Kalévi Uibo (guitare) - BLOODY SIGN par TONTON - 2541 lectures
"Pour moi, le death metal, ça doit pas être joyeux, j’aime quand on ressent une agressivité primale, une sorte de souffrance, de noirceur, de mélancolie qui s’évacue positivement dans la musique". C'est en ces termes que Kalevi Uibo revient dans les colonnes de VS pour nous parler du death métal et plus précisément du deuxième album de BLOODY SIGN toujours inspiré par le côté obscure du genre. Entretien :


VS - Avant de parler du nouvel album, j'aimerai que tu nous racontes un peu ce qui s'est passé pendant ces deux dernières années pour BLOODY SIGN. Je sais que vous avez traversé des périodes intenses notamment pendant des tournées dans l'Est ou encore
l'Amérique du Sud. Parle nous un peu de tout ça.

Kalévi - Ces deux dernières années ont été effectivement assez intenses. On est allé tourner dans les Balkans, et le reste de l'Europe de l'est pendant 15 jours, puis en Amérique du sud pendant un mois, le tout parsemé de concerts à gauche et à droite et crois-moi, qu'avec toutes les maladresses qu'on attire, il nous est arrivé plus d'une galère! Ces deux tournées ont été très importantes, elles nous ont permis de voir en "vrai" comment le métal se vit dans ces pays qui ont une réputation de braise. Autant la Serbie, la Macédoine, la Bosnie étaient des expériences vraiment extrêmes, autant tout cela est incomparable avec le Pérou par exemple, qui est à mon avis la scène la plus extrême qui soit dans un des pays les plus extrêmes! De voir ça, de se rendre compte du climat dans lequel être metalleux se vit au quotidien, c'est un choc! Surtout en comparaison avec l'Europe et surtout la France, où tous les groupes embourgeoisés se jalousent, où papa et maman offre à leur gamin de 16 ans incapable d'aligner trois accords un gros ampli Mesa Boogie... C'est le monde à l'envers quand tu vois qu'en Amérique du sud, les groupes se prêtent leur matos, répète une à deux fois (grand luxe) par mois et pourtant un môme de 12 ans connaît et joue les soli de MAIDEN... Le résultat que cela a provoqué en moi, c'est un sentiment quasiment haineux pour tous les groupes de l'Hexagone, avides de compétition et d'avalanche de notes, sans aucune racine musicale... bref, à 10000km de ce qui est pour moi la vraie musique! Dans ces pays, le métal se vit vraiment, et les mecs sont prêts à se battre (au sens littéral) pour imposer leur idée de la musique... Ca paraît intolérable, et pourtant, tous écoutent un très large panel de musique, du rock 70's au death le plus sombre, en passant par les musiques folkloriques locales. Tous ces groupes savent très bien que personne n'en a rien à foutre d'eux, que jamais ils ne feront de l'argent avec leur métal, alors ils donnent tout, sans compromis, parce qu'ils en ont rien à branler de la façon dont on peut les percevoir! C'est des fois exacerbé à outrance, mais moi je trouve ça assez folklo quoi...!! (rires) Mais la situation change quand même, de plus en plus de monde (r)ouvre les yeux sur les qualités des groupes sud-américains, et je suis persuadé que les explorations les plus profondes dans le métal et les plus originales se font là-bas.


VS – Oui j'imagine que cela a été un choc, difficile de comparer nos conditions de vie à celles des pays émergeants. Je comprends ta réaction dans un sens mais je ne pense pas que l'on doive systématiquement faire des comparaisons. Ne penses-tu pas que ce
genre de réactions ne fait que confirmer cette réputation de "Talibans du métal" que vous trimballez déjà ?

