Mehdi - HANGMAN'S CHAIR par PAMALACH - 5210 lectures
Toujours au poste, HANGMAN'S CHAIR se prête une fois de plus au jeu des question réponses pour Vs .


Salut les gars. Avant tout, félicitations pour la qualité de "This is not supposed to be positive" ! Comment vous sentez vous à l'aube de la sortie de ce quatrième album ?
Merci ! Nous en sommes bien évidemment ravis. Notre dernier album est donc sorti fin septembre en France, à l'occasion, nous avons organisé notre release party au petit bain le 23 septembre, la sortie internationale ça sera pour le 6 novembre. Nous sommes à présent en train de bosser notre promo, qui est plutôt réceptive, beaucoup de bons retours, donc tout va bien !


Qu'est ce qui s'est passé entre la sortie de "Hope///Dope///Rope" et "This is not...". Avez-vous donné beaucoup de concerts ? Le procédé de composition s'est il avéré plus complexe que pour les albums précédents ?
Il s'est passé pas mal de choses dans nos vies forcément , environ 3 ans se sont écoulés entre HDR et This is.... Quelques concerts bien sûr, de nouveaux pays visités, des zones de turbulences, des questions pour la suite, et une forte envie à nouveau de continuer, de se serrer les coudes pour composer et sortir encore un nouvel album. Tu sais, c'est pas si simple d'essayer de combler nos envies, mêlées à nos vies professionnelles et familiales, nous avons tous 35/36 ans, ça fait plus d'une vingtaine d'années que nous faisons de la musique ensemble, c'est des périodes qui deviennent de plus en plus compliquées à gérer forcément.
Une fois la phase de composition engagée, nous avons arrêté tout simplement de nous poser ces questions, nous savions où nous allions aller avec ces morceaux. Tout s'est enchaîné très vite avec l'enregistrement. Et nous y voila, à nouveau, satisfait d'un bel album, à faire notre promo et monter des concerts et tournées ! C'est quelque chose de jouissif, c'est une vie plus que passionnante.


Avant de rentrer à proprement parler dans l'album, j'aimerais que tu nous dise un mot de la prod' et du son général de "This is...". J'ai un peu l'impression que vous "réajusté" les niveaux en offrant à chaque instrument sa place de choix. C'est particulièrement manifeste au niveau de la voix que je trouve un poil plus en avant que d'habitude.
En conservant ce son lourd et massif qui vous caractérise, vous avez aussi incorporé des passages plus feutrés et ambiants. Le son a-t-il été cette fois plus prise de tête qu'auparavant ?
Une fois encore, je pense que nous mûrissons dans tous les domaines, au niveau de l'enregistrement, des prises de risque, des chemins que nous empruntons, c'est que des décisions mûrement réfléchies, la façon d'enregistrer, que ce soit en live, tous les instruments en même temps, comme "Leaving Paris", ou juste batterie/guitare en live et le reste en cabine comme les autres albums, ou un par un comme TINSTBP. Nous savions, qu'il fallait nous ouvrir à quelques techniques et méthodes d'enregistrements un peu plus modernes comme certains multi effets ou autres, d'ouvrir plus largement notre spectre musical sans le dénaturer bien sur. La voix plus en avant est un choix pour cet album car les morceaux s'y prêtent plus tout simplement. Nous nous sommes également accordé plus de liberté, c'était important.


A l'époque de "Leaving Paris", nous discutions déjà avec vous de vos influences musicales ancrées dans les 70's. Sur cet album, elles me semblent plus présentes que jamais, mais désormais totalement entrelacées avec les autres pans de votre personnalité musicale. Est ce qu'on pourrait parler de maturité, même si ce terme s'est un peu galvaudé au fil du temps.
Nous avons toujours fait ce que nous voulons à ce sujet, chaque disque correspond à une époque de nos vies. Nous nous nourrissons de styles très variés depuis toujours. Beaucoup parlent d'album de maturité, pourquoi pas. Quand j'étais môme j'ai grandi avec Pink Floyd, Eddy Mitchell. Ados, nous avons fait nos armes dans le milieu punk hardcore des années 90, tout en étant fasciné par des trucs rock 70's, metal 80/90's, death metal, Rap, classique, electro, Jazz, cold/new wave, gothic... parle t-on de maturité au moment où l'auditeur n'arrive plus à trouver directement un repère, ou une case où nous mettre? Je pense, je prendrai ça donc comme une valeur ajoutée à notre œuvre.


