Seb nous présente DEADLINE qui vient de sortir son premier album, "Fire inside".

Photo Lo'

Salut Sébastien, peux-tu nous présenter DEADLINE ?
Salut Cyril !

Alors DEADLINE c'est Arnaud Restoueix au chant, Joris Béraud et Gabriel Lect aux guitares, Fabrice Trovato à la batterie et moi-même à la basse.
Le groupe avec son line-up actuel existe depuis l'été 2012 bien que certains d'entre nous jouaient déjà ensemble dans une première version de DEADLINE en 2007…

« Fire inside » est votre premier album mais vous aviez sorti un EP, « Heading West », avant... Je trouve que l'album est beaucoup plus varié que ce à quoi on pouvait s'attendre, c'est une volonté de votre part ou c'est juste que vous vouliez que le 3 titres soit très cohérent ?
Dans l'ensemble, les compositions de l'album ont été réalisées sur une longue période. On a pris notre temps pour créer différentes atmosphères. L'impression de variété qui s'en dégage s'en ressent donc bien.
Pour en revenir à l'EP, notre souhait pour cette première sortie a été d'y intégrer des morceaux reflétant des facettes différentes du groupe,  mais de manière cohérente : on fait du hard ! Un peu du genre « hey tu vois un peu ce qu'on sait faire ? ». L'EP avait vraiment pour vocation de nous lancer dans la grande aventure et de nous mettre un pied dans le « business ». On a ainsi signé pour la distribution de l'EP sur un label aux USA qui possède une branche en Europe ce qui nous a donné davantage d'exposition.

Sur l'album on navigue entre les années 70 et les années 80, de quels groupes vous sentez-vous proches ?
Nos influences se trouvent dans les 70's, les 80's et les 90's. Elles sont très larges !
WHITESNAKE et les GUNS N' ROSES reviennent souvent pour décrire la musique de DEADLINE mais on ne les revendique pas vraiment, bien qu'on soit tous fans !
Alors après à titre personnel, on couvre à nous 5 un beau panel musical de styles et d'époques. Joris est plutôt 80 et est un grand fan de Y&T. Gabriel adore le bluesman STEVIE RAY VAUGHAN, VAN HALEN, QUEENSRŸCHE ET LED ZEP. Arnaud, quant à lui, c'est aussi LED ZEP mais aussi DEEP PURPLE, RAINBOW ou BLACK SABBATH avec le grand Ronnie James Dio ! Fab est très vague de L.A. des années 80, ROUGH CUTT, SHARK ISLAND, LYNCH MOB, RIOT. Pour ma part j'écoute large de FAITH NO MORE à TESTAMENT en passant par RATT, LOVE/HATE ou encore DEF LEPPARD !

Pour le EP, Beau Hill s'était occupé du mixage et du master, cette fois-ci vous êtes « restés » en France, quelles différences de son voyez-vous au final ?
Un peu plus moderne au final, mais on voulait garder un son puissant dans le style américain, comme les deux derniers WHITESNAKE par exemple, avec un gros mur de guitares. Il y a eu un très gros travail sur le son global avec Thierry Velly, notre ingénieur du son, pour arriver à ce résultat et particulièrement sur la voix et les guitares. On a aussi décidé de faire du « made in France » car travailler à distance par mail, et en plus avec un Texan, ce n'est pas évident ! Pouvoir prendre son temps et discuter en face à face avec Thierry a été un énorme avantage. Et il faut dire que Beau Hill, en tant que « gros producteur ricain» et avec tout le respect qu'on lui doit, prend un cachet plus important pour faire un album qu'un EP… Ceci dit après le passage de DEADLINE au Totem Studio, je crois que Thierry va augmenter son coût horaire. On est tous très perfectionnistes !

