Tous - DUSTBOWL par FOOFUR - 3693 lectures
Rencontre avec DUSTBOWL pour faire le point avec eux sur leur évolution après la sortie de leur rpemier album "Drops of Chaos"...


Première interview dans VS pour vous... Peux-tu nous présenter brièvement DUST BOWL ?
Guillaume (chant) : DustBowl, c'est 5 mecs de région parisienne, unis par une démarche artistique commune.
Nicolas (guitare) : Le groupe s'est formé au lycée, il y a 10 ans mais l'identité s'est définie en 2002, lorsque Guillaume a rejoint le groupe. Notre univers est à la croisée du Metal, du Gothique et du Rock, sombre, énergique, mélancolique sans oublier une – petite – pointe d'espoir !
Julien (guitare) : Ca blaste pas beaucoup, mais je pense que ça s'adresse quand même à pas mal de lecteurs de VS. Notre premier album « Drops of Chaos » est sorti en octobre dernier sur Gofannon Records.


D'où vient le nom du groupe et pourquoi ce choix?
N : IL faut bien un nom, il n'y a pas de sens caché. Cela dit, le côté dévastateur et inéluctable du phénomène nous plaît bien.
J : Il y a plusieurs explications. Celle qu'on préfère, c'est que les initiales du groupe sont les mêmes que David Bowie, dont Guillaume se rapproche pas mal vocalement.


Comment votre album a-t-il été accueilli par le public et les journalistes ?
: Plutôt très bien globalement. Il en est ressorti ce que l'on ressent aujourd'hui, c'est-à-dire un album mature artistiquement parlant.
: Pour un groupe qui sort de nulle part comme DustBowl, nous avons eu des retours très positifs. Seule une chronique descendait un peu l'album, sur un webzine extrême (un peu logique donc). Nous sommes étonnés d'une telle homogénéité dans les avis, même si ceux-ci retranscrivent certains choix artistiques qui ont été énormément travaillés lors de l'enregistrement.
: On a senti à chaque fois que l'auteur est bien rentré dans notre univers et a ressenti les mêmes choses que nous, c'est très flatteur et très troublant. Comme d'ailleurs sur ta chronique sur VS. Même si la note n'est pas au top, la chro est juste, le texte est fidèle à l'album et le reflète bien. Après les journalistes n'ont pas non plus éludé les défauts, mais nous avons eu une démarche très personnelle et casse-gueule sur cet album, on a vraiment essayé de définir notre propre son, au final on s'en est bien sorti. Le public a de super bonnes réactions en concert, et on avait vendu quasiment tout notre stock de skeuds avant même la sortie officielle. Le bilan est positif.


Quelle est votre méthode de composition ?
: Il y en a plusieurs. Souvent, on part d'idées, des riffs de grattes, des progressions d'accords ou des beats électro et on brode ensemble autour, en ayant toujours une vision d'ensemble du titre. Nous enregistrons systématiquement toutes les versions intermédiaires afin d'avoir du recul. Mais un titre peut avoir été composé de A à Z par un seul membre du groupe et faire l'unanimité, ça permet la diversité.
: Le plus important, c'est que chacun de nous puisse être impliqué dans le processus. Ca prend du temps, mais au final on est tous satisfait de l'album, même si c'est passé par de bonnes prises de tête.


Comment avez-vous choisi le producteur de "Drops of Chaos"?
: Il s'agit d'un album autoproduit. Et en fait, le choix s'est imposé à nous puisque Vincent Thermidor (Studio de la Tour Fine www.tourfine.fr ) qui avait enregistré, mixé et masterisé notre EP « Bound(s) » s'y est collé. En effet, il nous connaît très bien musicalement et humainement.
: Son implication a été grande. Il nous comprend vraiment et nous lui laissons un droit de regard sur nos titres. Il nous propose des idées, nous oriente, et il a eu un impact certain sur l'album.


