Rob Milley - NEURAXIS par TONTON - 2374 lectures
Alors que leur nouvel album s'apprête à sortir dans les bacs, Rob Milley, guitariste de NEURAXIS, a bien voulu répondre à quelques unes de nos questions.


VS - Bonjour messieurs, on va rentrer tout de suite dans le vif du sujet car il s'est passé beaucoup de choses depuis la sortie de "Trilateral Progression" avec tout d'abord les départs de Steven Henry puis un an plus tard de Ian Campbell.







Cela a-t-il été un choc pour le groupe ou était-ce prévisible ?
Rob: Les départs de Steven et Ian n'étaient pas trop des surprises. Dans le cas de Steven, ça faisait déjà plusieurs années qu'il se sentait moins motivé. Lorsque nous avons composé et enregistré "Trilateral Progression" j'ai remarqué qu'il était beaucoup moins impliqué que dans le passé. Et puis lorsque l'album est sorti et qu'on a décidé de faire beaucoup de tournées, on a bien senti que Steven n'était plus trop dans l'esprit du groupe. Quand il a pris la décision de partir, on s'est dit que c'était mieux pour l'avenir du band.
Pour Ian, c'était un peu pareil. Mais, malheureusement pour lui, il était affecté d'une maladie qui lui causait souvent des spasmes de douleur extrême. Avec le temps, on se rendait compte que cela affectait ses performances en tournée, aux répétitions, en studio. En même temps, les buts et priorités de Ian vis-à-vis de NEURAXIS ne « fittaient » plus avec les nôtres. On est donc tous tombés d'accord sur le fait que son départ était préférable pour lui comme pour nous. Depuis, Ian a subi une opération et il va maintenant beaucoup mieux.


VS - Ces deux départs n’ont-ils pas été source de doutes quant à l'avenir du groupe ?
Rob – Il est certain que c'était bizarre de voir partir l'un des membres fondateurs du groupe. Steven a joué un grand rôle lors des débuts de NEURAXIS et si nous en sommes arrivés là aujourd'hui, c'est grâce à lui.
Idem pour Ian, on savait que ça serait assez bizarre de le remplacer. Ian a contribué largement à parfaire notre réputation live. C'était un excellent frontman et tout le monde l'aimait mais pour toutes les raisons que je te disais juste avant, c'était mieux de se séparer. Avec les remplaçants, Will et Alex, on avait aucun doute pour l'avenir de Neuraxis. L'alchimie entre nous est super cool, et les fans ont l'air satisfaits. Je souhaite le meilleur pour Ian et Steven.


VS - C'est quand même paradoxal de voir deux membres qui ont joué des rôles aussi importants quitter le groupe alors que NEURAXIS commence à réellement percer sur le plan international.
J'imagine qu'il n'a pas été si facile de leur trouver des remplaçants. D'ailleurs comment les nouveaux ont-il rejoint l'aventure NEURAXIS ?
Rob - C'est sûr que le remplaçant de Ian avait de gros souliers à remplir. On était totalement conscients que le changement de chanteur pourrait inquiéter nos fans. On connaissait Alex depuis longtemps. On avait donné plusieurs spectacles ensemble avec son premier band, VERSUS CHAOS puis avec ATHERETIC lorsqu'il les avait rejoints. En automne 2006, les rapports commençaient à se dégrader avec Ian et on devait partir en tournée européenne début 2007 avec MALEVOLENT CREATION et ROTTING CHRIST. On savait déjà que Ian ne serait plus avec nous. On a immédiatement pensé à Alex , alors je l'ai appelé pour lui proposer de nous dépanner pour la tournée. Alex ne faisait pas grand-chose avec ses autres groupes, alors il a accepté sans hésitation. Au début on voulait prendre notre temps pour trouver un remplaçant permanent mais pendant la tournée, on a passé assez de temps avec lui pour mieux le connaître et nous rendre compte que ça marchait bien entre nous. J'étais vraiment content de ses performances en spectacle et il était vraiment motivé pour continuer avec NEURAXIS.

Will - Pour ma part, j'ai rejoint NEURAXIS juste après mon départ de QUO VADIS. J'avais vu sur un forum que Steven ne jouait plus avec eux et qu'ils cherchaient un guitariste pour assurer les tournées et les concerts à venir. J'étais en Belgique à ce moment-là et ai directement contacté Rob pour manifester mon intérêt et avoir plus d'informations par rapport à l'audition. Durant les 2 ou 3 premiers mois, lors des tournées américaine et canadienne, on a vraiment développé une bonne chimie entre nous et le passage de guitariste remplaçant à celui de membre permanent s'est fait tout naturellement.


