Keijo - ROTTEN SOUND par TONTON - 1913 lectures
"Après des albums comme « Murderworks » et « Exit » purement grind, il était temps de nous tourner vers un approche sensiblement plus rock’n’roll et moins systématiquement brutale." C'est en ces termes que Keijo, cracheur de carotide titulaire de ROTTEN SOUND, nous expliquait, voilà quelques semainesn l'évolution notable de son groupe qui poursuit sa route qui l'avait déjà mené du crust au grind et qui risque de les conduire à aux sommets du style.


Après la sortie d’”Exit” voilà trois ans, vous avez donné beaucoup de concerts : une tournée scandinave, deux tournée européennes et une tournée US. Comment s’est passé le retour à une vie normale avec moins de décibels, moins d’alcool et plus de
neurones ?
Keijo – (rires) C'est toujours bon de rentrer à la maison même si la vie y est moins trépidante. C'est agréable de retrouver sa famille et ses habitudes même si on aime passer du temps sur la route, jouer chaque soir devant notre public, et rencontrer de nouvelles personnes. C'est sans doute pour ça que nous sommes impatients de repartir en tournée.


C’est aussi l’occasion de se focaliser sur la composition de nouveaux titres peut-être ?
Keijo – Oui effectivement mais pour être franc la majeure partie de nos morceaux sont composés pendant les tournées. Il faut croire que l'atmosphère, la frénésie des tournées nous rend plus productifs sur le plan musical. J'écris également quelques textes mais c'est dans notre local de répétition que les titres voient réellement le jour.


Cela vous a pris quand même pas mal de temps pour revenir avec ce nouvel album « Cycles ». Est-il facile de travailler sur du neuf quand « Exit » le disque précédent a été autant plébiscité ?
Keijo – Tout d'abord nous avons dû trouver un nouveau batteur suite au départ de Kai ensuite nous avons enregistré le mini CD « Consume to Contaminate ». La plupart de ces titres étaient déjà plus ou moins aboutis avant même que nous changions de batteur, donc ç'a été assez rapide. Il est exact que cela nous a pris 3 ans avant de revenir avec « Cycles » mais notre planning a été tellement chargé que le temps nous a semblé bien court.


Justement j’aimerais revenir sur les raisons du départ de Kai, votre batteur, après la tournée européenne. Je vous avais vu lors d’un show mémorable à Paris et tout semblait aller pour le mieux entre vous. Que s’est-il passé exactement ?
Keijo – Disons que les choses se sont faites assez naturellement. Kai avait un travail, une famille. Il aimait jouer avec nous mais avec la sortie d'« Exit » les choses se sont accélérées pour Rotten Sound et il n'avait plus la disponibilité nécessaire au groupe. C'est donc avec lucidité qu'il a préféré laisser sa place plutôt que de nous freiner dans notre carrière. Dans tous les cas, Kai est toujours notre ami même si nous avons dû faire face à son départ.


Oui, j’imagine que cela n’a pas été si facile de lui choisir un remplaçant…
Keijo – Bien au contraire, Sami (Latva) était un de nos proches. Toni, notre bassiste, joue avec lui dans Deathbound et Havoc Unit (NDT : le nouveau nom de …And Oceans) et c'est donc assez naturellement que nous lui avons proposé de nous rejoindre.


Justement, Deathbound est un groupe assez proche musicalement de Rotten Sound. Est-ce que vous ne craignez pas que cette association ne vous conduise à une similarité musicale encore plus poussée ?
Keijo - (rires) Non ça n'est pas quelque chose que nous redoutons particulièrement Deathbound est un groupe davantage porté sur le brutal death alors que nos racines sont plus punks même si cela est moins flagrant qu'à nos débuts. Et puis Sami a apporté à Rotten Sound une approche différente des rythmiques. Kai était un batteur de formation jazz ( !!!) alors que Sami a une formation plus extrême. Kai était devenu un pur batteur de grind avec le temps mais Sami nous a apporté une approche légèrement plus différente avec plus de feeling, une approche plus rock'n'roll.


C’est sans doute ce qui explique ce petit côté rock’n’roll mais également les parties lourdes qui sont plus présentes que jamais sur « Cycles ».
Keijo – C'est partiellement vrai mais cela vient surtout du travail de composition de Tony (basse) et Mika (guitare) qui ont voulu faire évoluer le groupe dans une direction plus heavy. Après des albums comme « Murderworks » et « Exit » purement grind, il était temps de nous tourner vers un approche sensiblement plus rock'n'roll et moins systématiquement brutale. « Cycles » et ses passages plus lourds est une nouvelle étape dans l'évolution de Rotten Sound. Le titre de la compilation « From Crust till grind » symbolise assez fidèlement le chemin parcouru.


