Alex Staropoli - RHAPSODY par NADèGE GOUTOULY - 1800 lectures
Interview réalisée par Nadège Goutouly le 5 juillet 2004 avec Alex Staropoli

Pour son retour après la fin de la saga de l’Epée d’Emeraude, Rhapsody a voulu mettre les petits plats dans les grands. Nous savions déjà que le groupe italien a fait appel à l’acteur américain Christopher Lee pour réaliser la narration du nouvel album, attestant d’une volonté certaine de jouer dans la cour des grands. De plus, les interviews de Luca Turilli (guitariste) et Alex Staropoli (claviériste) ont eu lieu, non pas à l’Ibis Bastille comme les fois précédentes, mais à l’Holiday Inn République, incontestablement plus chic. Enfin, les journalistes n’ont pas eu le droit d’obtenir une copie promotionnelle du nouvel album, ni de l’EP déjà sorti, car le groupe, ou plutôt son management représenté par le sieur Joey DeMaio (Manowar), ne veut pas prendre le risque que la musique si durement composée se retrouve sur internet. A défaut d’être un compositeur accompli, le bassiste de Manowar s’est en effet lancé dans les affaires, avec une poigne évidente… Bref, c’est une interview relativement superficielle que nous avons pu réaliser avec Alex Staropoli puisque votre humble serviteur n’a eu la possibilité d’écouter le premier volet de la nouvelle saga de Rhapsody qu’une unique fois. Le claviériste-compositeur s’est révélé aussi affable et souriant que d’habitude, tout en maniant la langue de bois avec une dextérité quasi-politique. Voici le fruit de cet entretien…



Qu’avez-vous fait de beau depuis la sortie de The Power Of The Dragonflame en 2002 ?
Alex Staropoli : Nous avons travaillé sur le nouvel album ! Juste ça, mais c'est du boulot ! Nous avons composé beaucoup de chansons en plus de celles que nous avions déjà, nous les avons modifiées, améliorées. La composition a pris un an et demi et l'enregistrement et le mix six mois de plus.


Vous n’avez pas profité de ce temps pour réfléchir à ce que vous pouviez apporter de neuf, à la façon dont votre musique pourrait évoluer ?
Tout cela se fait en même temps que la composition et nous savions déjà ce que nous voulions : élever Rhapsody au niveau supérieur, faire une musique plus sérieuse, plus dramatique, plus orientée musique de film.


Avec cette idée en tête, saviez-vous d’emblée ce que vous deviez faire pour obtenir ce résultat ?
Oui. A partir du titre, de l'histoire de la saga, il était facile de composer les chansons. En studio, nous avons commencé par la batterie, que nous avons enregistrée avec un son très puissant. Instrument par instrument, nous avons veillé à ce que le son soit extrêmement puissant. Et Fabio Lione a réalisé sa meilleure performance vocale sur cet album. Il n'a jamais aussi bien chanté. Il a arrêté ses autres projets l'an passé et a retrouvé une voix forte, claire et pure. Il y a une réelle différence avec les albums précédents, Fabio a atteint des notes très aiguës, ce qui nous a encouragé à modifier les lignes de chant que nous avions composées.


Fera-t-il le même effet sur scène ?
Oui, j'en suis sûr. Ensuite, il y a les instruments et choristes classiques qui rendent le son très vivant. On a vraiment une impression de musique de film. Tout a été réalisé avec plus de soin, y compris le mastering au Galaxy Studio en Belgique, qui est très réputé.


A part le changement d’hôtel, qu’est-ce qui prouve que Rhapsody a changé ?
Tout ! C'est difficile d'expliquer comment la musique de Rhapsody a évolué, mais tout est plus grand, plus impressionnant, plus mature, il faut écouter !


Nous aurions bien voulu ! Tu parlais du studio Galaxy, que Manowar vous a recommandé puisqu’il y a enregistré son dernier album…
Non, nous avons masterisé l'album là-bas car c'est le meilleur studio pour ce faire. Nous avons donné une chanson à l'essai puis décidé de masteriser tout l'album dans ce studio. Sascha Paeth est un excellent ingénieur, mais il lui manquait du matériel. Il était partant pour aller au Galaxy, il a assisté au mastering donc nous étions très confiants.


Essayons d’en savoir plus sur cet album. Est-il plus agressif ? Plus calme ? Plus orchestral ?
Il est tout ça à la fois ! Comme Symphony Of Enchanted Lands, cet album contient de l'émotion, des moments magiques, la musique baroque, les passages heavy. C'est un mélange de tout… Comment dire, la musique de Rhapsody évoque les paysages de l'univers de Tolkien. Nous avons beaucoup composé devant les images du film Le Seigneur des Anneaux et essayé de transmettre dans les chansons les émotions que l'on ressent en regardant ces paysages.


