tous les membres - AABSINTHE par SENTENCED - 3972 lectures
AABSINTHE est un groupe stéphanois dont le premier album, "The loss of illusions", n'est pas passé inaperçu chez les fans de death mélodique racé. Entretien juste avant le concert en première partie de GOJIRA à Dijon avec un groupe qui, malgré son jeune âge, a bien la tête sur les épaules...


Classique, on commence par une petite présentation…
Sylvain : AABSINTHE existe depuis 2001. On a commencé à trois : Pierre (guitare), Hugo (guitare) et Sylvain, moi-même (batterie). On a dès le début composer, jusqu'en 2003 où on a commencé à se dire que des compos à jouer sans un groupe au complet, ça n'irait pas bien loin. On a mis quelques temps avant de stabiliser notre line-up, avec notamment des difficultés à trouver un bassiste. On a dans l'intervalle décider d'intégrer un clavier à notre effectif, en la personne de Romain. Puis, on a enfin trouver notre bassiste, à l'été 2003, "Boobs'' (Romain). Face à la difficulté de trouver un chanteur, également, Pierre a bien voulu s'y essayer, et ça s'est avéré concluant.
On a enregistré une première maquette (6 titres) avec Laurent Navarro en septembre 2003. Puis on a enchaîné avec nos premières dates au printemps 2004, en compagnie de Winds Of Torment, Decent, Destinity, Tenebrum Infectus…En septembre 2004, on a entamé l'enregistrement de notre 1er album autoproduit, « The Loss Of Illusions », sous la houlette de Tom d'Hérin, et de Laurent Navarro des studios Agora Sound.


Il n’est pas forcément évident de qualifier votre musique : de votre côté, vous parlez de death atmosphérique…
Sylvain : On a des influences qui vont du death à des styles beaucoup plus atmoshériques, du genre ANATHEMA, RADIOHEAD, PINK FLOYD. On a essayé de créer une musique dans laquelle on pouvait fondre toutes ces influences. C'est, je pense, ce qu'on retrouve sur notre premier album. Et ce sera davantage le cas sur le prochain…du moins sur les compos sur lesquelles on travaille actuellement. On propose des passages brutaux, en alternance avec des passages beaucoup plus atmosphériques, mais même dans ces passages les plus violents, on essaye toujours d'avoir quelque chose d'assez planant, d'où l'utilisation des claviers…
Voilà pourquoi le terme de death atmosphérique me semble bien coller à notre style.

Romain (« Boobs ») : Quand j'ai rencontré le groupe, il m'avait annoncé pratiquer un death mélodique influencé par la scène suédoise. Et c'était le cas. Mais c'est vrai que dès l'intégration du clavier, les ambiances ont pris de l'importance, et parler alors de death mélodique devenait réducteur. C'est pourquoi depuis on insiste sur le caractère atmosphérique de notre musique. L'étiquette est plus large, disons, et nous convient bien car elle ne nous cantonne pas à un style bien défini.


Quelles sont vos influences ?
Pierre : Encore une fois, au départ, c'était surtout les groupes de melodeath suédois : IN FLAMES, DARK TRANQUILLITY, SOILWORK. On a fini par se détacher progressivement de tout ça, avec l'arrivée d'OPETH, particulièrement. Les structures un peu progressives ont commencé à apparaître dans notre musique, des morceaux plus longs également…On aime particulièrement les morceaux qui durent, car on a davantage l'opportunité de développer des ambiances. Les morceaux de 3mn30, formatés, on n'y arrive pas ! En fait, on a cherché à éviter ces schémas prédéfinis propres à la scène de Goteborg (des refrains en chant clair, etc).
Pour en revenir à nos influences, aujourd'hui, on écoute vraiment de tout, en piochant dans tous les styles, jusqu'au rock et à la pop pour certains. En métal, on est davantage attirés par les groupes qui basent leur musique sur la rythmique et l'atmosphère : GOJIRA, par exemple, ou MESHUGAH pour le côté oppressant, mais aussi quelques groupes de post-hardcore, tels que PELICAN, NEUROSIS, etc.

Romain (« Boobs ») : A nous 5, on va dire qu'on a un socle commun, des groupes qui font l'unanimité. Ensuite, chacun a apporté ses propres influences. Hugo, c'est la pop anglaise, de type RADIOHEAD. Sylvain, c'est extrêmement varié : de la variété française comme BENABAR, M… Romain et Pierre écoutent beaucoup de post-core. Quant à moi, ce sera plutôt rock/métal, en voyant large, du pur black à ANATHEMA.


C’est sympa d’entendre un jeune groupe avouer des influences aussi larges. Dans le métal, ça n’est pas toujours bien vu…du moins, c’est mieux accepté de la part d’un groupe établi.
Sylvain : Ben tu sais, pour ma part, je me suis mis au métal très tard. J'étais avant tout amateur de groupes rock au sens large, comme INCUBUS ou les RED HOT, par exemple. C'est Pierre, en fait, qui m'a fait écouter mes premiers disques de métal, quand on a commencé à jouer ensemble. C'était ce que lui écoutait à l'époque : IN FLAMES, SOILWORK. Pendant un certain temps, ces groupes ont été mes seuls points de référence. J'ai écouté de plus en plus de choses avec le temps. Je crois que c'est un peu la même chose pour tous les membres du groupe. Aujourd'hui, on est loin de se limiter à ces seuls groupes. Par ailleurs, en dehors d'AABSINTHE, je joue dans un groupe de prog, un autre de jazz avec lequel je joue des trucs des années 20. Tout ça apporte beaucoup à AABSINTHE. Moi, ça m'a surtout appris à servir la musique, à ne pas penser qu'à ma gueule et à la performance technique.


