Votre nouvel album « We love you all » va atterrir dans les bacs le 7 mars prochain. On sait déjà que ce nouvel opus comportera deux CD et un DVD. Peux-tu en évoquer le contenu ?
Il y a deux CD, en effet, un de 40 min et un de 45 min. Un morceau comporte d'ailleurs un côté interactif, je n'en dis pas plus… Le DVD est un double couche, il comprend un live de 1H30 capté sur la tournée de "L'ombre et la proie", et un documentaire sur le groupe, qui traite de la période entre le début de l'enregistrement de l'album précédent et la fin de la tournée.
Est-ce que cette volonté de proposer un packaging de qualité est une façon de lutter contre le téléchargement ?
Oui, bien sûr, en quelque sorte. Plus l'objet est beau et complet plus il donne envie. De toute façon, par les temps qui courent et vu la conjoncture actuelle dans le marché du disque, le simple fait de sortir un CD dans le commerce et pas juste en numérique, est un acte militant !
La musique de Psykup a toujours été barrée et agressive lorgnant parfois vers des contrées atmosphériques. Doit-on s’attendre à des nouveautés niveau musical sur ce nouvel album ?
Oui, il y a vraiment à boire et à manger sur cet opus. Nous ne nous sommes fixés aucune limite, nous abordons des styles aussi divers que la bossa, la drum and bass, la salsa, le swing, le rock, le jazz, la pop, le noise, le thrash, le hardcore, le death, les sonorités hispanisantes ou orientales, la musique de film… Le tout passé au shaker de Psykup !
Les anciens albums alternent le chant anglais et français. En est-il de même pour le nouvel album ?
Oui, toujours, avec cette fois-ci une prédilection pour l'anglais. Il y a seulement deux morceaux en français, mais ils font trente minutes à eux deux ! On ne se refait pas…
De très nombreux artistes évoquent le caractère particulier de l’écriture des paroles. Etant donné que vous êtes deux chanteurs comment procédez-vous ?
Nous faisons moitié-moitié, Milka et moi-même avons chacun écrit 4 textes. Celui qui écrit cale les deux chants et le propose à l'autre. Ca fonctionne très bien, nous nous connaissons depuis longtemps.
L’humour a été toujours été une composante de l’univers de Psykup à la fois sur disque et sur scène. Est-ce que tu considères que c’est un peu une marque de fabrique ou bien c’est un processus qui s’élabore de façon naturelle ?
Un peu des deux. Nous sommes comme ça dans la vie de tous les jours, nous avons une forte propension à la déconne et à l'autodérision. Ca se ressent donc forcément dans notre musique et notre façon de l'exprimer sur scène. C'est indissociable de notre univers, nous gravitons constamment entre le sérieux, le cynisme, la tristesse et l'humour.
Tu joues dans trois groupes différents : Pyskup, Manimal et le petit denier Simone Choule. Comment fais-tu pour gérer cela et comment s’organise la création quand on doit diriger ses idées vers trois univers différents ?
Il faut avoir un agenda bien tenu ! Nous devons constamment gérer les projets de front, et surtout nous renouveler, ne pas stagner ou nous répéter. Après je sais exactement quel est mon rôle dans chaque projet et je m'y tiens : dans Psykup, je compose les riffs de guitare, les structures et la moitié des voix et textes, dans Manimal je m'occupe juste des concepts, de la voix et des textes, et dans Simone Choule, voix et textes uniquement. Je suis en perpétuelle stimulation artistique et je pense que j'en ai besoin.
Ca fait déjà un moment que vous arpentez les scènes de France et de Navarre. Est-ce que la passion qui t’animait alors que tu étais ados est toujours la même ?
Oui, bien sûr, c'est le plus important. Nous restons des potes qui nous éclatons sur scène, qui prenons et donnons du plaisir. Si un jour je ne ressens plus ça, j'arrête immédiatement et je prends un taff "normal".
On évoque de biens jolis noms pour parler des influences qui ont nourri Psykup. Qu’en est-il réellement ?
Nous citons Strapping Young Lad, Primus, Alice In Chains, Refused, Biohazard, Helmet, Pantera, mais je rajoute aussi Ennio Morricone, la musique classique russe, et tout ce qui est jazz et funk.
Tu es féru de cinéma. Dans le dernier album de Manimal chaque chanson possédait un titre de film. Dans quelles mesures le cinéma t’a-t-il influencé sur le dernier album de Psykup ?
Un morceau s'appelle Birdy et un autre Rétroaction, deux titres de films (on ne se refait pas, encore une fois). Et il y a beaucoup de références, de clins d'oeil dans mon écriture à des musiques de films cultes (Les Incorruptibles, Dune, Les Frissons de l'Angoisse, Predator, 2001...)
Comment situes-tu Psykup dans la scène hexagonale actuelle ?
Dans le Sud-Ouest !! Non, sérieusement, je pense que nous faisons partie du paysage musical métal et c'est déjà pas mal. Après, nous restons en marge et ce n'est pas pour nous déplaire...
Avez-vous ressenti des formes de pression pour la composition de ce nouvel album ?
La pression du troisième album forcément, la maturité et tout et tout… La peur de ne pas se renouveler surtout. Sinon ça va merci !
Vous avez changé tout récemment de label. Comment cela se passe-t-il à présent avec eux ?
Nous venons en effet de signer chez Season Of Mist (ETHS, Dagoba, Mayhem...) Il est tôt pour le dire mais ça se passe bien pour l'instant. Grâce à leur notoriété nous bénéficierons d'une bonne visibilité et nous pourrons nous exporter.
As-tu un mot pour les lecteurs de VS ?
Achetez cet album par millions ! Ne le téléchargez pas, ne vous l'échangez pas sur la mule ! Je sais que vous le ferez mais bon, on peut toujours rêver... Merci à celles et ceux qui nous soutiennent, à bientôt en concert !