Hadrien - WOLFPACK par SEB ON FIRE - 19525 lectures
Déjouant tous les pronostics, WOLFPACK est le premier groupe français, avec seulement une démo au compteur, à signer sur le label américain Eulogy Records. Leur premier album, sorti cette année, a fermé quelques bouches, nous, on est allé la leur ouvrir...


Salut. Tu peux nous présenter le groupe?
On est un groupe parisien qui s'est monté fin 2012 et qui est composé de 5 personnes: JP et Al pour les guitares, Kevin à la basse, Dylan à la batterie et moi (Hadrien) au chant. On a sorti un premier EP en 2013 qui s'appelle "Screw This Life" en indépendant et on sort aujourd'hui notre premier album "None Above/None Equal" chez Eulogy Recordings.


Y a eu pas mal de changements de line-up depuis vos débuts, en quoi cela a-t-il affecté le groupe ?
Oui plutôt. Le groupe a du changer 5 de fois de guitaristes (donc les 3/4) la première année. Il n'y a plus que moi du line up d'origine. On pourrait dire que ça a affecté le groupe de deux manières. Le bon coté des choses c'est que ça a amené du « sang neuf » régulièrement dans le groupe, et permis d'échanger avec bon nombre de personnes sur les plans humains et musicaux. A l'inverse, le problème quand tu n'as pas de line up stable c'est que niveau composition, tout se ralentit très vite, surtout quand tu changes régulièrement de guitariste. C'est une des raisons qui fait qu'il s'est écoulé presque 3 ans entre la sortie de notre première EP et notre premier album.


Après la sortie de la EP vous avez de suite beaucoup joué, c’était une vraie volonté de votre part ?
Bien sur ! Surtout à l'époque où on proposait du beatdown simpliste et lent. Dès le départ, le but de notre EP c'était de nous emmener le plus loin possible. On visait surtout les pays comme la Belgique et l'Allemagne. La-bas il y avait beaucoup plus de public aux shows et les concerts était plus violents, puis il n'y avait personne à Paris ou en France qui voulait nous faire jouer.

Puis, chaque show était assuré. On n'a presque jamais annulé. Du moment que notre batteur et moi étions dispo, on se donnait les moyens d'y aller. A cette époque, chaque guitariste ou bassiste était remplaçable. On en voulait et ça nous a fait avancer.


On a eu la chance de pouvoir jouer très rapidement à l'étranger. C'est vraiment à partir de la que des portes se sont ouvertes pour nous.
Du coup on à décidé d'en profité un maximum. On s'est mis a 100% sur le live, et c'est comme ça qu'on a commencé a se faire un (petit) nom. On voulait absolument évité d'être considérés comme un groupe Facebook, avec des milliers de likes et zéro concerts. Ca a fait parler beaucoup de gens, surtout qu'a l'époque on avait aucun contact. Aucun de nous n'avait joué dans d'autres formations auparavant. On était que des petits jeunes avec de grosses ambitions et l'envie de jouer. On avait un but, c'était de la scène. En plus des concerts qu'on nous proposait, dès qu'on entendait parler d'un show à l'étranger, on contactait le type pour savoir s'il y avait une place encore de disponible.
Ca nous est déjà arrivé de faire 12 heures de route aller, pour jouer dans un squat en Allemagne de l'est devant trois personnes et faire 12 heures de route retour le lendemain.


Vous sortez un nouvel album, sur Eulogy Records, qui montre une très grosse évolution par rapport à la démo. Sont-ce les concerts qui vous ont rendu meilleurs musiciens ?
Les concerts oui mais également les différents changements de line up.
On a beaucoup joué avec des groupes de beatdown pur et dur. On a très vite voulu avancer car on a senti que la fermeture d'esprit par rapport au style et la stigmatisation constante, parfois volontaire du style, ne nous correspondait pas tant que ça. On a voulu aller plus loin. On était super content de notre EP qui s'est très vite retrouvé sold out. Mais il était temps pour nous d'avancer, or, certains d'entre nous ne voulaient pas prendre ce chemin.

Le groupe à vraiment commencé à évoluer quand on a récupéré Jp à la guitare (ex Disloyal/Backboned). A la base c'était surtout histoire de bouger de Paris, puis avec le nombre de shows qui s'accumulait il a commencé a bosser de nouvelles compos. Al nous a rejoint un peu avant. Il faisait les remplacement basse ou guitare depuis un petit bout de temps.
Puis fin 2014 Dylan (Worst Doubt) est venu remplacer Bibi à la batterie ce qui nous a permis de passer au cran au dessus. Depuis, le line up n'a pas bougé et chacun amène ses nouvelles influences.


On note un gros changement de style aussi, plus metal, plus ambitieux, plus « américain » quelque part. C’est intentionnel de votre part ou c’est juste le fruit du hasard ou l’influences de vos nouveaux membres ?