Comment a été réalisée la pochette ? L’artiste a-t-il travaillé à partir des paroles ou d’une version de l’album ?
: La pochette est une photographie de notre photographe et ami « Ravi James Horner » (http://www.daeron.net). Celui-ci s'est complètement imprégné de nos atmosphères, de l'ambiance dégagée par la musique et soumise par les paroles pour réaliser nos visuels.
: Pour l'album, nous avions le titre : « Drops of Chaos ». Nous voulions rester dans le thème de l'eau qui nous suit depuis notre 1ère démo. Ce sont les seuls éléments qu'il avait, il a pris cette photo tel quel, sans retouches. Ca nous a plu. C'est assez abstrait, calme et pourtant on ressent une énergie très noire, quelque chose en suspens, presque magnétique. Il y a l'eau et l'air, 2 éléments qui nous touchent et qui sont présents dans l'album.
: Notre collaboration n'est pas prête de s'arrêter car cela constitue une identité artistique forte du groupe.


Où trouvez-vous l’inspiration pour la musique et les paroles ?
: Pour la musique, personnellement hormis quelques influences musicales indéniables, je suis attiré par les musiques de film mais au final, tout se passe au feeling. Nous avons la chance dans le groupe d'être tous très complémentaires par rapport à nos goûts musicaux. On se contente juste de ressentir les choses. En général, ce qui est retenu le plus souvent pour ma part est ce qu'il y a de plus sombre ou froid.


Quelles sont vos influences musicales et / ou extramusicales (romans, BD…) ?
: En ce qui concerne nos racines profondes, je crois que Metallica mettra tout le monde d'accord, ensuite des divergences grunge et rock avec Soundgarden, Alice in Chains et Pearl Jam, plus progressive avec Tool, A Perfect Circle et The Gathering et plus sombre et électro avec Nine Inch Nails, Paradise Lost et Katatonia.
Au niveau extra musical, je prends pas mal personnellement dans les films qui m'ont touché, ou avec un univers envoutant. La photographie également comme évoqué tout à l'heure, et l'art en général.


Vous semblez assez friand de sessions acoustiques. Pouvez-vous nous dire ce que vous apporte ce genre de prestations par rapport à un concert électrique?
: Evidemment, ce genre de session laisse beaucoup plus de place à l'expression du chant et au grain de la voix. C'est aussi une bonne occasion de tester la qualité des compositions.
Stéphane (batterie, progs) : C'est aussi une manière d'exposer notre album à un public plus large en proposant une approche live et directe, une disponibilité de notre part pour le public plus facile que lors d'un concert dans une salle sombre !
: Nous revenons à l'origine, modifions les structures, les mélodies, c'est un travail passionnant. Et on peut faire pas mal de reprises aussi, les modifier (NIN acoustique, très marrant), c'est très cool.
: D'ailleurs nous sommes en train de mixer la version acoustique de l'album.


Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de concert avec DUSTBOWL?
: Pas de doute, le dernier concert à La Boule Noire a été très intense pour tous.
: Fouler la même scène que Metallica, ça fait quelque chose !!


Quel est le concert auquel vous avez assisté qui vous a le plus marqué?
: The Gathering, à chaque fois c'était magique!
: Exactement pareil.
: Le premier gros concert auquel j'ai assisté, à savoir Metallica à Bercy en 1996, j'en chiale encore.
Sinon, allant régulièrement voir des concerts de beaucoup de groupe, j'ai énormément été scotché par la prestation de Porcupine Tree la dernière fois qu'ils sont passés à l'Olympia.
: Et chaque concert de Dream Theater, où je me prends une magnifique claque niveau batterie, des fois c'est trop mais c'est tellement bon !


Que vous a apporté Gofannon par rapport à vos années en tant que groupe indépendant?
: Gofannon nous a permis d'exister, d'avoir une visibilité presse et web beaucoup plus grande, des passages radios dans toute la France… Nous avons une distribution internationale aussi, quelques disques partent au japon par exemple, c'est assez marrant. Ca nous donne plus de poids, une légitimité quelque part, même si ca ne dispense pas de bosser 10 fois plus pour trouver des dates, etc. Rien ne devient facile. En même temps ca nous fout un challenge supplémentaire pour le prochain album, car contrairement au 1er qu'on a enregistré pour nous avant de signer, là on sera plus "attendu".