Kalévi – (rires) Vraiment? Non, y a bien moins tolérant que nous. On est tous très ouverts d'esprit, on écoute aussi bien le vieux bebop et freejazz que le vieux heavy, le vieux rock prog, le blues, le death, le thrash, le black, musique ancienne, folk, contemporaine... ça suffit non ? On est très tolérants, peut-être même un peu trop. Mais je crois que de nos jours, c'est important de faire une comparaison! A une époque où les clivages riches/pauvres se font de plus en plus distincts et dans de plus en plus de domaines, comparer la musique entre les pays me paraît tout aussi nécessaire, pour bien affirmer que c'est pas parce que t'es « riche », que ta musique vaut plus le coup qu'ailleurs, bien au contraire. Et oui, ce ne sont pas des pays émergeants. En terme de musique, que ce soit au fin fond des Andes, ou en Macédoine, leur passé musical et leur culture est multimillénaire. En terme de métal, pareil, comment parler d'émergence, alors que SEPULTURA, SARCOFAGO, CHAKAL, PENTAGRAM et tant d'autres ont montré leurs qualités. Non, on vit bien tous dans la même époque ! D'autre part, je pense vraiment pas qu'on soit des talibans du métal... ou alors t'as pas assez écouté notre musique (rires). En tous cas, comparer tout ce fatras me semble nécessaire pour ouvrir un peu les yeux. Il ne faut pas croire que ces pays-là sont de toute façon différents parce qu'ils sont pauvres.


VS - Ces expériences, ces voyages, ces rencontres, ont-ils influencé d'une façon ou d'une autre la façon dont vous abordez aujourd'hui votre musique ? "Explosion of Elements" a-t-il été marqué par cette prise de conscience et si oui, de quelle façon ?

Kalévi - C'est assez difficile d'y répondre. De manière inconsciente, cela va de soi, mais je ne m'en rends pas compte. Dans le processus créatif du groupe, je ne pense pas que cela soit entré vraiment en ligne de compte. C'est sans doute plus dans la façon d'appréhender sa musique, dans le dévouement avec lequel on aborde les morceaux et dans l'investissement musical que nous avons été influencé. Tous les gens que tu rencontres ont une influence sur ce que tu fais qu'ils te fassent vomir ou aimer. Mais dans les pays d'Amérique du sud, il règne encore dans l'atmosphère une énergie magique. Il reste encore de l'âme Inca, des symboles, des croyances, et personnellement, c'est quelque chose qui me touche beaucoup. J'admire toute cette scène, mais j'avoue être incapable de jouer de cette manière. On fait notre musique, et sans chercher à copier de manière plus concrète une scène en particulier, dans nos morceaux. Ensuite, c'est plus à l'auditeur de dire si cela a un impact ou pas.


VS - En tout cas cela a développé chez toi une certaine forme de mysticisme. Parlons un peu de ce deuxième album toujours sur Ibex Moon. J'imagine que tu partages avec John McEntee une certaine vision du métal mais avez-vous seulement cherché à vous
à vous trouver un label pour l'Europe histoire d'avoir un meilleur réseau de distribution ?

Kalévi - Je pense que je partage avec McEntee une certaine idée commune sur la façon dont devrait sonner le death metal, mais on en a jamais parlé ensemble. Oui, ce deuxième album est toujours sur Ibex Moon records pour les USA, tout comme INCANTATION d'ailleurs. Le label est donc très bien distribué là-bas. En Europe, on avait cherché quelques labels, mais sans faire une véritable campagne, on est pas prêt à aller n'importe où non plus. On a eu quelques propositions, mais sans plus. C'est pour cela aussi que je m'occupe (tout doucement...) du label et de son implantation en Europe, avec notamment mon frère d'arme Nathaniel (qui chante maintenant dans le groupe de thrash strasbourgeois RESISTANCE ). Tous les groupes (quasiment) d'Ibex Moon rec sont, à mon goût, de très bons ensembles de death metal, avec chacun une vraie personnalité, un univers, que ce soit ESTUARY avec leur death très heavy thrashisant et des fois proche de NOCTURNUS dans le délire, ou les Chiliens de THORNAFIRE et leur death très sombre et atmosphérique, les Brésiliens d'INCRUST et leur death primitif et sauvage! Tous ont un truc qui mériterait une meilleure distribution en Europe. Alors pour l'instant, on envoie des promos, on cherche des distributeurs mais c'est pas facile. Ca prend beaucoup de temps et ça pompe pas mal d'énergie mais on y arrivera bien un jour. Maintenant, concernant BLOODY SIGN, il est clair qu'on va faire un max pour être signé sur un bon label en Europe pour notre prochain album.