VS - Vous avez rapidement enregistré ce "live progression" avec les nouveaux membres. Est-ce que c'était une façon de rassurer les fans tout en testant les nouveaux venus ?
Après tout, les conditions d'enregistrement sont souvent très différentes de celles de la vie courante d'un groupe.
Rob: Disons que nous avons eu l'offre d'enregistrer un album live au bon moment. Ça faisait presque un an déjà que Will était avec nous, Alex nous avait rejoints quelques mois avant et on venait de terminer la tournée européenne, alors notre spectacle était vraiment "tight". On a toujours eu de bonnes relations avec Galy records, alors quand Eric nous a proposé d'enregistrer ce live, on a pensé que ça serait un bon timing pour faire patienter nos fans avant le prochain album. Par ailleurs, c'était une bonne façon de montrer le nouveau line-up et faire savoir aux fans que NEURAXIS était plus déterminé que jamais.

Will - C'est vrai que les conditions d'enregistrement sont très différentes en live mais ce soir-là, nous partagions la scène avec MARTYR qui, eux, enregistraient un DVD. Nous avions donc les techniciens, le matériel et les conditions idéales pour pouvoir mettre en boîte un produit de qualité à proposer aux fans. Après il ne restait plus qu'à jouer...


VS – Je vois, l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. La tension juste avant ce concert devait être terrible. Difficile d’être aussi précis et en place quand on joue un type de death metal aussi véloce et technique.
C'est sans doute pour cette raison que les groupes de death technique n'enregistrent que très rarement des albums live. On peut donc dire que c'est une autre singularité de NEURAXIS.
Rob - Il faut ajouter que cela se déroulait dans une excellente salle de spectacle, l'« Impérial » à Québec et comme le disait Will, qu'on jouait avec nos amis dans Martyr. De plus notre soundman était Jean-Yves "Blacky" Theriault (bassiste de VOIVOD). Ça nous a aidés à capturer un bon set. Pour ma part ce soir-là, j'ai décidé de pas trop bouger sur scène pour que mon jeu de guitare soit le meilleur possible. J'étais pas mal nerveux avant le spectacle. On ne sait jamais s'il y aura un "fuck" de son, ou d'équipement. Mais toutes les chances étaient de notre côté et tout s'est bien déroulé ce soir-là. Avec les talents de JF Dagenais (guitariste de KATAKLYSM) pour mixer l'album, on ne peut être que satisfaits du résultat. Le son est pas mal bon pour un live.


VS - Je sais que vous avez maintenant terminé l'enregistrement de "The Thin line Between" qui sortira cet été chez Prosthetic records.
Alors, on a pu apprendre quelques points de détails concernant l'album concernant le travail de Jef Fortin ou la participation de Luc Lemay mais au final on ne sait pas grand-chose sur ce disque. Pouvez-vous nous donner plus de détails concernant ce cinquième CD ? A quoi devons-nous nous attendre ?

Rob - "The Thin Line Between" est le premier album avec le nouveau line-up avec du nouveaux matériel. Alors il faut donc s'attendre à un changement par rapport aux albums précédents. Vous avez entendu Alex(vocals) et William(guitar) sur "Live Progression", mais là, avec leur participation à l'écriture du nouvel album vous découvrirez de nouveaux éléments dans notre style ; plus précis, plus dynamique sans perdre en agressivité.
On a pris notre temps entre l'album "Trilateral Progression" et le nouveau. Il fallait que tout le monde s'adapte. On a tranquillement commencé à composer fin 2006. Pendant 2007 on s'est concentré sur les tournées et sur l'intégration d'Alex. Dès le départ, Alex était super motivé et nous a donné des idées. Ça nous a apporté une énergie nouvelle et quand on a calé une date définitive pour l'enregistrement de l'album, on a eu un gros "rush" de trois mois pour finir la composition. Je suis très fier du travail que nous avons accompli ensemble. En février/mars 2008, on est entré en studio avec Jef Fortin(guitariste d'ANONYMUS qui s'est occupé de l'enregistrement et du mixage) et je dois dire que cette étape fut l'une des plus intenses que j'ai vécu avec NEURAXIS.
A côté de ça, j'ai passé les deux dernières années à négocier avec plusieurs labels pour le futur de NEURAXIS. On ne voulait pas signer trop vite et ajouter du stress à la finition du nouvel album. Finalement vers la fin de 2007 on a décidé de signer avec le label Prosthetic records. Prosthetic nous a montré beaucoup d'intérêt et nous a traités comme une priorité. On voulait un label plus important pour nous aider dans la promotion comme pour les tournées pour atteindre un plus grand nombre de personnes. "The Thin Line Between" va sortir le 22 juillet 2008.