On parle énormément de la distribution numérique actuellement et de l'état de l'industrie du disque. Quel est ton avis sur la question et comment vois-tu l'avenir de la distribution des albums de DUSTBOWL?
: Personnellement, je serai toujours pour quelque chose de matériel car je suis un fétichiste de l'objet disque comme la plupart dans le groupe.
: Dans DustBowl, on achète nos disques parce qu'on a tendance à être collectionneurs. Mais il faut bien découvrir les nouveautés facilement, et Internet est excellent pour ça. Le problème de la distribution numérique à moindre coût ou gratuite, c'est que produire un disque coûte cher et donc que la rentabilité devient utopique. On sera donc toujours amateurs, mais on s'en contentera.
: C'est clair qu'on aimerait bien m'affranchir des distributeurs… De façon à ce que les labels puissent vivre plus sereinement, on sait tous que la situation est critique. La distribution se fout de la gueule des gens : l'album sort à 15 euros, puis il passe à 23 euros, et au bout de 6 mois il est à 10 euros. C'est n'importe quoi. Notre label propose ses disques dès la sortie à 12 euros sur leur eshop et à la FNAC notre album est à 18 euros… il y a un vrai problème.
Alors la distribution numérique c'est bien, mais ça marche bien pour les artistes installés. Aujourd'hui, tout le monde a le cul entre 2 chaises : le CD est un format qui est presque devenu obsolète, mais en même temps un groupe qui sort son album que sur le net est pas pris au sérieux comme s'il y avait une sortie physique… à part pour NIN ou Radiohead évidement. Et puis le que-numérique me gène un peu. Quand t'achètes un album, tu peux l'écouter, puis le ranger, puis le ressortir 2 ans après pour l'apprécier à nouveau. Avec le mp3, tu l'écoutes et quand tu en as marre, tu l'effaces… et tout disparaît dans la corbeille. On est dans l'ère du jetable, il faudra s'y faire. Tout le monde consomme vite, la durée de vie de n'importe quel produit est de plus en plus courte, et la musique n'échappe pas à la règle. On consomme de la musique comme du fast-food, on achète la musique au titre... Pas facile pour les musiciens de faire leur place là-dedans.


Quel est ton avis sur les possibilités d'évolution des groupes en France? (facilité pour trouver un label, facilité de booking des groupes, esprit d'entraide entre les groupes, etc.)
: Pour trouver un label, c'est super dur. Mais les gens de Gofannon ont actuellement une dynamique très positive et veulent progresser et aider les groupes. C'est grossir ou mourir de toute façon… J'ai quand même l'impression que de plus en plus de groupes français signent, c'est un bon point.
Pour le booking, c'est dur aussi, tu passes ton temps au téléphone en attendant 2 mois que des mecs écoutent ton skeud… Rien n'est facile, en même temps il y a tellement de groupes, et puis les concerts ne font plus recettes. Aujourd'hui quand tu fais 150 entrées, tu es content, et ça t'a couté un max de promo, de sous et de temps. Nous, on voudrait juste ne pas perdre d'argent, on s'en fout d'en gagner, on est des passionnés. Mais ça ne suffit plus, il y a beaucoup d'orgas qui demandent des sous aux groupes. On appelle ça « tour support », mais en réalité tu viens avec un gros chèque et tu tournes, même les gros groupes doivent passer par là. Pour jouer à Paris, c'est pareil, on te demande de te prostituer pour vendre des dizaines de places si tu veux pas en être de ta poche. Putain, on est tellement de groupes à en vouloir que ça marche en plus ! Il faut payer pour jouer… Au milieu de ça, il y a de quoi tourner quand même, mais il faut éviter les requins…
Pour l'entraide entre les groupes, ça marche un peu, mais il ne faut pas se leurrer, c'est donnant-donnant… normal. Il y a beaucoup de jalousie dans ce milieu. Dès qu'un groupe marche un peu, tout le monde crache dessus au lieu de le soutenir. C'est de la pure jalousie, c'est une mentalité très française : dès que quelque chose marche un peu, on le descend, on traite le groupe de « commercial » de « vendu »… ça me fait bien marrer, il n'y a pas d'argent dans ce milieu, ou très peu, il faut arrêter avec ce genre d'arguments. On a tous un boulot à côté.
: Il y aura toujours un circuit indé peu rentable basé sur la bénévolat et l'envie de ses acteurs. Ça nécessite de la détermination et du temps, et un vrai esprit désintéressé.