C'est l'un et l'autre. Au début, on voulait faire du beatdown/hardcore. C'était ça ou rien. Puis quand on a commencé à se poser des questions concernant l'orientation de notre album, on a voulu se faire plaisir. On a tous des univers musicaux différents.


Le coté « américain », c'est ce qui nous attire tous. Dans ce genre la, malheureusement les meilleurs groupes viennent des States, même si aujourd'hui on a des groupes qui s'en sortent très bien en Europe comme Nasty, Desolated ou Malevolence. Puis nos influences majeures viennent de la bas. Le son s'en retrouve forcément marqué, même si je trouve qu'on reste bien dans un registre européen pour le moment.

Plus ambitieux, oui c'est sur, on ne voulait pas se répéter.
On ne voulait pas faire partie de ces groupes qui proposent des choses qui sont déjà faites et parfois dépassées. On voulait sonner dans notre époque et continuer sur cette lancée.


Vous êtes souvent en train de jouer, comment trouvez-vous le temps de vous retrouvez pour écrire ou composer ?
On se débrouille. JP est tout le temps en train de composer de nouveaux riffs. Du coup, on a toujours des idées qui tombent, en continu. Puis le groupe marche de manière très dictatorial. Souvent JP propose plusieurs trucs, que je valide ou non avec lui. On le modifie et après on le teste en répète. Les autres, avant, étaient plus des exécutants que des participants actifs dans le processus de composition. Maintenant les choses ont évoluées, chacun propose des choses et on arrive à rebondir assez rapidement sur les idées des uns et des autres.

Le fait de tourner n'est pas un frein à la composition.
Il est important pour nous de maintenir une présence active scénique, histoire que le groupe ne s'en trouve pas freiné. A l'époque, c'était fou pour nous de jouer ailleurs qu'en France, du coup avec la chance qu'on a, on accepte par moment de ralentir, mais on veut pas arrêter le live plus d'un mois. Même en période de studio.


Comment s’est passé l’enregistrement, la composition et la production de l’album ?
Très vite, un peu trop même. L'album, c'est une idée qui a germé depuis pas mal de temps. A la base, suite à notre premier EP, on voulait proposer un 3 titres téléchargeable gratuitement sur le net, puis ca s'est transformé en EP, puis en 8 titres puis au final on a décidé de poser nos couilles sur la table avec un album. On composait sans arrêt, puis on jetait tout. On a décidé de booker le studio histoire de se forcer à poser des choses concrètes, avec une deadline. Une fois les dates posées, on a eu 4 mois pour écrire de nouveaux morceaux, qui ont continué d'évoluer jusqu'au moment de l'enregistrement

Le choix du studio était naturel. On a regardé nos skeud et ce qu'on kiffait comme prod. française dans le genre : Providence, Out for the Count, Kickback, Cowards, Hangman Chair, etc… C'est typiquement le genre de sonorités qu'on voulait sur cet album. C'est la scène musicale qui nous intéressait et avec laquelle on a grandi. On a donc très vite pensé au studio Sainte-Marthe et à Francis Caste.

Après s'être rencontrés et être mis d'accord sur ce que chacun voulait, tout est allé très vite. On a ralenti l'allure sur les concerts, et on s'est mis a fond sur les répètes et la compo. De là, l'album est né et on a enregistré en mai 2015. L'enregistrement a été très stressant et rapide (3 semaines). C'était notre première « vraie » expérience studio pour la plupart d'entre nous. On se remettait en questions tout les jours, avec pas mal de doutes. Mais au final tout s'est bien passé et on est resté dans les délais qu'on s'était posés. Francis a super bien bossé et à vraiment su nous aiguiller. Pendant ce temps-là, on bossait sur l'artwork du CD de manière à ce qu'à la sortie du studio, on ait un clip, un album, et un artwork à proposer aux label.


Le choix du producteur et du studio était-il important pour vous ? Comment s’est passé votre collaboration avec lui ?
On voulait bosser avec Francis Caste depuis le départ. En plus de bien bosser, il sait insuffler, dans ses différentes prods, quelque chose qui donne ce son parisien que tu reconnaît aisément. Après on sait que ca plait a certain et déplait a d'autres, mais nous c'est ce qu'on voulait. On est rentré en studio avec une idée en tête, et on en est sortis avec cette idée matérialisée sur un skeud. Francis est un gars cool, qui sait bosser efficacement et qui n'hésite pas à te dire stop quand il le faut, mais qui compte pas non plus les heures passées derrière la table de mix tant que ce qu'on demandait n'était pas la. Ce fut une collaboration très humaine et très professionnelle à la fois. Il a su trouver des solutions et a vraiment été à l'écoute du projet. Pour un premier album on est vraiment très satisfaits du résultat.


