Jean-Marc, Greg et Sam - DUNGORTHEB par SENTENCED - 2298 lectures
Tout fan de death technique qui se respecte se doit d'avoir entendu un jour DUNGORTHEB qui nous a pondu en 2003 un excellent premier album, "Intended to...". Malgré ce long silence dû en partie à quelques soucis de line-up, le groupe est remonté comme jamais, prêt à nous servir la suite discographique de ces débuts si prometteurs. Entretien avant un concert (excellent, cela va de soi !) où le groupe a attisé la curiosité des fans avec quelques nouveaux titres...
Une petite présentation s'impose… Greg : DUNGORTHEB s'est formé en 95…le groupe a connu pas mal de changements de line-up. Notre première démo a vue le jour en 96. Le groupe a véritablement commencé à se stabiliser vers 2000, année où l'on a sorti un promo 3 titres qui nous a permis de démarcher les labels. D'autres galères de line-up sont venus perturber l'évolution du groupe ensuite…le lot de tous les jeunes groupes, j'ai l'impression ! Les choses sérieuses ont commencé avec la sortie de notre premier album « Intended to… » en 2003. La promo concerts qui a suivi a été assez efficace et nous a permis de nous faire un petit nom, et de nouveau, un souci de line-up, qui touche plus particulièrement le poste de bassiste chez nous ! On a du mal à trouver un bassiste stable !
Vous avez justement annoncé l’arrivée d’un nouveau membre récemment…votre bassiste. Jean-Marc : Oui, notre précédent bassiste nous a quitté car il était peu disponible. Il est intermittent du spectacle (le seul dans le groupe), et pour vivre, il a beaucoup d'autres activités musicales (comme par exemple des bals !). Il était rarement disponible le week-end, alors que c'est surtout sur ces jours qu'on joue. Il a tout de même continué à nous dépanner le temps que l'on trouve quelqu'un de sûr, ce qui est enfin arrivé en octobre 2005 avec l'arrivée de Sam. Croisons les doigts pour que cette fois, ce line-up dure !
Votre album, « Intended to… » a rencontré un gros succès critique en France. Et à l’étranger, quel a été le retour ? Jean-Marc : C'est vrai, les réactions en France ont vraiment été bonnes. Malheureusement, pour s'exporter, l'album aurait mérité le soutien d'un gros label. Donc, malgré la bonne promo, on peut dire qu'« Intended to… » est resté « undergroud ». En dehors de la France, on a tenté de pousser un peu en Allemagne, avec notamment de la pub dans les mag, et la diffusion de quelques titres sur des samplers. Globalement, on est assez satisfait du retour. Mais voilà, on est resté plus de deux ans sans rien sortir, et j'ai peur qu'on ait pu nous oublier…avec le temps, il est donc de plus en plus difficile de booker des dates hors de France.
Greg : en même temps, on a la chance d'évoluer sur un créneau pas forcément en vogue, mais avec un public de fidèles, qui aiment le death technique et qui a tendance à chercher le moindre groupe du genre. Ces gens là nous connaissent et, je pense, sont susceptibles de nous suivre…
Il semble évident que vous êtes des gros fans de DEATH, le groupe… Jean-Marc : On nous rapproche souvent de DEATH…et c'est vrai qu'on apprécie le groupe. J'ai tout de même le sentiment qu'on parvient à se différencier.
Si je vous situe quelque part entre DEATH et DARK TRANQUILLITY, qu’en dites-vous ? Greg : Il y a de ça, ouais…même si ça ne va pas faire plaisir à tout le monde (rires)
Jean-Marc : Il est clair qu'on pratique une musique technique, mais je trouve que c'est sans excès. Par exemple, je ne nous comparerais pas à ATHEIST, dont la musique part dans tous les sens. Je pense que notre style est un peu plus structuré
Greg : ce côté « DARK TRANQUILLITY » chez nous, je pense que c'est le fait qu'il y a dans chacun de nos morceaux un truc qui pourra te rester immédiatement en tête, ce qui n'est pas forcément le cas de tous les groupes évoluant dans ce style…D'ailleurs, on va accentuer cet aspect pour notre prochain album, afin de rendre notre musique plus « efficace ».
Aujourd’hui, quel groupe pourrait-on considérer comme le digne successeur de DEATH, selon vous ? Evidemment, interdit de répondre DUNGORTHEB (rires)… Greg : Chuck est mort, paix à son âme…voilà, pas besoin de chercher plus loin !
Jean-Marc : C'est certain que DEATH a influencé un paquet de groupes, mais en citer un qui aurait pu lui succéder…et puis, je pense qu'il est difficile d'innover dans le style… une grande partie de ce qui devait être dit dans le genre a été dit à l'époque de ces groupes fondateurs.