Il y a peu de temps, j’ai rencontré vos compatriotes de WINDS OF TORMENT…il semble que vous vous connaissiez bien…des stéphanois également !
Romain (« Boobs ») : Quelque part, si on n'avait pas rencontré les WINDS OF TORMENT, AABSINTHE n'existerait pas sous cette forme, en particulier en ce qui me concerne. Si je suis arrivé dans AABSINTHE, c'est parce que je connaissais Bertrand des WOT, pour avoir fait les mêmes études que lui. Il m'a indiqué un jour qu'un jeune groupe cherchait un bassiste, m'a filé leur numéro. Ça a collé, j'ai intégré le groupe.

Pierre : Ouais, avec les WOT, et bien sûr d'autres groupes plus connus comme BENIGHTED, on commence à constater qu'il y a en effet une scène stéphanoise qui bouge bien. Il y a d'autres groupes qui arrivent, qui ont peu joué pour l'instant, mais qui ont de l'ambition, dont on parlera certainement dans quelques temps.

Romain (« Boobs ») : Pendant quelques temps, on a surtout beaucoup parlé de BENIGHTED. Les WOT ont bien suivi. Nous, on s'est engouffré dans la brèche…c'est vrai que quand tu vois tes potes qui commencent à pas mal tourner, ben ça donne des idées. Depuis deux ans, on voit pas mal de jeunes groupes émerger autour de St Etienne. Alors on essaye de faire les choses en bonne intelligence, en s'échangeant des contacts, des plans de concert. Par contre, ce qui est remarquable, je trouve, c'est que chaque groupe tente de créer son propre son. On n'a pas l'impression de déteindre les uns sur les autres. S'il doit y avoir une particularité qu'on peut attribuer à la scène stéphanoise, c'est celle là.


« The loss of illusions » a été plutôt bien accueilli si j’en crois les différentes chroniques lues ici et là…en France ? A l’étranger ?
Pierre : On n'est pas encore distribués à l'étranger, on a donc peu de retour hors de France…disons que pour l'instant, on n'a pas de site web en anglais, et je pense que ça peut être une barrière pour attirer un public non francophone.

Sylvain : il y a quand même des gens qui nous ont contacté d'Allemagne, du Canada, en passant par Internet. On a envoyé quelques CD à l'étranger de cette façon.

Pierre : Ouais, on sait que ces fans là nous ont trouvé grâce aux chroniques sur des webzines français.

Romain (« Boobs ») : et puis, avant d'aller chercher des contacts à l'étranger, il est bon de penser d'abord à établir le groupe en France. On entend notre nom circuler ici et là, mais on a encore le statut d'un petit groupe.


« The loss of illusions » est une autoproduction…je crois savoir que vous étiez en contact avec des labels…qu’en est-il aujourd’hui ?
Sylvain : On a eu des contacts avec Musicast il y a quelques temps, on pensait que c'était un bon moyen de faire du dépôt-vente. On s'est vite rendu compte que ce système n'était pas adapté à un groupe comme AABSINTHE.

Pierre : On a été contacté par deux labels, mais on ne peut rien dire pour l'instant…

Sylvain : On est en pourparlers pour signer avec un label pour la distribution du premier album, suivi de licence ou production suivant les résultats, pour un second album, voire pour les deux prochains.

(NDR : depuis l'interview, le groupe a signé courant avril sur le label Rupture Music, une division de Several Bleeds Records. Le CD sort en mai via Season of Mist pour la distribution).


La musique semble être pour vous une véritable passion, que vous exprimez également à l’extérieur d’AABSINTHE…parlez-nous de l’association « Choc Frontal »
Sylvain : Choc Frontal est une toute jeune asso, qui a pour but de promouvoir le metal extrême sur St Etienne, d'organiser des concerts dans de bonnes conditions, car jusqu'à présent, les choses se passaient un peu à l'arrache. Après quelques concerts de lancement, notamment avec AABSINTHE et WOT à l'affiche, on a organisé un mini-festival (en coprod avec une autre asso, « Arrach ») sur deux jours en février dernier, avec PSYKUP, DESTINITY, CRONOS, BENIGHTED…

Pierre : A la base, on a créé Choc Frontal avec les WOT parce qu'on se disait qu'il y avait des groupes à St Etienne, mais il n'y avait rien pour eux. On espère faire connaître notre style de prédilection, montrer qu'il y a aussi un public pour, et pouvoir profiter de meilleures conditions d'organisation, au niveau des salles, notamment, mais aussi, pourquoi pas, obtenir des subventions.


Bien que le groupe soit relativement jeune, vous avez déjà partagé l’affiche de quelques pointures (GOJIRA, BENIGHTED…). Qu’apprend-on auprès de ces groupes déjà établis ?
Sylvain : Il y a des groupes qui nous touchent plus ou moins. Mais pour moi, ce soir, on joue en première partie d'un groupe que je vénère, et là, je peux t'avouer que j'ai les pétoches !!

Romain (« Boobs ») : c'est clair que jouer sur la même affiche que des groupes de cette taille, qui font dix fois plus de dates que nous, c'est super enrichissant. Les voir jouer, se préparer, faire une balance carrée, des petits détails qui leur permettent de gagner du temps pendant leur préparation, etc, c'est très instructif.

Sylvain : On se rend compte à quel point c'est difficile de tenir une scène, surtout quand celle-ci fait la taille de ce soir. Voir des groupes bien établis animer leur set, c'est quelque chose de très enrichissant.

Romain (« Boobs ») : et puis c'est surtout très motivant. Devant un groupe comme GOJIRA, tu as envie de relever le challenge et de donner le meilleur de toi-même.

Pierre : ça permet aussi de se rendre compte du boulot qu'il reste à accomplir pour arriver à leur niveau…


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