Rico - NAÏVE par TARGHOST - 7055 lectures
A l'écoute du troisième album des toulousains de NAÏVE, "Altra", un constat s'impose naturellement : que de travail abattu par le trio depuis un "The end" paru il y a cinq ans et qui posait déjà des bases solides en matière de metal indus puissant mais mélodique ! Cinq années qui ont permis au groupe d'affiner sa recette pour proposer un style unique et envoûtant où maturité et originalité sont érigées en lignes de conduite. Rico, tortionnaire de basse de son état, a accepté de lever le voile sur cette élévation metallique...


Vous revenez d'une mini-tournée dans les froides contrées russes, vous devez être heureux de retrouver le soleil toulousain j'imagine ?
C'est la deuxième fois que nous allons jouer là-bas. Cela a été encore une fois fantastique, un accueil du public incroyable et de très belles affluences aux concerts. Nous nous sommes vraiment régalés autant humainement que musicalement. Nous avons eu aussi l'opportunité de découvrir de très bons groupes locaux et des gens vraiment passionnés et passionnants, notamment les gars de ADAEN et l'équipe survitaminée de Boorime Radio.
Nous avons pu mettre ces tournées en place grâce à nos contacts perso, en particulier Jenya qui s'occupe à merveille de notre page officielle sur le réseau russe (VK) et Andrey (MadstreamBooking).
Il y a un véritable public en Russie, très curieux et très ouvert, qui ne semble pas se soucier des étiquettes et préfère apprécier les concerts pour ce qu'ils sont, un réel moment de partage d'émotions.

Heureux de retrouver le soleil toulousain ? Oui parce que c'est agréable de retrouver sa famille après une tournée et non parce qu'il a fait très beau là-bas et surtout... parce qu'on a hâte d'y retourner !


Vous avez assuré une date au Motocultor l'année dernière : sensations fortes…ou douche froide ? Avez-vous su réchauffer les cœurs et délier les nuques ?
Nous avons participé au Motocultor en août 2014. Là encore nous avons apprécié le moment. Le public s'est montré chaleureux et plutôt curieux, pari pas du tout gagné au départ au vu des styles programmés de manière générale (plus extrêmes). Ceci étant le public vient surtout pour profiter des concerts et découvrir les groupes sur scène, le tout dans une ambiance très chaleureuse et familiale.
Cela a été très intéressant pour nous de jouer sur un festival open air de cette taille, une première pour le groupe. A noter que cette année la programmation était encore plus variée et le public encore plus nombreux.
Nous espérons bien y rejouer !


Revenons maintenant sur « Altra », votre troisième et dernier album en date, quels sont les retours que vous avez eu à son sujet ?
Les retours sont très positifs que ce soit de la part des fans ou de la presse, en France comme ailleurs dans le monde.
Nous en sommes très heureux. C'est toujours intéressant de savoir comment les gens perçoivent l'album et l'analyse qu'ils peuvent en faire.


L'album débute sur un "Elevate/Levitate" qui représente vraiment le style de NAÏVE, des montagnes russes qui manient le chaud et le froid, des riffs puissants et ciselés qui se mêlent aux ambiances planantes et éthérées, structures ryhtmiques que l’on retrouve au long de l’album, notamment sur l’impressionnant finisher...
Merci beaucoup ! C'est effectivement une bonne manière de résumer notre approche. Nous avons toujours aimé confronter des couleurs a priori incompatibles dans nos morceaux. Le trip-hop et le métal, la puissance et la douceur. En fait nous ne nous cantonnons pas à un style, nous nous fions plus à notre instinct et à nos émotions.
Sur "Altra", nous avons ressenti ce besoin vital de composer à nouveau. Nous étions aussi poussés par cette envie de lâcher prise, de tout donner, les compositions sont sorties très rapidement. Nous avions besoin et envie de pousser plus loin encore la puissance et la contemplation.


Deux morceaux sont à mon sens à part sur cette galette. Tout d'abord, "Mother Russia" avec un spoken word sussurée par une demoiselle russe et cette ambiance apaisée, presque lumineuse…
Lors de la phase de composition, nous avions envie à nouveau de composer un morceau aux accents plus trip-hop. Un peu comme nous avons fait avec "Focus" sur l'album "Illuminatis".
Nous avons tout de suite rattaché l'ambiance du morceau à ce que l'on avait vécu sur la tournée russe précédente. Du coup, naturellement, nous avons demandé à Jenya si elle acceptait de participer au morceau. C'était aussi une façon de la remercier pour son travail et l'énergie qu'elle donne au groupe. En même temps une façon de remercier notre public russe pour la passion et l'énergie qu'il nous communique.


