Robin Staps et Nils Lindenhayn - THE OCEAN par DEADSTAR - 2890 lectures
Entretien exclusif avec Robin et Nils du collectif allemand THE OCEAN. Nos deux artistes ont pris le temps de répondre à quelques questions et ont même été plutôt loquaces...


Bonjour, Comment allez-vous?
Robin. Un peu surmené, en manque de sommeil et plutôt fatigué de tout ce foin a propos de Noël, mais je vais bien, merci.


Pourriez vous présenter The OCEAN?
Nils. THE OCEAN est un collectif musical de Berlin, Allemagne. S'il comprend un certain nombre de personnes, seules huit sont des membres permanents : Andreas Hillebrand (guitare volubile), Robin Staps (guitare coûteuse), Torge Leissmann (batterie explosive), Gordon Hünies (basse exhaustive), Gerd Kornmann (percussions exclusives), Nico Webers (chant expressif), Meta (chant excessif) et Nils Lindenhayn (visuel blasphématoire).


Depuis la sortie de votre deuxième enregistrement vous êtes considérés comme une référence musicale. Comment pouvez-vous expliquer votre succès rapide?
R. Ce n'est pas aussi rapide qu'il y parait… Il y a plusieurs années de dur labeur derrière tout ça. J'ai en fait travaillé à construire ce groupe depuis 2000 à dire vrai… Avant de jouer pour la première fois en 2002, il y a eu de longues périodes de répétitions sans fin, de désaveu, à chercher les bonnes personnes, ce qui par ailleurs semblait être une tâche impossible. Mais nous n'avons jamais cessé de faire progresser le groupe et maintenant il semble que nous recevions enfin une sorte de reconnaissance et que nous récoltions les fruits de notre travail. Nous l'apprécions vraiment, bien sur, mais cela ne nous surprend pas vraiment. Nous savons que nous avons beaucoup plus travaillé et que nous avons été plus professionnels que beaucoup d'autres groupes. Maintenant nous avons gagné quelque reconnaissance au niveau international. C'est superbe à voir.


Objectivement, que pensez vous de ce second album «Fluxion»?
R. Je ne peux pas en parler en termes objectifs puisque je suis un de ceux qui ont écrit l'album, mes avis sont plutôt subjectifs. Mais j'en suis toujours content. C'est un disque très spécial. Jason («And You Will Know Us by the Trail of Dead») nous a avoué récemment que «Fluxion» lui prouvait encore une fois que le Heavy pouvait être réellement merveilleux… C'est flatteur bien sur mais je comprends ce qu'il veut dire par là. Le truc avec «Fluxion», c'est qu'il avait ces riffs lourds tels des vagues dévastatrices intimement mêles a la batterie d'un côté et cette impression de raconter une histoire de l'autre. Bien sur la présence ominiprésente des instruments de musique classique, plutôt peu courant dans un contexte Metal/HxC/Noise, a beaucoup contribué au succès de «Fluxion», bien que cela nous ait aussi valu de nous faire traiter au début des «Apocalyptica de la scène Hardcore» … Au final c'est cependant cet aspect classique qui a été déterminant pour le succès ce cet album je pense…Ce qui dans un sens m'agace, et particulièrement lorsque les gens ne considèrent que ce côté et ne prennent même pas la peine d'écouter les chansons ou bien de considérer les idées musicales qu'il y a derrière.