L’EP The Dark Secret est déjà sorti et l’album arrive en septembre. Vous avez déjà procédé de la sorte avec l’album précédent, pourquoi ?
Nous ne pensions pas ressortir un EP, mais nous avions les chansons et pensions que c'était une bonne idée, une bonne façon de faire plaisir aux fans. C'est une mise en bouche avant la sortie de l'album qui, en édition limitée, contient un DVD avec le making-of, des interviews et une belle présentation. C'est un beau produit. On ne retrouve que deux chansons en commun sur l'EP et sur l'album, les trois autres ont été créées spécialement pour l'EP ; cela donne à la fois un avant-goût de l'album et une facette différente de Rhapsody. Alors soit le fan va attendre l'album et négliger l'EP, soit il va acheter l'EP pour avoir une idée de l'album, chacun est libre, il n'y aucune obligation ! Il ne faut pas croire que ce soit très avantageux pour nous de sortir des EP, nous le faisons réellement pour notre public. Bien sûr, c'est payant, mais c'est le fruit d'un travail de cinq mois.


La promotion de The Dark Secret repose beaucoup sur la présence de Christopher Lee alors que celui-ci ne fait que parler quelques minutes sur les deux disques. Il est sur la pochette, son nom figure dans tous les communiqués et news concernant le groupe.
Il est le narrateur de la nouvelle saga, c'est une chose importante. S'il est sur la pochette, c'est naturellement parce que nous voulons montrer au monde que nous l'avons sur notre album. Avec sa voix, il fait la présentation de la nouvelle saga, c'est la première chose que l'on entend alors je trouve normal que ce soit la première chose que l'on voit sur la pochette. C'est la meilleure pochette que nous pouvions créer.


Nous nous attendions à ce qu’il chante, d’autant que vous avez précisé dans les divers communiqués annonçant sa participation qu’il savait chanter…
Oui, il sait chanter, mais nous l'avons « embauché » pour faire de la narration. Si nous avions voulu qu'il chante en plus, cela aurait pris plus de temps et il aurait fallu convenir ça avec son agent bien avant. On ne fait pas ce qu'on veut avec une star américaine ! Nous avons passé de bons moments, il s'est montré très intéressé, il est non seulement un bon acteur mais un homme bien. Il devrait participer aux prochains albums.


Combien de parties y aura-t-il dans cette saga ?
Nous l'ignorons. C'est le boulot de Luca ça ! L'histoire lui vient au fur et à mesure, rien n'est encore établi.


Il semble que cette nouvelle saga soit une suite à celle de l’Epée d’Emeraude ?
Non, c'est une toute nouvelle saga, mais nous avons conservé quelques personnages de la saga précédente (NDNG : n'est-ce pas ce qu'on appelle une suite ?). Elle se tient quelques années après l'autre.


J’ai réussi à écouter l’album une fois parce que j’ai lourdement insisté auprès du label. Pourquoi une telle protection autour de ce disque ?
Cela ne me concerne pas, Luca et moi ne nous occupons que de la musique maintenant que nous avons un management. Mais je trouve normal que l'album ne soit pas distribué aux médias car il est aujourd'hui trop facile de mettre l'album sur internet. C'est une décision prise de concert entre SPV et Joey DiMaio, mais elle me convient. Je suis conscient que pour faire une chronique, il faut du temps…


La conséquence sera qu’aucune chronique ne sera publiée tant que l’album ne sera pas sorti, voire un mois après…
Tout à fait. Mais c'est nécessaire. Donner l'album aux médias à l'avance peut aussi avoir un effet pervers : les chroniques et les interviews paraissent deux mois avant la sortie de l'album et au moment même de sa commercialisation, personne n'en parle ! Cette fois, même les membres du groupe n'ont pas eu de copie, sauf Luca et moi bien sûr. Ce n'est pas que nous soupçonnons nos propres amis, mais on ne sait jamais qui peut venir chez eux et prendre le disque. Bref, je suis en parfait accord avec cette décision, nous devons protéger notre musique.


Crois-tu que cela aura une incidence sur les ventes ?
Je l'ignore, là encore, ce n'est pas mon boulot. Et ce n'est même pas le but. Nous ne voulons pas que l'album soit disponible avant sa sortie officielle, c'est tout. Je ne le donnerais même pas à Jésus Christ, même si je l'aime et j'ai confiance en lui (NDNG : nous voilà donc tranquilles).


Auriez-vous eu cette idée sans votre nouveau management ?
Je pense, mais je n'ai de toute façon pas envie de me soucier de ça, c'est le boulot du management. Il ne s'agit d'embêter personne mais de se protéger.


Quel est votre programme pour les mois à venir ?
Aucun ! Rien n'est fixé après la promotion. Nous discuterons bientôt de la tournée, mais je n'en sais pas plus.


Des idées de mise en scène ?
Oui, nous voulons voir les choses en grand là aussi. Nous voudrions aussi jouer dans des pays où ous ne sommes jamais allés, comme la Grèce, la République Tchèque, le Canada, l'Amérique. C'est une autre paire de manches !


C’est le cas de le dire !


Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker