Quelques jours avant la sortie de leur nouvel album Fearless Walk To Rise, nous avions interviewé leur nouveau chanteur Mick (ex-DESTINITY) qui revient sur son arrivée au sein du groupe et vous parle de son premier opus avec NO RETURN §



Avant de parler de NO RETURN, je voudrais revenir vers toi sur les raison de ton départ de DESTINITY en mai 2013. Je t'avoue que j'ai vraiment été surpris par cette annonce à l'époque, peux-tu revenir sur ce point ?

Mick (Chant) : Beaucoup de choses ne me convenaient plus du tout, que ce soit en terme d'implication de certains membres et surtout au niveau humain ! Quand tout ce que tu fais est toujours remis en question alors que tu gères tout depuis plus d’une décennie et que personne ne branle rien, au bout d'un moment tu craques... Je trouve débile le fait de virer tout le monde en étant chanteur d’un groupe et je déteste faire semblant donc j'ai pris la décision qui me semblait être la meilleure pour moi !


Cela a dû être une vraie épreuve pour toi de voir le groupe dans lequel tu avais passé tant de temps vouloir continuer sans toi, puis purement disparaitre ?

Destinity est bien plus qu'un groupe où je suis resté longtemps, c'est comme mon bébé, j'ai fait énormément pendant 17 ans donc oui, j'ai bien ramassé mais j'ai bien réfléchi et j’assume mon choix, ça va bien mieux aujourd’hui, tout ça est derrière maintenant. j’ai toujours su me relever dans la vie.
Il faut savoir relativiser, certains ont connu 1 000 000 000 de fois pire au cours de leur existence.
De toute façon, la suite m'a donné raison et elle m’a surtout beaucoup amusé pour être très honnête avec toi.


Arrives-tu à avoir de bons souvenirs de l'époque DESTINITY où ce divorce noircit-il définitivement cette aventure ?

Bien évidemment que j'en ai des milliers… Nous sommes partis de rien du tout et toute cette histoire a été magique avec tous ces albums et toutes ces dates à travers l’Europe mais personnellement je n’ai jamais oublié d’où je venais ! Ce sont simplement les dernières années qui ont été assez sombres et je sais garder le meilleur dans ma tête. C'est comme un couple, quand ça ne marche plus, ça ne sert à rien de faire semblant et de continuer pour continuer, mieux vaut se casser si c’est voué à l’échec ou à la limite du meurtre ! Par contre il faut savoir faire ça correctement en respectant les gens ! J'imagine que pour eux ça doit être bien différent puisqu'ils ont tout simplement essayé de faire comme si je n'avais jamais existé pendant 17 ans en effaçant toutes traces de moi... C'était un peu gros et tout ceci a amusé beaucoup de monde, j’avoue que ça m’a bien déçu.
Je pense que tout ça a été orchestré uniquement par un ou deux gars et non pas par l’ensemble du groupe. Comme je te disais, tout ça est derrière moi maintenant, j’ai d’autres objectifs, d’autres aspirations, je suis encore là pour me faire plaisir avant tout.




Passons à NO RETURN, comment l'opportunité d'intégrer NO RETURN s'est-elle présenté à toi ?

Alain a connu quelques difficultés avec son ancien line-up, il a fait du ménage et m’a contacté pour les dépanner sur une date qu’il ne voulait pas annuler. J’ai fait 2 ou 3 répétitions avec les gars et je me suis vraiment bien senti avec eux ! La suite est simple, Alain m’a envoyé les nouvelles compos que j’ai adoré et il m’a demandé si j’étais tenté pour les rejoindre car ils étaient tous ok pour m’avoir derrière le micro et tu imagines bien la suite...


Le fait que tu sois dans la région lyonnaise n'a t-il pas été un frein à ton arrivée au sein du groupe ? Comment fonctionne NO RETURN avec des membres dispersés en France ?