VS - Difficile de faire cette interview sans parler du deuxième album, "Explosion of Elements" sorti voilà quelques semaines. Parle-moi un peu de la genèse de ce disque, de l'esprit dans lequel vous l'avez concocté. J'ai le sentiment que cet album est
peut être moins proche de vos racines Estoniennes que ne l'était "Vana Vigala Loïts". Est-ce que le choix d'enregistrer ce nouveau disque en Italie a joué un rôle quelconque dans ce sens ?

Kalévi - Cet album a été composé un peu comme "Vana Vigala...", c'est-à-dire qu'on compose tout le temps. Il n'y a pas de période où je n'écris rien. J'en ai besoin quasi tous les jours. Les morceaux sont l'image de ce que nous étions à ce moment-là. On évolue. On est toujours en quête. Rester dans un système figé, une formule miracle, je n'y crois vraiment pas. Cet album est différent, il est plus mature, plus posé, moins "dans ta gueule", mais plus introspectif. Ca peut paraître une banalité, mais je pense qu'il faut l'écouter plusieurs fois. Il y a pas mal d'harmonies bizarres, de rythmes, de parties de batteries spéciales, la basse aussi jouée dans un esprit plus rock, plus rythmique. L'album est plus sombre aussi. Quant aux paroles, elles sont assez axées sur le titre de l'album, les différentes puissances de la nature, leur force dionysiaque, un peu de leur mystique, la place angoissée de l'homme sur terre, qui questionne le ciel sur son isolement, sa solitude, et la peur de se séparer de l'élan de l'univers, d'aller à côté. L'Estonie reste quelque chose de fort et d'indissociable, c'est en nous, mais on le ressentait plus vivement il y a quelques années. On évolue quoi... Sur "Explosion of elements", il y a une trilogie, la trilogie de la création dans les mythes finno-ougriens. La création de l'univers, le sentiment de solitude, la création de la vie, qui sous l'image d'un arbre, prolifère, incontrôlable, jusqu'à masquer le soleil, et la création du fer, le fer qui se forge, et qui répand le sang. En gros, on a mis à notre sauce ces mythes fondateurs. L'intro du morceau "Iron genesis" a été enregistré en Estonie par Ilmar, dans une forge, où il a essayé plusieurs enclumes et ustensiles de forge, puis cela a été retravaillée dans un petit studio à quelques km de chez nous. Donc, tu vois, il reste pas mal d'Estonie là-dedans. C'est juste plus subtile... on va dire. Quant à enregistrer en Italie... l'expérience était très bonne. Marcher un peu le matin cernés par les Alpes, prendre le temps de réfléchir aux côtés de géants de pierre et de neige, c'était excellent. Même si j'aurais voulu en définitive un son un peu plus sale et granuleux, il convient très bien à ce que je voulais à ce moment là. Assez ouvert en fait.


VS - Une bonne partie de votre inspiration semble vous avoir été dictée par un certain mysticisme proche de la nature ou par quelques questions métaphysiques et existentielles. Quelle relation existe-il entre les compos d'"Explosion of Elements" et cette
fameuse reprise d'"Apocalyptic Warriors" de MASSACRA ? Pourquoi avoir choisi ce groupe d'ailleurs ? Est-ce que c'est une façon de s'affilier à une certaine idée très "années 90" du death métal ?

Kalévi - Alors là, je ne sais pas trop quoi te répondre. Pourquoi cette reprise ? Je pense que c'est sans doute l'un des plus vieux morceaux de death metal que j'ai écouté et apprécié. Mais il n'y a rien à mettre en rapport avec le contenu « conceptuel » de l'album. Massacra est un groupe tellement sous-estimé, surtout en France, alors qu'il y a ce petit côté franchouillard à l'ancienne, très agressif, tranchant, thrash avec une ambiance du début de MORBID ANGEL dans la fougue. Argh sur le morceau, le riff de guitare pendant le solo est tout a fait jouissif. On l'a juste joué, on a aimé le jouer, et y rajouter une touche d'humour avec l'intro orchestrale du Faust de Gounod qu'on a métallisée et placée au milieu du morceau. Je trouve ça sympa mais il ne faut pas non plus y chercher un sens caché. C'est comme la reprise de PESTILENCE sur notre premier album. C'est avant tout un hommage aux groupes qui nous ont influencés. Et tenter modestement de montrer que la scène française avait une identité sonore bien avant GOJIRA.