"Watch me fall. Save me. Make me strong. Nothing matters at all" peut-on entendre...
Nos textes partent d'une expérience personnelle, nous les écrivons de façon à ce que tout le monde puisse s'identifier, s'y rattacher d'une manière ou d'une autre. Le concept commun sur "Altra" est la relation à l'autre. L'autre en tant qu'homme ou femmme mais aussi l'autre soi-même, la projection ou la construction mentale qu'on peut se faire de sa propre identité. Cette partie du texte a justement été écrite avec Jenya.


Ensuite,"Waves will come" tranche avec ses incursions trip-hop et ses vocalises déclamées avec une certaine emphase...
C'est un morceau qui traite de l'attente, du retour, de la certitude que l'on est dans le juste même si tout pourrait pointer vers le contraire. De cet instant particulier où l'on est prêt à partir mais où l'on attend le moment parfait pour se jeter. En découle un sensation de plénitude, d'envolée lorsque arrive ce moment précis où l'on a fait soin choix et où l'on se laisse embarquer…


"My worst fear is losing you. Keep your head up above the water. Altar lies under. Don't drop my hand i'll drown with you so we can feel the same again. Altar lies under. You became my dearest enemy. I owe you. If you or we mistake. You are my most beautiful scar." Les paroles du dernier morceau fleurent bon la vengeance, la frustration...
J'espère que nos textes ne poussent pas à l'envie de se venger !
Ce texte parle effectivement de la perte possible d'un être cher, pas nécessairement par un décès... cela peut être un amour, une amitié, une fratrie : le point commun serait ce besoin d'avancer quoi qu'il en coûte. L'idée étant que même au cœur du négatif, même dans la douleur, on peut trouver l'énergie d'avancer positivement.


Parlons son, la production sonne bien, celle-ci est claire, organique et puissante. Comment s’est déroulé l’enregistrement ?
Merci ! C'est Mox qui gère cette partie dans son studio personnel. Nous lui faisons entièrement confiance sur la partie technique et la façon de faire sonner le groupe. Pour tout te dire, il s'est passé trois mois entre la composition, l'enregistrement, le mixage et le master de l'album. Tout s'est passé très vite, avec une belle énergie et beaucoup de complicité.
Les morceaux ont été enregistrés très rapidement parce que nous commençons à nous connaître (c'est le troisième album que nous enregistrons dans le studio de Mox) et aussi parce que les compos sont sorties très naturellement.

Nous étions ensemble la plupart du temps durant les prises ce qui renforce l'efficacité globale du groupe. Nous nous sentons tous concernés par le confort et le plaisir de l'autre pendant les prises.


Évoquons maintenant l’artwork, celui-ci représente à merveille les sensations éprouvées à l’écoute de l’album, cette impression d’élévation, de lévitation quelque part entre le sol et les limites terrestres, que souhaitez-vous faire passer comme émotions à travers celui-ci ?
Jouch s'occupe de l'artwork. Comme pour Mox au studio, nous lui faisons entièrement confiance quant à la partie création. Cette phase arrive généralement une fois les maquettes faites, une fois qu'une couleur particulière se dégage de ce qui deviendra un album à part entière.
Il nous soumet des propositions, on en discute et on valide à trois.


J’évoque dans ma chronique la qualité et la vitalité de la scène toulousaine, quel est votre ressenti à ce sujet ?
Nous partageons a priori le même ressenti, la scène toulousaine est très riche, variée et aussi très qualitative. C'est une chance pour nous, amateurs de concerts en même temps qu'une certaine fierté je pense.
C'est regrettable de constater qu'il est toujours très difficile pour pas mal de groupes de pouvoir vivre de leur art.
Pour ne citer que quelques-uns, entre des groupes précurseurs comme SIDILARSEN ou PUNISH YOURSELF ou encore des groupes plus récents comme NOJIA, DIRTYGREED, DRAWERS, NEPHALOKIA ou encore SEYLER, il a de quoi continuer à y croire !


Qu’est-ce qui tourne en ce moment dans l’iPod de NAÏVE ?
Beaucoup de choses ! nous sommes du genre très ouverts et curieux en matière de styles musicaux.
En ce moment : APPARAT, MODERAT, BOARDS OF CANADA, ARCHIVE, BECK, CLUTCH, FAITH NO MORE, DEFTONES, GARY NUMAN, GHOST BRIGADE, EZ3KIEL, HINT, NORMA JEAN, LIZZARD, KLONE, SNOT...


"Still undecided between low and high" annonce le premier morceau : vous avez choisi depuis ?
Oui ! nous choisissons... les deux mon capitaine !


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