Non ce n’est pas un problème, déjà il n’y a que 2h de TGV entre Lyon et Paris ! Nous avons une très bonne organisation et une très bonne logistique. Nous essayons d’utiliser au mieux le temps que nous pouvons avoir tous ensemble et surtout nous sommes tous équipés à la maison, aujourd’hui internet te permet de pouvoir facilement travailler avec l’envoie de fichiers, c’est juste une autre façon de travailler.


Si on regarde la carrière de NO RETURN, l'instabilité du line-up est quelque chose qui saute aux yeux. Cela ne t'a pas fait un peu peur au moment de rejoindre le groupe ?

Peur de quoi ? D’un licenciement abusif ? (Rires). Tu dois bien te douter que l’on ne touche pas 3000 euros par mois dans le Metal ? (rires). Si j’ai rejoint NO RETURN c’est uniquement car j’apprécie le groupe, par passion et car ce sont vraiment de bons gars, je ne suis pas un autre, je respecte le passé du groupe mais je regarde devant ! Je suis moi et je n’ai pas pour habitude de regarder les autres !


Te sens-tu de passage au sein de NO RETURN ou alors le groupe est ta vraie nouvelle famille ?

Absolument pas d’autant plus que je peux vraiment mettre ma patte avec les compos d’Alain, on est tous les jours au téléphone à s’envoyer des fichiers, c’est une très bonne alliance ! j’ai pris mon pied à composer mes parties de voix sur cet album, je me suis investi bien plus que j’aurais pensé car j’y crois vraiment, c’est ce que l’on appelle la passion et celle d’Alain m’a bluffé, réellement ! Maintenant je ne suis pas devin mais je me sens totalement à l’aise dans ce groupe et je suis réellement très heureux à continuer de faire de la musique dans de telles conditions, c’est une chose que j’avais oublié... ça fait du bien.


Tu as souvent sur ton profil facebook que tu étais fan de NO RETURN quand tu étais un jeune metalleux. Tu peux en dire plus sur tes premiers contacts avec le groupe ?

Disons que l’histoire est particulière, (rires), j’avais 16 ou 17 ans et j’avais certainement dû faire une connerie dans la journée, mon père m’avait interdit d’aller voir le concert, du coup j’ai fait le mur et tout prévu, j’avais mis ma brelle sous ma fenêtre (rires). C’était un super concert par contre je me suis fait déboité en rentrant mais je m’en branlais j’avais vu NO RETURN et mon premier concert de Metal, (rires). Des années plus tard, je les ai ouverts avec Destinity en ouverture de nos amis de Decapitated, une tournée qui m’a beaucoup marqué avec beaucoup d’amis qui ne sont plus là aujourd’hui.



Le groupe a connu de nombreux chanteurs avant toi évoluant souvent dans des registres plus death old school que le tiens qui apporte une touche plus melodeath.
Quel est ton regard sur leurs contributions au groupe ?

J’aimais beaucoup le premier chanteur mais c’est une autre époque et un autre son sinon Steeve à pas mal apporté au groupe sinon mon pote Moreno était au top, j’apprécie particulièrement reprendre les titres où il y a sa voix ! Après pour dire vrai, je reprends, je m’adapte et je ne me pose pas plus de questions… ça fait partie du truc. Tu ne peux pas rentrer dans un groupe qui a 25 ans et chanter que tes titres, ça ne me dérange pas puisque ce sont des titres que j’apprécie tout particulièrement. Pour ce qui est des nouvelles compositions, j’ai apporté ce que je sais faire au groupe et apparemment ça plait beaucoup, je suis donc très content, toutes ces chroniques et interviews font vraiment plaisir.


Comment fais-tu pour t'approprier les classiques de NO RETURN d'un point de vue vocal ?

J’essaye toujours de garder l’âme du truc même si moi-même je n’aurai pas fait ci ou ça…
Un titre que j’apprécie tout particulièrement chanter est « VISION OF DECADENCE », on le joue souvent en fin de set et je me lâche vraiment dans une veine très Thrash old-school, beaucoup plus proche de l’origine, ça le fait vraiment bien ! Je laisse parler le feeling que je ressens !