Cependant je dirais que je ne suis pas aussi satisfait de «Fluxion» que d'aucun autre de nos 3 derniers albums. Ils montrent tous différentes facettes de notre groupe, ce qui était notre but premier. Nous n'allons jamais sortir d'albums qui pourraient sonner comme un précèdent. Tous ces disques sont parfaitement représentatifs de ce que nous sommes.
Pour revenir à «Fluxion», certains des morceaux font partie de mes favoris. Le premier «Nazca», est l'une des meilleures chansons que je n'ai jamais écrites. «The Greatest Bane» est aussi dans mon top-5. Il y a toujours des morceaux avec lesquels vous êtes plus satisfait que d'autres, mais ces deux là sont ceux dont je suis le plus fier. Mais il y a des aspects de «Fluxion» avec lesquels je ne suis plus vraiment en accord. Le son en fait partie. Ce n'est pas qu'il est mauvais, mais je préfère la texture de la guitare de «Aeolian», et de manière générale, je trouve que le son de «Aeolian» est beaucoup plus proche d'un son Live et qu'il représente de bien meilleure façon le son du groupe. L'autre chose avec laquelle je ne suis plus vraiment en accord ce sont les voix. Elles sont parfois monotones, certainement parce qu'il n'y a qu'un chanteur. Si nous avions eu Tomas pour faire quelques voix sur «Fluxion», ça aurait été autre chose. Mais bon, qui sait ce que je penserais de «Aeolian» dans 12 mois… Je le détesterais peut-être…


«Fluxion» et votre troisième album «Aeolian» ont été enregistrés durant la même session. Comment avez vous procédé? Avez vous enregistré les premiers morceaux et choisis ensuite de les dissocier en deux albums?
R. C'est exactement ce que nous avons fait. Notre premier album «Fogdiver» a eu un réel succès ici en Allemagne et donc nous avons décidé d'enregistrer pratiquement tout ce que nous avions à cette période en une seule énorme session. Nous ne savions pas vraiment quoi en faire au départ mais à l'origine nous pensions en faire un double CD. Nous nous moquions de nous-mêmes en disant que cela aurait été une façon adéquate de mettre en œuvre notre philosophie maximaliste, mais dans un sens c'était vrai. Cependant nous avons vite réalisé que cela serait impossible à faire. Nous étions un groupe plutôt inconnu encore, en dépit de la bonne presse que nous avions en Allemagne. Notre label de ce temps là ne pensait pas que c'était une idée très sage. «Vous n'êtes pas Metallica» nous ont-ils dit, et ils avaient raison. C'est difficile de vendre un double CD et cela revient cher à faire. Donc nous avons du séparer les morceaux après avoir enregistré les maquettes batterie-guitares, ce qui nous a pris plusieurs jours de discussions. Certains d'entre nous pensaient qu'il valait mieux mixer les morceaux rapides et les morceaux «épiques» mais à la fin nous sommes parvenus à un accord sur deux points 1) nous voulions sortir deux albums totalement différents l'un de l'autre, et 2) nous étions persuadés que le résultat final serait plus cohérent et ressemblerait mois à un Medley si nous séparions les morceaux en fonction de leur style. Et je suis heureux que nous l'ayons fait comme ça – bien que je pense qu'il aurait été plus simple pour les gens de rentrer dans notre concept si nous avions sorti «Aeolian» en premier et ensuite «Fluxion». D'un autre côté, «Fluxion» est plus en rapport avec notre premier album «Fogdiver». Pour certains de ceux qui ont aime l'instrumental de «Fogdiver», «Fluxion» a déjà été perçu comme un choc : ils ne pouvaient pas supporter le côté Heavy ou bien les chants. Imaginez alors si nous avions sorti «Aeolian» juste avant «Fogdiver» ! Je pense que c'était bien ainsi… Si on regarde les trois albums maintenant, il y a comme une progression, du doux et badin au Black fucking Heavy…Plutôt à l'opposé de ce que font la plupart des groupes de Post-Rock contemporains ou de Post-HxC. Mais si vous imaginez le prochain album comme une suite logique de ce qui c'est passé avant, vous risquez d'être déçus… Pour apprécier au maximum l'expérience The OCEAN nous demandons aux gens d'abandonner TOUTE espèce d'attente et de prendre nos albums tels qu'ils sont.


