Yves Campion (basse) et Joe Amore (chant) - NIGHTMARE par SHAKA - 2246 lectures
Vétéran de la scène Metal française, NIGHTMARE ? A l’écoute de « The dominion gate », on ne dirait pas ! Yves Campion (basse) et Joe Amore (chant), à l’occasion de leur passage à Paris lors du « The Vibes in Paris » (avec AFTER FOREVER et MALEDICTION notamment), nous expliquent pourquoi.


Qu’est ce qui s’est passé exactement avec les livrets absents du digipack de « The dominion gate », votre nouvel album ?
Yves Campion (basse) : C'est une très bonne question. La première question que nous nous sommes posés, c'est celle-là. En fait, l'usine qui est en République Tchèque a envoyé directement au distributeur qui étant très occupé, n'a pas vérifié les CDs arrivés en Suède. Les distributeurs ont fait leur boulot rapidement pour une fois, malheureusement c'est tombé sur nous. Quand ils ont mis en magasin, ils se sont aperçus en ouvrant que l'usine n'avait pas mis les livrets dedans. Donc, il y a eu tout un branle-bas de combat, on a pu bloquer une partie de la distribution dans certains pays, malheureusement, pas en France… enfin, pas tout, ils ont réussi à bloquer certains magasins. Quant aux autre pays, cela a été bloqué assez rapidement par Regain. Donc, apparemment, il y a eu maldonne pour le livret entre Regain et le fabriquant, qui avait fait les digipacks sans imprimer les livrets. Alors, ils les ont faits cette semaine (NDS : interview réalisé le 19 novembre 2005) et donc, pour ceux qui n'ont pas envie de s'emmerder à retourner en magasin, on a mis sur notre site (NDS : http://www.nightmare-metal.com), un communiqué officiel, Regain aussi… on a essayé de le dispatcher un peu partout (notamment sur VS) : il faut envoyer un e-mail à richard@regainrecords.com pour avoir le livret, en disant dans quel magasin vous avez acheté le CD et ils enverront le livret. On se serait bien passé de ça, tu imagines, c'est absolument indépendant de notre volonté, on s'excuse mille fois au nom de Regain et du fabriquant, même si on ne maîtrise pas le sujet à notre niveau. C'est tout ce qu'on peut faire, car comme c'était parti en distribution, on ne pouvait pas rapatrier 17 CDs à un endroit, 20 à un autre, 8 à un autre… sur 10000 CDs distribués, dont 2500 pour la France… je sais pas si tu vois le casse-tête chinois !


Une question rituelle maintenant : quelles différences y a-t-il entre le nouvel album et le précédent ?
Y.C. : Déjà, il y a eu une approche au niveau de la composition qui a été différente. L'album d'avant était un album concept où on suivait un story-board, une ligne directrice :On avait fait de la pré-production studio, c'est à dire qu'on est arrivé en studio, on n'avait quasiment pas répété les morceaux, on avait enregistré juste les bases en home studio, le guitariste est arrivé avec des riffs. Nous, avec Joe, on avait écrit une histoire qui devait coller avec les morceaux, qu'il a fallut adapter et donc on avait vraiment fait un travail de pré-production en studio. Cette fois-ci, tout le monde a participé, on a vraiment répété les morceaux et donc on est arrivé en studio avec des morceaux déjà élaborés, qu'on avait déjà joué live. Le chant était travaillé et ont avait plus de place pour les arrangements. L'autre album était plus difficile à faire, car on était obligé de suivre une histoire : à un moment donné, l'atmosphère du morceau devait coller au texte, au mot employé… c'était un très gros travail, très long. Là, on s'est donné plus de libertés pour plein de choses.
Joe Amore (chant) : Et d'autre part, on a essayé de prendre un peu de recul par rapport aux précédents albums (« Cosmovison » et « Silent room ») et s'est dit qu'on allait essayer de travailler le son du nouvel album en essayant de garder ce qu'il y avait de mieux sur chaque album : les chœurs un peu classiques sur « Cosmovision », c'est ce qu'on avait bien aimé dessus ; on a pris le son pêchu des guitares de « Silent room » en allant encore un peu plus loin dans l'élaboration du son même. On a passé beaucoup de temps en studio à mettre en place un son qui nous convenait. On a aussi pas mal travaillé sur le son de la batterie, en essayant de lui donner un peu plus d'ampleur. En ce qui concerne le chant, comme il y avait une liberté au niveau des thèmes abordés, on a essayé (en groupe, car on communiquait quand même pas mal dans le groupe) d'aller un peu plus loin au niveau des capacités et aussi des timbres utilisés, de trouver des notes encore plus stridentes à des moments, et d'autres plus basses que ce que je fais habituellement. On est allé un peu plus loin, on a plus creusé là-dessus, pour avoir un résultat beaucoup plus riche.


