Amateur de death old school, BLOODY SIGN est fait pour vous. Non content d’avoir sorti un premier album doté d’un panache qu’on ne retrouve plus guère dans les productions contemporaines, BLOODY SIGN pourrait bien réconcilier les différentes générations par sa verve sulfureuse. Petit entretien avec Kalevi guitariste de la formation.
VS : Salut Kalevi, une petite question classique pour débuter cet entretien : je voudrais que tu me fasse un petit topo sur BLOODY SIGN pour tous nos lecteurs qui ne connaissent pas ton groupe.
Kalevi : Hello tonton. Alors, BLOODY SIGN s'est formé en 1995/96, je sais plus vraiment, et on joue un putain de DEATH BLACK THE BRUTAL WAY !!!!!!! On était vraiment jeune à ce moment-là, mon frère (notre batteur) devait avoir 12 ans, moi 15 ans. La base du groupe, c'est donc nous deux. deux putains de frangins haha !!! le reste du groupe était des potes de notre bled ha !!! on n'avait pas de basse pendant plusieurs années, et il a fallu attendre que le line up éclate vraiment pour avoir une formation, on va dire « standard ». Je ne vais pas m'éterniser à parler des changements de line up, tout le monde s'en fout un peu, c'est toujours la même histoire. Ce qu'il faut savoir c'est que de l'origine, il ne reste que mon frère et moi (qui joue de la guitare). Tous ces changements nous ont affectés tout autant que renforcés dans notre démarche. Il faut du temps de toute façon pour trouver des gens qui pensent comme toi, qui voient la musique un peu comme toi, qui ont le même but que toi. Je n'ai jamais vraiment eu envie de perdre du temps avec des gens qui calent rien à rien dans notre démarche musicale. Ça dure jamais longtemps, mais en même temps ça nous enrichit quand même. Chaque line up nous a offert quelque chose de plus, nous a fait progresser. On a enregistré quelques demos, 4, ce qui est pour moi un parcours normal. Prendre le temps, c'est vraiment ce qui manque le plus dans la scène metal, et dans toutes ces jeunes formations qui voient le jour, enregistrent un cd, et splittent l'année suivante. Bref, notre 1er album est sorti il y a maintenant quelques mois (mais il a été enregistré il y a déjà 1 an et demi en Estonie) sur le label IBEX MOON REC (www.ibexmoonrecords.com) qui n'est autre que le label de John Mc Entee, leader du groupe INCANTATION. Niveau concerts, on joue de plus en plus et c'est ce qu'on veut. On a notamment eu la chance de jouer déjà avec des groupes comme IMMOLATION, INCANTATION, KRISIUN, BEHEMOTH, CENTURIAN, PENTACLE, DEW SCENTED, AVENGER, CRADLE OF FILTH, IMPALED NAZARENE, SECRETS OF THE MOON, ROOT, TORR, WATAIN, INHUMATE, SKYFORGER, RAGNAROK, LOITS... en Alsace comme dans le reste de la France, en Belgique, en Allemagne, en Tchéquie ou en Estonie; aussi dans des festivals comme le Soul grinding festival, Le Hard Rock Laager festival (plus important festival estonien, deux années consécutives), le Open Hell Fest en République Tchèque.