Sur le dernier album, les arrangements restent loin derrière les instruments. C’est une différence majeure par rapport à «Fluxion» pour lequel l’orchestration menait l’ensemble. Avez vous choisi de revenir à quelque chose de plus direct? Ou bien était ce
R. «Fluxion» et «Aeolian» montrent deux facettes différentes de THE OCEAN —l'une d'entre elles a des côtés noirs et poétiques et cela repose en quelques sorte sur les orchestrations et l'autre facette est celle d'une putain de gueule effrayante, plantant ces dents sanglantes dans tout ce qui passe à portée de main. Mais chacune de ces deux facettes sont toujours présentes et ceux qui ont vu nos shows le savent. Nous avons joué un morceau en live «Queen of the Food-Chain» pendant au moins 3 ans, et c'est toujours la dernière de notre Set Live. Ici en Allemagne les gens connaissaient les paroles de ce morceau bien avant qu'il sorte, grâce à la version live que nous avions mise en ligne auparavant. Ce que je veux dire c'est que les gens qui n'écoutent que «Fluxion» ont une idée tronquée de ce que nous sommes.

Nous n'avons pas décidé d'un retour aux sources ou quoi que ce soit dans ce genre… Nous avons juste décidé de créer deux choses différentes. Si j'avais vraiment à donner mon avis, pour moi «Fluxion» et «Aeolian» ne sont pas deux histoires complètement différentes. Ce sont simplement deux façons de voir. Si on faisait abstraction de l'orchestration et si on revenait aux idées originelles des deux albums, on découvrirait beaucoup de similitudes - le style des riff et de la batterie, les placements rythmiques des lignes de chants, et un certain type d'arrangements alambiqués. C'est là sur les deux albums.


Vous avez plusieurs chanteurs invités différents sur votre dernier album. Pouvez vous les présenter brièvement? Comment les avez vous rencontrés et comment cette idée de les faire chanter est-elle venue?
R. Sur «Fluxion», Meta notre principal chanteur a fait tous les chants, c'est celui qui a la voix extrêmement basse. Beaucoup de gens le comparent à Jan-Chris de GOREFEST. Après la sortie de «The Fluxion», nous avons pris du recul par rapport à l'album et nous avons réalisé que les voix apportaient une certaine monotonie, donc nous avons voulu essayer une approche différente pour l'album d'après. Nous avons voulu en effet avoir beaucoup plus de variation dans les chants sur «Aeolian», et en fait nous avons demandé à nos chanteurs préférés de participer plutôt que de rechercher de nouveaux chanteurs sur Berlin. Ca m'a pris un peu de temps mais je suis finalement parvenu à rentrer en contact avec Tomas Hallbom de BREACH. Je lui ai proposé de chanter sur notre prochain album et il a tout de suite accepté. Tomas m'a confié à quel point la scène lui manquait alors je lui ai dit « OK, gars, pourquoi ne viendrais-tu pas à Berlin ? Nous allons te préparer tes morceaux ici et nous ferons quelques concerts ensemble », et il a totalement adhéré. Notre collaboration avec Tomas a vraiment été fructueuse, il a vraiment réussi à s'imprégner de l'atmosphère de THE OCEAN tout en gardant sa touche «BREACH», c'était génial.

