le pont est un des points forts du morceau de par ses saccades et son chant alambiqué. Le final nous reconduit sur le refrain qui évolue de manière rythmique avec quelques mises en place calculées pour éviter une certaine monotonie et surprendre l'auditeur. Un titre taillé pour le live. Le texte représente un moment de colère incontrôlée, ce genre de moment où beaucoup de choses remontent et que l'envie d'en découdre est là, incontrôlable…

15-Clink And Curl
Le fameux morceau featuring de l'album. Le concept est assez simple, au lieu de composer plusieurs titres pour pouvoir avoir tous nos invités, nous nous sommes dits qu'il serait original de mettre tout le monde sur la même chanson. Au final les invités sont Matt hurleur en chef d'End., Olive d'Erlen Meyer et Ole, guitariste d'Eyeless. Il en est ressorti un titre assez spécial qui surfe sur plusieurs courants metal. En effet, la première partie est carrément typée «death-core», les trois chanteurs s'en donnent à cœur joie sur l'alternance de parties très rapides et d'autres beaucoup plus lourdes et brutales. La deuxième partie se veut beaucoup plus mélodique, les guitares mènent le train avec des riffs très heavy en étant mélodique à la fois. Le premier solo de "Clink And Curl" est magnifiquement interprété par Ole d'Eyeless et s'en suit un duel avec Mi-k où son solo répond de bien belle manière aux attaques de Ole. La fin de ce titre est taillée pour le live où headbanging et wall of death peuvent être improvisés. Cette chanson est encore une facette différente de ce qu'AnantA peut proposer, sans doute le titre le plus riche musicalement de l'album. Le texte de cette chanson parle de la passion commune qu'ont les musiciens et le public pour le metal, ce style de musique bien particulier. C'est aussi pour cela qu'il était intéressant d'avoir plusieurs invités sur ce titre, c'est une chanson assez fédératrice et qui montre que dans le metal on peut vraiment se serrer les coudes et faire des choses tous ensemble.

16-Bonus Track-Mental Duality
L'histoire de cette chanson remonte à l'époque des premières préproductions de l'album. C'est un morceau que l'on a délibérément laissé murir dans un coin pour attendre le bon moment et en faire quelque chose de mieux. Nous avons donc décidé par la suite d'invité Mr Guillaume Bideau sur ce morceau qui a gentiment accepté notre requête malgré un emploi du temps surchargé. L'intro de ce titre faite de samples et de percu en tout genre contraste vraiment avec la suite du morceau. Le tout est très compact et puissant l'alternance des voix criées des deux chanteurs se donnent réponse sur des couplets agressifs qui font de ce morceaux une facette plus metal qu'à l'accoutumé. Le refrain de celui-ci est à la fois très aérien et « rentre-dedans », les deux voix se répondent de fort belle manière. Le final est très typé metal moderne. Ce morceau étant le dernier titre que nous ayons arrangé et enregistré, on peut sentir une certaine évolution autant au niveau du son que dans la façon d'arranger notre musique. Le texte de cette chanson parle presque de bipolarité, elle explique que la même personne peut faire des choses magnifiques comme elle peut faire les pires choses qui existent, un esprit malsain et un esprit sain en combat perpétuel dans la même personne, presque cette histoire vieille comme le monde du bien et du mal.

En espérant que cet album vous plaise nous vous souhaitons une bonne écoute et n'hésitez pas à venir découvrir notre univers au travers de notre page myspace
www.myspace.com/anantametal


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