Joris (chant) - HEIDEVOLK par PRINCE DE LU - 2012 lectures
Alors que folk metal remplit les salles, difficile de ne pas accorder du temps aux bataves de HEIDEVOLK, dont le cœur saxon bât très fort pour les heures de gloire du pays des Tulipes.


Heidevolk est venu à Paris en décembre dernier pour le Cernunnos Pagan Fest. Il y avait de la magie dans l'air avec la foule, dans la chaleur de la Loco. Quels sont vos retours sur ce concert ?
Nous avons eu beaucoup de bons retours. C'était vraiment un des meilleurs concerts que nous ayons donné et sincèrement c'était un honneur de jouer devant de tels fanatiques. Nous avions entendu pas mal d'histoires sur le public à Paris. Les foules aux concerts dans notre ville de Arnhem sont parmi les plus sauvages d'Europe. Et beaucoup de groupes en tournée disaient que seule Paris était meilleure. On a eu du mal à le croire mais maintenant nous l'avons vu de nos yeux. Respect, hé hé.


Vos morceaux sonnent comme des chants d'autrefois, mais vous ne jouez que des compositions originales. Comment parvenez-vous à vous imprégner de la musique traditionnelle ?
N'êtes-vous pas intéressés pour mélanger le metal à la musique traditionnelle hollandaise, même si je ne vois pas à quoi ça peut ressembler ?
Le problème est que nous n'avons pas une musique typiquement hollandaise. Notre folklore a beaucoup emprunté, donc pourquoi ne pas le créer nous-mêmes? Je ne dis pas que vous n'aurez jamais entendu nos parties folk nulle part, mais nous essayons de créer quelque chose de différent et d'unique. Nous nous laissons guider par notre inspiration. Pour avoir une idée de ce à quoi ressemble le folklore hollandais, je peux recommander Folkcorn. Tu devrais aussi essayer la chanson " Al die willen te kaap'ren varen" de Fungus.


D'où est venue l'idée de mélanger deux chants et ce dès le début ? Quand Jesse Vuerbaert a quitté le groupe, comment avez-vous rencontré Mark Splintervuyscht?
Jesse et moi nous sommes rencontrés à un concert où Rowan, qui est le frère cadet de Jesse, jouait avec son autre groupe Bolthorn. Nous avions un projet de chœur mâle saxon. Donc nous avons uni nos forces pour former Heidevolk. En commençant les répétitions, nous avons vu qu'il y avait beaucoup de manières pour combiner nos voix. Et même si nos parties ne sont pas les plus progressives sur De Strijdlust…, je pense que nous avons réussi à créer la bonne atmosphère. En fait, je connais Mark depuis dix ans, bien avant la création de Heidevolk. Quand nous avons enregistré De Strijdlust…, nous lui avons demandé de faire des backings avec Rowan. Et quand Mark a commencé à chanter, nous l'avons regardé avec des yeux ronds. Nous ne connaissions pas de gars avec une telle voix (rire).


Les textes en néerlandais ont une part essentielle dans l'ambiance unique de Heidevolk. Est-ce important de chanter dans votre langue natale? Ne peux-tu pas exprimer tes ressentis en anglais ou est-ce un choix sur la musicalité des mots ?
En fait, les deux. Il est difficile de mettre ses pensées en mots et le traduire dans une langue autre que celle qu'on parle et pense ne serait pas juste. Et comme tu l'as dit, la manière dont sonne notre langue est très importante. Selon moi, le français est parfait pour les romances, l'allemand parfait pour commander et le néerlandais… hé bien pour jurer (rire). Mais sérieusement, nous savons utiliser le néerlandais. Nous savons comment accentuer certains sons ou les prononcer pour faire donner une vie aux textes. C'est très subjectif…


Votre musique diffuse une incroyable énergie positive. Quel devrait être selon toi l'état d'esprit de quelqu'un qui vient de terminer d'écouter votre nouvel album?
Question difficile. J'espère que l'auditeur se sentira comme au retour d'un voyage. Ayant traversé des pays étrangers, vu de magnifiques paysages, s'étant battu dans une guerre, ayant été témoin d'évènements mythiques, ayant bu avec des amis, et à la fin vivant pour raconter l'histoire aux gens restés à la maison.


Peux-tu nous parler de l'enregistrement de Walhalla Wacht ?
La plupart des parties folk ont été enregistrées à Oldenburg, en Allemagne, en 2006. Le reste l'a été au studio S&K à Doetinchem et dans une ferme à Westervoort, dans notre Gelderland. L'enregistrement a été dur; nous avions un planning serré mais nous avions la chance d'avoir un producteur expérimenté pour nous pousser. Le moment du studio est toujours stressant, avec des décisions à prendre sur des sujets auxquels on ne s'attend pas. Finalement, nous pensons avoir produit un album qui est digne de nos auditeurs!


