Paul Masvidal (guitare, chant) - CYNIC par LAMYXINE - 3551 lectures
A l'issue du fabuleux concert de CYNIC dans le petit bar suisse de BadBonn, nous avons eu le plaisir de rencontrer un Paul Masvidal extrêmement disponible, méditatif et zen. En plus d'une plongée dans les années 90, cette légende du Death technique nous a gratifiés d'une leçon de musique et d'une leçon de vie...


LaMyxine : Tout d’abord bonjour et merci de nous accorder un entretien après votre concert.

Jérémie : Pour commencer, peut-être peux-tu nous en dire plus au sujet de la réunion de Cynic ? Pourquoi vous êtes-vous réunis ?

Paul : Hé bien, il y a beaucoup de raisons et en premier lieu des raisons spirituelles. J'ai reçu un email d'un fan russe qui me disait qu'il avait fait un rêve, ensuite j'ai fait un rêve puis Sean a fait un rêve, j'ai reçu un coup de téléphone de Kelly d'ATHEIST… Il y a eu beaucoup d'évènements qui se sont produits au cours de la semaine et j'ai dit : « Nous devons le faire ». Cela fait partie de ce genre de choses où rien n'est écrit mais où l'on se rend compte que les fans attendent cela, que cela a de l'importance. On se dit : « Il faut le faire »…


Jérémie : En fait, vous pensiez que le moment était venu.
Paul : Oui, c'était une somme d'un tas de choses qui surviennent… spirituellement, et puis l'énergie des gens, l'amour des fans, la demande était là…


LaMyxine : A ce jour, si l’on considère les retours du public concernant la reformation de CYNIC, tout le monde semble plutôt positif. Devant ce succès, peut-on attendre quelque chose de plus pérenne dans le futur?
Paul : Oui, il y a tellement d'amour et d'énergie qui viennent des fans que cela m'inspire pour écrire de la musique. J'ai écrit pas mal de matériel pour CYNIC ces deux dernières années, sans finir les chansons… Plutôt des petites idées, des riffs… Ce qu'il faut faire, c'est se mettre à travailler dessus et voir ce que cela donne. Si cela me plaît, on aura peut-être de quoi faire un deuxième album. Mais bon, on verra, une chanson à la fois.


LaMyxine : C’est plutôt rare de voir autant d’intérêt, de passion et même d’amour des fans pour un groupe qui s’est séparé depuis tant d’années. Surtout dans la scène extrême...
Paul : Oui, c'est intéressant de voir que le disque a survécu et que les gens continuent de l'aimer. Cela fait partie de ces choses que je ne peux pas expliquer. Je pense que la musique traverse le temps et les modes et quelque part « Focus » a fait cela. J'en suis très reconnaissant. Je ne sais pas comment cela s'est fait, mais cela s'est fait, et c'est bien.


Jérémy : Si vous enregistrez un nouvel album, ressentirez-vous une quelconque pression ?
Paul: Probablement pas, sauf si je me mets la pression. Mais pas de l'extérieur. Pour moi être un musicien et écrire de la musique est tellement naturel que je ne dois vivre qu'avec ma propre folie, sans me prendre la tête car c'est cela le plus dur : terminer les choses, faire en sorte qu'elles soient les plus parfaites possible… La pression vient de moi plus que de l'extérieur.


Jérémy : … et des autres membres peut-être ?
Paul : Oui… Sean est peut-être la seule personne qui travaille vraiment étroitement avec moi, il me dira : « Non, Oui, Non.. » (rire) ça dépendra aussi de qui travaille avec moi sur l'album, peut-être sera-ce Chris et David… On verra. Mais j'aimerais que lorsque tout sera presque terminé, que le squelette des chansons sera définitif, que nous nous enfermions entre musiciens et jouions les chansons. Peut-être que nous fassions quelques concerts parce que c'est agréable de jouer cette nouvelle chanson (Evolutionnary Sleeper). C'est juste bien de jouer live. Tu comprends les chansons de manière différente par rapport au studio. Juste une approche différente. Il y a plus d'énergie.


LaMyxine : justement, quelle est l’histoire de cette nouvelle chanson, « Evolutionnary Sleeper » ?
Paul : Je ne sais pas vraiment, c'est juste une chanson que j'ai terminée probablement un mois avant la tournée, et… je ne sais pas… j'ai dit à Sean « c'est une chanson de CYNIC ça. » On l'a jouée encore et encore avec Chris et David et c'est arrivé comme ça, sans vraiment l'expliquer. Tout naturellement.