Puisque nous parlons de « Cycles » j’aimerais que tu m’expliques un peu le titre de ce nouvel album « Cycles ». Rotten Sound nous avait habitués à des titres courts mais nettement plus subjectifs du point de vue de la brutalité. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Keijo – Ce titre est principalement lié à l'ensemble des textes qui figurent sur cet album car tout dans l'histoire de l'humanité est une histoire de cycles qui se reproduisent encore et encore et qui n'auront d'autres effets que de nous conduire à notre perte. L'être humain étant incapable de tirer des leçons de ses expériences aussi néfastes soient-elles, « Cycles » traite de l'extinction inévitable de l'humanité. Je sais que cette vision peut sembler exagérément pessimiste mais il suffit de regarder autour de nous pour s'en apercevoir. C'est ce que j'ai fait personnellement et c'est de là que j'ai trouvé l'inspiration pour mes textes.


Crois-tu que tu pourrais écrire sur tous types de sujet ou arrive-t-il que tu t’autocensures parce que les sujets sont trop douloureux ou trop proches ? Je pense notamment au drame qui a frappé la Finlande la semaine dernière ; cette tuerie qui a fait
plusieurs victimes dans un lycée.
Keijo – Je pense que je pourrais écrire sur ce type de sujet mais sans rentrer dans les détails pour ne pas heurter les gens qui sont directement confrontés à ces situations. Le but n'est pas de blesser des gens pour écrire des chansons mais de soumettre une certaine réflexion sur des thèmes abordés de façon globale.


Pour revenir à l’aspect purement musical de « Cycles », j’avoue être toujours surpris de toujours retrouver Rotten Sound avec un album plus brutal, plus percutant que la fois précédente. C’est encore le cas cette fois-ci même si vous avez incorporé des
parties plus heavy. Quelle est la source de vos super-pouvoirs ? La Colère ? La détermination ?
Keijo – (rires) Je pense que cela vient surtout du fait que nous avons appris à nous autoproduire correctement en studio. Nous avons commencé avec « Consume to Contaminate ». Le but principal pour nous était de sonner rapide tout en restant précis et de ne surtout pas sacrifier l'une ou l'autre de ces caractéristiques. Travailler seuls nous a permis de conduire Rotten Sound à un stade supérieur et à une meilleure perception de notre musique.


Une bonne partie de la presse vous compare à Nasum. Tu trouves cela plutôt flatteur ? Tu trouves que c’est une connerie de journalistes ou bien les deux ?
Keijo – C'est toujours un honneur que d'être comparé à Nasum mais je ne pense que nous devions nous voiler la face. Nasum incarnait un grind moderne et je ne suis pas persuadé que ça soit exactement notre cas. Nasum reste une source d'inspiration permanente mais pas plus qu'Extreme Noise Terror ou Napalm Death.


Pour passer à autre chose, je voudrais connaître ton sentiment sur les débuts de Rotten Sound. La période crust du groupe, te manque-t-elle ?
Keijo – Je ne crois pas nous ayons complètement gommé le crust de nos inspirations. Nous avons gardé cet esprit très punk et sardonique qui caractérisait déjà nos débuts. Et puis, les titres que nous composions sont toujours présents dans nos concerts. C'est toujours avec le même plaisir que nous les jouons et le public vient également pour retrouver ces morceaux qui leur ont fait découvrir Rotten Sound. Je reste un fan absolu de crust et plus particulièrement la scène anglaise que je suis avec grande attention.


Avant de terminer cette discussion j’aimerais qu’on parle un peu de la notoriété dont bénéficie Roten Sound en Finlande. « Exit » et « Consume to contaminate » ont tous les deux été classés dans les charts nationaux. Un groupe de grind parmi les
meilleures ventes d'albums, ça laisse rêveur et laisse planer des doutes sur la santé mentale de tes compatriotes. Mais je voulais quand même te demander s'il était facile de critiquer une société quand celle-ci achète des disques de Rotten Sound ?
Keijo – (rires). Je te rassure, il y a également beaucoup de merdes dans les charts finlandais et notre succès nous ne le devons qu'à nos fans. Ce n'est pas vraiment la société qui achète nos disques, c'est notre public.


Quand même… pas facile de garder un esprit punk quand on fait de la musique meanstream…
Keijo – (rires) tu crois vraiment que nous sommes meanstream ? Bon, on ne passe pas encore sur MTV mais on pourrait sans doute leur proposer une paire de titres pour agrémenter leurs programmes. C'est une idée que je vais soumettre aux autres.


Je suis certain qu’ils seront enthousiastes. Pour finir j’aimerais en savoir davantage sur votre programme pour les mois à venir et si tu comptes nous ressortir les jolies petites cornes que tu portais parfois sur scène dans le passé?
Keijo – (rires) Hé bien je ne vais pas ressortir les fameuses cornes vu que j'avais l'air particulièrement stupide avec ça sur le caillou.


Une bonne chose!
Keijo – Du côté des tournées, nous allons tourner quelques week-end par chez nous en février puis ça sera au tour de l'Europe pendant trois semaines en mars. L'affiche n'est pas encore définitive mais VICTIMS est déjà confirmé et il y aura probablement un groupe de Deathwish Records.

Liens en relation :

http://www.rottensound.com/

http://www.myspace.com/rottensound

http://www.spinefarm.fi/


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