Comme je le disais plus haut, vous présentez avec ce nouvel album des passages plus ambiants et plus planants qu'auparavant. Est-ce que ces envies musicales sont nouvelles ? Avez-vous senti que c'était le bon moment et les bonnes chansons ?
Je pense certainement que c'était le bon moment pour se permettre de faire des morceaux de cet acabit. Même à l'époque d'Es La Guerilla, nous n'hésitions pas à mettre dans morceaux ambiants, sans chant, cela permet de créer un fil conducteur à un album, d'un concept ou autre. Maintenant avec les évolutions techniques c'est des morceaux que nous savons composer chez nous sur nos ordinateurs, programmes et autres multi effets. A l'époque tout se passait au studio en général. Sur A Lament (for the addicts), nous avions composé ce qu'on appelle des skits ou interludes lors de l'enregistrement de l'album. Là, c'est des morceaux à part entière dans un album, simplement une respiration.


"Dope Sick Love" est à mes yeux un des tout meilleurs morceaux que vous ayez composé, le feeling qu'il y a sur cette chanson est terrible. Est ce que cette chanson représente quelque chose de particulier pour vous?
C'est un des tout premier morceaux de l'album que nous avons composé, c'est Julien qui a ramené cette tournée de riffs en répète. C'est comme un anxiolytique ce morceau pour moi, de l'oxygène. Un morceau très ouvert musicalement. Tu pourras rire en lisant ça, si je te dis que je pense que c'est un des morceaux les plus positifs de l'album, intemporel, malsain et triste dans le texte et l'ambiance, mais fédérateur ma foi. Il est bien placé à la fin de l'album et sur scène c'est souvent notre final.


Accorder une place aux interludes est un peu votre marque de fabrique. Peux tu nous parler de ceux présents sur le nouvel album et nous dire pourquoi vous les avez choisis ?
Sur TINSTBP, nous avons composé 2 morceaux instrumentaux, le premier s'appelle "Les enfants des monstres pleurent leur désespoir", c'est un morceau important pour nous, déjà dans la composition et dans le fait d'avoir choisi ce titre sorti tout droit de la bouche de Depardieu, dans une des ces interviews où il parlait de la mort de son fils. "Le Rouge pour le sang, le Bleu pour la grâce", a été composé à la suite de Dope Sick Love. On aurait pu mettre ce titre sur la même piste, nous avons préféré en faire un morceau à part entière, une conclusion d'album malsaine et tendue à l'image de tout l'album. Ce titre est tiré des écrits d'Anatole Deibler, l'un des plus célèbres bourreaux français de génération en génération, qui soulignait de rouge avant une exécution, et de bleu pour gracier le présumé coupable. C'est également nos couleurs de cœur, ça correspondait parfaitement à l'ambiance de ce morceau.


Si vos paroles tournent majoritairement autour du coté sombre de la vie, la drogue est une des thématiques qui me semble revenir régulièrement. Qu'est ce qui fascine autant les artistes avec ce sujet ?
Nous pouvons tourner cette question dans tout les sens ! Qu'est ce qui fascine à ce point les artistes qui parlent de bonheur? d'amour? de politique? de rien?
Nous avons toujours été fasciné par ce qui peut pousser un individu dans ses pires retranchements. La vie réserve tellement de surprises à certains. Nous vivons dans un monde complètement fantasque, égaré... les fanatiques religieux, les dépressifs occidentaux, les politicards, les tueurs en série, les écologistes fascistes, antifascistes, les violeurs d'enfants ou de petites vieilles, un toxicomane éclairé, ou un alcoolique engagé... et j'en passe de plus belles, sache que nous rions de tout ça. Nous respectons une thématique, qui consiste à parler de suicide et de dépression pour parler d'amour, ou d'une addiction de drogue par exemple. Nos vies et notre ville nous inspirent pour tout ça, forcément tout est lié.