VS - Justement, j'imagine que c'est assez difficile de répondre à la question suivante mais en quoi la musique du NEURAXIS de 2008 est-elle différente de celui 2005 ? C'est une question de maturité ou autre chose encore ?
Rob - En écoutant notre nouvel album, on peut parler d'une évolution naturelle. Après avoir fait beaucoup de tournées pour « Trilateral Progression », on savait exactement ce qu'on avait envie de jouer sur scène et ce qui marchait le mieux. On savait qu'on serait capable de composer plein de stock ultra technique et brutal, mais ça n'aurait rimé à rien. On n'est pas là pour prouver que nous sommes les plus techniques ou brutaux. Après toutes ces années, on a voulu revenir au simple plaisir de jouer.


VS - Puisqu'on parle du nouvel album, j’aimerais que tu m’expliques un peu ce titre énigmatique que vous avez choisi pour le disque. De quelle ligne est-il question ici ?
Rob - Le thème de "The Thin Line Between" porte sur la dualité. La confrontation d'idées et de concepts opposés. Ça parle de choix, de sentiments : la crainte, l'incertitude, la dépression, la rage. « The Thin Line Between » explique le conflit paradoxal et la quête d'un certain équilibre.


VS - Vous venez d'ajouter "Darkness Prevails"sur votre page myspace, le premier titre de "The Thin Line Between". Il semblerait que la fureur, le grain de folie qui animait NEURAXIS soit moins présents.
Est-ce juste une impression ou "Darkness Prevails" n'est-il pas véritablement représentatif du reste du disque ? Et pour finir pourquoi avoir choisi cette toune plutôt qu'une autre ?

Rob - Je peux comprendre ce point de vue. Comme je te le disais, on avait dans l'idée de donner à notre musique une direction naturelle. On aurait pu facilement essayer d'être encore plus technique ou brutal… mais ce n'était pas ce que nous voulions. ''Darkness Prevails'' a plus un feeling death metal traditionnel. Je me rappelle que lorsque j'en ai composé les riffs, j'étais inspiré par SUFFOCATION. Je voulais vraiment que ça sonne aussi pesant qu'aéré. L'ajout des parts de drums a ajouté beaucoup de « groove » à la chanson. William a sorti un excellent solo qui mettait en avant un bel échantillonnage de son jeu de guitare exotique. Mais le plus gros changement réside dans les voix et patterns d'Alex. On entend que son style est beaucoup plus précis et pesant en comparaison avec Ian qui était plus chaotique et barbare. « Darkness Prevails » est juste une nouvelle tonalité que nous avons voulu expérimenter. Il y a plusieurs chansons plus brutales ou plus mélodiques. Le fait que les nouveaux membres aient participé à la composition a ajouté de nouveaux éléments à notre musique… D'une manière générale tout l'album est plus concentré et moins chaotique que nos précédents enregistrements. On a choisi « Darkness Prevails » tout simplement parce qu'on savait pertinemment que tout le monde nous attendait sur un terrain plus technique, plus brutal, plus extrême pour ce nouvel album et qu'on voulait, justement, annoncer la couleur et marquer la différence. On n'avait pas envie d'être plus brutal, mélodique, ou technique, etc. On voulait, tout simplement, composer et de la musique que nous serions heureux de jouer. Les chansons sont plus traditionnelles en structure en comparaison de ce qui peut sortir ces temps-ci. Je comprends que des gens aiment le côté super imprévisible, technique et brutal de la musique mais il était plus important à nos yeux de travailler sur des chansons plus marquantes que prendrions plaisir à jouer live. Mais t'inquiète pas, Tonton, NEURAXIS est encore très extrême. On n'a pas fait un « Black Album »


VS - L'évolution de NEURAXIS a-t-elle un rapport avec l'hibernation persistante de TORN WITHIN ? Pourrait-on conclure que tu n'as désormais plus besoin d'exprimer d'autres affinités, d'autres tendances musicales en dehors de NEURAXIS ?
Rob - Avec TORN WITHIN, c'est différent. C'est un projet qui reflète plus mes influences thrash metal et metal traditionnel. J'ai commencé avec un vieux pote d'école, Chris Alsop, qui lui aussi adorait des groupes comme KREATOR, MEGADETH, DEMOLITION HAMMER, VIOLENCE, CEMETARY... En 2003-2004, NEURAXIS était en stand-by alors j'ai eu le temps de jammer avec TORN WITHIN. On a eu recours aux services d'Etienne Galo qui était batteur pour NEURAXIS à l'époque pour enregistrer un album : « Allied With Bitterness »(2004, Galy records). Depuis 2005 NEURAXIS occupe tout mon temps pour la musique comme pour la gérance, ça me laisse peu de temps pour TORN WITHIN mais le projet n'est pas enterré. Ces derniers temps j'ai eu quelques idées sur lesquelles je travaille. J'ai repris contact avec Chris pour qu'on recommence à jammer sur du nouveaux TORN WITHIN un de ces jours.