En fait nous avions l'idée d'abandonner complètement le concept du chanteur principal propre à tous les autres groupes merdiques. Nous voulions élargir l'idée du collectif aux chants et nous avons envisagé un album avec une multitude de styles de chants en les gardant cependant tous Heavy. C'est dans ce contexte que j'ai pense à Sean Ingram, à Ercü de Tephra et aussi à Carsten. Je connaissais leur voix et je pensais que ça collerait parfaitement alors je les ai contactés et nous avons enregistré avec eux.
Avec Sean Ingram, le procédé a été différent…Je voulais vraiment l'avoir sur l'album parce que pour moi sa voix «low-end» a toujours représenté quelque part l'exemple typique de la brutalité, de plus j'adore COALESCE, c'est une de mes groupes favoris. J'étais aussi curieux de voir ce que ce que donnerait l'association Sean-Meta, et je dois avouer que la voix de Meta est encore plus brutale et basse que celle de Sean…Sean a enregistré son morceau aux US et nous l'a envoyé. Il est le seul qui ait changé les arrangements des chants sur son morceau, ce qui nous a un peu choqué au début vu que nous avions notre propre version que nous jouions depuis plus de 3 ans… Mais avec le temps nous l'avons vraiment appréciée.
Et ensuite il y a eu Nate de CONVERGE… Nico et lui était pote avant : le groupe précèdent de Nico a joué sur quelques dates de CONVERGE il y a pas mal de temps, donc ils se connaissaient. Et quand CONVERGE a joué à Berlin nous sommes sortis ensemble avant le show, nous avons demandé à Nate si ça lui plairait de faire quelques guest-vocals, ça s'est passé de manière assez spontanée. Nous sommes donc allés chez nous et avons travaillé quelques morceaux. La voix de Nate était très rauque donc nous n'avons pas pu vraiment tout utilisé mais c'était déjà génial qu'il ait accepté d'essayer. J'adore la voix rauque de Nate sur OLD MAN GLOOM, c'est tout simplement fabuleux.


Vous êtes au nombre de sept dans THE OCEAN. Cela ne doit pas être facile à synchroniser en terme de création et même en terme d’organisation. Comment faites vous exactement?
N. En effet ce n'est pas simple parfois de coordonner les choses, comme le planning des tournées ou même les répétitions. Il y a aussi des questions de logistique : nous ne pouvons pas tout le temps emmener tout le collectif en tournée avec nous, nous sommes trop nombreux. Mais la encore, ce n'est pas nécessaire. C'est l'idée de ce collectif, il y a un nombre de gens (limité) qui sont essentiels à son fonctionnement et il y a un nombre (illimité) de gens qui sont plus ou moins associés à ce noyau – ils viennent quand ils le souhaitent ou quand nous en avons besoin. Il y a toujours un grand nombre de musiciens classiques que nous appelons pour les enregistrements ou pour les prestations live à Berlin. Il y a des créateurs d'art graphique et de sites web et beaucoup de gens différents qui participent d'une manière ou d'une autre. Ce nombre important de personnes apportent aussi des choses bénéfiques : s'il y a plus de gens impliqués, il y a moins de travail pour chacun…Enfin dans l'idéal.

R. C'est super dur de coordiner les répétitions pendant les périodes de pointe. Ca fait chier car quand une ou deux personnes ne peuvent pas se tenir au rythme, ils ralentissent le projet dans son entier en quelque sorte. Mais là encore, nous enregistrons au click de toute façon et nous avons toutes les morceaux de répétition sur nos machines de toute façon. Donc même si le batteur ne peut pas le faire, nous pouvons toujours répéter sans lui. Ce n'est pas vraiment les mêmes sensations et c'est uniquement un compromis, mais ça marche. Chacun est totalement au courant quand il a pris la responsabilité d'être prêt a jouer des morceaux en live pour les dates que nous avons et c'est à chacun de faire en sorte que ce soit fait, et ça peut impliquer de travailler seul.


Quelles sont les influences musicales du groupe?
N. Les racines principales de notre musique ont leur origine dans les débuts du Hardcore des années 90. Des groupes comme RORSCHACH, GROUNDWORK, ou ABSINTHE par exemple. Mais d'autres influences plus tardives comme celles de REFUSED, BREACH, BOTCH ou COALESCE ont considérablement modelés notre approche de la musique. Et ensuite il y a les artistes comme BOHREN UND DER CLUB OF GORE, DIAMANDA GALAS, FRANK ZAPPA, SLAYER et TOM WAITS, dont les influences peuvent ne pas paraître évidentes dans nos albums. Mais elles sont là : ils ont tous été extrêmement novateurs et uniques dans leur genre. Ils ont franchi les barrières et ont été extrêmes. Ils ont conservé leur intégrité au cours de leur carrière, ils savaient ce qu'ils faisaient et pourquoi. Ils nous ont vraiment inspirés.