Les groupes de death technique ne sont plus aussi nombreux qu’à une époque, au début des années 90 par exemple (DEATH, PESTILENCE…), en partie à cause d’un succès trop confidentiel…n’est-ce pas décourageant de se dire qu’on créé une musique qui ne sera pe Greg : Absolument !
Jean-Marc : C'est la question qui revient souvent entre nous…
Greg : c'est d'ailleurs une question qu'on devrait éviter de se poser…quand on compose, ce qu'on créé vient naturellement, on ne cherche pas la complexité à tout prix !
Sam : Etant le dernier arrivé, je me pose peut-être moins la question…en tout cas, je ressens davantage de satisfaction que de frustration à jouer la musique de DUNGORTHEB.
Greg : en résumé, c'est ça ! C'est très agréable de jouer avec des musiciens de ce niveau !!
Vous annonciez l’été dernier être en pleine écriture de votre prochain album…qui semble être devenu une démo afin de démarcher les labels ? Des contacts ? Jean-Marc : On travaille effectivement sur l'album, mais en parallèle, on enregistre une démo 3 titres qui aura pour but de démarcher les labels. On a quelques contacts, mais rien de bien concret pour l'instant.
Quel label penseriez vous capables de bien distribuer votre musique ? Jean-Marc : tout groupe de métal souhaite être sur un label important comme Nuclear Blast ou Century Media…mais très franchement, je préfère voir le groupe chez un label peut-être plus modeste, mais qui bossera bien…et ce ne sera pas évident étant donné notre style.
Dans le même ordre d’idée, si vous aviez toute liberté de choisir un producteur pour votre musique, sur qui se porterait votre choix ? Greg : je sais plus son nom, mais celui qui a produit le dernier GOREFEST !
Jean-Marc : n'importe quel producteur capable de nous donner un gros son, en fait…que ce soit un gars à la mode comme Tue Madsen ou un inconnu…
Quelle évolution doit-on attendre après bientôt 3 ans de silence discographique ? Jean-Marc : tout en gardant notre style, on s'oriente vers quelque chose de plus direct…certains trouveront peut-être qu'on y perd en technique, tout en privilégiant la mélodie. C'est difficile à définir en fait. A chaque nouveau morceau, on se dit que c'est le meilleur, en tout cas.
Greg : Je pense qu'il y a moins de réflexion au sein de la composition. L'efficacité est le mot d'ordre ! Je crois qu'on essaye plus de se mettre à la place de l'auditeur et de la manière dont il percevra nos chansons. Pour résumer, disons que les structures seront peut-être moins complexes.
Jean-Marc : On peut dire qu'on a aussi pensé nos nouveaux titres pour la scène. C'est pourquoi on est en recherche d'efficacité. Au fil du travail de composition, on s'est par exemple rendu compte qu'on avait des morceaux très courts. C'est quelque chose qu'on aurait eu du mal à concevoir à l'époque d' « Intended to… ».
Sam : Pour ma part, je pense que pour apprécier ce premier album, il fallait vraiment être musicien. Le prochain pourra à mon avis toucher un public de non musiciens, plus large.
Même si on qualifie votre musique de Death Technique, je pense qu’on peut aussi parler de Death Mélodique…quel regard portez-vous sur la scène d’Europe du nord qui domine depuis plusieurs années le style ? Jean-Marc : Tous ces groupes scandinaves ont un peu bouffé tout le monde…Il y a eu un moment où on ne parlait plus que de ça…les groupes, les producteurs, les studios…
Greg : c'est une mode. On a connu la même chose par exemple avec le black. Sur cette scène, on entend le meilleur comme le pire…ça passera.
Vous sentez-vous isolés sur la scène française ? Vous voyez-vous des affinités avec d’autres groupes français ? Greg : C'est clair ! On a d'ailleurs du mal à trouver des concerts à cause de notre style. On a toujours un peu l'impression de faire tâche sur les affiches…
Jean-Marc, tu es parallèlement le responsable du label Perennial Quest Records…une entité créée au service de DUNGORTHEB (le premier album est sorti sur le label) ? Jean-Marc : Non…j'ai créé le label bien avant la sortie de l'album. Avant de prendre la décision de sortir « Intended to… » sur Perennial Quest Records, on a démarché les labels un bon moment.
Si demain, le succès frappe à votre porte, seriez-vous prêt à vous lancer dans l’aventure ? Tout plaquer et partir sur la route comme vos aînés ? Greg : Moi, sans aucun doute !
Jean-Marc : si on est tous là, c'est qu'on a ça dans le sang…donc je crois que ça ne poserait pas de problème.
Sam : je crois que ce type d'opportunité ne se présente qu'une fois, il faut donc savoir la saisir au vol.