L'album se clôture sur quelques mots sur Paris. J'ai l'impression que ces derniers temps, les process identitaires liés à l'endroit d'où on vient sont de plus en plus marqués. Comment expliques-tu cela, toi qui fait partie d'un groupe fier du lieu dont il est originaire ? Pourquoi est ce que cela à une telle importance pour vous ?
Déjà je pense que ça ne date pas du tout d'aujourd'hui et pas seulement dans la musique. Je pense que c'est quelque chose qui équilibre l'esprit des gens et qui les rassure dans tout les domaines de se sentir appartenir à quelque chose ou quelque part. Nous concernant, nous vivons dans l'une des plus belles villes du monde, certes, mais une des plus loufoques et aliénées aussi. Elle nous inspire, elle nous cultive, l'histoire de notre ville est fascinante. Malgré tout ça, à part être fier du club de ma ville, je ne suis pas fier d'être parisien particulièrement, je m'en fous, je déteste tout le monde et surtout les parisiens. D'ailleurs nous nous considérons plus comme banlieusards que parisiens, à Paris il n'y a plus que des bobos de campagne et des bourgeois.


L'artwork est une nouvelle fois très réussi. Peux tu nous en parler un peu ?
C'est un graphisme signé Dave Decat, le même illustrateur que le précèdent album. C'est un dessin qu'il avait déjà finalisé sur une affiche qu'il avait, ça nous a tout de suite tapé dans l'œil. Nous l'avons donc réadapté pour notre album, les couleurs qui correspondent aux thèmes de l'album, le titre de ce dernier, et à l'ambiance, Anathole Deibler et ses exécutions. Nous adorons travailler avec cet artiste car nos œuvres se rejoignent forcément à un moment ou un autre, entre la thématique, l'histoire de Paris et la musique. C'est des rencontres de vie, qui nous semblent importantes de marquer de la sorte. Certains peuvent considérer ce contenu comme risqué ou décalé au milieu musical que nous fréquentons, alors que pour nous bien au contraire, nous avons une attirance pour tous ces antipodes, être là où on ne nous attend pas est par dessus tout jubilatoire. Nous sommes très fiers du travail effectué sur cet album.


Je me dis parfois que HANGMAN'S CHAIR aurait pu être un formidable groupe de blues ou de rock psychédélique. Penses tu qu'un jour vous vous exprimerez par un vecteur qui fera fi de la lourdeur du Sludge ?
Et bien pourquoi pas ! Je pense surtout, qu'avec ce groupe nous fêtons nos 10 ans d'existence, que nous n'en espérons pas grand chose, à part la base, c'est à dire vivre ensemble, durer ensemble, sortir des albums et faire des concerts ! Nous arrivons avec cet album, à avoir bien plus de visibilité qu'avant, nous sommes bien entourés, des gens de confiance, avec qui on travaille tous les jours à notre petit niveau pour une visibilité à une plus grande échelle, c'est déjà quelque chose de respectable à nos yeux. Je pense que la longévité et l'intégrité est source de reconnaissance, surtout au jour d'aujourd'hui où tu en vois des rockstars d'un an ! Les gens qui nous connaissent, qui nous soutiennent en venant à nos concerts etc, savent bien ou nous nous situons dans tout ce monde de la création. Nous leurs en sommes reconnaissants.


Vous allez bientôt jouer avec Cobra à Paris. Je suis assez curieux de savoir ce que tu penses de l'attitude de ce groupe et de leur musique.
Je n'en pense pas grand chose car je connais mal ce qu'il font. J'ai connu avec notre illustrateur, qui a été quelque peu inspiré de leur imagerie et de leur musique sur sa dernière exposition. J'ai compris leur second degré, et leur concept, après je n'écouterai pas plus que ça.


Le mot de la fin est pour toi.
Merci à toi pour cette interview. L'album est dispo via http://www.musicfearsatan.com , nous sommes joignables via notre facebook http://www.facebook.com/hangmanschair , sortie européenne de l'album début novembre via le label de distribution Modulor.
Tournées et festivals pour 2016 ! Également Réédition de l'album HOPE///DOPE///ROPE en cd digipack début Fevrier 2016 sur http://www.musicfearsatan.com . A très bientôt sur les routes !
Vinyl LP 2xLP 10" CD DVD t-shirt | http://www.musicfearsatan.com


Auteur
Commentaire
Stéphane
Membre enregistré
Posté le: 05/11/2015 à 19h09 - (1815)
Un des meilleurs groupes de doom de ces 10 dernières années. C'est bien qu'ils aient enfin la visibilité qu'ils méritent.

ProjectInfamy
Membre enregistré
Posté le: 08/11/2015 à 16h26 - (1816)
Très bonne ITW



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