Voilà, niveau biographique, je crois que c'est à peu près tout
VS : Heureusement que j’avais dit un PETIT topo, hein ? Quand j’entends tes propos, ta notion du temps m’interpelle. Tu dis que les groupes ne prennent pas assez leur temps avant de proposer une démo ou un cd. Doit-on rendre cela responsable du manque d’i
Kalevi : Hé bien, valait mieux pas qu'un label s'intéresse à nous y'a 5 ans, je te jure (rires) je ne vois pas comment il aurait pu !! De toute façon, même avec notre album, on a cherché nous-mêmes un label avant qu'Ibex Moon rec ne se montre intéressé. En France on n'a rien trouvé, donc les labels français en n'ont, de toute façon, pas grand chose à foutre de nous, si je suis ta logique. Et comme je l'ai dit, on était vraiment jeune quand on a commencé le groupe, et on a débuté sur nos instruments à ce moment-là, donc il valait vraiment mieux attendre 10 ans. Mais, en gros, c'est ça : on a pris le temps, on y pense pas consciemment, et puis un jour on s'est dit qu'on allait enregistrer notre premier album. Ça s'est fait naturellement, mais avant on n'aurait jamais eu l'idée de se lancer là-dedans
Et oui, je trouve que les groupes prennent de moins en moins de temps pour s'affirmer, tout arrive trop vite, alors que je pense qu'il faut du temps pour se forger et présenter quelque chose de bien ancré, qui montre que t'as déjà un peu d'expérience. Pour moi, un 1er album, c'est autant un aboutissement que le début de quelque chose de nouveau. Notre 1er album met un terme (je l'espère) à toutes les démos que nous avons enregistrées avant. Du style : voilà à quoi toutes ces années ont servi. Si tu trouves ça cool, merci, si t'aimes pas va te faire foutre. Il faut du temps pour mieux connaître le milieu et l'environnement dans lequel tu évolues et être aussi capable de vraiment pouvoir dire ce qui est en toi, de se connaître soi-même. Ça, ça prend du temps. Mais je pense surtout aux groupes qui se forment et sortent un album un an plus tard, pas aux groupes qui enregistrent des démos ; ça c'est normal d'enregistrer des démos, ce sont des coups d'essais. Et puis, oui, il y a de nos jours tellement de groupes, et les anciens groupes ont tous montré une voie différente qui a créée des centaines et des centaines de rejetons, qu'il est difficile d'avoir sa voie naturellement. Et je pense que la meilleure façon, c'est de jouer, jouer et jouer encore, avoir de plus en plus d'expérience pour savoir qui tu es et comment faire TA zic.
VS : Tout ça c’est bien beau mais est-ce que tu as le sentiment que BLOODY SIGN a apporté quelque chose qui manquait à la scène française avec ce premier album ? As-tu le sentiment que vous avez trouvé votre voie ou est-ce que tout reste à faire ?
Kalevi : Non, je pense pas qu'on apporte grand chose, et je m'en fous pas mal. On fait notre zic, point barre!!! Maintenant c'est vrai que je trouve qu'il y a très peu de groupes de death en France qui joue un style assez malsain et oppressant, ce genre de death qui se trouve chez POSSESSED, MORBID ANGEL, SADISTIC INTENT, ou les vieux ENTOMBED, et plein d'autres groupes. je trouve que le death, ici, n'a pas assez de couleur, il est bien joué mais reste très neutre. Evidemment il y a des exceptions, mais c'est trop infime. C'est ça aussi pour BLOODY SIGN, notre "participation" au metal hexagonal est là, mais vu le nombre de groupes aussi, elle est infime. Et vu qu'on est encore assez mal distribué en France...quant à notre voie, on la cherche, j'espère ne jamais vraiment la trouver, et continuer à progresser à tous les niveaux. En même temps on laisse plus les choses aller naturellement dans nos compos, on se casse moins la tête, on laisse sortir tout ce qu'on travaille en zic. mais on essaie de le faire de manière naturelle. On a une certaine manière de penser la zic, et de penser aux différentes manières de faire une zic; on improvise beaucoup avec mon frère, et ce qui en sort, c'est de manière brute et directe tout "l'enseignement" que nous donne la zic et le metal, tout ce qu'on bosse. Tout ça pour dire qu'on ne cherche pas vraiment notre voie, on essaie d'être naturel... mais on la cherche quand même de manière sous jacente.
VS : Est-ce tu ne crois pas que les groupes ont arrêté de jouer ce type de death, tout simplement pour ne pas tourner en rond ? Comment se fait-il que malgré votre moyenne d’âge assez jeune, vous soyez aussi résolument influencé par le passé ? Z’avez été
Kalevi : J'en sais rien. je pense que les temps changent. peut-être les groupes ne jouent-ils plus pour les mêmes "raisons". Nous on joue ce qu'on ressent, on essaie de s'exprimer comme on est vraiment. on a été influencé par toute cette façon de jouer le death, sombre, et ça ressort en nous. C'est une influence qui est comme inconsciente. Et comme je le disais déjà dans la question précédente, on bosse beaucoup avec mon frangin, on ingurgite des trucs qui ne sont pas "forcément" metal, mais vu que notre mode d'expression est metal extrême, ces trucs se digèrent là-dedans. En gros, Bloody Sign me fait avancer en tant que musicien, et on en a encore pour trop de temps à trouver comment jouer cette zic sans savoir la jouer. C'est simple!!