LaMyxine : Donc c’est une chanson récente.
Paul : Oui, nous l'avons terminée juste avant la tournée, il y a un ou deux mois. J'avais des idées au cours des 6 derniers mois, mais nous l'avons terminée juste avant de partir


LaMyxine : Et donc c’est plutôt positif pour les fans que nous sommes…
Paul : Oui, j'étais content, car pour moi c'était chouette d'avoir quelque chose de nouveau plutôt que de n'avoir que des chansons que tout le monde a déjà entendues. C'était important pour moi d'apporter quelque chose que personne n'avait entendue jusqu'alors.


Jérémie : Durant le concert, les voix Death étaient enregistrées. Normalement, c’est Tony (Freihoffer) qui est chargé de faire ce genre de vocaux. A-t-il fait quelques concerts au début de la tournée ?
Paul : Non, il n'a joué aucun concert sur cette tournée, il devait la faire mais lorsque je leur ai dit combien il me serait possible de les payer… tu sais il n'est pas dans le « music business », il est entrepreneur, il gère ses affaires et il m'a dit « tu sais, je préfère faire mon boulot et gagner ma vie ». Je crois que ce n'est pas vraiment pour lui d'être dans un groupe, sur la route. Il est loin de tout ça, loin de la « rock'n'roll industry », rires.


Jérémie : Si vous enregistrez des nouvelles chansons, y aura-t-il des vocaux Death ?
Paul : Peut-être, tu sais, une chanson à la fois…


Jérémie : Si il y en a, qui fera les voix ?
Paul : Oh ça serait Tony, enfin… peut-être. J'aime sa voix « brutale », la façon dont elle sonne. Il est passionné et chargé en émotion. J'aime le son qu'il en tire… Mais bon, on verra, chaque chose en son temps. C'est tout de même cool pour l'énergie, tu vois, les parties « raw » et gutturales. On verra.


LaMyxine : Alors tu aimes toujours les vocaux gutturaux ?
Paul : Ouiii, parfois, oui. Je suis toujours un grand fan de John Tardy, la voix de Kelly d'Atheist est géniale. Je ne suis pas très fan des voix « grind gore », tu vois « grouhouhou » (les grunts quoi, ndLa Myxine), j'aime plus les voix mediums « Rahhhhh » (très convainquant, pas de doutes...). Mais oui, j'aime toujours ça, c'est tellement intense, heavy, quand elles sont bien faites, ça marche toujours.


LaMyxine : Es-tu toujours impliqué dans la scène « brutale », tu continues de te tenir au courant des nouveaux groupes ?
Paul : Oui bien sûr, les gens m'envoient souvent des emails avec des liens pour leur myspace, alors oui, j'écoute tout en tas de bons nouveaux groupes, et même sur cette tournée, il y a pas mal de groupes avec qui l'on a joué… avec des influences très CYNIC, comme ce groupe... TEXTURES, et cet autre là… rahhh, je ne vois plus, mais bon, du Death metal progressif. C'est vraiment cool à entendre, toutes ces influences variées, cette nouvelle génération… Il y a plein de groupes, c'est fou ! La scène est tellement gigantesque. Plus importante que jamais.


Jérémie : Nous avions une question à propos du line-up de « Focus » et celui de la tournée. Avez-vous proposé à Sean et à Jason de jouer sur ce tour ?
Paul : Oui, nous l'avons fait. Sean ne joue pas vraiment « live ». Il est professeur à l'université, il enseigne la musique, la théorie... Il aurait fait deux ou trois shows, mais partir 3 semaines… Donc on a demandé à Sean en premier, mais Jason, tu sais, il ne joue malheureusement plus vraiment de guitare. Il a une famille, un business… Il est complètement en dehors de la scène. Je lui ai dit : « Jason, pleeease » et il m'a répondu « mais je ne peux même plus jouer ce genre de trucs maintenant » (rires). « Mais allez-y, je comprends que vous devez le faire… ».
Quand à David (Senescu), il a été fantastique. Il est vraiment dans les parties de Jason, il les interprète à la perfection. Parfois, j'ai l'impression d'avoir Jason à ma droite, et non. C'est curieux mais ils ont des styles similaires même lorsqu'il joue autre chose que les lignes de Jason. Ils coïncident parfaitement.


Jérémie : Est-ce que c’était l’un de tes amis ?
Paul : Non, je l'ai rencontré grâce à un ami commun, un pianiste de Free jazz in L.A. Je lui avais dit que nous recherchions un guitariste et il m'a dit « Tu dois voir ce type », et comme en plus il vit à LA aussi... C'était important d'avoir quelqu'un sur place pour répéter beaucoup.