Et donc, il n’y a pas du tout de concept derrière les textes cette fois-ci ?
J.A. : Non non, il y a deux morceaux qui parlent un peu du même thème, la fin du monde et la nécessité de reconstruire le monde sur d'autres bases. Mais, c'est tout, c'est la seule corrélation qu'on peut trouver entre les morceaux.


Et en ce qui concerne l’intégration de Floor Jansen d’AFTER FOREVER, quand vous avez écrit les morceaux, c’était déjà prévu qu’elle chante dessus ?
J.A. : Pour certaines chansons, on avait déjà prévu de poser un chant féminin, avec l'espoir secret qu'elle y participe, mais bon, c'est vrai que cela s'est fait rapidement. Toujours dans l'optique d'aller un peu plus loin au niveau du chant, on trouvait intéressant de faire un questions/réponses avec une voix féminine. Et Floor a gentiment accepté.


Alors, c’est le grand amour entre vous et AFTER FOREVER, car vous tournez souvent ensemble (concert demain, tournée prévue début 2006) ?
J.A. : Eh bien, histoire d'amour, je ne sais pas, mais d'amitié, ça c'est sûr. C'est vrai que la précédente tournée s'était super bien passée et en plus, nos albums sont sortis en même temps, donc on se retrouve « sur le marché » en même temps, à la recherche d'un tournée et on s'est donc dit : pourquoi pas en refaire une ensemble ? Il y a vraiment de l'amitié, ça se passe super bien.


Vous avez des détails sur la future tournée début 2006 avec AFTER FOREVER ?
Y.C. : Il n'y aura que nous et AFTER FOREVER, sauf une première partie en Angleterre et une date au Havre, il devrait y avoir quatre groupes. On fera en sorte que la set-list et le show soient plus importants, la taille au-dessus de la tournée précédente et techniquement, c'était le casse-tête chinois de rajouter d'autres groupes avant.


Il y a Ricky Marck, un ancien guitariste de PRETTY MAIDS qui apparaît sur votre nouvel album, comment l’avez vous rencontré et convaincu de jouer ?
J.A. : Je l'ai connu pendant les douze années de break avec NIGHTMARE, j'ai chanté au sein d'un autre groupe, mais aussi sur un projet de Ricky Marck qui voulait remonter un groupe. Mais, ce projet n'a pas eu lieu, on a fait des maquettes, mais ça n'a pas abouti sur une signature. On est resté en contact et donc, c'est un clin d'œil cette période. Et l'amitié est importante au sein du groupe, ça a été sympa de l'inviter.


Et il devient quoi sinon maintenant ?
J.A. : Il n'a pas de groupe actuellement, mais il a des contacts pour jouer dans des formations. Il fait des bœufs avec des groupes hyper connus, il est sur Monaco, alors il a pas mal d'occasions de jouer avec des gens très connus du monde Metal et même du monde Rock. Sinon, il a pas d'actualité particulière actuellement.


« The dominion gate » jouit d’une très bonne production, vous êtes allés où pour tout ce qui est mixage, production ?
J.A. : On a gardé le même producteur, on progresse ensemble avec lui, peut être que nous aussi, on évolue avec l'expérience. On savait comment mieux travailler avec lui que sur le précédent album, on savait comment le prendre. Et lui, c'est une personne très ouverte, c'est vrai que du coup, ça nous permet de progresser ensemble. On a donc gardé les mêmes éléments.


En ce moment, la scène de la région Rhône-Alpes est en plein développement, avec REVENGE, M.Z., vous…, pourquoi à votre avis ?
J.A. : Je ne sais pas, mais c'est vrai qu'en Rhône-Alpes, il y a toujours eu des talents. Aujourd'hui, peut être qu'il y a une reconnaissance, mais il y a toujours eu des groupes qui sont là, qui en veulent et qui tournent.
Y.C. : Il y a aussi une scène extrème, qui fait parler un peu d'elle actuellement. C'est intéressant, c'est bien pour la scène grenobloise, car il y a des groupes qui arrivent à avoir une diffusion plus que locale, comme ELLIPSIS, par exemple, qi a vraiment un potentiel.


Comment marche NIGHTMARE à l’étranger ? Le Japon par exemple…
Y.C. : Pour le Japon, on n'a pas encore eu de licence, c'est en cours de négociations. On a eu beaucoup de retombées en ce qui concerne cet album, en Allemagne. On espère que les gens, les structures, auront un peu moins d'œillères et qu'ils ouvriront les portes pour que l'on puisse aller jouer là-bas. Car, on a eu une bonne presse, on a fait beaucoup d'interviews. C'est l'album pour lequel on a fait le plus de promo. Il faut dire que Regain a une agence promo là-bas qui a fait un super boulot, donc j'espère que ça va porter ses fruits, car c'est la première fois qu'on a autant de presse en Allemagne. Sinon, à l'étranger, on a pas mal de retours, en particulier les Pays de l'Est (Metal Hammer…), en France aussi (Rock Hard récemment). On a eu de bonnes retombées jusqu'à aujourd'hui, le but, ce serait maintenant de jouer en Allemagne, Autriche, Europe de l'Est, tous ces pays là. On n'a pas la prétention d'aller jouer en Allemagne en tête d'affiche, loin de là, mais on aurait vraiment besoin aujourd'hui de trouver des dates en Allemagne, comme on fait en France, en Belgique ou en Espagne, en première partie, c'est la prochaine étape.