Grâce aux concerts (payés), aux ventes d'album et au merchandising, arrivez-vous à gérer DUSTBOWL en auto-financement?
: Non !! loin de là. Mais on espère……


Penses-tu que la France est un pays propice à la percée de groupes évoluant dans des registres rock et/ou metal?
: Oui, si jamais je te dis non, je revends direct ma guitare. La France est un pays peuplé de gens qui sont à même d'apprécier le Rock et le Metal comme ailleurs, mais les médias ne nous aident pas… Regarde les victoires de la musique ! Le metal est très absent des médias.
Mais en même temps, je pense qu'une frange du public metal se tire une balle dans le pied. Nous sommes les premiers à créer des sous-genres dans le métal pour ne pas mélanger les torchons et les serviettes. On a eu une chronique sur un webzine métal, et un mec a commenté que l'album était pas assez métal pour être sur ce site, blablabla… « Pas assez métal » ça veut dire quoi ?
Beaucoup de fans n'ont pas envie que le métal évolue en France, ils veulent que ça reste bien Underground, que ça reste à eux et que le grand public ne puisse pas avoir accès à ça de peur de donner de la confiture à des cochons.
Par exemple à chaque fois qu'il y a un news sur Aqme sur VS, c'est un flot d'insultes. Franchement, je supporte pas la voix du mec, mais au moins c'est un groupe qui tourne, qui se bouge, et ça se respecte. Ca remplit des salles, tous les jeunes qui vont à leurs concerts ne sont pas des cons que je sache, ils ont leurs goûts.
Je pense vraiment qu'un peu plus de tolérance et d'ouverture d'esprit dans le public métal permettrait un plus gros développement, et éviterait l'hécatombe des bons groupes qui splittent. Il ne faut pas attendre quelque chose des médias, et que tout le monde aille dans le même sens.
: En se déplaçant à des concerts et en discutant avec des personnes amoureuses de musique autour de nous, on peut sentir qu'il y a un très grand vivarium de groupes et musiciens talentueux dans ce registre qui est le nôtre. Le truc c'est qu'en France, on ne ressent pas beaucoup de soutien aux projets artistiques, même s'il existe quelques structures et dossier d'aides à monter. Mais cela requiert une telle démarche administrative que ce n'est pas ce qui va propulser un projet artistique sur le devant de la scène.


Quels sont vos projets à court terme et à long terme ?
: A court terme : jouer, trouver des dates pour nous diffuser le plus largement. Puis nous avons pour objectif de sortir notre 2ème album au 1er semestre 2009, on est en train de l'écrire, et ça s'annonce vraiment bien.


Si tu devais présenter la musique de DUSTBOWL à une personne, comment lui décrirais-tu le groupe et quel morceau lui ferais-tu écouter principalement, symbolisant pour toi l'esprit de "Drops of Chaos" et/ou de DUSTBOWL?
: Je lui ferais écouter « For My Own Sake » en me taisant, pour ne pas l'influencer.
: Pour moi, c'est avant tout une recherche mélodique dans le côté sombre de soi, mais aussi une certaine note d'espoir pouvant se cacher derrière des refrains entrainants aux influences pop.
Pas vraiment de limite musicale, le but étant toujours de toucher l'auditeur émotionnellement parlant et de laisser transparaître une certaine sensibilité artistique.
: Choisir un morceau en particulier pour exprimer tout ça est difficile car chacun d'eux participe à notre atmosphère et y apporte son ambiance. S'il faut vraiment faire un choix, disons que pour moi le couple "Eighty eight past eight" / "Glory doors" représente bien la synthèse mélodie/dynamique/métal/électro/mélancolie… mais c'est assez subjectif !
: Je lui mettrais "Stay Cold Under Colors". Après, je l'attache à une chaise et je lui mets tout l'album. Comme on l'a lu dans une chronique, « Drops of Chaos » s'écoute d'une traite, c'est un tout.


Merci pour tes réponses et pour le temps que tu as consacré à cette interview. Un dernier mot pour les lecteurs de VS?
: « DustBowl, j'ai pas écouté mais c'est de la merde !» 
Merci à toi et à VS. J'aime bien lire les débats stériles en commentaires, avec plein d'invités courageux. Et pour le prochain album on mettra une photo de gonzesse, comme ça on aura plein de commentaires !!!


http://www.dustbowl.net

http://www.myspace.com/dustbowl


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