Jérémie : Certains disent que CYNIC c’est du jazz metal. Qu’en penses-tu ?
Paul : Par certains côtés, c'en est, parce qu'il y a des guitares Heavy mais c'est aussi beaucoup d'autres choses. Une chanson comme « Textures » par exemple n'est pas vraiment Métal, c'est plus de la fusion, « Sentiment » est une sorte de « Space Rock » mais une chanson comme « Uroboric Forms » est vraiment Death Metal : heavy et directe. Chaque chanson a son propre monde.


LaMyxine : En parlant de jazz, si l’on se plonge un peu dans le passé, juste après « Focus » vous avez enregistré une démo avec PORTAL, une démo qui pour moi ressemble plus à un album. Pourquoi cette « démo » n’est-elle jamais sortie ?
Paul : Bien... Roadrunner a payé pour cette démo, et ils sont propriétaires des masters. Nous essayons de faire en sorte qu'ils nous les rendent mais nous sommes dans une situation où ne pourront rien sortir tant qu'ils ne diront pas : « Vous pouvez les avoir.» Donc en fait c'est plus une histoire de business, de label, car ils ont les droits comme ils sont propriétaires de « Focus » aussi.


LaMyxine : Le problème, c’est que c’est disponible sur internet, sur les peer-to-peer. Donc pour vous, c’est une perte de royalties.
Paul : Pour nous c'était une démo, pas un vrai album, alors je ne vois pas de problème au download, au partage. En tant que musicien, il n'y a pas vraiment de royalties à gagner sur les ventes de disque, et internet a tout fait... Nous devons plutôt jouer et gagner de l'argent sur le merchandising. Peut-être ferons-nous quelque chose comme des mp3 exclusifs, que nous pourrons offrir des shows que nous enregistrons (beaucoup de vidéos sont déjà dispo sur leur myspace, ndL,aMyxine) et des nouvelles choses… On verra.


LaMyxine : Pour moi, PORTAL sonne vraiment jazz, un peu comme John MacLaughlin en jouait dans MAHAVISHNU ORCHESTRA ou actuellement dans SHAKTI, est-ce une grande influence pour toi ?
Paul : Oui, c'est une énorme influence. L'un de mes albums préférés de MacLaughlin est « My Goals Beyond », tu connais cet album ? c'est fabuleux, et SHAKTI, plus indien… génial. Oui, John MacLaughlin est une influence importante, et en général, tous les mecs qui jouent de la fusion, comme Scott Henderson et TRIBAL TECH, puis la guitare classique comme Segovia. Je suis juste fan des grands musiciens… Et les trompettistes bien sûr : Charlie Parker, John Coltrane…


LaMyxine : Au début du concert, il y avait une introduction tribale, avec des voix indiennes ou tibétaines, y a-t-il quelque chose de religieux dans votre musique ? Un message ?
Paul : Non, pas consciemment, plutôt de l'ordre du spirituel mais pas religieux dans le sens conventionnel. Il y a un feeling spirituel. Beaucoup de paroles traitent de cela, très introspectives, le regard tourné vers l'intérieur, elles posent des questions. C'est la vibration de CYNIC en effet.


LaMyxine : Merci, c’était justement l’une de mes questions. Quand on écoute la musique de CYNIC, on peut ressentir quelque chose de zen, qui incite à la méditation. Est-ce quelque chose que tu souhaites réellement exprimer dans ta musique ?
Paul : Je pense que c'est plus quelque chose qui se produit naturellement, parce que je médite beaucoup, j'ai fait un énorme travail spirituel sur moi-même. En tant que musicien qui évolue, qui travaille avec la spiritualité, quand j'écris de la musique, c'est une part de moi-même. C'est juste plus honnête quand c'est présent car c'est moi. C'est plus vrai, plus proche de ce que je suis. J'essaie d'être transparent, d'écouter ce qui se passe autour. Ce n'est pas MA musique, mais elle appartient à tout le monde. Un musicien pour moi, c'est plus quelqu'un qui écoute… la musique dans les arbres, des oiseaux, du vent. C'est partout, j'entends de la musique tout le temps.


LaMyxine : C’est intéressant à entendre, surtout pour quelqu’un de la scène Métal où tout le monde essaie d’être le plus technique, le plus brutal possible.
Paul : Oui, je pense que le truc est là. Souvent les artistes s'éloignent de ce qui est important, en voulant être trop technique ils perdent le feeling. Quand tout devient intellectuel, on perd le cœur. On doit trouver un équilibre, ne pas devenir trop intellectuel ou on perd l'âme.