Au niveau de la voix, on peut entendre qu’elle est très travaillée, avec pas mal d’effets de productions ?
Oui c'était un choix bien réfléchi. Pour ma part je voulais un album qui sonne contemporain, étant un grand fan de métal indus, j'ai toujours apprécié les effets sur la voix. On voulait quelque chose de différent et je pense que la voix était un des facteurs de démarcation important. On est quand même restés sur quelque chose qui se voulait assez brutal et réalisable sur scène.
J'avais la volonté de travailler plus en profondeur mes flows par rapport au premier EP. J'ai vraiment voulu varier mon débit de paroles. J'ai toujours considéré la voix comme un instrument à part entière, et je prends beaucoup de plaisir à la travailler comme je travaillerais une guitare.


Que signifie le titre du disque ? Les grands thèmes des paroles ?
J'ai écrit toutes les paroles de l'album de manière à ce que chacun en fasse sa propre interprétation. Je parle de choses personnelles. Je tiens a ce que mes textes me touchent avant de penser qu'ils touchent quelqu'un d'autre. On est la pour donner nos opinions et ressentis. Aucun de nous n'est un activiste, on préfère rester honnêtes avec nous-mêmes. On est pas là pour donner des leçons. Je parle de ce qui me touche aujourd'hui mais ce ne sera pas forcement la meme chose demain. On ne veut pas mentir sur nos identités. On est pas des porte-paroles.
Par exemple, les paroles d'un groupe comme King 810 m'ont particulièrement inspiré, de par leur intensité mais tout de même en restant faciles à comprendre. Selon moi les paroles sont assez loin d'un univers hardcore classique.
Au moment où l'album a été écrit, j'avais beaucoup de choses à régler avec moi-même, que ce soit sur le plan relationnel et humain. J'ai eu beaucoup de mal à poser des mots sur mes émotions à ce moment-là. Les lyrics sont, par ce fait, beaucoup composés d'images qui traduisent mes sentiments de l'époque.
Pour les thèmes abordés, ça va de sentiments très personnels comme sur Sew Your Lips, à des choses qui nous touchent tous comme actuellement la menace terroriste omniprésente, comme sur la chanson Scapegoat qui a été écrite juste après les attentats de Charlie Hebdo. Il y a aussi une certaine part d' « egotrip » comme dans la chanson None Above/None Equal qui a été écrite et placée en intro, pour simplement rappeler d'où on est partis et où on est maintenant.
Le choix de None Above/None Equal en tant que titre d'album, est porté par le fait qu'on voulait quelque chose de puissant qui puisse être réutilisé comme leitmotiv. A l'écriture de la chanson, l'idée nous est simplement venue d'un magazine qui faisait la publicité de l'album Ordo Ad Chaos de Mayhem, avec pour slogan None Above/None Equal. Etant un très grand fan du groupe, le clin d'oeil m'a tout de suite séduit.




On trouve quelques passages extrêmes sur l’album et le jeu de batterie, un des points forts du disque est très orienté metal, c’était voulu dès le départ de diversifier la musique?
Evidemment. Dylan ayant un background et une culture plus orientés metal extreme, l'impact sur le jeu de batterie s'en est fait ressentir, et cela nous a permis de nous orienter instinctivement sur un jeu plus métal. La batterie a avancé avec le reste, tout a bougé en meme temps. C'était une volonté commune de faire quelque chose qui était plus en accord avec nos cultures musicales respectives.
On ne voyait pas l'intérêt de refaire ce qu'on avait déjà fait, on a eu le sentiment d'avoir fait le tour du propos avec le premier EP. L'album était un gros challenge pour nous, marqué par l'envie d'aller plus loin et de se faire plaisir. Ecrire des chansons exclusivement beatdown ne nous donnait pas totale satisfaction, même si c'est un genre musical qui nous influence et nous intéresse encore, on a juste voulu pousser le concept plus loin.


Vous êtes signé chez Eulogy Records, un gros label niveau hardcore, et vous êtes le premier groupe français à être signé là-bas, comment tout ça s’est passé ? Ca doit être une grande fierté pour vous surtout que vous êtes encore un « jeune groupe » ?
Grave ! Eulogy Recordings était un des labels qui nous attirait le plus. Tout s'est fait par mail. On est sortis du studio, on a pris les cds qu'on aimait le plus et on a regardé qui avait signé. Puis on a envoyé des mails. On avait déjà le clip d'Hang the Traitors de tourné, l'album d'enregistré, un artwork proposé, on avait tout pré-maché pour les labels. On avait déjà reçu quelques propositions de petits labels qu'on connaissait bien mais on voulait voir plus loin. Puis on voulait changer un peu, avec quelque chose d'un peu original.

