Fernando Ribeiro - MOONSPELL par ZOLIV ET THALIE - 3100 lectures
Interview Moonspell
Summer Breeze
19/08/06



Nous sommes très heureux de vous rencontrer, merci de bien vouloir passer du temps pour cette interview. Tout d'abord, comment allez-vous ? Comment ressentez-vous le fait de jouer dans un tel festival ?
Fernando Ribeiro : C'est formidable, l'été fut très très bon pour Moonspell. Cela fait quelques temps que nous n'avons pas eu un été aussi bon, parce que nous avons joué dans de vraiment très bons festivals, et en particulier nous avons eu un très bon accueil du public, ce qui nous permet de vérifier qu'au plus Moonspell tourne, au plus nous avons de chance de toucher du public. Donc je pense que cet été est l'un des meilleurs été que nous avons eus ces quatre-cinq dernières années. Et celui-ci est le dernier donc ça va être l'apogée.


Oui, donc le Summer Breeze est la dernière date d'une longue liste de festivals. Êtes-vous fatigués, heureux ?
Fernando Ribeiro : Nous serions prêts à continuer encore. C'est un peu étrange, parce que c'est le dernier, et l'été fut très intense, entre les voyages en avion, le fait de jouer, ne pas dormir, c'est comme une tournée. Mais musicalement nous attendons la prochaine tournée, aux Etats-Unis. Donc maintenant il est temps de se reposer un peu, mais nous aimons jouer en festival, donc nous essayons de placer quelques concerts en plus avant la tournée.


A la fin de l'année, vous allez tourner aux Etats-Unis et au Canada, et vous êtes la tête d'affiche avec Katatonia. Vous allez faire au moins votre 4ème tournée aux Etats-Unis depuis Sin Pecado ?
Mike Gaspar : La 6ème ! Depuis The Antidote, nous avons beaucoup joué. Nous avons tourné avec Cradle Of Filth, Type O Negative, ce qui nous a donné la possibilité de jouer pour la première fois avec de plus gros groupes en Amérique, ensuite deux semaines après, on a fait Opeth et Devildriver qui était aussi une tournée très enthousiasmante et très populaire. Donc ce sera notre premier tour en tête d'affiche depuis longtemps, le dernier qu'on ait fait en tête d'affiche était lors de notre tournée pour Darkness and Hope


Espérez-vous vous faire de nouveaux fans en Amérique, afin d'atteindre un nouveau niveau ?
Mike Gaspar : C'est ce que nous essayons de faire partout où nous passons, mais bien sûr pour Moonspell c'était plus difficile en Amérique, ça nous a pris du temps pour bien comprendre comment ça se passait, et il n'avait pas été possible de tourner là-bas avec nos premiers albums, Wolfheart et Irreligious, la première fois a été avec The Butterfly Effect… Ca nous a pris du temps pour revenir et lancer la machine pour la tournée américaine, et nous avons travaillé dur sur la communication grâce à notre site web, Moonspell.com, et notre page MySpace. Ca aide énormément.


Vous avez un site internet original, avec un blog et un forum.
Mike Gaspar : Oui, mais il n'est pas encore complet, il aurait du l'être depuis la sortie de Memorial, malheureusement notre webmaster a été très occupé. Le forum permet aux fans de nous poser des questions, de partager leurs photos lorsqu'ils reviennent des concerts et ça c'est super pour nous. Par exemple le weekend dernier, je suis rentré du concert, et les photos y étaient déjà, d'ailleurs on s'est dit "hey on est bien sur celles-là !". C'est vraiment agréable, et très différent par rapport à ce qu'il y avait 10 ans en arrière.


Cette tournée avec Katatonia est très attirante. Est-ce que vous prévoyez de tourner en Europe, à Paris ?
Fernando Ribeiro : Oui! C'est déjà confirmé, nous allons tourner en Europe. On devrait tourner aux alentours de janvier/février, ça aurait du être une tournée avec un excellent package, Moonspell / Katatonia / Daylight Dies, mais malheureusement Katatonia a déjà joué en Europe, donc ils ne devraient pas faire une autre tournée. Daylight Dies devrait par contre être avec nous. Je pense que c'est très difficile d'obtenir trois groupes très originaux et avec leur propre personnalité, comme ces trois-là. Donc nous tournerons en janvier/février comme tête d'affiche, et nous cherchons de bons groupes pour nous soutenir et être nos invités. Jusqu'à maintenant, nous avons pensé à Amorphis, de bons amis à nous et un excellent groupe, ou Mayhem, ou plusieurs autres bons groupes comme ceux-là. Je pense que l'Europe ne ratera pas la tournée de Moonspell avec cet album. C'est quelque chose que nous voulons vraiment faire, et ça démarrera en Janvier, les dates commencent à être planifiées. Il y aura au moins une date française, mais nous espérons ne pas jouer qu'à Paris. Nous essayons de prévoir Toulouse et Lille, afin de mieux couvrir le territoire.

(Finalement, le groupe tournera en Mars et Avril 2007 et sera notamment la tête d'affiche du No Mercy Festival)


Maintenant, à propos de Memorial qui a été publié en avril, est-ce que c'est un succès après quatre mois? Savez-vous s'il marche bien ?
Fernando Ribeiro : Il marche très bien. Mais ce qu'il y a avec nous, c'est que nous avons fait tellement d'albums que nous avons déjà une expérience de la scène. Et le seul moyen d'évaluer le succès d'un album, c'est si la quantité de travail reflète les ventes.
Nous travaillons très dur avec Memorial sur l'émotion, les concerts, les tournées, les festivals, et je pense que cet album apparaît clairement comme une référence dans la scène, donc sous cet aspect c'est une réussite. C'est toujours très difficile de savoir où en sont les ventes, mais je sais que ça marche très très bien et qu'il a bien démarré, et j'aimerai ajouter que nous devons encore tourner aux Etats-Unis et en Europe, ce qui, en général, augmente encore les ventes.


Cet album est un peu une surprise. La musique est plus extrême, il y a plus de growls. Pourquoi avoir changé, s'agit-il d'une nouvelle direction ?
Fernando Ribeiro : Je crois que c'est Moonspell. Si vous faites attention à notre carrière, particulièrement à The Antidote et les deux ans passés sur la route avec cet album, dont nous jouions des titres comme In And Above Men, From Lowering Skies, The Southern Deathstyle, ce type de « vibe » venant du public a été notre principale source d'inspiration pour Memorial qui était de recréer en studio cet enthousiasme et cette excitation. En général, quand nous composons nous ne tenons pas compte des avis extérieurs, donc nous ne nous sommes pas posé la question de revenir en arrière ou aller de l'avant, on joue simplement ce que notre corps et notre esprit nous disent de jouer. Et dernièrement, avec Memorial nous avons essayé de capturer plus de feeling et je chante avec plus de feeling quand je hurle. J'aime les voix plus goth mais elles servent plus à créer une ambiance. Et je pense que le groupe n'a jamais été si sûr et si soudé que sur cet album, tout le monde allait dans la même direction et c'est probablement pour ça que l'album est si puissant. Je ne pense pas que ce soit un retour aux sources, je pense juste que c'est un bon album de… allez, de gothic-metal, parce que c'est ce que nous pensons être le gothic-metal. C'est dark, mais ça sonne aussi parfois comme du Slayer ou du black metal.


Quel est le thème principal de Memorial, son concept ? Est-ce un thème « Moonspellien » classique ?
Fernando Ribeiro : Oui, toujours. Je peux dire deux choses au sujet de Memorial : les sujets sont très classiques car maintenant j'en ai une autre approche, et c'est un album où le grand et le petit, tout comme le mystique et le concret sont très liés. Par exemple, la chanson Blood Tells parle de l'engagement, celui que tu peux avoir lors d'une messe noire quand tu te scarifies, ou celui qu'ont des jeunes enfants quand ils se plantent une aiguille au milieu du doigt pour faire des serments de sang.
Je crois que les deux sont très importants, et font partie de notre nature. Mais je crois que le principal sujet de Memorial est précisément le sujet des chansons les plus importantes, comme l'engagement, l'isolation dans Finistera parce qu'il reste beaucoup à faire avec ce que nous sommes au Portugal, nous vivons dans un pays très très isolé, enfin l'amour et la mort ne peuvent pas être absents d'un album de Moonspell.
Mais ce sont des choses à découvrir, je me suis comme toujours beaucoup investi dans nos paroles. Dans un sens mélancolique, laisser les choses se passer au lieu de se prendre pour des dieux et viser la lune. C'est un album positif.


Vous étiez publiés chez Century Media depuis votre premier album, et pour Memorial vous avez changé pour SPV. Pourquoi? Etait-ce pour faire un nouveau pas en avant ?
Mike Gaspar : Nous étions chez Century Media depuis 1995, et bien sûr quand nous avons signé nous étions très jeunes. J'avais peut-être 17 ans, Fernando 18 ou 19 ans, à cette époque on était si enthousiastes qu'on avait même pas lu le contrat, le seul but était de faire quelque chose en étant du Portugal.
Et Century Media présentait les meilleurs groupes, comme Tiamat, Samael, Unleashed, Grave, Morgoth... et tellement de groupes inspirants... C'était le label idéal pour nous pour démarrer.
Comme tout le monde sait nous avons fait six albums, et il s'est passé de bonnes et de mauvaises choses, comme dans tout lien de parenté. Mais je crois que l'histoire arriva à sa fin lorsque nous avons cherché à atteindre un nouveau niveau, à avoir de nouvelles perspectives. Je crois que l'on se sent plus à l'aise avec SPV, on se sent plus nous-mêmes. A un moment Century Media a cherché à atteindre un niveau plus "mainstream" mais nous ne nous considérons pas « mainstream », nous le sommes peut-être désormais, du moins nous ne le sommes pas dans nos cœurs, pas du tout. Chez SPV il y a beaucoup de groupes du passé, de « petits » groupes, et c'est parfait comme ça pour nous, ils sont à notre écoute, et tout se passe à merveille.
Ils sont plus ouverts d'esprit. On dit ce qu'on veut faire, et ils font tout leur possible et ce qui est en leur pouvoir pour que l'on obtienne ce que l'on veut.