Jérémie : Quel est ton sentiment, d’avoir été l’un des premiers à jouer du Death technique dans les annés 90?
Paul : Oh je ne sais pas, il y avait pas mal de groupes avant : WATCHTOWER, LUDICHRIST même s'ils n'étaient pas trop Death Metal, ils étaient plutôt de la scène expérimentale brooklino-new-yorkaise mais vraiment techniques. Il y avait beaucoup de groupes différents à ce moment-là qui nous ont influencés. On a juste fait ce que l'on a fait sans vraiment y penser. On a essayé de rester vrai en tant que musiciens et d'écrire des chansons qui sonnaient bien. On n'essayait même pas vraiment d'être technique, pour moi c'était juste le moyen de rendre les choses intéressantes. C'était naturel, organique, une part de ce que nous étions.


Jérémie : Que ressens-tu aujourd’hui d’avoir joué sur « Human », un album culte. De la fierté?
Paul : Oui, j'en suis fier. J'ai tellement appris d'avoir travaillé aux côtés de Chuck. J'avais 18 ans lorsque j'ai commencé à travailler avec lui, c'était sur la tournée « Leprosy », puis j'ai fait des concerts pour « Spiritual Healing » et quand nous avons enfin fait « Human », c'était un ami depuis de nombreuses années. Une sorte de mentor aussi, parce qu'il était plus âgé que moi et Sean, il était dans le business et nous avons beaucoup appris en le voyant gérer toute cette folie qu'était le business à cette époque, déjà tellement corrompu. C'était un honneur de bosser avec lui, parce que c'était vraiment un excellent songwriter, il composait un Death Metal très catchy, il avait un style qui a influencé tellement de groupes. Être associé à son testament, c'est génial et j'en suis reconnaissant.


Jérémie : Penses-tu que le succès de DEATH a donné plus d’impact à CYNIC ?
Paul : Oui, cela nous a beaucoup aidé, spécialement avant que « Focus » ne sorte car on venait de faire « Human », Jason était dans MONSTROSITY et Tony dans ATHEIST, PESTILENCE, cela nous a fait beaucoup de publicité.


LaMyxine : Peut-être puis-je poser quelques questions sur AEON SPOKE, ton « nouveau » groupe ? C’est un groupe qui s’oriente plus vers la « pop » ou l’ « easy listening » et qui devrait donc rencontrer un plus large public.
Est-ce un moyen pour toi de vivre de la musique ? De gagner simplement plus
d'argent ?


Paul : Non… pas vraiment. Je pense juste que j'avais cette autre part de moi, en tant que fan des BEATTLES et de la bonne « pop music », qui aurait aimé chanter et jouer ce genre de chansons. C'était donc quelque chose de naturel de vouloir jouer aussi cette musique. Cela fait partie de l'évolution d'un musicien.


LaMyxine : As-tu le même plaisir, la même intensité à jouer la musique technique de CYNIC qu’à jouer quelque chose de plus simple comme AEON SPOKE ?
Paul : Ce sont deux types d'intensités différentes. AEON SPOKE est plus « ambiant », plus ouvert et méditatif . CYNIC est plus intense et précis. Ce sont deux choses très différentes et j'adore ça car c'est comme si j'avais deux cerveaux différents, deux univers différents. AEON SPOKE, c'est un peu comme si… j'avais les pieds sur Terre, « Ici et Maintenant », CYNIC c'est le ciel et les planètes, peut-être même un peu futuriste.


LaMyxine : Est-ce parce qu’AEON SPOKE a plus les pieds sur Terre que l’on peut y déceler plus de tristesse ?
Paul : Oui, exactement. Je pense que le feeling dans CYNIC est plus aérien. AEON SPOKE est beaucoup plus humain.


LaMyxine : Et humanité rime avec tristesse ?
Paul : Non, pas exactement. AEON SPOKE est ouvert, réaliste et accepte les humains tels qu'ils sont. La vie en général est dure. On essaie de faire notre chemin en sachant que nous mourrons tous un jour, notre vie est transitoire, nous perdons des amis… Accepter cela conduit à un certain degré de résignation et tu permets à ton cœur de s'ouvrir. C'est une tristesse, mais une sorte de tristesse courageuse qui t'apporte de la force. Ce n'est pas « je me sens malheureux pour moi », pas du tout. C'est une humanité, une droiture face à cela, accepter les choses telles qu'elles sont. C'est le genre de tristesse avec laquelle je veux être connecté.
On compare toujours, on veut toujours que les choses soient différentes de ce qu'elles sont ce qui nous conduit à la dépression: j'aimerais que ma petite amie soit plus belle, je souhaiterais avoir une famille différente, j'aimerais quitter mon boulot.. toutes ces choses, ces comparaisons au lieu d'accepter les choses telles qu'elles sont, au lieu de faire en sorte que cela marche, d'accepter la vie. C'est ça, la tristesse que j'essaie d'embrasser, d'être cohérent avec ce que nous sommes sans faire semblant que toute va bien car ce n'est pas le cas.
J'essaie d'ouvrir mes yeux et de regarder beaucoup de choses en tâchant d'être plus doux et plus fort à la fois.