VS - Puisque nous parlons de reprises, j'ai remarqué que c'est une pratique qui revient souvent chez BLOODY SIGN. Que ça soit sur scène ou sur disque. PESTILENCE, DEATH, AUTOPSY et maintenant MASSACRA. Faut-il y a voir une forme de fascination pour le
début des années 90 ? N'y a-t-il plus de place pour de nouveaux groupes cultes aujourd'hui ? Le death métal a-t-il perdu de son essence primale ? Et si oui quoi donc ?

Kalévi - On adore jouer des reprises ensemble, c'est très agréable, et cela constitue toujours un certain enseignement ! On joue depuis des années maintenant aussi dans SIFFLE CHOPES, un groupe de reprises avec tous les membres du groupe ainsi que notre ancien bassiste et chanteur Nathaniel. Pour moi, faire des reprises, c'est comme apprendre des secrets de fabrication, apprendre à marcher. On reprend essentiellement de vieux groupes, tout simplement parce que c'est encore ce qui nous donne les claques les plus magistrales, et les groupes que tu cites dans la question ont tous développé un son spécifique, une atmosphère, des couleurs.
Je n'ai pas de fascination orienté vers les vieux groupes… et je reste toujours très au fait de l'actualité dans l'underground… c'est juste que c'est assez ciblé. Pour moi, le death metal, ça doit pas être joyeux, j'aime quand on ressent une agressivité primale, une sorte de souffrance, de noirceur, de mélancolie qui s'évacue positivement dans la musique, et beaucoup de vieux groupes, avec un matériel technique assez restreint, arrivaient bien mieux à faire ressentir des émotions, que la plupart des groupes actuels. Mais je pense que le métal n'a rien perdu, c'est juste plus difficile de trouver cette essence primale. Parce que les médias formatent les styles, et imposent les modes, cela va dans la facilité du tape-à-l'œil, le groupe hyper technique, ou alors le groupe ultra « satan satan », ou le plus ceci le plus cela. C'est une musique à manger maintenant, mais demain elle sera périmée, et remplacée par une nouvelle.
Néanmoins, quand tu es dévoué, il suffit de chercher en fait, et tu trouveras toujours des groupes sincères, et dont le message reste fidèle au Créateurs, tout en étant bien implanté dans leur temps, des groupes comme KAAMOS ou REPUGNANT (malheureusement tous deux enterrés), NECROS CHRISTOS, un nombre incalculable de groupes sud-américains, arpentent/arpentaient le chemin plus obscur du death, initié par des groupes comme POSSESSED, NECROVORE, AUTOPSY, les vieux MORBID ANGEL…
Et non, je pense qu'il n'y a plus trop de groupes cultes à venir, à de rares exceptions près. Cela revient à ce que je disais juste avant, le poids des médias est tel, et la société de consommation à un tel stade, que la vie de nos jours consiste à être spectateur d'un présent éternel. C'est l'héritage MTV, américain, une mode en balaie une autre, tous les jours. Comme ça on achète, et on oublie aussitôt ce qu'il y avait la veille. Rien ne doit durer, si ce n'est le renouvellement.


VS – J'ai quand même l'impression que BLOODY SIGN a du mal à se reconnaître dans son époque non ? Même si le death old school connaît actuellement un revival qui n'a jamais été aussi vigoureux, vous auriez sans doute aimé écumer les salles 10 ans plus tôt
non ? Parallèlement, tu semble assez volubile et lucide sur le sujet de l'évolution de la musique dans la société de consommation. Est-ce que c'est le genre de sujet que tu te verrais aborder ailleurs que dans une interview ?