Et quant au succès limité maintenant de SADISTIC INTENT, je m'en fous royalement. Ce groupe, c'est de la tuerie, et personne ne me fera jamais changer d'avis là-dessus, ha!!
On est influencé par le passé parce que je crois que cela reste une putain de source vers une musique authentique, qui s'inscrit dans une sorte de continuité. C'est important pour moi de faire partie d'une sorte de cosmos metal, un truc qui s'est créé, d'après tel ou tel "clash" musical, et qui se perpétue... avec sa dose de pollution haha!!!!! On est issu musicalement du vieux death, ça a influencé ma vie et ma façon de penser, et j'évolue naturellement en fonction de ça.
Avec mon frère, on pense les mêmes choses depuis si longtemps que le fait de pouvoir se mettre sur la gueule en répèt' nous est relativement étranger... en dehors, ça dépend...ha! Mais la musique a pour nous une importance vitale. On est assez complémentaire l'un de l'autre et tout a toujours été ok entre nous. C'est un truc intrinsèque, pas de la télépathie, mais un feeling qu'on ressent, je sais en moi qu'il sera d'accord sur tel ou tel truc, et lui de-même. Le problème est toujours venu des autres membres du groupe hahahaha!!! Mais maintenant on est en trio, et c'est vraiment nickel : trois connards à penser (presque) pareil !!!!
VS : On va s’éloigner du cosmos pour revenir sur le plancher des vaches et parler de ce fameux album qui a été plébiscité par les médias qui ont bien voulu se pencher dessus. J’imagine que c’est pour des raisons économiques que vous avez enregistré en Est
Kalevi : « Vana Vigala Loits », c'est donc un titre en Estonien, ça signifie l'Incantation de Vana Vigala, qui est une ancienne place de culte aux forces de la nature, au centre de l'Estonie. C'est à l'orée de la forêt, il y a un chêne énorme qui n'a pas d'âge, qui était célébré autrefois. Mais Vana Vigala, c'est aussi l'endroit où a lieu tous les étés le plus gros festival metal en Estonie, où l'on s'est produit une fois avec BLOODY SIGN, une fois avec notre groupe de reprises old thrash et old death SIFFLE CHOPES. Quant à l'intro tribale, elle est chantée par un vieux peuple du sud de l'Estonie, le peuple de Setu. Leur langue ne ressemble à rien d'autre, les estoniens "normaux" ne les comprennent pas, parce qu'ils ont encore une langue qui n'a pas évolué depuis plus de 500 ans. Ce peuple chante tout le temps, toute la journée, et des étrangers en sont déjà devenus fous. Ils ont des chants pour toute les tâches de la journée, pour chaque moment de leur vie. J'avais envie que ce morceau apparaisse sur notre cd (n'en déplaise à ceux qui le trouve nul ou trop long voir, inapproprié), parce qu'il est pour moi le reflet d'une dévotion fondamentale à la musique. Il y a une sorte de mysticisme qui s'en dégage... Du genre la justification de mon existence passe par une musique qui s'inscrit dans le cycle de la vie. C'est humble et naturel. La musique est tout pour eux, mais ils n'en font pas une assiette (comme moi – rires) c'est la chose la plus naturelle et nécessaire au monde. La musique est l'expression du quotidien. Donc voilà, cette vision de la vie, ça m'inspire énormément. Et en Estonie, beaucoup de gens sont comme ça. Tout le monde SAIT chanter. Regarde en France combien de pelés savent vraiment chanter. Le chant, c'est le début de tout, si tu ne sais pas chanter et jouer ce que tu veux, alors ce que tu fais ne vaut rien, ce ne sera jamais un truc que tu vivras en toi. Et là-bas, ils savent ça. Voilà à quel niveau ça m'influence. Une autre forme d'influence, dans la même continuité, est le caractère primitif et transcendant de la musique là-bas. Quelque chose de chamanique !