LaMyxine : Ta musique est une thérapie, en quelque sorte.
Paul : Tout à fait, je deviendrais fou sans elle.


LaMyxine : Mais cela pourrait être une thérapie pour tout le monde…
Paul : Je le pense en effet, je pense que si c'est vrai pour le musicien et qu'il est honnête dans sa musique, les gens le ressentent. En tant qu'artiste, tu ne peux mentir. Quand j'écoute un artiste, je sens si ce qu'il dit est la vérité. C'est l'une de ces choses pour lesquelles tant que je serai vrai dans ce que je ferai, les gens sentiront que c'est réel. La musique est quelque chose de très transparent. Tu sais quand c'est du « show » ou si c'est honnête, tu sais d'où vient l'artiste. Il faut toujours essayer d'être le plus proche possible de cette vérité mais c'est une quête sans fin. Tu essaies toujours et cela ne se termine jamais.


Jérémie : Est-ce qu’il y a encore d’autres styles musicaux, d’autres émotions que tu souhaites explorer ?
Paul : Oui. Je suis actuellement en train de travailler sur une symphonie de guitares, du matériel instrumental. Il y a beaucoup de choses que je souhaite faire et il y a beaucoup de choses que j'ai faites et que je n'ai pas sorties. Je commence à penser à mettre toutes ces choses ensemble et à les publier.
Et que faire d'autre ?? L'un de mes buts dans la vie est d'aider les gens, je travaille avec eux, d'écrire de la musique et de méditer. Ce sont mes trois passions et cela n'a pas de fin. Il faut toujours se dépasser, aller de l'avant et faire des choses différentes. C'est ce que j'essaie de faire de nouvelles couleurs, de nouveaux sons.


LaMyxine : Beaucoup de travail en perspective..
Paul : Oui. C'est un peu comme un écrivain qui doit chercher une nouvelle voix, pour écrire un nouveau livre. C'est un travail difficile de se réinventer soi-même, une tâche énorme. C'est pour cela que lorsque je parle d'un nouvel album de CYNIC… ça doit être, whaouhh, très différent et aller bien au-delà de « Focus ». Quelque chose de nouveau. C'est pour cela que je prends une chanson à la fois.


Jérémie : Peut-être un dernier mot pour les fans français ?
Paul : Vous êtes français ?? (l'interview a été réalisée en Suisse, ndLa Myxine) Où est-ce que vous vivez les gars ?
LaMyxine : Du côté de Strasbourg
Paul : Ah ouais, OK, génial. Je dois vous dire que les fans français ont pour l'instant été les plus incroyables avec nous. Nous avons fait le Hellfest et hier soir nous jouions à Paris... Et mon Dieu… blown away... Tellement passionnés, intenses. Dans la foule l'ambiance était électrique. J'ai dit au public hier soir : « Est-ce que nous pouvons déménager à Paris ? Est-ce que quelqu'un peut nous accueillir parce que je veux vivre ici , je veux apprendre le français! ». C'est un pays tellement beau, avec une telle culture. Tu sais, je suis d'origine espagnole, ma famille vit à Barcelone. Je vois beaucoup de similarités culturelles entre la France et l'Espagne. Les Français sont en grande partie responsables de notre réunification, c'est très particulier pour moi, car il y a tellement d'amour entre les Français et CYNIC. Je ne sais pas pourquoi mais les Français aiment CYNIC et c'est tout. C'est chouette. Vous comprenez la musique, de façon profonde et émotionnelle, ça vient du cœur.


Jérémie : Donc tu devrais être de retour en France bientôt...
Paul : Oh oui, j'aimerais enregistrer un disque à Paris, et vivre dans votre pays, apprendre la langue, la culture. Travailler ici.


LaMyxine : Oh, il y a du monde qui serait sûrement prêt à t’accueillir.
Paul : Ah ah, file mon adresse, mon email dans ton interview, rires…


LaMyxine : Merci beaucoup!
Paul : Merci à vous.


Interview réalisée conjointement par La Myxine de VS, Jérémie de Radio Campus Besançon et Yann de Hard as a Rock. Merci à eux de nous avoir permis d'utiliser aussi leurs questions.

Liens relatifs :

http://www.cynicalsphere.com/

http://www.aeonspoke.com/


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