Vous avez réalisé huit albums en douze ans. Est-ce que vous parvenez à couvrir toute votre discographie lorsque vous élaborez vos setlists ?
Fernando Ribeiro : C'est impossible !


Et est-ce que vous adaptez votre setlist en fonction des festivals, selon qu'ils soient plus "gothiques", ou plus "metal" ?
Fernando Ribeiro : Nous avons absolument besoin d'être à l'aise avec notre set-list, et normalement il est très dur d'en élaborer une, mais une fois que c'est fait, ça marche bien. Et nous avons appris depuis The Antidote, qu'une fois que nous avons la bonne set-list, on peut En ce moment nous sommes plus focalisés sur Memorial. Aujourd'hui au Summer Breeze, nous jouons 50 minutes, donc nous ferons principalement des titres de Wolfheart, Irreligious, et Memorial, parce que les chansons et leur humeur vont très bien ensemble. Mais essentiellement, quand nous jouons en tête d'affiche, nous pouvons jouer des chansons de The Antidote, Under The Moonspell, et donc Wolfheart, Irreligious et Memorial. Les albums que nous ne jouons pas parce qu'ils sont plus expérimentaux sont Sin/Pecado, et The Butterfly Effect. Mais ce qu'on peut dire c'est que tout cela dépend du temps de jeu et qu'un show de Moonspell doit faire au plus dans les 60-70 minutes, et donc il faut que ce soit intense, et les morceaux de Memorial le sont.

Mike Gaspar : Au début c'était un niveau différent pour nous, c'est un style que nous n'avions pas pratiqué depuis 10 ans depuis Under the Moonspell avec des morceaux plus rapides et du growl, et donc bien sûr en tant que musicien ça nous a pris un peu de temps ou nous adapter, mais nous avons eu l'opportunité de peaufiner notre style pour Memorial en jouant dans des festivals ou par exemple en Hongrie, en Pologne, ou en Russie et nous avons eu une bonne réception des fans ce qui nous a rendu la tâche plus facile et nous avons été emballé. Maintenant nous le jouons comme si nous l'avions joué pendant des années. C'est avec le temps, c'est quand tu joues sur scène, c'est toujours comme ça que ça marche. Ca dépend si tu joues dans les grands festivals ou dans les petits salles, si tu as le temps de te préparer ou pas. Quand tu joues des morceaux pendant 10 ans, comme Vampiria ou Wolfshade ; tu montes sur scène et c'est parti. Le public doit comprendre l'évolution de la carrière du groupe, on aime ça et on essaye toujours de s'améliorer avec ces expériences. Notre niveau en live va augmenter avec la tournée pour Memorial, et quand nous ferons un nouvel album nous serons meilleurs.


Vous avez voulu prendre le temps où il s’est avéré que vous aviez besoin de prendre du temps pour Memorial ?
Mike Gaspar : Notre dernier album, Antidote, datait de 2003, Memorial de 2006. Nous n'avions jamais été aussi longs, 3 ans, à sortir un album. Nous n'avons pas spécialement pris notre temps, nous avons surtout beaucoup tourné. A chaque fois qu'une tournée s'achevait, nous sommes rentrés au Portugal pour faire des démos et de la pré-production.
Nous avons fait trois ou quatre tournées, et ce n'était pas facile de trouver du temps parce qu'il fallait à chaque fois repartir pour une nouvelle tournée. Dès que nous avons vraiment eu la possibilité, nous avons enregistré l'album

Fernando Ribeiro : Nous avons enregistré Memorial la première quinzaine de novembre et le dernier concert se déroulait au Portugal le soir d'Halloween. Nous sommes donc parti à Lisbonne et nous n'avons dormi que deux heures pour rentrer directement en studio le lendemain. Ce fut assez chaotique !


Et votre DVD …?
Fernando Ribeiro : C'est Chinese Democracy ! Nous essayons avec difficulté de faire sortir ce DVD mais Century Media n'aide pas beaucoup, car ça pourrait être déjà sorti, puisque tout est quasiment prêt, j'ai personnellement fait beaucoup d'efforts pour que ce soit un excellent DVD, un double DVD même, avec le concert qu'on a enregistré en Pologne qui est très bon, et du live de Moonspell depuis 1993 jusqu'à aujourd'hui. Je leur écris toutes les semaines pour savoir où en est le DVD. Mais ce que j'en pense, c'est que si ce DVD ne voit pas le jour d'ici la fin de l'année, nous en ferons un avec un autre label, ce ne sont pas les labels qui manquent. Tout ce que fait Century Media c'est mettre les fans en colère, et nous décevoir énormément. J'ai déjà tout essayé avec eux, la diplomatie, l'humilité, mais à mon avis si le DVD n'est pas en vente, c'est que Century Media ne veut pas le faire. S'ils le veulent, ils ont juste à nous demander, on fera un deal, on saura comment le faire, puisqu'on l'a déjà en fait, c'est pourtant facile.


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