VS – J’en parlais juste avant, mais comment Luc Lemay (GORGUTS, NEGATIVA) s’est-il retrouvé invité sur ce nouvel album de NEURAXIS ?
Rob: Oui, Luc Lemay a fait des guest vocals. Alex, Yan et moi sommes des fans de GORGUTS depuis longtemps. Pour nous c'est incroyable d'avoir ses vocales sur notre album. J'ai rencontré Luc en 1998 alors que GORGUTS venait de sortir "Obscura". Plus tard en 2001 NEURAXIS a joué trois spectacles avec eux et j'ai vraiment eu la chance de mieux connaître Luc. C'est un gars très sociable et super énergique. En 2007 Luc m'a demandé s'il pouvait emprunter mon cabinet Vader pour faire des tests de son. J'en ai profité pour lui proposer de chanter sur notre album. C'est une expérience qu'il avait déjà vécue puisque qu'on l'avait déjà invité à chanter sur une chanson en spectacle pour notre lancement du Live Progression" à Montréal. C'était génial!


VS – Tu parlais d’évolution pour la musique de NEURAXIS mais cela est-il aussi valable pour ce qui est de la production ? Comme tu le disais peu avant, vous avez préféré Jef Fortin à Yannick St-Amand qui suivait le groupe depuis déjà quelques albums.
Pourquoi cette décision et qu'elles sont les éventuelles répercutions que ce changement de producteur a eu sur le nouvel album ?

Rob: Oui je pense qu' il nous fallait aussi un changement de "producer". NEURAXIS avait travaillé avec Yannick sur trois albums, il avait fait d'ailleurs du super bon job c'est sur. En 2007 on a enregistré une démo de trois tounes pour magasiner aux labels et on a travaillé avec Jef Fortin pour cette fameuse démo... les résultats étaient excellents. Le vibe était bon dans son studio et on connaissait Jef depuis un bon moment alors on s'est dit que ça serait une bonne chose de faire l'album avec lui. Jef et Yannick sont deux ingénieurs qui font du travail très professionnel et super propre. Avec Jef, je pense qu'on a réussi à trouver un son plus naturel. Pour la première fois on a utilisé un click track pour enregistrer et ça nous a apporté d'avantage de facilité pour travailler sur les chansons. "The Thin Line Between" est le plus "tight" de tous nos albums.



VS – Avant de nous quitter parle-nous des prochaines échéances de NEURAXIS ? Y a-t-il une tournée européenne en prévision ?
Rob - On attend la sortie de l'album pour le 22 juillet en Amérique du Nord et le 29 juillet pour l'Europe. Après, on part en tournée au Canada sur le "Summer Slaughter Tour" avec Necrophagist, Dying Fetus, Beneath The Massacre, Into Eternity, White Chapel, Veil Of Maya, Divinity et Common Grave. Ça va être débile ! Après on va tourner aux Etats-Unis en octobre/novembre, les groupes vont être annoncés sous peu. On était supposé faire une tournée européene en novembre/ décembre avec de super bon groupes, mais malheureusement le planning de la tournée US nous a obligés à annuler notre participation... On espère donc venir vous voir début 2009 car une chose est sûre : c'est une de nos priorités. En août on va tourner un vidéo clip pour la chanson "Darkness Prevails". Ça va être online en septembre ou octobre. Après tout ça, on va continuer à promouvoir "The Thin Line Between" comme des malades.


VS – Rob, merci de nous avoir accordé un peu de temps pour cette interview. Je te laisse le mot de la fin…
Rob - Merci de ton intérêt pour NEURAXIS. A nos fans de France, de Belgique et de toute l'Europe, c'est une nouvelle étape pour NEURAXIS et on a hâte de vous présenter notre nouvel album en spectacle. Cheers !!!

Liens Relatifs

http://www.neuraxis.org/

http://www.myspace.com/neuraxis

http://www.prostheticrecords.com/


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