Peter Lindgren - OPETH par EMP ET TONTON - 3492 lectures
VS webzine vous propose un petit dossier sur OPETH à l'occasion de la sortie de leur nouvel album "Ghost Reveries" avec une interview ci dessous de Peter Lindgren ainsi que le livre report de leur recent concert à Paris.


Kronik de "OPETH – Ghost Reveries"

Live Report de OPETH - Paris - 13/09/05
Quoi de plus logique de saisir le moment opportun d'un passage à Paris pour coincer un membre d'OPETH pour parler un peu de ce nouvel album. Petit entretien avec l'aimable Peter Lindgren histoire de faire le point sur cet énième épisode discographique.



1- VS : Salut Peter, pour commencer, parlons un peu de ce deal avec Roadrunner. Je dois dire que j’ai été un peu surpris par ce choix. Dans l’absolu, un groupe doit se reconnaître dans son label, alors est-ce votre cas dans la famille Roadrunner ?
Peter : En fait non. Même si c'est un label qui a hébergé des références comme KING DIAMOND ou OBITUARY. Je pense qu'ils ont désormais pas mal de groupes complètement bidons, mais ils restent une bonne maison de disque. Ce choix s'explique par le fait que nous en étions arrivé à un point de notre carrière où nous avions besoin de soutien et d'une importante couverture notamment aux USA pour que tous nos fans y trouvent leur compte.


VS : Il est vrai que Roadrunner est une grosse machine…
Peter : Oui, c'est vrai. Mais ce n'est pas pour autant qu'OPETH changera, même si notre potentiel commercial s'en retrouve décuplé. Je crois que notre place sera facile à trouver, puisque nous serons, en quelque sorte, unique dans leur catalogue.


VS : Pour changer de sujet, j’ai bien peur que tu ne sois obligé de nous parler du nouvel album maintenant.
Peter : ça me paraît inévitable…


VS : A-t-il été facile de revenir à la trame plus complexe de la musique d’OPETH après la simplicité de « Damnation » ? Avez-vous été tentés de vous orienter vers un style plus dépouillé ?
Peter : Le style le plus naturel pour OPETH consiste à composer des chansons complexes. À vrai dire, il a été plutôt difficile pour nous d'écrire des titres simples comme ceux de « Damnation ». Mais il est vrai que « Ghost Reveries » comporte certains titres qui auraient pu figurer sur « Damnation », comme par exemple « Isolation Years ». Pour moi il est nécessaire que nos morceaux soient suffisamment longs pour pouvoir inclure toutes nos variations, mais j'aime aussi l'idée qu'OPETH puisse écrire des balades.


VS : … peut-on vraiment parler de balade ?
Peter : (rires) oui enfin, je voulais dire qu'on s'éloigne par là des titres de death métal.


VS : Justement, penses-tu que les sorties de « Deliverance » et « Damnation » ont aidé OPETH à mieux explorer les deux aspects distincts de votre musique ?
Peter : L'exercice a plutôt porté sur « Damnation ». Si nous avions été obligés de ne sortir qu'un seul des deux disques, on aurait choisi « Deliverance », avec plus de passages acoustiques. Je crois que nous avons beaucoup appris avec « Damnation ».


VS : Pour revenir à « Ghost Reveries », il y a pas mal d’influences très 70’s sur ce disque. Je pense notamment à des groupes comme LED ZEPPELIN, PINK FLOYD période « Middle » ou encore DEEP PURPLE. Cela est-il principalement dû à l’arrivée de Pier Wiberg
Peter : Oui, c'est vrai que Pier a beaucoup apporté à cet album. Mais nous avons toujours été de grands fans des groupes des 70's même si c'est vers le début des années 80 que nous avons découvert des groupes comme DEEP PURPLE, CAMEL, LED ZEP… C'est de loin la période musicale que nous préférons. Je ne crois pas que Pier soit pour grand chose dans l'évolution d'OPETH, mais grâce à lui nous avons eu l'opportunité d'utiliser le Mellotron, le piano, l'orgue. C'est un brillant musicien et avec son arrivée dans le groupe, nous pouvons enfin faire ce dont nous avions toujours rêvé. Tout ce que nous avons fait, c'est d'incorporer ce côté 70's à notre musique et ainsi nous ouvrir de nouvelles possibilités. Quoi de plus idéal que de recruter un type de cette époque (rires).


VS : Avec « Ghost Reveries », OPETH est revenu à l’auto-production. Est-ce que cela a été facile ? Crois-tu de Steve Wilson aurait pu apporter d’avantage à ce nouvel album ?
Peter : Il est clair que PORCUPINE TREE est également une de nos grosses influences et que la collaboration avec Steve pour « Blackwater Park » et « Damnation » a enrichi notre musique. En particulier au niveau des solos de guitares et du chant. Et pour être franc nous lui avions demandé de se charger aussi de « Ghost Reveries » mais il était trop occupé pour ça. Steve Wilson a une façon bien à lui de diriger un groupe en studio. Il y a beaucoup de lui dans « Blackwater Park ». On peut y reconnaître certaines facettes de PORCUPINE TREE et je pense que nous retravaillerons ensemble, c'est dans la logique des choses.


VS :… il a été assez amusant de constater l’influence mutuelle que PORCUPINE TREE et OPETH ont exercé l’un sur l’autre. « In Abstentia » en est un bon exemple…
Peter : Oui, c'est vrai que même si ça reste du PORCUPINE TREE, ce disque est leur album le plus heavy à ce jour.