VS : Il est vrai que l'aspect chamaniste de ces incantations estoniennes ne m'avait pas échappé. Avec le recul, est-ce que tu ne trouves pas dommage de ne pas avoir fourni dans le livret les explications que tu viens de me donner ? Peut-être que ce titre
Kalevi : Peut-être, mais c'est bien aussi de recevoir le morceau, sans autre explication que la musique qui s'en dégage. Il est vrai que les chroniques que je lis n'arrivent pas à situer ce morceau : natif américain, africain ou je sais pas quoi d'autres (rires). C'est assez délicat d'expliquer ce morceau, je le fais quand on me pose la question dans une interview. Mais pour moi, ce titre se passe de commentaires.
Je trouve que beaucoup de groupes n'évoquent plus rien dans leur musique. C'est dommage... Pour ma part, j'en n'ai rien à foutre que tel ou tel gratteux déboule son manche, c'est ridicule.
En fait, tout réside dans l'ambiance que t'arrives à faire émaner de ta musique. C'est là que tu te rends compte du message que le groupe veut faire passer. D'y mettre tout le poids de son existence... Il y a des groupes qui savent très bien comment faire... Ils ne se posent pas la question, comme ces chanteuses estoniennes. Ils parlent en musique, et ça déchire tout. Je me pose la question, parce que je suis d'une génération plus tardive, et que je ne comprends pas. Il y a un fossé énorme, comme si quelque chose avait été mal compris. Maintenant, c'est peut-être moi qui ne comprends rien à rien, mais c'est l'univers dans lequel j'évolue.
VS : Il est vrai que, dans le métal actuel, le style a tendance à prendre le pas sur le sens. Et BLOODY SIGN semble tourné vers un passé aussi culturel que musical. Est-ce que tu n'as pas, parfois, l'impression d'être né dix ans trop tard ? Tu devras bien
Kalevi : Je me dis souvent que je suis né trop tard, mais bon... on fait avec ce qu'on a, et on ne cherche qu'à jouer ce que l'on ressent. C'est vrai que beaucoup de groupes sont bons au niveau instrumental, et que le concept global (c'est un terme assez difficile à cerner et assez gerbant...) est mis de côté. J'espère que les personnes qui écoutent BLOODY SIGN le voient comme un tout. On a encore beaucoup de progrès à faire pour rendre les choses homogènes à tous les niveaux, mais ça me fait plaisir quand quelqu'un me dit qu'il nous a aimés en concert par exemple, sans nous connaître précédemment.
Les paroles ne sont qu'un aspect de la zic. Elles ne valent rien si la zic ne les soutient pas. Personnellement, j'aime d'abord écouter un groupe sans aucune info, et si j'accroche je me penche vraiment sur les paroles, sur l'idée du groupe, la jaquette. C'est un tout, mais la première impression est souvent la bonne. Tu peux te dire, ça c'est bon mais il me faut plus de temps, ou alors c'est tout de suite la tuerie, ou bien c'est tout de suite nul à chier. Par exemple chez MORBID ANGEL, dès la première écoute, je sens que tout va ensemble, je sens que les paroles collent à la musique, et qu'elles l'enrichissent de manière considérable. Mais, la plupart des metalleux n'en ont rien à foutre des paroles. Combien les lisent??? Il ne faut pas nécessairement des paroles évoluées, il faut que ça colle, c'est tout. Et si les paroles sont chantées par un mec, il lui faut du charisme pour les transmettre. C'est assez étrange d'être chanteur de death, parce que tu sais que c'est avant tout le rythme de ta voix qui va faire réagir ou pas... C'est ça qui compte, que la voix soit l'instrument de la pensée et que son rythme le soit d'autant plus. Je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis que le style l'emporte sur le sens, parce que les deux sont étroitement liés. S'il n'y a pas de style, il n'y a pas de sens. Il y a beaucoup de groupes sans style, et donc sans sens. Juste des mecs qui jouent mécaniquement des riffs. Rien ne se passe dans leurs cœurs ou leurs têtes. Tout est dans les doigts et c'est ça qui est dommage. Je n'ai pas de noms précis à citer, c'est juste une impression globale. C'est comme si beaucoup de groupes rechignaient à jouer des choses simples, sous prétexte que c'est révolu. Hargh, qu'ils écoutent ASPHYX pour se rendre compte de ce qu'est une pensée simple et efficacement suprême. Ce que je veux avec BLOODY SIGN, c'est juste qu'on puisse apprécier le groupe dans sa globalité.