Vous avez signé chez Bad Reputation comment avez-vous convaincu Eric ? Il m'avait dit il y a quelques temps qu'il n'envisageait plus travailler avec des groupes français...
Eric nous avait invités à ouvrir pour THE DEEP END au New Morning à Paris en mars 2014. Il avait aussi pris en distribution online l'EP. Comme ça s'est bien passé, nous lui avons proposé de travailler avec nous pour cet album.
Il a écouté et a accepté. Nous sommes fiers d'être sur un label et en particulier celui-là car la réalité du marché pour les groupes en développement est vraiment très rude aujourd'hui! Nous bâtissons une relation de confiance avec Eric et c'est ce qu'il y a de plus important pour nous !

Comment ça fonctionne chez DEADLINE, chacun apporte ses idées ou vous avez un ou des préposés à la compo ? C'est Arnaud qui écrit les paroles ?
On part souvent d'un riff de guitare pour bâtir un morceau. Joris a composé les 3/4 des riffs de l'album. C'est un fou furieux : il en a en stock pour au moins 3 albums d'avance ! On fait tourner le riff et chacun vient se greffer dessus. Assez classique comme façon de faire mais ça peut aussi venir d'un jam ou encore d'une ligne de basse! Gab a ainsi composé « Broken Parts » sur la base d'un thème à moi.
En ce qui concerne les lyrics, j'écris un premier texte « brut » sur la base de la ligne mélodique d'Arnaud. Puis on se voit (avec des bières…) pour le retravailler afin de coller aux sonorités de sa ligne. Ce mode opératoire est une des marques de fabrique de Deadline !

Qu'est-ce qui sert d'inspirations pour les paroles ?
Ce que nous vivons, ce que d'autres vivent…L'inspiration peut venir de presque n'importe quoi ! Parfois c'est l'atmosphère même du morceau qui influence le texte. Prends un morceau comme « Broken Parts » : ce titre reflète totalement le ton du morceau qui raconte le désespoir d'un homme face au vide de sa vie.
Mais je te rassure…on a des paroles beaucoup plus fun comme celles de « Freedom Call » (on rêverait que David Lee Roth fasse le figurant dans le clip !).
Globalement, sur « Fire Inside » on a abordé plusieurs sujets qui nous tiennent à cœur comme le désir, l'amour, l'envie de tout plaquer …Notre souhait est de parler au plus grand nombre : c'est aussi pour cette raison qu'on écrit à 100% en anglais.

Pour DEADLINE, un album studio c'est un aboutissement ou un bon prétexte pour partir en tournée ?
Le rock est un art « live », que tu as viscéralement besoin de partager avec les autres ! Donc l'album est une première étape pour faire des concerts. On garde aussi en vue la promotion de l'album car les concerts sont devenus un point de vente incontournable. À notre niveau comme pour tous les groupes notre survie dépend du merchandising. Acheter un disque devient un acte militant !

J'aime beaucoup la ballade « Broken parts », vous en proposez 2 versions dont une enrichie par du violoncelle... Qui en joue et comment est venue cette idée d'arrangements ?
Le violoncelle sur ce morceau a été joué par William Fourmental, un ami bassiste de Fabrice (vétéran du Hard rock 80' made in France : ABSYNTHE). Il étudie cet instrument depuis quelques années maintenant.
L'idée nous est venue un peu par hasard lors d'un premix. On a entendu ces fréquences basses et profondes qui coloraient le morceau. On lui a proposé de jouer sur le titre et on l'a laissé faire. Le résultat est même meilleur que ce à quoi on pouvait s'attendre! Les arrangements de cordes sont toujours risqués car on peut vite tomber dans le « sirupeux » ou le « pompeux » et ce n'est pas le cas sur « Broken Parts ».

Quels sont les projets du groupe ? Une tournée ? De nouvelles compos ?
Poursuivre la promotion de l'album, réaliser un deuxième clip après celui du morceau « October », monter des affiches avec d'autres groupes pour jouer à court terme, démarcher les festivals pour les éditions 2015, maquetter des nouvelles compos pour un deuxième album... Bref, on a du pain sur la planche !

Je te laisse le mot de la fin !
Un grand merci pour cette occasion que tu nous donnes de nous exprimer !