Kalévi - C'est d'une telle évidence hehe. Tout vacille souvent en fait. Je peux être très optimiste un jour et me sentir vraiment appartenir à quelque chose de quasi concret, et le lendemain ne voir plus aucune issue. Mais au fond de moi, je sais que quoi que je pense, j'ai raison et les autres ont tort haha. Je ressens le besoin de faire de la musique, et quels que soient les chemins de l'industrie du disque (ou de l'industrie d'absence de disque) je continuerai. Oui, l'évolution de la musique… ou plutôt la régression de la musique, et sa place dans la société, c'est un sujet que j'aime beaucoup fouiller. Mais cela reste dans des termes très larges, sans forcément rentrer dans les cadres de micro mouvements métal ou non. Ce qui me peine surtout, c'est le manque de spiritualité et le caractère jetable de la musique, de faire des modes qui durent un jour, de forcer les gens à oublier le passé en leur donnant tous les jours de la merde à bouffer, en tronquant la réalité, en bafouant le côté sacré et rituel de la musique. Putain, la musique, c'est tellement beau, des fois j'ai envie de chialer quand mes oreilles se perdent dans le fatras médiatique. C'est un sujet sur lequel je suis très prolixe après avoir bu quelques bières ou fumé un pèt', mais je ne me vois pas l'aborder par exemple de manière « sociale » dans de la musique. Même si cela transparaît un peu de manière métaphorique dans nos compos.


VS – Ok nous allons donc revenir à l’album avant que tu ne verses ta p’tite larme. Tu parlais peu avant de l’intro du Faust de Gounod intégrée à la reprise de MASSACRA. Cette utilisation de la musique classique c’est un peu nouveau pour BLOODY SIGN.
Pourquoi cette idée ?

Kalévi - oui et non en fait! de manière latente, je suis assez inspiré par des compositeurs de musique contemporaines ou bien des mecs comme Stravinsky, des maîtres du contrepoint et de l'harmonie. Donc, de ce point de vue-là, c'est évident que ça se ressent dans BLOODY SIGN si tu écoutes attentivement et que tu penses à cela à ce moment. Mais dans la forme, effectivement, on a jamais fait ça avant. Disons que c'est vraiment pour le fun et parce qu'il s'agit d'une reprise. Dans le cadre des compositions de BLOODY SIGN, je ne pense pas a priori que cela se produise. Mais là... l'occasion était trop belle pour la laisser passer.


VS – Oui, effectivement pourquoi ne pas se faire plaisir… En préparant cette interview j’ai remarqué deux aspects bien distincts dans tes propos. D’un côté une emphase assez mystique qu’on retrouve dans les textes de BLOODY SIGN mais d’un autre côté tu as
un regard plein de lucidité sur le monde qui t'entoure même si tu te laisse parfois guider par ton enthousiasme. Ces deux facettes font-elles parties intégrante de BLOODY SIGN ou ne s'agit-il que d'une dualité personnelle te mettant un pied dans le monde réel et un autre dans le mysticisme et les paradis artificiels ?

Kalevi - je pense que cela me concerne bien plus que mes deux autres partenaires. Cette facette de ma personnalité, beaucoup de gens l'ont déjà notée, moi je ne m'en rends pas trop compte, mais je sais que c'est présent dans la musique que je compose. Donc, c'est difficile de répondre, et d'autant que cela dépasse trop le cadre stricte du groupe, de la Musique. Ma quête en tant qu'être humain est de parvenir à un équilibre, pas l'équilibre des autres, ou celui de tout le monde, mais celui que je pense être le meilleur pour moi.
Je suis passionné d'anciennes croyances, de poésie, de philosophie, de sagesse orientale, oui, d'une certaine forme de mysticisme. Mais on ne peut pas rester aveugle face au monde, et il faut trouver un équilibre ici même, et ramener la spiritualité à toi, sur terre. Entre angoisse et quiétude, extérieur et intérieur, petit et grand, tous ces contraires façonnent ton être, qui que tu sois, et la balance est différente entre chacun d'entre nous! et finalement, ils ne sont pas contraires, mais participent de ton unité à venir.
Inutile de perdre des lignes à dire que je ne me sens pas à l'aise dans ce monde. Mais une chose est sûre, c'est ce malaise qui me fait vivre, qui me donne envie de me battre. Il faut rester vigilant, ouvert et fermé en même temps, et ne PAS DORMIR... mais rêver…


VS - BLOODY SIGN fait-il partie d'une part de rêve ou est-ce au contraire une prise bien ferme dans la réalité. Après tout, il y a une véritable part d'aventure, et pas seulement humaine, dans le groupe. Quand on voit tous ces endroits, toutes les
mésaventures par lesquelles vous êtes passés avec BLOODY SIGN lors de vos tournées, il y a au-delà de la musique, un côté très rocambolesque dans toutes ces histoires...

