COUPE GORGE, groupe de punk hardcore venu de Brest n'a pour le moment sorti qu'une seule démo, mais quelle démo. Cinq titres pour six minutes, mais les mecs ne sont pas de jeunes perdreaux, donc on voulait un peu leur tendre le micro pour répondre à quelques questions.

1. Salut, vous pouvez présenter le groupe ?
Jacky : Coupe Gorge c'est 4 types de Brest aux instruments et un mec de Lorient au chant, on a commencé à répéter en octobre 2014, de mémoire l'idée de monter ce groupe vient d'une sombre idée d'alcoolos en soirée (aka Clément et Damien) avec comme optique de jouer un math rock très technique (très justement appelé par Damien « hardcore bas du front »)
Doug : Très mauvaise mémoire Jacky ! Tu t'en rendras compte dans la réponse suivante.

2. Vous jouez tous dans différents groupes ou projets, comment est né COUPE GORGE et comment vous-êtes vous dit : « Tiens si on faisait un groupe ensemble ? »
Jacky : Deux soiffards en soirée, une idée à la con qui commence comme une blague et finalement après une répète tout le monde se prend au jeu. Après l'objectif est clairement de passer du bon temps entre potes, la musique est le prétexte pour faire des soirées et surtout boire des coups.
Doug : Pendant un concert alcoolisé à Nantes, le 3 octobre, Damien et moi-même (et pas Clément) avons eu une poignée de main assez virile suivi de cette phrase : « On fait un groupe ensemble » Une semaine après, le line-up était créé, deux semaines après on faisait la première répète. La suite, on la connaît !

3. Comment se sont passé l'enregistrement et la composition de la démo ?
Jacky : pour la compo, soit moi ou Damien on arrive avec des compos, on travail en répète pour apprendre les riffs aux autres et trouver les arrangements (qui sont très très nombreux) et comme Doug habite Lorient et que répéter à Brest est pour lui difficile, pour la démo on a fait des maquettes sur un ordinateur pour qu'il puisse bien bosser les voix.

4. Vous sortez votre démo sur cassette, pourquoi ce choix ? Est-ce un format que vous aimez plus que les autres ? Par nostalgie ?
Jacky : une envie toute simple de sortir physiquement la démo et pas se limiter comme font beaucoup de groupes aujourd'hui à sortir des démo au format numérique. Le cd c'est ringard, le vinyl hors de prix, du coup les tapes s'est une bonne alternative pour un petit groupe qui veut sortir une démo, l'objet est cool et pas cher, le format idéal pour une démo.

5. D’ailleurs que pensez-vous du retour de la cassette ?
Jacky : Je trouve cela très bien, je suis persuadé que ce n'est pas un effet de mode mais un truc qui va perdurer comme le retour du vinyl qui est revenu dans les années 2000.

6. On vous sent influencez par le punk working class, le hardcore new-yorkais old school, la oï, quels sont les noms qui reviennent le plus dans vos influences ?
Jacky : oui au niveau des influences tu tapes dans la bonne cible, pour les influences il y a le premier album de Agnostic Front, le premier ep de Sick Of It All, toute la disco de Negative Approach dans les truc plus récent The Flex, Violent Reaction, Boston Strangler...bref l'optique c'est de faire vraiment dans l'originalité haha

7. Toutes vos paroles ainsi que le nom du groupe sont en français, est-ce un choix conscient et voulu ? Un moyen de mieux vous exprimer, d’être plus précis dans vos paroles?
Jacky : j'ai clairement insisté pour avoir un chant français dans Coupe Gorge, je ne voyais pas l'utilité de faire un truc en anglais où les étrangers sont meilleurs que nous. Le français exige un gros travail sur l'écriture, mais en travaillant correctement, l'impact pour un style hardcore 80's est meilleur je trouve, d'ailleurs la oi! française des années 80 est hyper cotée.