Ce qui a plu à John (Eulogy recordings, ex-morning again) c'est notre volonté de ne pas rester un groupe local à vie. C'est ce qu'on à toujours voulu éviter : être un groupe parisien qui ne joue qu'à Paris pendant 5 ou 6 ans. On lui a dit que notre but c'était de tourner encore plus qu'avant, et dans encore plus de villes et de pays. Il s'est retrouvé dans ce qu'on lui a dit et il nous a proposé un deal.

C'est une grosse fierté pour nous. On était Wolfpack « beatdown », le groupe dont personne ne voulait nul part. Des potes bookeurs nous montrent mêmes encore aujourd'hui les mails qu'ils recevaient à l'époque de gens, pour qu'ils ne nous fassent pas jouer. Du coup atterrir sur ce genre de label c'est génial pour un groupe de notre acabit. On sait que pour un premier album, on est vraiment chanceux d'avoir une signature sur ce genre de maison de disques. Surtout qu'il a sorti des skeuds d'artistes dont on est fans depuis des lustres : Shattered realm, Thick as Blood, Evergreen Terrace, Morning Again, the Mongoloids, Set your goals, Wisdom in Chains, sans compter les premiers skeud de Walls of Jericho et Unearth!

C'est vraiment cool d'avoir cette possibilité-là. Ca nous permet d'avoir encore plus de visibilité et de toucher de nouveaux continents ! Dans ce genre de zik, les ricains ne regardent en général pas ou très peu les groupes européens.

On est donc super contents de pouvoir avoir ce genre de visibilité dans le monde, sachant qu'en général Eulogy a une très bonne distribution de ses Cds.


Vous êtes partis en tournée dans toute l’Europe avec Lionheart et Desolated notamment. Comment vous êtes vous retrouvé sur ce plateau ?
C'était un truc de fou ! 25 dates dans toute l'Europe dont 90% dans des villes et des pays où on avait encore jamais joué ! On s'est retrouvés sur la plateau au dernier moment, on nous l'a proposé une semaine avant le début du tour.
La tournée était organisé par Kingstar Music, et Impericon. C'est eux qui sont venu à nous. En gros Kublai Khan a malheureusement dû annuler au dernier moment suite à des soucis de santé. Les tourneurs et Rob de Lionheart ont donc écouté plusieurs skeuds et c'est le notre qui est ressorti. On a donc mis tous nos projets et nos vies personnelles de coté et on a pris le train en marche. Niveau promotion, c'est inimaginable pour un groupe de se retrouver propulsé sur ce genre de tournée au moment de la sortie de son premier album.

Puis je te laisse imaginer nos tronches quand on a vu se pointer le tourbus… Niveau humain on était pas trop perdu, Fallbrawl sont des amis de longue date, Desolated aussi, on a partagé l'affiche ensemble pas mal de fois puis on a organisé leurs premiers shows français. Lionheart, on les avait bookés l'an passé pour le Taste of Anarchy de Paris avec Nasty, Cruel Hand, Desolated, Coldburn et Havenside.
Puis il n'y a pas de miracles, on a travaillé vraiment dur pour arriver là où on en est. Je pense que la plupart des gens ne se rendent absolument pas compte de tous les sacrifices qu'on a fait, que ce soit sur la plan personnel, ou professionnel.


J’imagine que vous avez du apprendre beaucoup de choses sur cette tournée ? Qu’est ce que ça vous a apporté en tant que groupe ?
On a beaucoup appris. Déjà, avec le tourbus, le soir, tu sais ou tu dors et tu n'as pas à conduire. C'est 25 jours où tu peux te concentrer exclusivement sur la musique. Tu es coupé de toutes les distractions habituelles, et tu es entouré de personnes qui ont énormément d'expérience scénique et studio, on en a donc profité à fond. Au niveau musical, on en est tous sorti plus grands. Scéniquement parlant, c'est pareil. Les groupes avec qui ont partageait l'affiche avaient en moyenne 10 ans d'existence et d'expérience. On a beaucoup appris d'eux.

Au niveau du groupe c'était une expérience géniale, au départ on avait un peu peur que l'éloignement, la fatigue, et le manque d'intimité ne créent certaines tensions et frustrations. Puis finalement c'est tout le contraire qui est arrivé, on a juste envie d'aller plus loin !


Quels sont vos projets pour la suite de l’année ?
Pour l'instant on se concentre sur la promotion de l'album. Là, on revient d'un mois de tournée qu'on à enchainé avec le One Life One Crew fest en Allemagne et un bon week-end en Finlande. On a pas mal de shows jusqu'en Aout de confirmés, en France et à l'étranger. On va surement aller refaire un tour au Royaume-Uni, on aimerait refaire une tournée européenne d'au moins deux semaines à la fin 2016 et on a encore un clip à finaliser. Puis on est déjà sur le prochain album.
Beaucoup de projets en préparation, on va se donner les moyens de tout concrétiser.


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