Kalevi - BLOODY SIGN est une réalité, je crois que c'est clair hehe. On est tous les trois avides de propager notre musique, surtout dans des pays où les oreilles ne sont pas totalement formatées et orientées. Tu ajoutes à cela beaucoup d'inconscience la plupart du temps hehe, et c'est sans doute pourquoi on a concrétisé des tournées et qu'on est allé jouer dans des pays assez "barrés". Il est évident que n'importe quel groupe qui y croit et le veut peut y arriver.
BLOODY SIGN, c'est un investissement, et quand tu te donnes du mal pour ton groupe, t'as envie de répandre ton message. Pour moi ça sert à rien de te crever le cul à composer comme un salaud et ensuite de rester dans ta piaule. Cette musique doit se véhiculer partout où elle le peut.
L'an passé, on n'a pas beaucoup joué, mais cette année on va vraiment essayer de mettre les bouchées double. On a quelques projets à concrétiser.


VS - Oui les projets parlons-en. « Explosion of elements » est sorti en 2007 mais je crois que de nouvelles sorties se préparent déjà et que le planning de BLOODY SIGN commence à se remplir pour cette année qui commence. Raconte-nous tout ça...

Kalevi – Oui, tout d'abord fin février sortira sur le label suédois BLOOD HARVEST un EP intitulé "the third escape", avec trois nouveaux morceaux, dont les paroles ont été écrites par notre premier chanteur. C'est une trilogie sur la civilisation, en gros, sa naissance, son évolution, son extinction.
Je suis très content que notre premier chanteur se soit investi là-dedans, et qu'il participe encore d'une certaine manière à BLOODY SIGN.
Je ne sais pas si cela est amené à se reproduire, mais en tout cas, je suis très fier de ces trois morceaux. Ils ont été enregistrés ici en Alsace avec un ami qui lance son studio, on se connaît très bien, et il connaît BLOODY SIGN depuis sa création... ça aide.
En tout cas, je trouve que le son est terrible, profond, ouvert, brut, et c'est sans doute la première fois de ma vie que je trouve que les morceaux sont vraiment bons, qu'on est arrivé à concrétiser les sons qu'on avait en tête.
Et que ce EP soit sur BLOOD HARVEST est excellent aussi. C'est sans doute en Europe l'un des seuls labels vraiment dévoué au putain de death metal, et je suis très fier de cela.
D'autre part, sans que ce soit officialisé, "Explosion of Elements" devrait aussi sortir en LP sur ce label au courant de l'année. En ce qui concerne les concerts, on va essayer de retourner jouer dans l'est de l'Europe et les Balkans... vu qu'on nous demande d'y retourner, peut-être fin printemps. Le gars de BLOOD HARVEST est assez intéressé aussi. Il devrait nous trouver 3/4 plans en Suède, ce qui pourrait le faire!
McEntee veut aussi absolument qu'on aille aux Etats-Unis pour un petit mois... peut-être cet automne, avec GOREAPHOBIA (ce qui serait carrément ultime) et INCANTATION! On a aussi la race de contacts en Amérique latine, et on essaiera vraiment d'y rejouer, dans plus de pays... mais peut-être pas cette année.
Donc, niveau projet, c'est un 2008 assez gonflé... Maintenant faut-il encore réaliser tout cela.


VS – Je crois que pour terminer, on va vous souhaiter que tous ces projets se concrétisent. En attendant de vous retrouver très bientôt sur une scène ou sur ce fameux disque à paraître. Merci pour ton temps amigo et à bientôt.

Kalévi - Merci pour tout mon cher tonton, et cette interview un peu déviée par moment était un bon vent frais. Merci à tous ceux qui soutiennent BLOODY SIGN, et le death metal dans son côté primal et sombre de manière générale. Ils sont peu de vrais en France, mais bien là. (rires)
Notre EP « The third escape » sort fin février début mars, nos albums sont toujours disponibles,
alors jetez vous dessus... (travaillée la fin !!!)

Liens en relations

www.myspace.com/bloodysign

www.ibexmoonrecords.com

www.bloodharvest.se


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