8. Vous sentez-vous proche de tout ces groupes « punk urbains » français des années 80 ?
Damien : Musicalement non je ne crois pas, à part le chant français et peut-être quelques thèmes évoqués, mais sinon non on n'a pas grand-chose à voir avec ces groupes. J'en écoute quelques uns mais je ne trouve pas que ça influence notre musique. Comme dit précédemment on se sent plus proche des groupes Américains et Anglais

9. Vous venez de Brest, comment se passe la scène punk/hardcore/metal là-bas ? Vu de Paris, ça semble assez loin de tout…
Jacky : la scène est plus ou moins active comme un peu partout, des groupes se forment d'autres s'arrêtent. Brest est une ville de prolo, du coup il y a pas mal de rockeurs, d'ailleurs dans les années 80, il y avait au taquet de groupes de punk comme les Collabos, Criminal Damage, Al Kapott...du coup pas mal de personnes se déplacent aux concerts mais les lieux pour jouer viennent à manquer hélas. Sinon actuellement au niveau groupes locaux il y a Litovsk (post punk) et Syndrome 81 (punk oi) qui se démarquent.
Damien : un truc qui est plutôt cool par rapport à certaines villes où l'on a pu jouer c'est qu'il n'y a pas trop de séparation entre les différentes « scènes », tu pourras voir des crusties, des skins, des punx, des hxc kids etc… dans un même concert. Sinon malgré l'éloignement géographique, et le fait qu'on ait du mal à faire venir les groupes en tournées ici, les gens sont assez curieux et s'intéressent aux nouveaux groupes émergeants, il y a plusieurs distros, labels qui distribuent les nouvelles sorties. En gros, on n'est pas trop à la rue haha !

10. Vous assez un logo et des titres très agressifs, très sombre, quels sont les thèmes abordés par les textes ?
Doug : En général, le thème des morceaux est dans le titre. Pour les gens qui ne connaissent pas, ça parle de coupe-gorge, de guerre civile, de haine, de nuit, de violence.

Un petit track by track pour terminer.
11. « Coupe Gorge ». Pensez-vous que le France ou Brest soient des coupe-gorges ?

Doug : Passé une certaine heure, toutes les villes sont des coupe-gorges.
Damien : Brest connaît son lot annuel d'affaires sordides sous fond d'alcool, récemment t'as un mec de 19 ans qui a planté un autre de 40 ans, pour une histoire de regard en sortie de boîte de nuit. Le gamin ne se souvient même pas avoir planté l'autre gars... 20 ans de taule pour des conneries. Après ce genre d'histoire existe dans toutes les villes et à la campagne aussi, ce n'est pas inhérent à Brest ou à la France.

Un petit track by track pour terminer.
11. « Coupe Gorge ». Pensez-vous que le France ou Brest soient des coupe-gorges ?

Doug : Passé une certaine heure, toutes les villes sont des coupe-gorges.
Damien : Brest connaît son lot annuel d'affaires sordides sous fond d'alcool, récemment t'as un mec de 19 ans qui a planté un autre de 40 ans, pour une histoire de regard en sortie de boîte de nuit. Le gamin ne se souvient même pas avoir planté l'autre gars... 20 ans de taule pour des conneries. Après ce genre d'histoire existe dans toutes les villes et à la campagne aussi, ce n'est pas inhérent à Brest ou à la France.

12. « Guerre Civile ». Vous voyez une guerre civile se dessiner dans les années à venir ?
Doug : Je ne sais pas, mais si c'est le cas, on aura une lame à la main.
Jean : Une guerre civile je ne crois pas mais des mecs armés, isolés et imprévisibles peut être. On ne fait que copier les Etats-Unis dans notre fonctionnement de société et c'est normal que l'on se retrouve avec les mêmes comportements sociétaux.

13. « Haine ». Vous avez la haine au fond de vous, mais la haine contre quoi, contre qui ?
Doug : Objectivement, c'est la majorité des gens qui peuplent notre planète que je hais … FTW
Damien : La liste est longue et en étant dans le top du cliché je dirais les politiciens, les boss des multinationales, la haute finance, les keufs malveillants, et en plus futile les vieux qui te grillent la file alors qu'ils n'ont que ça à branler d'attendre, le type qui fait profiter sa zic de merde à tout le monde dans le tramway, bref ça peut durer longtemps comme ça…

14. « La Nuit ». Etes vous différents le jour et la nuit avec une espèce de « double vie », des obligations le jour et plus libre la nuit ?
Doug : Le jour on est sobre, le soir on est saoul.

15. « Violence ». Pour vous la violence est une composante importante de la société et de la vie en générale ?
Doug : Je pense que la violence a fait et fera toujours partie de la vie en générale. Les guerres, l'esclavagisme, les colonisations, j'en passe et des meilleurs, ont façonné le monde actuel. Mais malgré les atrocités du passé dont tout le monde est conscient, j'ai l'impression que dans le fond rien ne changera et qu'on est tout simplement incapable de ne faire que le bien. Les gens sont et resteront des cons. La masse comme l'élite.