Joe, on ne t’a jamais dit que tu avais une voix vraiment très proche de celle de Ronnie James Dio ? Tu prends ça comme un compliment ?
J.A. : Pour moi, c'est un compliment oui. J'ai grandi sous l'ère DIO, RAINBOW, BLACK SABBATH… Il fait partie de mes premières influences, avec David Coverdale (WHITESNAKE), Russell Allen (SYMPHONY X), Jorn Lande (MASTERPLAN), car il est très complet et a un feeling de fou ! Sinon, le chanteur de GOTTHARD aussi, j'aime bien. Au niveau des compos, c'est un peu plus classique, mais j'aime bien les voix à grain, à feeling quoi.


Et le Heavy Symphonique actuellement, ça vous influence beaucoup, non ?
Y.C. : Pas forcément, c'est vrai qu'on a mis des influences plus symphoniques que sur « Cosmovision », on a modernisé les arrangements, ce n'est plus trop la même approche. On prend des influences partout. Joe dit qu'il adore SYMPHONY X, un autre NEVERMORE…
J.A. : C'est vrai qu'on écoute beaucoup de trucs et que donc, on s'influence mutuellement. Alors, on peut retrouver peut être quelques trucs.


Entre le NIGHTMARE des années 80 et l’actuel, il y a un énorme fossé musical quand même.
Y.C. : On s'est posé la question : il y a eu pas mal de retours de groupes des années 80 qui se sont plantés quand il sont revenus, je citerai pas de noms, je n'ai pas cette prétention… Mais, on serait revenu à l'époque de « Cosmovision » en 2001, avec le même album que « Power of the universe », de la New Wave Of British Heavy Metal, est-ce qu'on n'aurait pas été la tête dans le mur ? Fallait vraiment arriver à cette période là avec une étiquette moderne, être à la page, dans la mouvance, sans se dire qu'il faut être dans la mouvance, mais rester ouvert en écoutant plein de groupes actuels, car le public a beaucoup changé.
J.A. : C'est une chose qui s'est faite assez naturellement, car on n'écoutait plus ce qu'on écoutait dans les années 80. Du coup, l'influence varie aussi, on aime d'autres chose, plus actuelles. Mais, c'est vrai que c'est peut-être pas automatique de le retranscrire dans notre musique. Mais ça s'est fait… et aussi avec l'apport de musiciens beaucoup plus jeunes qui n'ont pas connu la période 80's, ça a été d'autant plus facile je pense.


En parlant des années 80, vous avez écouté le dernier albums de Renaud Hantson, FURIOUS ZOO ?
J.A. : Moi, j'ai écouté un morceau sur un sampler. C'est sympa, mais personnellement, je n'accroche plus, c'est un peu vieillot, mais c'est sympa, ça fait partie aussi de notre histoire, ça nous rappelle un peu cette période là.


Il y a des groupes français actuellement que vous aimez bien ? MALEDICTION ?
J.A. : Euh… je ne connais pas assez en fait, on verra demain. Il y a MANIGANCE qui fait partie des groupes français que j'écoute avec plaisir, car c'est un très bon groupe avec un super état d'esprit. Vraiment chapeau !


Parlez nous un peu du clip, du choix de la chanson, du réalisateur (Johann Porcher).
Y.C. : On en a discuté avec lui, il a très bien travaillé dessus, car on lui a envoyé le texte avec les moyens qu'on avait et qu'il avait, car on n'avait pas non plus 50000 euros de budget, et en fait, on a vraiment réussi à créer quelque chose d'intéressant. C'est un clip qui a été fait avec un budget relativement petit par rapport à ce qui peut se faire, et il a fait un super boulot, c'est un très bon producteur audiovisuel et un musicien, donc il a le petit truc. Car, même si t'as de gros moyens, les gens qui sont derrière ne sont pas forcément dans le Metal et musiciens et n'ont pas le recul que peut avoir quelqu'un comme Johann. Je le conseille à beaucoup de groupes.


Un dernier mot pour les lecteurs et aussi pour Papy Cyril, un gros fan, qui n’a pas pu être là ?
Y.C. Je sais pas où il habite, mais on lui donne une autre chance, sur une des dates en février. Qu'il n'hésite pas à venir nous voir, on lui paiera une bière !
J.A. : Papy Cyril, on va essayer de retenir !
Y.C. : Et merci pour le soutien !


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