VS : Dans une interview récente, j’ai lu que Mikael (Akerfeldt) parlait de mystérieux événements autour de l’enregistrement de ce nouveau disque. Il semblerait qu’il contienne des sons qu’OPETH n’a jamais enregistré. Alors ma question sera la suivante : ê
Peter : (rires) En fait ce genre de chose était déjà arrivée lors de l'enregistrement de « My arms your hearse » lorsque nous avions enregistré pour la première fois des guitares acoustiques sur un ordinateur. On était assez soucieux du résultat et lorsqu'on l'a écouté, on pouvait discerner un léger fond sonore. Après réflexion, nous en avons déduit que la bande avait déjà servi à un autre groupe et que des traces de l'enregistrement précédent avaient été conservées. Bien qu'au tout début nous avons cru à un fantôme. Plus tard, pour d'autres sessions nous avons changé de studio pour aller au Nacksving (« Deliverance » et « Damnation ») où il y avait un type plus ou moins alcoolique qui toussait tout le temps. Et voilà que nous nous retrouvons, Mikael et moi, à enregistrer seuls en plein milieu de la nuit. On écoute et il me dit « hé tu as entendu ça ? » et la seconde fois c'était évident aussi pour moi. On entendait quelqu'un tousser sur notre enregistrement. On s'est retrouvé à fouiller le studio à la recherche d'un intrus avec un canif à la main. Sur le moment, ce fut une grosse trouille avant que nous comprenions que les quintes de toux en question étaient déjà sur la bande.


VS : Et est-ce que ce genre de choses a eu une influence sur le titre du nouveau cd ?
Peter : Oh hé bien, les nouveaux textes sont plutôt portés sur « l'occulte ». On est revenu à une écriture plus classique du death métal. Mais nous aimons à penser que nous sommes entourés de fantômes…


VS :… oui et c’est bon pour la promo en plus ! (rires)
Peter : oui ça collait assez bien avec l'atmosphère qu'on voulait instaurer avec ce disque.


VS : Puisque nous parlons des textes, revenons sur ce lien particulier qu’OPETH entretient avec ses fans au niveau de ses textes. Comment expliques-tu le fait que tant de personnes se retrouvent dans vos textes pour des raisons parfois radicalement différ
Peter : Hum, je pense que tout vient de la façon d'écrire. En gros, au lieu de parler explicitement, la trame des textes est toujours vague et métaphorique. Les paroles peuvent donc ainsi être perçues de différentes façons. C'est en fait, à celui qui écoute, de se faire une opinion, d'interpréter les textes comme il le désire. Nous laissons donc ce choix à nos fans et c'est probablement pour ça que ce rapport spécial existe entre OPETH et son public qui se sent aussi concerné par nos chansons.


VS : Après avoir choisi des sujets à consonance auto-biographique vous êtes revenus à des paroles plus banales dans le métal. Si l’on considère que bien des groupes utilisent la violence musicale comme exutoire, cette forme de défoulement s’applique-t-ell
Peter : (rires) je ne sais pas vraiment, même s'il est vrai qu'en jouant une musique agressive certaines pulsions violentes sont réfrénées et tout particulièrement en concert. C'est vrai que lorsqu'on nous connaît personnellement, nous sommes des gars calmes et gentils. Maintenant, il est certain que nous n'écrivons pas des titres joyeux, pourtant nous le sommes dans notre vie de tous les jours.


VS : J’ai vu que vous alliez bientôt tourner aux Etats Unis avec NEVERMORE. Est-ce que ce sera en co-headlining ? Vous aviez déjà tourné avec eux là-bas, non ?
Peter : Non, nous resterons la tête d'affiche pour toute cette tournée et effectivement nous avons déjà fait une tournée avec eux. À l'époque nous assurions la première partie, c'était pour notre toute première tournée aux USA. La plupart des fans venaient nous voir pour la première fois et je me souviens encore du bassiste de NEVERMORE qui disait à Mikael « Heu surtout tu dis au public que ça serait sympa qu'ils restent pour voir la tête d'affiche ». (rires) en tout cas ce sont des types supers et je suis certain que nous allons passer du bon temps avec eux.


VS : Une question que je me pose souvent est de savoir comment vous arrivez à faire un choix pour vos setlist. La plupart des titres sont longs et vous ne pouvez donc pas en jouer beaucoup. Est-ce que ces sélections n’ont pas quelque chose de frustrant ?
Peter : Oui absolument d'autant plus que nous avons désormais huit albums derrière nous et qu'une fois que tu as pris un titre de chaque album, il ne reste pas de place pour expérimenter derrière. D'un autre côté, ça nous laisse un choix plus vaste pour composer nos sets. Si nous n'avions que vingt chansons, la marge serait bien mince et plus rapidement lassante. Pour ce soir par exemple, nous allons jouer une paire de nouveaux titres mais aussi quelques morceaux auxquels le public ne s'attend pas vu que nous ne les avons jamais joués en Europe lors de nos tournées précédentes. Le plus énervant c'est qu'internet annihile toute notion de surprise et que bien des fans savent déjà ce que nous allons jouer avant le concert.


VS : Pour finir, je voulais savoir s’il était facile de gérer le succès, de garder les pieds sur terre pour ne pas devenir une « rock star » ?
Peter : Bah, ça n'est pas trop difficile du fait que les choses ont été plutôt lentes pour nous. Nous avons travaillé dur et chaque album nous a fait progresser mais nous sommes restés profondément les mêmes. Mikael et moi, nous avons toujours ce petit local de répétition en dehors de Stockholm où il nous faut trimbaler tout notre matériel. J'imagine que si nous avions été projeté hors de notre local, du jour au lendemain, pour nous retrouver sur une scène parisienne sold-out, cela aurait probablement été plus déstabilisant.


VS : Hé bien merci Peter de nous avoir consacré un peu de ton temps…
Peter : mais de rien, merci à vous pour votre intérêt. Bye


Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker