Voici une interview datant du 17 décembre 2006 juste avant le concert de MYLIDIAN à la Maroquinerie. Oui, je sais, ça date, mais après tout plein d'ennuis de disque dur, de FAI (un conseil, fuyez Noos comme la peste), sans oublier la flemme, je peux enfin vous la livrer. Le groupe français est actuellement en train de travailler sur son deuxième album. "Birth of the prophet", le premier CD, était un véritable petit bijou, mélangeant joyeusement, Opéra Métal, Heavy Metal, Métal Extrême... bref, de quoi plaire à beaucoup de monde. Armendar (chant) a bien voulu répondre à quelques questions.

Pour quelles raisons SUIDAKRA a-t-il annulé sa venue et pourquoi avoir décidé de jouer quand même ?
Armendar (chant) : Ce qu'on a su c'est qu'il y avait un concert de SUIDAKRA prévu la veille qui a été annulé. Alors, pour des raisons de "rentabilité", ça leur coûtait trop cher de venir en France que pour une date, donc il a été convenu d'un commun accord avec Elianor qu'ils ne feraient pas cette date. Nous, on a vu avec Elianor si on la maintenait ou pas sans tête d'affiche. Elianor a réussi à trouver d'autres groupes, alors autant maintenir la date.

Ca n'a pas posé de problème au niveau des réservations ?
Armendar : Non, pas à ma connaissance. Non, il y a même eu plus de billets de vendus depuis qu'il y a deux groupes en plus.

Comment avez-vous réussi à greffer deux groupes en plus aussi vite ?
Armendar : Ca faudrait voir avec l'organisateur, Elianor... Nous, on s'est adaptés, sans aucun souci.

Peux-tu présenter MYLIDIAN à nos lecteurs ?
Armendar : On a un premier album, "Birth of the prophet", qui est sorti en avril 2006 chez Anvil Corp. A la batterie, nous avons Rafaël Léger, qui fait tous les concerts et qui sera sur le prochain album, à la basse Nicolas, au chant Elisabeth et à la guitare Mortek... et moi aussi bien sûr au chant.

Qualifiriez-vous "Birth of the prophet" de concept album ou d'Opéra Métal ?
Armendar : Ca se regroupe un petit peu. C'est un concept album, ça c'est sûr, car il y a une histoire... une histoire qui se déroule sur trois albums, on est parti sur une trilogie. Et Opéra oui, car il y a une influence au niveau orchestral, des choeurs, des arrangements... pour le prochain album également.

Un peu comme les AYREON, AVANTASIA... ?
Armendar : Ce qui nous plaît, c'est cette idée de fil conducteur, d'histoire... je trouve ça beaucoup plus riche, plus intéressant à travailler. C'est plus difficile aussi tu me diras. Mais, ce qu'on voulait faire, c'était ça. Je suis fan aussi de pas mal de séries et je voulais retrouver cet esprit-là. Quelles séries ? Tout ce qui est scénario travaillé, donc "Alias", "Lost", pour le côté psychologique des personnages mis en avant, ce côté huis-clos qu'on a dans "Alias" avec toutes les intrigues... On a voulu reporter un petit peu cette idée-là dans la trilogie.

C'est plutôt la musique qui met en valeur l'histoire, ou la musique qui vient en premier ?
Armendar : On a écrit toute l'histoire, mais une histoire, tu peux pas la remettre telle quelle dans un album, t'es obligé de tailler dans le vif. Il n'y a que 70/80 minutes sur un disque et tu peux pas faire plus. Alors, on a pris les scènes principales de l'histoire qu'on a mises en musique. Mais, c'est vrai que l'histoire est beaucoup plus détaillée, plus riche, car tu peux pas entrer dans le détail sur l'album.

Et donc, l'histoire, ça parle en gros de quoi ? Au moins sur le premier CD, car je suppose que la suite, c'est secret...
Armendar : Oui, c'est top secret (rires). Donc, ça se passe sur Terre au départ. Tu as un groupe d'archimages, dans les années 80, dans un monde semblable au notre, sauf que tout ce qui est occulte est présent en plus. Donc, tu as ce conseil de 12 archimages qui détecte la présence de cette puissance occulte qui arrive sur Terre. Dans ces douze-là, tu en as un qui prend l'initiative de faire un rituel pour arrêter cette venue. Le rituel se base sur le sacrifice d'un être humain et donc il choisit d'enfanter volontairement son gamin, pour le sacrifier à ses 16 ans. Mais, ça ne se passe pas tout à fait comme prévu. La mère, prise de remords, décide de prendre la place de son fils, le rituel n'a pas la force escomptée et donc la puissance occulte arrive quand même. Et là, tu as une guerre qui se déclenche sur Terre où se mêlent intrigues politiques et religieuses.

Un jeu de rôle doit sortir. Ca doit sortir quand et ça va ressembler à quoi ?
Armendar : Le jeu de rôle devrait sortir en 2007. Au niveau de l'univers, c'est un mélange de "Shadowrun", "Cyberpunk", "Vampire - La Mascarade"... Comme on fait du jeu de rôle, on voulait reporter cet aspect-là et ça rejoint ce que je disais tout à l'heure au niveau psychologie des personnages. Dans "Vampire", tu as forcément cette dimension psychologique, basée sur la perte d'humanité. "Shadowrun", c'est pour le petite côté futuriste et occulte. Donc, on s'est inspirés des jeux qu'on préférait et on a fait le notre à partir de personnages que nous, on interprétait. On en avait marre de toujours faire les mêmes jeux, alors on s'est dit, qu'on allait faire le nôtre. Tout est vraiment écrit à l'avance, on a des pavés comme ça de scénarios.