Ces dernières années, de nombreux groupes de folk metal sont apparus, créant un nouvel intérêt pour le style. Avez-vous ressenti cela ? Pensez-vous que l'attitude positive du folk metal peut expliquer cet engouement ?
Oui, cela monte. Plus de groupes apparaissent, et beaucoup avec la bonne attitude, je pourrais dire. Espérons que ça dure. En tant que groupe, je pense que la popularité du style joue en notre faveur. Plus de gens sont intéressés et nous jouons plus souvent. Un joyau parmi les sorties actuelles permet de tirer l'ensemble du style au niveau supérieur ou parfois de créer un nouveau genre. Le folk metal a des branches musicalement et des racines conceptuellement…


Le heathen/folk metal n'est pas facile à définir. Entre les tempos lents et la puissance des derniers Moonsorrow et la haute vélocité et l'énergie d'Ensiferum, qui définit le mieux la musique du style pour toi ?
Ce n'est pas à moi de décider (rire). Il semble que la seule chose qu'ont en commun les groupes étiquetés "heathen/pagan/folk/viking" est leur concept lyrique. La musique de Moonsorrow est probablement plus typique dans le genre, mais je pense que le bon folk metal prend de multiples formes.


Vous êtes fortement impliqués dans le paganisme. Comment peux-tu décrire ta relation avec la Nature ? Vous intéressez-vous au shamanisme et aux anciens rituels ?
La beauté et les lois de la Nature sont reconnues et respectées par tous les membres de Heidevolk, pour faire court. Nous sommes intéressés par les sujets que tu mentionnes, mais pour différents raisons. C'est un peu difficile de parler pour les autres, mais pour moi aller dans les bois est une expérience qui tient du religieux. Dans un environnement où la Nature fait les règles au lieu des hommes, mes pensées peuvent vagabonder librement et je ressens sa beauté intemporelle. Certains d'entre nous pratiquent des rituels, mais autant que je sache aucun ne pratique le shamanisme.


Le groupe est également fortement influencé par l'histoire de votre pays. Y a-t-il des leçons tirées du passé qui conduisent le groupe ou des points historiques qui sont votre lumière dans le monde moderne ?
La plus grande leçon apprise par nos ancêtres est le dévouement à une cause et l'esprit combattif en général. Essayer d'atteindre son but dans l'adversité, comme les Bataves et les Saxons l'ont fait de nombreuses années avant nous…


Quelles sont les valeurs des anciens que la société moderne a perdues ?
Honneur, dignité et honnêteté.


L'amour et la fierté des temps anciens n'est pas incompatible avec internet. J'imagine que le web vous a aidés à promouvoir vos sorties. Selon toi, en tant que groupe et citoyens du monde, quels sont les avantages et inconvénients d'internet ?
Ne penses-tu pas que le monde virtuel est l'opposé de ce en quoi tu crois ?
Bien sûr, internet est un excellent moyen d'atteindre le monde extérieur et de toucher des gens avec notre musique. Et faire des interviews avec vous, les gars (rire). Même si la plupart de nos morceaux parlent de la nature et de l'histoire, nous croyons au progrès, au développement, à l'évolution. Ceci dit, ce serait une honte si le paganisme devenait un simple phénomène internet et je ne pense pas que cela arrive.


Après des années d'autoproduction, vous avez signé chez Napalm Records. Quels sont les prochaines étapes que le label peut vous aider à franchir ?
C'est bien d'avoir un label professionnel derrière nous. Pas seulement pour la promotion et les opportunités, mais aussi parce qu'ils nous demandent d'utiliser notre potentiel au maximum. Nous n'avons pas de plan pour l'avenir, mais quand nous en ferons Napalm nous encouragera à nous concentrer sur nos buts qu'ils peuvent nous aider à atteindre.


Napalm Records a produit de grands groupes, notamment de folk metal. Y a-t-il des albums que tu apprécies parmi Falkenbach, Vintersorg, Tyr et bien d'autres ?
Oui, Napalm a un catalogue très fourni. Tous ceux que tu cites peuvent être trouvés sur nos étagères. Nous aimons aussi Summoning et bien sûr le puissant Kampfar. C'est vraiment cool d'être signés sur un label qui a sorti beaucoup de nos albums favoris.


Nous avons une petite scène française que tu connais bien, surtout les groupes influencés par le celtique. Quel est ton groupe pagan favori ? Je sais que tu voulais voir Bran Barr sur scène. Est-ce que ton rêve s'est réalisé en décembre dernier ?
Oui, c'était grand de voir Bran Barr jouer devant son public. Ils ont fait un très bon show! Bran Barr, Heol Telwen, Nydvind et Aes Dana sont de grands musiciens et des personnes cool qui plus est! Je suis aussi un grand fan de Belenos!


Quand pourra-t-on vous revoir sur scène ?
S'il y a une opportunité de jouer en France, nous serons partants à 100%!


Tous les gars dans le groupe sont très grands, comme beaucoup aux Pays-Bas. Penses-tu que le responsable soit le fromage ou la bière ? Je cherche une recette pour grandir un peu.
Avec tant de monde dans un si petit pays, la seule solution est de grandir. Viens aux Pays-Bas! C'est peut-être à cause des hormones dans la viande, je peux t'en envoyer.


Merci pour tes réponses et ton temps. Tu as les derniers mots. Hails!
Merci pour ton intérêt pour le groupe et cette interview. J'espère que nous reviendrons en France bientôt.


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