Vous avez précédemment travaillé avec Throne Records et maintenant vous êtes chez Metal Blade Records. Quels rapports avez-vous avec votre précédent label ? Comment êtes vous entrés en contact avec le nouveau ?
N. «Fluxion» a reçu un accueil génial. Donc il était normal vouloir quelque chose de plus grand pour le nouvel album. Nos labels précédents ont fait un travail formidable en promouvant le disque dans certains pays. Mais dans beaucoup d'autres, le disque était seulement dispo dans les réseaux underground et n'était pas distribué plus largement. Nous souhaitions que les gens puissent avoir accès à nos disques où qu'ils soient, et c'est la raison principale pour laquelle nous avons voulu un plus gros label. Nous nous sommes arrêtés sur Metal Blade. On a reçu d'autres offres, de Earache par exemple, mais nous avons pense que Metal Blade serait un meilleur choix pour nous. Ils aimaient vraiment ce que nous faisions et la communication avec eux a réellement été rapide et directe, alors que d'autres labels prenaient un temps fou pour répondre à nos emails. Metal Blade a soutenu ce que nous faisions et nous a aidé à faire avancer les projets. Pour «Aeolian», nous avons convenu de réaliser l'Artwork le plus élaboré et le plus coûteux de toute l'histoire du label ! Cela montre leur degré de confiance en nous et la taille de leurs attentes.

R. Notre relation avec Throne est toujours aussi excellente : ils ont sorti l'édition spéciale en vinyl de «Fluxion» et «Aeolian» (édition limitée de 3 gatefold LP contenant un Artwork exclusif et un poster artistique, prévu pour début janvier). De plus UG de Throne est un de nos amis proches et une personne incroyable pour laquelle j'ai beaucoup de respect. C'était juste qu'il n'avait pas les moyens de sortir et de promouvoir un album sur une base mondiale, comme nous souhaitions qu'il le soit, c'est tout. Il reste encore des pays dans lesquels le label n'est absolument pas distribué, nos disques n'ont par exemple jamais été disponibles en Scandinavie, donc absolument personne ne nous connaissait là-bas avant le 28 novembre dernier, jour de la sortie de «Aeolian». C'était quelque chose de très frustrant pour nous, nous avions envie que les gens qui appréciaient notre musique puisse y avoir accès… Donc il était plutôt évident que nous allions regarder ailleurs.

Dans nos contrats avec Metal Blade, nous avons cependant fait en sorte que nous soyons complètement libres de faire ce que bon nous semblait en ce qui concerne les projets vinyl. Et Metal Blade a toujours été totalement d'accord avec ça. En clair, peu de temps après avoir signé avec eux, nous avons sorti deux différents 33 tours et une édition vinyl d'un tripe LP (celle que nous avons mentionnée juste ci-dessus).


Que pensez vous de la scène musicale allemande?
R. Eh bien, la nouveauté, ce sont ces groupes formatés « 3 gars merdiques et une nana » qui apparaissent partout, jouant leurs horribles pop-songs et vendant des milliers de disques. La seule chose bien et d'authentique à propos de la musique allemande est que c'est une scène plutôt fructueuse et intéressante pour l'expérimentale électronique. Mais en ce qui concerne la scène Rock ou Metal : je me fous royalement de la science allemande, je n'ai aucune lien avec aucun de ces microcosmes bizarroïdes. Il n'y a que quelques groupes allemands qui m'intéressent en fait. Les bandes avec lesquelles j'ai grandi sont UNBROKEN, GROUNDWORK, STARTWEATHER, NEUROSIS, BOTCH, CONVERGE, BREACH, REFUSED. Il y a toujours eu une scène pour les musiques de ce genre ici mais de façon surprenante, c'est plutôt une scène d'auditeurs plutôt que de d'artistes. L'Allemagne n'a pas vraiment engendré de bons groupes jouant de la musique expérimentale Heavy, donc nous nous sentons un peu isolés dans notre propre pays… Les medias allemands sont très conservateurs. Ils ne promeuvent pas vraiment les groupes locaux, ce n'est pas comme aux US ou en Scandinavie par exemple. Ca peut paraître étrange mais il est vrai que nous avons plus de retours d'Angleterre de France ou de Scandinavie que d'Allemagne. Je n'aime pas ce putain de pays. Il y fait froid, il y pleut et les gens sont des lèche-culs. On va émigrer un de ces jours… Dans le Sud, en Italie, en Espagne, en Grèce ou peut-être en France.


