Après un excellent cinquième album « Fall » et une tournée en première partie de Hammerfall et Stratovarius, les suisses de Shakra reviennent sur le devant de la scène avec la sortie de leur sixième album « Infected » prévu pour mi mai 2007. Un entretien avec le très sympathique Mark Fox, chanteur du groupe, s’imposait afin qu’il nous parle de ce nouvel opus.

Comme il s’agit de notre première interview, peux tu présenter brièvement le groupe ?
Cela fait presque 10 ans que Shakra existe. Notre premier album est sorti en 1998.
Nous pratiquons ce que l'on peut appeler du hard rock mélodique. Personnellement, je ne fais partie du groupe que depuis cinq ans, je n'étais pas le chanteur d'origine. Je chante donc dans Shakra depuis trois albums, soit depuis l'album « Rising ». Ce dernier nous a permis d'avoir un petit succès en Suisse et en Allemagne grâce à nos deux singles « I will be there » et « Anything ». Même s'il faut reconnaître que le nom du groupe avait déjà circulé avec la tournée en première partie de Great white et Uriah heep.

Vous êtes très souvent comparé à Gotthard, un autre groupe suisse pratiquant le Hard rock. N’en avez pas marre d’être comparé à eux ? Il y a pourtant d’autres groupes suisses qui pratiquent le hard rock (Krokus, Pure inc…) Quelles sont vos relations ?
D'un certain côté, c'est fatiguant que tout le monde y fasse référence, d'un autre c'est flatteur car Gotthard est un très bon groupe que nous apprécions tous. Pour ce qui est de nos relations, nous connaissons la plupart des groupes suisses et nous nous entendons bien avec eux. Nous ne sommes pas proches avec tous les groupes. Même si nous sommes devenus amis avec les membres de Krokus avec qui nous avons fait une tournée

Avec la sortie de votre cinquième album « Fall » vous signez sur AFM, pour quelles raisons ?
Notre ancien label avait fait du bon boulot, surtout en Allemagne, mais avec AFM nous avons plus de possibilités de faire parler de nous. Le réseau d'AFM est beaucoup plus étendu sur tout le territoire européen, mais pas seulement puisque l'on a eu aussi des échos d'Amérique du nord et du d'Amérique du sud.

En termes de reconnaissance, vous semblez en avoir eu pas mal grâce à votre tournée avec Hammerfall et Stratovarius. Pourtant ce n’était pas gagné d’avance étant donné qu’ils ne pratiquent pas du tout la même musique que vous.
Je dois t'avouer qu'on était un peu anxieux avant les premières dates de cette tournée. Est-ce que le public allait nous accepter ou pas ? Mais on s''est vite rendu compte que le public était assez ouvert d'esprit pour écouter notre musique et nous n'avons eu que des accueils chaleureux. Même si, en ouvrant en première partie, et ce pour un temps assez réduit, nous n'avions que peu de chances de nous faire jeter. Surtout qu'on axait nos set lists sur les morceaux les plus énergiques. Sur 30 minutes de show, il est inutile jouer une ballade. Mais c'était aussi un challenge très intéressant d'essayer de séduire ce public qui pour la très grande majorité ne nous connaissait pas.

C’est sur que ça devait être beaucoup plus simple sur la tournée précédente avec Krokus, qui pratique également du hard rock
Oui, c'est évident. Une partie du public nous connaissait en plus. Et puis ce n'était pas du tout le même public en fait. Ceux qui venaient voir Krokus étaient beaucoup plus âgés mais aussi plus enclin à accrocher à notre musique. Cette tournée a été vraiment excellente pour moi, car je suis un grand fan de Krokus, et le simple fait d'être sur la même affiche qu'eux me rendait très fier. En plus, après avoir sympathisé avec les membres du groupe, ceux-ci m'ont invité à venir sur scène pour chanter un titre. Ce fut un grand moment pour moi. Je peux te dire qu'après ça nous sommes devenus de très bons amis.

Puisque l’on parle des concerts, peux tu nous dire si vous allez bientôt revenir en France ?
Je garde un bon souvenir de nos shows en France .On a toujours reçu un très bon accueil de la part des français, ce sera donc avec un très grand plaisir que l'on reviendra jouer en France dés que l'occasion se présentera afin de vous présenter notre nouvel album « Infected ».