VS : Justement revenons à BLOODY SIGN et à cet album qui a donc été enregistré, il y a maintenant plus d’un an et demi. Quel regard portes-tu sur ce premier disque maintenant qu’il a échappé à toute forme de contrôle ? Je sais que vous travaillez sur de n
Kalevi : En fait, je n'ai pas écouté notre album depuis un certain temps. Je pense qu'on a fait le maximum possible à ce moment-là, mais qu'on a aussi progressé depuis, au niveau des compositions et du son. Je suis très fier de cet album. Vu que j'ai toujours été fan d'INCANTATION, le fait que John McEntee ait pu sortir le disque sur Ibex Moon Rec, est assez honorable (Ibex moon est le label de John MCEntee, le leader d'INCANTATION) même si la distro par chez nous est assez difficile. Evidemment on travaille sur de nouveaux titres. On le fait tout le temps, et pour l'instant on doit en avoir 6 ou 7 de côté. On en a enregistré deux nouveaux en République Tchèque l'an dernier, lors d'une mini-tournée qu'on avait faite là-bas, avec effectivement une reprise d'AUTOPSY en plus. On verra ce que tout cela deviendra, ces deux morceaux devraient sortir sur un split ep avec un groupe allemand RADEMASSAKER. Quant à cette reprise, je sais pas encore ce qu'elle va devenir. Ca serait cool de la voir sur un tribute à AUTOPSY!
On joue toujours des reprises, on a d'ailleurs un autre groupe SIFFLE CHOPES, qui ne fait que des reprises de vieux groupes, genre ASPHYX, PESTILENCE, DARK ANGEL, CELTIC FROST, SODOM... c'est l'une des meilleures façons d'apprendre selon moi.
VS : Cela veut donc dire que vous allez bientôt être prêts à retourner en studio pour un deuxième album… ? Est-ce que vous comptez procéder de la même façon : en enregistrant hors de France , en mixant dans un second studio et en finalisant dans un troisi
Kalevi : On n'en sait rien encore. On commence tout doucement à envisager cela. Pour l'instant on compose encore des zics. On en a encore pas mal à venir. On va d'abord les enregistrer chez nous avec un petit home studio, pour voir ce qui va ou pas. Je n'ai plus de contact hors de France, mais si on trouve la bonne personne par ici, c'est tout bon. En France les tarifs sont vraiment chers, même quand tu veux enregistrer dans un studio qui n'a pas beaucoup d'expérience...
Quant aux leçons retenues de "Vana Vigala Loits", on sait maintenant qu'il faut enregistrer sans se prendre la tête, tracer, garder le tout bien frais, ne pas hésiter à tenter tel ou tel truc au niveau du son, ne pas forcément se fier à la réputation de tel ou tel ingé-son (rires) et surtout être prêt à 200% au moment de l'enregistrement pour pouvoir tout donner.
VS : Avant de terminer cet entretien, je voudrais qu'on parle un peu de l'actualité de BLOODY SIGN pour les semaines à venir. Je crois savoir qu'une paire de tournées sont en préparation... Est-ce que BLOODY SIGN va bientôt jouer dans toute la France ?