Et à propos de la scène Metal extrême?
R. Musiciens expérimentaux du monde entier : le futur est nôtre ! Je suis persuadé que ce n'est que question de temps avant qu'il n'y ait plus personne pour écouter du Metal traditionnel. C'est une génération moribonde. Le vrai art ainsi que la musique évoluent continuellement et se transcendent perpétuellement, cela a toujours été et sera toujours. Une musique qui serait faite pour coller aux règles et ne serait pas ouverte à une quelconque forme d'évolution est une musique vouée a l'extinction. Je ne dirais pas que c'est un phénomène nouveau, mais il y a une acceptation beaucoup plus étendue du genre expérimental, par rapport à ce qui se passait il y a disons, 5-10 ans. En fait, il y a 5-10 ans, la musique « expérimentale » était regroupée dans différents genres. Lorsque les premiers groupes de Death Metal et de Black Metal sont apparus. C'était déjà perçu comme quelque chose de choquant, d'expérimental. En y regardant de plus près maintenant, un nouveau genre musical naît de la vision de gars possédant guitares et la volonté d'outrepasser les limites. Mais maintenant tout devient stagnant et rance et ça va mourir si ce n'est pas réinventé. C'est le cycle normal pour l'art. Les travaux de génie ont toujours été conçus au moyen de l'expérimentation et en se foutant pas mal des attentes. Et la plupart de ces travaux n'ont pas été reconnus ni appréciés avant de nombreuses années, bien souvent après la mort de leurs auteurs. J'ai espoir qu'en cette ère de l'information, comme on l'appelle, les délais se sont considérablement abrégés.


Avez-vous prévu de tourner en Europe et ailleurs ?
N. Il va y avoir une grande tournée européenne au début de l'année prochaine. Elle commence le 15 mars à Berlin et se termine le 18 Avril à Berlin encore. Elle va nous mener en Scandinavie pour la première fois mais aussi en Italie, en Espagne, au Portugal, en Belgique et en France ! Nous allons probablement vous rendre une petite visite début avril.


Quelle est la prochaine étape?
N. Nous sommes en train de travailler sur l'Artwork du 3xLP chez Throne, et quelques morceaux sont en en cours de réalisation mais il n'y a rien de défini encore pour le prochain album. Je veux dire, nous n'avons même pas encore présentées les dernières en live ! De plus, nous ne voulons pas vraiment donner de direction pour l'instant car nous voulons rester libres de sentir ce qui serait le mieux pour nous – et ça pourrait être autant un album type Surf qu'un album de Black Metal. Cependant, d'après ce que je pourrais prévoir, nous n'allons pas tourner le dos à l'approche orchestrale, multicouche de «Fluxion»…


Aimeriez vous ajouter quelques mots ?
N. Surveillez la sortie de notre vinyl avec BURST (un groupe épatant) chez Garden of Exile Records et celle de notre prochain vinyl chez Futhermocker Records sur lequel apparaît une version exclusive de «Queen of the Food Chain», chantée par Tomas Hallbom, Meta et Nico. C'est très différent de celle sur l'album qui était interprétée par Sean Ingram. A bientôt en tournée !


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