Parlons en de ce nouvel album intitulé « Infected ».Peux tu nous éclairer sur ce titre surtout après l’ironie dont vous aviez fait preuve sur vos deux précédents opus que vous aviez nommé successivement « rising » puis « Fall ».
Ce titre « infected » n'a aucune connotation malsaine, puisque notre seul but avec cet album est en fait d'infecté le maximum de personnes avec notre musique. En fait, à la base, ce sixième album aurait du se nommer « Phoenix ». Nous avions eu quelques tensions lors de la dernière tournée, pour tout te dire on en est même venu à se foutre sur la gueule. Pourtant on s'apprécie tous, mais à force d'être toujours ensemble il arrive qu'on ne se supporte plus par moment. Pourtant, la bonne humeur de rigueur dans le groupe est vite revenue, et comme pour l'honorer on voulait appeler ce nouveau cd « Phoenix », comme pour symboliser notre amitié renaissant de ces cendres. Mais on a vite abandonné l'idée au profit d' « infected »

Je trouve que ce nouvel se situe dans la lignée du précédent, c'est-à-dire qu’il garde ces touches sombres que vous aviez insufflé avec « fall », es tu d’accord ?
C'est vrai que notre musique s'est quelque peu assombrie depuis « fall » et on a gardé cette ambiance avec « Infected ». Les riffs guitares sont plus lourds sur certains titres comme « inferno ». Les ambiances festives sont moins nombreuses sur « infected ». Globalement tu as sans doute raison, on a durci le ton sur nos deux dernières réalisations.

Les paroles ont-elles suivi le même chemin ? Tout comme sur « Fall », tu as écrit tous les lyrics ?
Je suis assez impliqué dans le travail de composition et pas seulement au niveau des textes mais aussi de la mélodie. Evidemment, les textes doivent être en accord avec la musique.
Pour ce qui est sujets traités, je m'inspire des situations que je rencontre dans ma vie, des gens que je croise, des situations personnelles. Voilà ce qui m'inspire pour la composition des textes. Sinon, tout comme pour « Fall », j'ai écrit tous les textes. Il est loin le temps de « Rising » ou je n'avais signé qu'un seul texte.

Votre album sort au mois de Mai, on devrait donc vous voir sur des festivals cet été ?
Je ne sais pas encore si l'on réussira à se glisser sur quelques affiches de gros festival. On en fait plusieurs ces dernières années comme le Sweden rock festival, mais je pense qu'il est un peu tard pour cette année. On verra sans doute l'année prochaine maintenant.
On est déjà confirmé sur quelques petits festivals en suisse comme le Brienzer Rock festival ou le Burn out festival. Pour les autres dates, ça viendra bientôt.

Votre groupe ayant pris de l’ampleur ces dernières années. Est ce que vous réussissez à vivre de votre musique ?
Tant que nous sommes en studio, et évidemment quand nous sommes en tournée, je ne travaille pas. Mais il arrive que je sois obligé de travailler lorsque l'on revient de tournée.
Nous ne gagnons pas assez d'argent avec Shakra pour nous permettre de vivre sans avoir un travail à côté malheureusement. Mais nous espérons toujours que le succès de Shakra soit suffisant pour nous permette de nous consacrer uniquement au groupe.

Surtout que lorsque que l’on voit que depuis 2003 vous avez sorti trois albums, un cd live et un DVD et participer à de grosses tournées, on peut dire que vous ne chômez pas ?
Shakra nous prend le plus clair de notre temps. Nous lui consacrons toute notre énergie, c'est pour cela qu'avec l'aide d'AFM, nous espérons réussir à s'imposer sur le marché, tant européen que mondial. Nous mettons tout en œuvre pour réussir à nous faire connaître des amateurs de notre style, mais aussi rallier le plus de public à notre cause.

L’interview arrive à son terme, as-tu un dernier mot à ajouter ?
Je voudrais remercier tous nos fans qui nous soutiennent depuis 10 ans pour certains maintenant, notre label qui fait un bon boulot, et un merci à vous qui nous permettez de nous exprimer grâce à cette interview. J'espère pouvoir revenir jouer très bientôt en France et faire la fête avec vous.