Vortigern (batterie) - SPEARHEAD par TONTON - 1459 lectures
Comment est-il possible d’enchaîner deux albums aussi radicalement différents ? Ça, c’est la question idéale pour les Anglais de SPEARHEAD, également impliqués dans quelques projets black underground, qu’on avait peut-être un peu trop rapidement ranger dans la catégorie des groupes de death rigoureusement dispensables jusqu’à la sortie de l’excellent « Decrowning the Irenarch » ; fleuron guerrier aux effluves Angel-corpsienne. Quelques questions s’imposaient pour en apprendre un petit peu plus sur la métamorphose.


SPEARHEAD n’est pas franchement connu en France mais je vais tout de même t’épargner les pénibles questions de l’historique et des influences. Fondé voilà 3 ans, deux albums death/black au compteur
et plus particulièrement le second qui se trouve être bien plus intéressant que ne l'était son prédécesseur. Que s'est-il passé exactement entre « Deathless Steel Command » et « Decrowning the irenarch » ? « Deathless Steel Command » était-il un premier disque trop instinctif et pas assez mature ?

Vortigern : Merci de ne pas poser ces fastidieuses questions qu'on nous ressert à chaque fois. « Plus intéressant que ne l'était son prédécesseur » oui effectivement. C'est quelque chose dont j'ai rapidement pris conscience avec le reste du groupe. Dire qu'il était trop instinctif et pas assez mature est une façon de voir les choses qui aurait toute ma sympathie. La vérité est probablement moins honorable. Je crois, tout simplement, que nous n'avions pas encore trouvé notre son vu que c'était notre premier enregistrement et, comme beaucoup de groupes, nous n'étions pas aussi bons musiciens que nous le sommes aujourd'hui. Lorsque le moment d'enregistrer « Decrowning the Irenarch » est venu, nous étions très bien préparés et nous sommes entrés en studio avec une vision très nette de ce que nous voulions. Il est donc logique que le résultat s'en ressente et j'espère que le travail de composition et d'écriture et l'esthétique que nous avons mis dans ce disque seront notables pour ceux qui l'écouteront.


…comme toujours, tout réside dans le temps et la préparation. J’imagine que c’est pour cette raison que j’ai entendu dire que vous ne souhaitiez pas voir « Deathless Steel Command » réédité malgré la demande du label.
Ces rumeurs sont-elles fondées ?

Vortigern : Oui, c'est exact. Pour être honnête, je préfère aller de l'avant et ne pas regarder en arrière. C'est mieux comme ça.


Tu disais juste avant quelque chose au sujet de trouver votre son. Crois-tu que SPEARHEAD soit arrivé au bout de ses recherches avec « Decrowning the Irenarch »
et d'ailleurs comment définirais-tu ce son. Je suppose qu'« ANGEL CORPSE like» serait un peu trop restrictif, non ?

Vortigern : Non, je pense que ce genre de chose nécessite plusieurs albums. « Decrowning… » est une étape et je suis certain que tout le monde remarquera une nouvelle progression sur le troisième album. Dire que nous sonnons comme ANGEL CORPSE est un peu trop radical. Il y a effectivement quelques similitudes entre leur musique et la nôtre mais je ne pense pas que nous ne soyons que de vulgaires clones. Si je me réfère à l'album que nous sommes en train de composer, je crois bien que personne ne nous comparera plus à ANGEL CORPSE après ça même s'il s'inscrit dans la continuité de « Decrowning… ». Si je devais définir notre son actuel, je dirais simplement que nous sommes imprégnés de death metal classique à la MORBID ANGEL mais aussi de thrash.


Pourtant le death metal classique est plutôt éloigné de vos occupations premières, à savoir, le black metal. D’un autre côté, il n’est pas rare de voir des formations revenir aux racines du métal extrême.
SPEARHEAD est-il l'un de ces groupes ou êtes vous le genre de musiciens qui a besoin de différents groupes pour exprimer différentes idées ou humeurs ?

Vortigern : Même si notre son est nettement axé sur le death metal classique, nous n'avons pas franchement de lien avec l'ancienne génération, aussi c'est un peu différent pour nous. D'autant plus que nous n'affichons pas une imagerie classique au death metal. Je pense que les gens comprendront exactement là où nous voulons en venir lorsqu'ils découvriront notre prochain album. SPEARHEAD ne doit pas être perçu comme un groupe retournant aux racines. Ce n'est pas notre vision de notre musique. Maintenant je pense qu'il est ridicule de jouer dans plein de groupes différents quand la plupart sont similaires. La vérité c'est qu'il n'y a pas besoin d'avoir autant de groupes sur le marché. De mon côté, je peux affirmer avec satisfaction que chacune des formations dans lesquelles je suis impliqué est radicalement différente des autres. Ça n'aurait strictement aucun intérêt mais hélas, tout le monde ne pense pas comme moi.