Kalevi : Jouer dans toute la France ? Non, en fait, on n' a pas beaucoup de plans pour jouer ici. Quelques dates par-ci par-là ces prochains mois, mais pas de tournée en France en tout cas. C'est un peu con, mais les relais en France, pour un groupe underground, sont assez rares. Il n'y a pas moyen, pour nous, de se dire qu'on va se goupiller une tournée de 10 dates en France. Alors que c'est vraiment plus envisageable à l'étranger. Bon, on a aussi plus de contacts à l'étranger qu'en France. Néanmoins, notre actualité est assez chargée, et ça déchire. Mi-avril, on part pour une dizaine de dates en Allemagne, Tchéquie, Slovaquie, Bulgarie, Macédoine, Serbie... mais aussi une date à Strasbourg au MOLODOÏ le 15 avril 2005 (avec le groupe tchèque AVENGER, et SIFFLE CHOPES, notre groupe de reprises) fin juin, on donnera probablement (on attend confirmation) 6 concerts en Angleterre et de mi-juillet à mi-août, on part en Amérique du sud, pour une tournée au Pérou et en Equateur. Trois semaines de concerts non-stop, ça arrache tout. Je suis surexcité à l'idée d'aller là-bas. Ca va être une expérience de malade. Pour la rentrée, on a quelques plans en France, et on va essayer de se goupiller une tournée en Europe du nord pour novembre, mais là, rien n'est encore fait, c'est juste un projet. Sinon, on va bientôt enregistrer de nouveaux morceaux en démo et ensuite on les enverra sans doute à quelques labels, pour voir si certains seraient intéressés de nous signer pour notre second album. Comme je l'ai dit juste avant, un split ep devrait voir le jour avec le groupe teuton RADEMASSAKER (www.rademassaker.de) d'ici la fin de l'année. Donc, voilà, plein de bonnes choses en perspective, il faut juste persévérer, et voilà!.
VS : Effectivement, ça ne chôme pas dans le camp de BLOODY SIGN… Mais est-ce que ce n’est pas un peu paradoxal pour un groupe français d’avoir plus d’opportunités et de contacts à l’étranger qu’en France ? Cela voudrait-il dire que vous n’avez pas les fav
Kalevi : On prend les opportunités là où elles sont. On a la chance d'aller à droite à gauche en ce moment, on ne va pas tout rater pour une scène française qui de toute façon ne se préoccupe pas de ce qu'on fait. Cela n'a rien à voir avec les faveurs du public. Même si, en France, le métal ne se vit pas comme dans d'autres pays, et je dois quand même dire que le métal français et la façon dont il se développe, c'est-à-dire assez souvent par copinage, me débecte. On n'a jamais misé sur des objectifs plus internationaux, mais on nous le propose, alors ? Je ne vais pas attendre que le seul pelé qui a de l'intérêt pour nous se démasque et nous fasse jouer. On se démerde tout seul. C'est chiant, c'est du boulot, mais je ne vais pas attendre la France. J'en ai rien à foutre et, d'une certaine manière, je suis déçu de voir beaucoup de bons groupes français ne jouer qu'en France. Mais ça, c'est un trait de caractère bien français. Combien de groupes ici se satisfont de l'écho qu'ils ont en France et ne cherchent pas à plus s'exporter. Ce genre d'auto-satisfaction m'énerve, et c'est vraiment français comme mode de fonctionnement. Maintenant, il est évident que je serais ravi de pouvoir faire beaucoup de gigs en France. Ce n'est pas le cas, même si on cherche, alors je vais pas m'éterniser. J'ai la chance d'être frontalier, d'avoir pas mal de contacts avec l'étranger, avec des pays plus ou moins lointains. Moi ça m'est égal qu'on soit connu en Macédoine par exemple et pas en France, je suis toujours reconnaissant envers les gens qui se donnent la peine de nous connaître, de nous faire exister et cela, où que ce soit.
VS : Espérons que cette interview donnera des idées aux organisateurs français... En tout cas c'est tout le mal que je vous souhaite. En attendant de retrouver le groupe sur scène, je te laisse le soin de donner une fin digne de ce nom à cette interview..
Kalevi : Merci pour cette interview très intéressante. Pour tous les metalleux qui échoueront sur cette interview et pour qui le death veut encore dire autre chose que du blast beat constant doté d'une voix de grenouille, et qui seraient intéressés pour choper notre cd. Il est en vente et prend la poussière dans presque tous les magasins spécialisés de Paris (rires), dans quelques catalogues de VPC, ou plus simplement à l'adresse du groupe. J'espère que l'on pourra bientôt botter des culs sur notre territoire DEATH METAL CAME IN THE WIND... comme disait l'autre, ha!!