Le deuxième album sortira en même temps ou indépendamment ?
Armendar : Le jeu de rôle devrait sortir avant et le deuxième album devrait sortir vers fin 2007.

Il y aura des invités sur ce prochain album ?
Armendar : On va garder cette idée-là. Peut-être pas les mêmes (NDS : par exemple Sylvie Grare (HEADLINE) et Gaël Feret (MISANTHROPE)), peut-être des surprises. Il y aura des invités, ça c'est sûr. Mais, rien n'est encore sûr... A la fin du troisième album, on arrivera vraiment dans l'univers du jeu de rôle. Dans les trois premiers albums, tu as l'évolution des personnages principaux qui vont créer l'univers en lui-même.

Il est prévu pour quand ce troisième album ? 2008 ?
Armendar : 2009 plutôt je pense.

Et ensuite, vous allez faire quoi, sortir des albums "normaux" ?
Armendar : Qu'est-ce que c'est un album "normal" ? On a déjà plein de scénars qui sont déjà écrits. L'histoire est déjà écrite jusqu'au troisième, mais même les trois d'après. Au niveau scénario, on a vraiment l'embarras du choix, on a des centaines d'heures de jeu mises sur papier. la deuxième trilogie est déjà quasiment écrite. On attend de voir ensuite pour la musique.

Pour "Birth of the prophet", vous avez pas mal travaillé avec les membres d'HEADLINE, comment les avez-vous rencontrés ?
Armendar : On cherchait un studio pas trop loin de chez nous, car on savait qu'on allait y passer pas mal de temps, donc ça nous a aiguillé vers Didier. En parlant avec lui, on s'est dit que ça allait très bien se passer et que c'était l'homme qui nous fallait pour produire l'album. D'ailleurs, le prochain, on le fera avec lui aussi. Pour les claviers, on cherchait quelqu'un qui pourrait faire des arrangements rapidement, alors on a bossé avec Aymeric. Le feeling passait bien avec Sylvie et il nous fallait une voix féminine qui nous changeait de la soprano qu'on avait déjà en lead, et le timbre de Sylvie passait nickel pour le duo. Elle a aussi fait les choeurs.

Au final, l'album est très arrangé, ça doit être difficile de le reproduire en live.
Armendar : C'est pas évident, on a passé beaucoup de temps à travailler en répèt'. Mais, on a quelques bandes pour les choeurs, car c'est pas à deux qu'on va remplacer toute une chorale, même en étant très prétentieux. Donc, on chante, avec des samples derrière, comme RHAPSODY.

Et vous jouez l'album en entier ou vous piochez dedans ?
Armendar : Les deux premiers titres, c'est les deux premiers de l'album, après, on a changé pour avoir des nuances. Si tu viens dans la salle simplement pour entendre l'album dans l'ordre, il n'y a plus de surprise. On voulait changer un petit peu.

Vous avez fait la première partie de VANDEN PLAS en septembre 2006, tu peux nous raconter ?
Armendar : C'est Garance qui a contacté Anvil Corp pour savoir si on était disponible pour la première partie. C'était pas une démarche de notre part au début, on a trouvé ça flatteur. Ca c'est très bien passé, les gars de VANDEN PLAS sont sympas, stricts sur le timming, mais sympas... des Allemands quoi (rires). Mais, ils étaient très contents qu'on respecte le planning. Humainement, ils sont très sympas et ça c'est bien passé aussi avec le public. On avait un petit peur car notre style ne colle pas trop au milieu Prog', mais en fait, les gens ne sont pas partis et ont même apprécié. Comme le public était en grande partie Prog', il y en a qui ont bien aimé la complexité des morceaux, on a eu de bons retours.

Votre public est comment ?
Armendar : Hétéroclite. Tu as des fans de Métal standard, des Goths, des fans de groupes à chanteuse, des fans d'extrême. On arrive à toucher pas mal de gens. C'est ce qu'on voulait : au départ, on voulait faire une musique assez riche, large et pour l'instant, ça marche, alors on est content.

Le deuxième album sera dans la continuité du premier ?
Armendar : Tout à fait. Il sera plus long, ça c'est sûr. Mais, il restera dans la même lignée.

L'année 2006 est terminée, vous pouvez faire un bilan ?
Armendar : Bilan positif. On a fait quelques dates sympas comme la première partie de VANDEN PLAS à l'Elysée Montmartre, la Scène Bastille, et ce soir aussi, je pense que ça va être une bonne date. Ca nous a permis de rôder les titres en concert, ainsi que le line-up qui fera le studio, car Rafaël qui a fait toutes les dates fera le studio aussi, et Nico qui a aussi fait toutes les dates à la basse fera aussi le studio.

Et au niveau musical (ou autres), qu'est-ce qui vous a marqué en 2006 ?
Armendar : On aurait dû gagner la final du Mondial de foot. Sinon, j'écoute pas beaucoup de musique. THREAT SIGNAL, j'ai bien aimé, produit par le mec de FEAR FACTORY. Un premier album, avec une super prod', les mecs jouent comme des tueurs. Après... GOJIRA, musicalement, c'est pas ma came, mais le fait qu'un groupe français joue à Bercy, je trouve ça vachement bien. C'est cool pour le Métal français.

MYLIDIAN, le nom, ça vient d'où ce nom ?
Armendar : C'est le nom du jeu et du monde dans lequel les personnages évoluent. On cherchait un nom, on est tombé là-dessus, ça sonnait pas trop mal. C'est un nom assez fédérateur de l'histoire.

Et comment s'appelera le deuxième album ?
Armendar : "Seven lords". Dans l'histoire, tu vas avoir l'arrivée des sept seigneurs sur Terre, avec la guerre... Il sera assez sombre, comme souvent dans les trilogies, c'est le développement de l'histoire.