Si c’est de sujets guerriers dont tu parles lorsque tu fais allusion à l’imagerie death metal classique, c’est tout de même une thématique très largement abordée dans le death mais peut-être fais-tu encore allusion au prochain disque.
Le travail de composition de celui-ci semble d'ailleurs très avancé à t'entendre. Peux-tu nous donner davantage de détails ? Quand pensez-vous passer à la phase enregistrement ?

Vortigern : Ce que j'entends par l'imagerie classique du death metal dépend plutôt des groupes. Je voulais surtout parler de tout ce qui tourne autour de la mort, du morbide, du satanisme ou encore des sujets gores. Bref, tout ce qui a été initié par une poignée de pionniers et qui est désormais considéré comme générique lorsqu'il est abordé dans sa forme la plus pure. Donc de ce point de vue nous sommes assez éloignés de ces concepts.
Quant à la composition du troisième album, ça n'a pas été simple. Après l'enregistrement de « Decrowning the Irenarch » nous sommes restés près d'un an sans rien écrire tout simplement parce que nous étions vidés, en manque d'inspirations. Il aura donc fallu presque un an pour reprendre le travail et composer de nouveaux titres qui soient assez frais à nos oreilles. Cela s'explique par le fait que nous avons clairement défini les objectifs et la philosophie qui tourneraient autour du prochain disque. Chaque riff, chaque chanson doit être meilleur que n'importe quel passage de « Decrowning ». Donc tu peux imaginer que nous nous sommes attelés à une tâche qui demande des efforts et pas mal de travail. C'est pourquoi nous n'avons que trois morceaux de prêts pour le moment. Nous n'avons pas d'échéances particulières donc, rien ne presse. Je pense que nous serons fin prêts pour le studio avant la fin 2009 mais je ne peux pas être catégorique là-dessus.
Si « Decrowning… » avait récolté dans la presse des notes entre 8 et 9 sur 10, on veut être certain d'avoir une note maximale pour le prochain. Maintenant si tu veux des détails sur les nouvelles chansons, disons que nous avons développé notre sens de l'écriture dans des directions plus innovantes et mémorables. Tu verras.


Oui, je vois. Ce n’est pas une mince affaire que de composer de bonnes chansons. Tu dois prendre ton temps pour composer puis reprendre les parties les plus perfectibles. La plupart des groupes n’ont pas cette patience
et c'est probablement pour cette raison que sortent autant d'albums sans intérêts. D'ailleurs, c'est probablement vrai pour « Deathless Steel Command », pas vrai ?

Vortigern : Oui, effectivement, c'est un mal très commun dans le métal. Il semble toujours urgent pour les groupes d'enregistrer quelque chose et c'est pour ça que les bacs se retrouvent saturés. Pas étonnant que tout le monde devienne cynique et irrité par ce phénomène… Fort heureusement, on apprend toujours de ses erreurs, tout du moins j'aime à croire que c'est le cas de la plupart des gens. Maintenant dire que ''Deathless…'' était une erreur serait inexact et injuste puisqu'il s'agissait d'un premier disque. En toute honnêteté, je t'accorde que ne n'étions probablement pas prêts et que cet enregistrement aurait dû être une démo. Mais les choses comme le line-up étaient différents à l'époque.


Si on en revient au concept guerrié de SPEARHEAD largement inspiré du bruit des batailles (le « Clangor of War » cher à MASSACRE). Est-il facile de travailler sur ce type de sujet sans trop se prendre au sérieux et sans nager en plein cliché ?
Vortigern : Ouais, je vois ce que tu veux dire mais je crois que SPEARHEAD ne se trouve dans aucune de ces catégories. Je n'ai pas le sentiment que les textes de « Decrowning… » soient cliché du tout. Il n'y a ni second degré, ni sarcasmes dans nos paroles et si les gens en doutent, je leur conseille alors de lire le livret et ils seront convaincus du sérieux avec lequel nous écrivons nos chansons.


Quels sont les prochaines étapes après la tournée de septembre. Reverrons-nous SPEARHEAD en France bientôt pour davantage de dates ?
Vortigern : Oui, deux dates ce n'était vraiment pas assez. Nous aimerions jouer davantage dans le Sud de même qu'à Paris la prochaine fois. Nous aimerions faire encore une paire de tournées avant d'enregistrer le troisième album. Mais comme je le disais juste avant, il est capital pour nous que ce nouveau disque soit spécial. Il nous sera donc nécessaire de poser des bases de travail très stricts et de bien nous préparer avant d'enregistrer.


Très bien, j’espère simplement que nous aurons la chance de vous voir la prochaine fois. Merci de nous avoir accordé un peu de ton temps. Un petit message pour nos lecteurs ?
Vortigern : Hé bien merci à toi pour ce bref entretien et merci également à ceux nous soutiennent et nous apprécient.

liens relatifs
http://www.myspace.com/spearheadofficial
http://www.spearhead.ws/


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