Parlons de ce nouvel album "Fearless Walk To Rise", on constate que le disque a été enregistré au Hansen Studios comme les derniers Destinity. Es-tu à l'origine de ces choix ?

Oui et non. Alain aimait beaucoup ses productions depuis un moment déjà. Nous recherchions une production moderne et puissante à la fois et Jacob Hansen est forcément vite venu dans nos discutions. Le connaissant très bien depuis plus de 10 ans, nous avons commencé par discuter avec lui et lui envoyer quelques titres, il était très excité à l’idée de bosser sur NO RETURN qu’il connaissait depuis bien longtemps et nous lui avons fait confiance, très honnêtement nous ne regrettons pas notre choix, c’est une production bien au-dessus de nos attentes, ce mec est un génie, j’adore son boulot, c’est la prod’ que NO RETURN méritait depuis longtemps.


Comment s'est passé le processus de composition et d'enregistrement de ce nouvel opus ? S'agissait-il d'un travail de groupe ou surtout l'œuvre d'Alain Clement ?

Alain a composé tous les morceaux sauf l’intro qui a été composé par Jérôme. Il m’a envoyé les chansons et là nous avons restructuré les titres tous les deux. J’ai pu ainsi intervenir dans l’âme de ces nouvelles compos, c’était vraiment très enrichissant. Ensuite nous avons tout maquetté à distance, je suis tout équipé à la maison avec mon home-studio, j’ai donc enregistré toutes mes voix pour leur proposer mes idées. Une fois la maquette validée par tout le monde, nous sommes entrés en studio et là, les autres ont pu mettre leur touche et leur feeling également avec certaines idées d’arrangements.


Quels sont selon toi les grosses qualités de "Fearless Walk To Rise" ?

La mélodie ! Il est agressif à souhait et archi-mélodique. J’apprécie vraiment cet album, il a une ambiance particulière.


No Return change encore une fois de label après 2 sorties chez Great Dane. Pourquoi ce nouveau changement et pourquoi Mighty Music ?

Après avoir enregistré, nous avons envoyé quelques titres à différents labels Européens pour chercher un autre partenaire et nous avons eu pas mal de réponses positives, nous avons opté pour ce label après quelques semaines de négociations. Les mecs sont ultra pro, ultra-motivés, ils voulaient nous mettre totalement en « highlights » de leur catalogue ! Nous avons des emails tous les jours de leur part et des tonnes d’interviews dans les mags à travers le monde, c’est vraiment génial car c’était notre challenge au départ. Nous étions libres et nous voulions vraiment nous focaliser sur l’Europe avec un label qui a une réelle distribution à travers le monde et avec une réelle promotion afin de gagner de nouveaux fans ! Notre challenge est de revenir sur un label à la hauteur de notre album et surtout de revenir au-devant de la scène Européenne et c’est ce qu’il va se passer très prochainement grâce à cet album, ce contrat signé et tout ce qui va en découler !



En 2015, NO RETURN fête ses 25 ans d'existence ! Quel est le programme du groupe pour cette année à venir ?

Tu es en retard, c’était l’an dernier et c’était vraiment sympa toutes ces dates ! (rires). Pour 2015, celà sera des dates à travers toute la France pour la première partie de l’année avec quelques festivals comme le Hellfest ou le Ragnard rock festival puis une tournée Européenne sera prochainement annoncée ! Que du bon à venir !


Un mot sur les résultats de l'OL ?

Question surprenante mais pourquoi pas (rires), je suis très fiers du parcours du club, comme quoi on n’a pas toujours besoin de tonnes de pognon pour faire des trucs dans la vie, il faut se bouger le cul et avoir des idées qui semblent folles au départ mais réalisable à moyen terme ! Ça me rappelle d’ailleurs beaucoup de choses dans la musique tout ça. (rires)


Et un dernier mot pour les lecteurs !

Merci à tous les lecteurs de VS ainsi que tous les fans du groupe pour leur soutien, merci également aux rageux de VS de m’avoir lu jusqu’à la fin, je vous aime !